jeudi 31 mai 2018

Tous les pays le serviront


Ps 71, 9-11
Seigneur, tandis que je découvre la Parole que tu m’adresses aujourd’hui, je veux m’ouvrir à ton Esprit, t’accueillir dans les profondeurs de mon être… Eloigne de moi tout ce qui n’est pas Toi… Amen.

Ses ennemis lècheront la poussière.
10 Les rois de Tarsis et des Iles
Apporteront des présents.
Les rois de Saba et de Seba
Feront leur offrande.
Tous les pays le serviront »

v. 9 : « Des peuplades s’inclineront devant lui, ses ennemis lècheront la poussière »
Les trois versets qui sont offerts à notre prière de ce jour relèvent d’un même thème, à savoir l’attitude des étrangers à l’égard du roi. Pour commencer, ce sont les « peuplades », les « ennemis » qui adoptent une attitude claire de soumission : « s’incliner » et « lécher la poussière ».  Ce sont deux verbes qui expriment une soumission parfaite. Il n’y a pas de roi plus grand que le roi qu’annonce le psalmiste.

v. 10 : « Les rois de Tarsis et des Îles apporteront des présents. Les rois de Saba et de Seba feront leur offrande »
En ce verset, ce sont les rois de contrées variées qui sont convoqués : de Tarsis (Tartessos, en Espagne, qui désigne « le bout du monde connu ») ; des « Îles » (et, plus largement, « les régions côtières de la Méditerranée ») ; de Saba (en Arabie du sud-ouest) et de Seba (probablement en Ethiopie).
Ces contrées, variées de par leurs origines ou leurs situations géographiques, comptent un point commun : le don de « présents » et d’« offrande ».
Ces cadeaux rappellent la démarche de la reine de Saba, rapportée au premier Livre des Rois (10, 1-11 : « … Elle arriva à Jérusalem avec une escorte imposante : des chameaux chargés d’aromates et d’une énorme quantité d’or et de pierres précieuses…). Telle était la façon d’honorer ses hôtes dans les temps bibliques.
Remarquons la convergence de toutes ces populations. La reconnaissance du roi est unanime.

v. 11 : « Tous les rois se prosterneront devant lui, tous les pays le serviront »
Ce verset 11 synthétise l’idée des précédents : le service des rois et des pays. Bien plus, la répétition de l’adjectif « tous » confirme l’unanimité au bénéfice du roi.

Et nous ?
Lorsque le psalmiste évoque les offrandes et les présents que l’on destine au roi, je ne peux m’empêcher de revenir à cette fête qui m’est chère : l’Epiphanie. Les versets 10 et 11 font écho à la venue des Mages à la crèche et à leur vénération de l’Enfant-Dieu. Ils ont offert de l’or, de l’encens et de la myrrhe… Nous sommes invités, comme eux, à offrir nos présents. Que lui offrirons-nous aujourd’hui ? L’or de notre labeur, l’encens de notre prière, la myrrhe de ce qui est lourd dans notre vie ? Offrons-les-Lui : Il n’attend qu’un petit présent de chacun(e) de nous !

Afin que j’ose T’offrir mes présents, sans peur et sans honte… Seigneur, envoie ton Esprit !
Amen

Sr Marie-Jean

mercredi 30 mai 2018

Qu’il dure sous le soleil et la lune


Seigneur, tandis que je découvre la Parole que tu m’adresses aujourd’hui, je veux m’ouvrir à ton Esprit, t’accueillir dans les profondeurs de mon être… Eloigne de moi tout ce qui n’est pas Toi… Amen.

De génération en génération !
6 Qu’il descende comme la pluie sur les regains,
Une pluie qui pénètre la terre.
7 En ces jours-là, fleurira la justice,
Grande paix jusqu’à la fin des lunes !
8 Qu’il domine de la mer à la mer,
Et du Fleuve jusqu’au bout de la terre ! »

v. 5 : « Qu’il dure sous le soleil et la lune de génération en génération ! »
Le sujet du verbe est identique au début du psaume : il s’agit toujours du roi, dont le psalmiste souhaite la pérennité. L’expression « sous le soleil et la lune », par l’association des contraires (jour et nuit), signifie l’entièreté. Le verset exprime de deux manières l’entière durée du temps : les jours et nuits (« sous le soleil et la lune ») et la succession des âges (« de génération en génération »).
v. 6 : « Qu’il descende comme la pluie sur les regains, une pluie qui pénètre la terre »
Le psalmiste présente ici un autre souhait : que le roi « descende comme la pluie sur les regains ».
L’objet de sa prière vise donc la fécondité de la vie du roi : comme la pluie abreuve et nourrit les terres, que le roi apporte vie et prospérité à son peuple.
Notons que l’expression « une pluie qui pénètre la terre » a été interprétée de l’Incarnation. Le Verbe de Dieu se fait chair, comme « la pluie pénètre la terre » : l’Incarnation est donc bien réelle.

v. 7 : « En ces jours-là, fleurira la justice, grande paix jusqu’à la fin des lunes ! »
Le contenu de ce verset rappelle les premiers : le psalmiste souhaite la justice et la paix. Et ce, « jusqu’à la fin des lunes » : c’est le temps cyclique qui est visé ici, par une allusion aux quartiers de la lune et à leur succession. La justice et la paix sont appelées jusqu’à la fin des temps.

v. 8 : « Qu’il domine de la mer à la mer, et du Fleuve jusqu’au bout de la terre ! »
Si le verset 4 évoquait l’oppresseur qu’il s’agissait d’écraser, il est enjoint ici de « dominer ». Sans précision de l’identité des intéressés, le psalmiste élargit la perspective au maximum.
Au verset 7, l’extension visait les temps, « jusqu’à la fin des lunes ». En ce verset 8, elle concerne les lieux : « de la mer à la mer » et « du Fleuve jusqu’au bout de la terre ». Les deux « mers » évoquées sont la Mer Rouge et la Méditerranée ; quant au Fleuve, il désigne l’Euphrate. Le « bout de la terre » fait allusion au Néguev. Cela couvre « l’extension idéale de la Terre promise » (comme en témoigne le livre de l’Exode : « Je fixerai tes frontières ainsi : de la mer des Roseaux à la Méditerranée, et du désert au Fleuve » : Ex 23, 31).
Ce verset 8 trouve un parallèle dans le livre du prophète Zacharie (9, 10) : « Ce roi fera disparaître d’Éphraïm les chars de guerre, et de Jérusalem les chevaux de combat ; il brisera l’arc de guerre, et il proclamera la paix aux nations. Sa domination s’étendra d’une mer à l’autre, et de l’Euphrate à l’autre bout du pays ».
Ces extensions maximales, au niveau du temps et du lieu, de la qualité de la paix et de la justice, ainsi que la pérennité du roi, orientent le regard vers un roi qui n’est plus historique, mais messianique. Ce Messie, élu de Dieu, régnera au nom de Dieu et fera triompher son droit et sa justice. La foi chrétienne interprète ces versets comme une annonce de Jésus, le Messie promis.

Et nous ?
La paix et la justice qu’instaurera ce roi idéal, le Messie promis, Jésus, nous pouvons également y contribuer, l’appeler de nos vœux, de notre prière… et les concrétiser en notre vie. Aujourd’hui, le Seigneur nous offre des événements, des personnes à rencontrer, des choix à faire. Puissions-nous être collaborateurs du Royaume de Dieu, là où nous sommes !
Seigneur, je te confie ma journée, mes projets, mes labeurs. Envoie ton Esprit, afin que ta paix et ta justice progressent sur notre terre… et dans mon cœur ! Amen.

Sr Marie-Jean

mardi 29 mai 2018

Dieu, donne au roi tes pouvoirs


Ps 71, 1-4
Seigneur, tandis que je découvre la Parole que tu m’adresses aujourd’hui, je veux m’ouvrir à ton Esprit, t’accueillir dans les profondeurs de mon être… Eloigne de moi tout ce qui n’est pas Toi… Amen.

« 1 Dieu, donne au roi tes pouvoirs,
À ce fils de roi, ta justice.
2 Qu’il gouverne ton peuple avec justice,
Qu’il fasse droit aux malheureux !
3 Montagnes, portez au peuple la paix,
Collines, portez-lui la justice !
Qu’il sauve les pauvres gens, qu’il écrase l’oppresseur ! »
v. 1 « Dieu, donne au roi tes pouvoirs… »
Dans ce verset, trois personnes sont impliquées : Dieu, le roi et le psalmiste. C’est à Dieu que le psalmiste s’adresse : il lui formule une demande qui concerne le roi.
Deux choses lui sont demandées : qu’il donne ses « pouvoirs » et sa « justice ».  Derrière la notion de « pouvoir », il faut lire une capacité de juger, de rendre de justes jugements. Quant à la « justice », elle reçoit le sens d’ajustement à Dieu, de rendre la justice selon le juste droit de Dieu.
Puisque le roi était l’héritier de Dieu, son « fils » (comme dans le psaume 2 : « Tu es mon fils, moi aujourd’hui, je t’ai engendré… »), il devait aussi recevoir de lui ses attributs : rendre la justice, se laisser ajuster pour représenter Dieu.

v. 2 « Qu’il gouverne ton peuple avec justice, Qu’il fasse droit aux malheureux ! »
Ce verset à la fois constitue une répétition et, à la fois, dépasse le verset 1. Si l’on y trouve pareillement la demande de justice, le psalmiste offre un dépassement, en y introduisant un quatrième personnage : les « malheureux ». Ce sont les bénéficiaires de la justice et de l’ajustement précités. Dans les temps bibliques, « les malheureux » pouvaient recouvrir plusieurs classes de la société : outre les économiquement pauvres, il y avait les étrangers, les veuves, les orphelins… Tous ceux qui étaient privés de leurs droits, d’une dignité, d’une place dans la société. C’est pour eux d’abord que le roi doit recevoir de Dieu la justice et exercer le droit.

v. 3 : « Montagnes, portez au peuple la paix, Collines, portez-lui la justice ! »
A présent, les montagnes et les collines sont conviées, toute la création est invitée à contribuer à la bonne marche de la cité habitée par le roi : la « paix » et la « justice » sont ici souhaitées, au profit du peuple. On sent une harmonie cosmique au profit du mandaté de Dieu.

v. 4 : « Qu’il fasse droit aux malheureux de son peuple, Qu’il sauve les pauvres gens, qu’il écrase l’oppresseur ! »
En ce verset 4, le roi est de nouveau le sujet des trois verbes employés : faire droit aux malheureux, sauver les pauvres gens, écraser l’oppresseur. Le psalmiste appelle le roi à une double œuvre régulatrice : instaurer le droit et le salut des petits et réduire à rien les ennemis.

Et nous ?
Le roi, auquel s’adresse le psalmiste, est une image de nous-mêmes. Chacun(e) de nous a un rôle à jouer là où il vit : en famille, dans son métier, ses engagements, ses relations sociales. Et nous sommes, jour après jour, heure après heure, confrontés à un choix : la justice, le droit et le salut… ou ses contraires. Que choisirons-nous ?

Afin que nous révélions ton visage, Seigneur, envoie ton Esprit ! Rends-nous dociles à ta Parole, perméables à tes appels, flexibles devant les intuitions de ta Grâce… Amen.

Sr Marie-Jean

lundi 28 mai 2018

Dès ma jeunesse


Ps 70
1 En toi, Seigneur, j'ai mon refuge :
garde-moi d'être humilié pour toujours.
Dans ta justice, défends-moi, libère-moi,
tends l'oreille vers moi, et sauve-moi.
3 Sois le rocher qui m'accueille, toujours accessible ;
tu as résolu de me sauver :
ma forteresse et mon roc, c'est toi !
4 Mon Dieu, libère-moi des mains de l'impie,
des prises du fourbe et du violent.
5 Seigneur mon Dieu, tu es mon espérance,
mon appui dès ma jeunesse.
6 Toi, mon soutien dès avant ma naissance,
tu m'as choisi dès le ventre de ma mère ;
tu seras ma louange toujours !
7 Pour beaucoup, je fus comme un prodige ;
tu as été mon secours et ma force.
Je n'avais que ta louange à la bouche,
tout le jour, ta splendeur.
9 Ne me rejette pas maintenant que j'ai vieilli ;
alors que décline ma vigueur, ne m'abandonne pas.
10 Mes ennemis parlent contre moi,
ils me surveillent et se concertent.
11 Ils disent : « Dieu l'abandonne !
Traquez-le, empoignez-le, il n'a pas de défenseur ! »
12 Dieu, ne sois pas loin de moi ;
mon Dieu, viens vite à mon secours !
13 Qu'ils soient humiliés, anéantis,
ceux qui se dressent contre moi ;
qu'ils soient couverts de honte et d'infamie,
ceux qui veulent mon malheur !
14 Et moi qui ne cesse d'espérer,
j'ajoute encore à ta louange.
15 Ma bouche annonce tout le jour
tes actes de justice et de salut ;
je n'en connais pas le nombre.
16 Je revivrai les exploits du Seigneur
en rappelant que ta justice est la seule.
17 Mon Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse,
jusqu'à présent, j'ai proclamé tes merveilles.
18 Aux jours de la vieillesse et des cheveux blancs,
ne m'abandonne pas, ô mon Dieu ;
et je dirai aux hommes de ce temps ta puissance,
à tous ceux qui viendront, tes exploits.
19 Si haute est ta justice, mon Dieu,
toi qui as fait de grandes choses :
Dieu, qui donc est comme toi ?
20 Toi qui m'as fait voir tant de maux et de détresses,
tu me feras vivre à nouveau,
à nouveau tu me tireras des abîmes de la terre, *
21 tu m'élèveras et me grandiras,
tu reviendras me consoler.
22 Et moi, je te rendrai grâce sur la harpe
pour ta vérité, ô mon Dieu !
Je jouerai pour toi de ma cithare, Saint d'Israël !
23 Joie sur mes lèvres qui chantent pour toi,
et dans mon âme que tu as rachetée !
24 Alors, tout au long du jour,
ma langue redira ta justice ;
c'est la honte, c'est l'infamie
pour ceux qui veulent mon malheur.

Viens Esprit Saint, sois présent tout au long de nos jours pour nous révéler peu à peu les manières de notre Dieu.

Voilà donc un psaume qui, comme le précédent, reprend et insiste sur bien des thèmes devenus familiers. Il apporte cependant une touche plus originale avec le thème de la vieillesse :

Mon Dieu, tu m'as instruit dès ma jeunesse,
jusqu'à présent, j'ai proclamé tes merveilles.
Aux jours de la vieillesse et des cheveux blancs,
ne m'abandonne pas, ô mon Dieu ; (v. 17-18).

Le psalmiste semble aborder ici la vieillesse avec appréhension : « Ne me rejette pas maintenant que j'ai vieilli » (v.9) ; « Aux jours de la vieillesse et des cheveux blancs, ne m'abandonne pas, ô mon Dieu » (v.18) 
Au contraire, dans bien d’autres psaumes, elle est liée à la louange, à la sagesse, à l’expérience, au bonheur et même à la fécondité qui peut se prolonger. Pourtant, ce que souligne ce psaume, c’est combien Dieu est présent à l’homme dès avant sa naissance jusqu’à sa vieillesse : « Toi, mon soutien dès avant ma naissance » (v.6), « mon appui dès ma jeunesse » (v.5) ; « tu m'as instruit dès ma jeunesse » (v. 17)

Le priant reste plein d’espérance et voit encore l’avenir comme porteur de fruits. En effet, ce qui l’intéresse, c’est de témoigner de la grandeur de Dieu, c’est de lui rendre grâce et louange. Il dit sa foi dans l’action de son Dieu qui le fera re-vivre, comme renouvelé, et le fera même « grandir » :
« Tu me feras vivre à nouveau, à nouveau tu me tireras des abîmes de la terre, tu m'élèveras et me grandiras » (v. 20-21)
Il va donc jouer, chanter pour son Dieu : « Et moi, je te rendrai grâce sur la harpe pour ta vérité, ô mon Dieu ! » (v.22). Car, relisant les bontés de Dieu qui fut compagnon de route au cours de longues années, le désir de lui rendre grâce se fait  plus intense.
« Dans le psaume 70, la vieillesse va de pair avec une longue mémoire des interventions divines et un patient apprentissage des manières de faire de Dieu. Ceux qui ont été durant longtemps l’objet de la sollicitude de Dieu savent mieux que les plus jeunes la valeur de sa fidélité » (J-L. Vesco)
Ainsi, lorsque « décline la vigueur », la vocation du priant est-elle sans doute d’être simplement louange à la gloire de son Dieu.
Seigneur Dieu, je te rends grâce pour ton amour qui m’a rejointe dès le sein de ma mère, qui m’a accompagnée tout au long de ma vie, qui me reste le bien le plus précieux et pour lequel je veux te bénir à jamais.



dimanche 20 mai 2018

Viens à mon aide

Ps 69
2 Mon Dieu, viens me délivrer ;
Seigneur, viens vite à mon secours !
3 Qu'ils soient humiliés, déshonorés,
ceux qui s'en prennent à ma vie !
Qu'ils reculent, couverts de honte,
ceux qui cherchent mon malheur ; *
4 que l'humiliation les écrase,
ceux qui me disent : « C'est bien fait ! »
5 Mais tu seras l'allégresse et la joie de tous ceux qui te cherchent ;
toujours ils rediront : « Dieu est grand ! » ceux qui aiment ton salut.
6 Je suis pauvre et malheureux, mon Dieu, viens vite !
Tu es mon secours, mon libérateur : Seigneur, ne tarde pas !

Viens Esprit Saint, entends notre prière, viens à notre secours.

Les psaumes 69 et 70 présentent une telle convergence de thèmes que nous sommes invités à les lire ensemble. Le nombre de reprises de versets d’autres psaumes est impressionnant ; par exemple entre le psaume 39 et le 69, mais aussi bien d’autres. Le vocabulaire commun avec le psaume 68 est aussi à souligner. Ce n’est certainement pas le hasard qui a déterminé l’ordre du psautier !
Le verset que je voudrais mettre en exergue est le tout premier :
Mon Dieu, viens me délivrer ;
Seigneur, viens vite à mon secours !
On retrouve ce verset en 39,14 avec une ajoute au début : « Daigne » ou, plus littéralement, « Prends plaisir » tandis qu’ici seule la notion d’urgence demeure. Cette hâte est encore soulignée dans le dernier verset : « viens vite », « ne tarde pas ».
Il résonne en nous sous sa forme chantée :
Dieu, viens à mon aide,
Seigneur, à notre secours
Cette introduction à l’office des Laudes, en début de journée, est un appel confiant au Seigneur. Nous pourrons alors goûter l’allégresse et la joie de ceux qui cherchent Dieu.

Seigneur Dieu, toi qui ouvres nos lèvres chaque matin afin que nous chantions ta louange, viens à notre aide pour que nous puissions te servir tout au long du jour.


jeudi 17 mai 2018

L’heure de ta grâce

Ps 68
2 Sauve-moi, mon Dieu :
les eaux montent jusqu'à ma gorge !
3 J'enfonce dans la vase du gouffre, rien qui me retienne ;
je descends dans l'abîme des eaux, le flot m'engloutit.
4 Je m'épuise à crier, ma gorge brûle.
Mes yeux se sont usés d'attendre mon Dieu.
5 Plus abondants que les cheveux de ma tête,
ceux qui m'en veulent sans raison ;
ils sont nombreux, mes détracteurs, à me haïr injustement.
Moi qui n'ai rien volé, que devrai-je rendre ?
6 Dieu, tu connais ma folie,
mes fautes sont à nu devant toi.
7 Qu'ils n'aient pas honte pour moi,
ceux qui t'espèrent, Seigneur, Dieu de l'univers ;
qu'ils ne rougissent pas de moi,
ceux qui te cherchent, Dieu d'Israël !
8 C'est pour toi que j'endure l'insulte,
que la honte me couvre le visage :
9 je suis un étranger pour mes frères,
un inconnu pour les fils de ma mère.
10 L'amour de ta maison m'a perdu ;
on t'insulte, et l'insulte retombe sur moi.
11 Si je pleure et m'impose un jeûne,
je reçois des insultes ;
12 si je revêts un habit de pénitence,
je deviens la fable des gens :
13 on parle de moi sur les places,
 les buveurs de vin me chansonnent.
14 Et moi, je te prie, Seigneur : c'est l'heure de ta grâce ;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi, par ta vérité sauve-moi.

Viens Esprit Saint, viens prier en nos cœurs, toi qui, seul, peux inspirer notre prière.

Le psaume suit le schéma habituel de la supplication que nous avons déjà si souvent rencontré : cri d’appel, évocation de la situation, confession des péchés, demande d’intervention…

Reprenons seulement un verset remarquable :
Et moi, je te prie, Seigneur : c'est l'heure de ta grâce ;
dans ton grand amour, Dieu, réponds-moi, par ta vérité sauve-moi.
L’heure de la grâce de Dieu ! On trouve aussi souvent comme traduction « le moment favorable ». Le mot grec est « kairos » qui signifie le temps favorable. Cette notion était bien distincte de celle du temps des horloges, le « chronos » qui désigne le temps matériel de l’existence humaine.
Kairos correspond à une autre approche du temps, plus spirituelle, plus intérieure,.. Dans la Bible, le «temps favorable» joue un rôle déterminant. C’est le temps de Dieu par excellence. Le mot kairos est utilisé pour désigner l’action de Dieu Sauveur, son intervention en ce monde par son incarnation, son action en nos vies. Le temps de la faveur que demande le psalmiste n’est connu que de Dieu seul, pourtant il sait la profondeur de l’amour de son Dieu, et de sa fidélité (vérité).

Que notre prière aussi monte vers le Seigneur, car c’est maintenant le moment favorable, chaque instant de nos vies est ce kairos où Dieu veut se faire proche. Il nous faut apprendre à vivre « dans le temps de Dieu » comme le conseillait si bien Claire d’Assise à un François proche du découragement.
Le temps de Dieu est aussi celui de sa longue patience, lui qui regarde tous ses enfants avec un regard plein d’espérance. Qu’il nous donne de poser ce même regard sur tous nos frères… et sur nous-même,

Seigneur Dieu, c’est en ce moment l’heure de ta grâce. Donne-nous de l’accueillir, d’en vivre pleinement. Sois béni pour ta présence sur notre route, pour ces dons que tu nous dispenses selon ce qui nous est nécessaire, à chaque instant. Loué sois-tu !

samedi 12 mai 2018

Dieu nous bénit


Ps 66
7 La terre a donné son fruit ; Dieu, notre Dieu, nous bénit.
8 Que Dieu nous bénisse, et que la terre tout entière l'adore !

Viens Esprit Saint, bénis notre lecture de la parole, qu’elle nous conduise à la reconnaissance de Dieu, de notre Dieu et nous mène à l’adorer.

La terre a donné son fruit ; Dieu, notre Dieu, nous bénit : c’est dans tous les domaines que Dieu manifeste sa prodigalité, c’est de lui que vient toute fécondité. Une terre ingrate était d’ailleurs vue comme une malédiction de Dieu ! Mais la bénédiction concerne tout ce que Dieu fait, elle atteint tous les domaines de la vie.

Que Dieu nous bénisse, et que la terre tout entière l'adore : après avoir montré combien la bénédiction de Dieu couvre le peuple élu, mais aussi toutes les nations, ainsi que tout l’univers, le priant conclu en appelant encore et toujours cette bénédiction sur lui-même et les siens. Son vœu le plus cher est que le nom de Dieu, de son Dieu soit reconnu jusqu’aux confins de la terre.

Seigneur Dieu, de toi seul vient toute vie et toute fécondité : que ta bénédiction nous accompagne comme nous en avons été témoins dans toute l’histoire des hommes.

vendredi 11 mai 2018

Que les nations chantent leur joie


Ps 66
5 Que les nations chantent leur joie,
car tu gouvernes le monde avec justice ;
tu gouvernes les peuples avec droiture,
sur la terre, tu conduis les nations.
6 Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ;
qu'ils te rendent grâce tous ensemble !

Viens Esprit Saint, viens mettre l’action de grâce sur les lèvres de tout homme.

Que les nations chantent leur joie, car tu gouvernes le monde avec justice : une lectio n’implique certainement pas une lecture structurelle du psaume ; pourtant ici la structure est tellement évidente et parlante qu’il peut être utile de la signaler. Avec ce verset 5 nous sommes au cœur du psaume, c’est là que s’inscrit ce qui en donne la clé. Le poème est écrit en inclusion (comme tant de textes bibliques) : autour du verset central, une première enveloppe avec les versets 4 et 6 qui sont rigoureusement identiques. Une deuxième avec les versets 3 et 7 : Dieu apporte le salut aux nations comme il apporte la récolte à la terre. Les versets extrêmes (2 et 8) sont ceux de la bénédiction.

tu gouvernes les peuples avec droiture, sur la terre, tu conduis les nations : la gouvernance de Dieu sur les nations est trois fois répétée : cette certitude étant ainsi affirmée, oui, les nations peuvent chanter leur joie.

Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu'ils te rendent grâce tous ensemble : et, après cette affirmation fondamentale, l’action de grâce reprend et ne doit jamais se lasser.

Seigneur Dieu, nous voulons te rendre grâce, te rendre grâce tous ensemble. Nous voulons te chanter notre joie car tu nous combles sans cesse de ta bénédiction.



jeudi 10 mai 2018

Les peuples tous ensemble


Ps 66
3 et ton chemin sera connu sur la terre,
ton salut, parmi toutes les nations.
4 Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ;
qu'ils te rendent grâce tous ensemble !

Viens Esprit Saint, permets-nous d’unir nos voix à celles de tous les peuples pour rendre à Dieu l’action de grâce qui lui revient.

et ton chemin sera connu sur la terre, ton salut, parmi toutes les nations : ce verset s’enchaîne directement sur le précédent (« et ») : le chemin de Dieu sera donc connu à qui il accorde sa grâce et sa bénédiction. Qu’est-ce que ce chemin ? On peut le comprendre comme étant la Loi, celle dont l’observance est en lien avec l’Alliance.

Que les peuples, Dieu, te rendent grâce ; qu'ils te rendent grâce tous ensemble : comment mieux chanter l’universalisme ? En ce petit psaume de 8 versets, nous rencontrons 5 fois le mot peuples, sans compter les nations (3 fois) et les confins de la terre… Le mot terre lui-même est repris 4 fois, tels les 4 points cardinaux, autrement dit la totalité du monde. Rien n’échappe donc à cette invitation à l’action de grâce, elle-même reprise quatre fois. Ces « mots-clé » ne cessent ainsi d’appuyer le propos du psalmiste.

Seigneur Dieu, oui, tu veux nous voir « tous ensemble », unis dans le désir de reconnaître en toi l’origine de tout don, de te chanter la louange et l’action de grâce. Fais connaître ton salut aux nations !