jeudi 2 novembre 2017

Tu es avec moi


Ps 22
v. 3-4: 
et me fait revivre ;
il me conduit par le juste chemin pour l'honneur de son nom.
Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal,
car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure.

Le psalmiste poursuit le chant adressé à son Dieu.
Au verset 3, il confesse : « Il me fait revivre ». Le préfixe « re » suggère qu’il n’en a pas toujours été ainsi… Ne pouvons-nous pas reconnaître notre propre expérience quand nous nous éloignons de Dieu ? La distance du péché ou du mal empêche la vie de jaillir, est un frein à la communion avec Dieu…

Mais ce verbe « il me fait revivre » laisse aussi pointer l’espérance que cette vie donnée peut l’être de nouveau. Le don de la vie par Dieu ne se laisse jamais tarir. Il suffit que nous l’accueillions… et Dieu ne peut que donner.
« Il me conduit par le juste chemin pour l’honneur de son nom »

Cette parole du psalmiste est une confession de sa foi. Il nous exprime sa certitude que Dieu lui est présent, qu’il l’accompagne, qu’il le conduit. Bien plus, c’est d’un « juste chemin » qu’il est question. Ce chemin qui honore le nom de Dieu est un chemin de vie et de bonheur, puisque tel est le rêve de Dieu pour chacun(e) de nous.
Le Deutéronome mettait ces mots sur la bouche de Dieu : « Je prends aujourd'hui à témoin contre vous le ciel et la terre : je te propose la vie ou la mort, la bénédiction ou la malédiction. Choisis donc la vie, pour que toi et ta postérité vous viviez, aimant le Seigneur ton Dieu, écoutant sa voix, t'attachant à lui ; car là est ta vie, ainsi que la longue durée de ton séjour sur la terre que le Seigneur a juré à tes pères, Abraham, Isaac et Jacob, de leur donner » (Dt 30, 19-20).

Ce qui glorifie Dieu, ce qui fait son bonheur, c’est précisément le bonheur et la vie de ses créatures… Alors, ne nous y dérobons pas, ne nous privons pas de ce cadeau…
« Si je traverse les ravins de la mort, je ne crains aucun mal, car tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure »

Les « ravins de la mort » peuvent nous guetter : ce sont ces événements, ces situations, parfois les mots ou les attitudes d’autrui qui nous font vaciller. C’est aussi la mort elle-même, qui peut être un objet de crainte et de peur, pour nous comme pour ceux que l’on aime…
Le psalmiste nous livre son secret : « Je ne crains aucun mal, car tu es avec moi ».

La présence de Dieu, son secours, son compagnonnage ne peut faire défaut. La présence de Dieu est aussi sûre que l’aurore… Et elle l’est aussi pour ceux et celles qui meurent aujourd’hui : Il se veut présent.
« Tu es avec moi : ton bâton me guide et me rassure »

La traduction liturgique a un peu modifié le texte original, qui disait : « Ton bâton et ta houlette, eux, me réconforteront ».
Ces deux instruments étaient typiques du berger : le bâton pour chasser les bêtes sauvages et la houlette, « au support et pour attraper les animaux ». J’ajouterai qu’elle servait aussi à frayer le chemin au troupeau.

Ces deux images ne peuvent-elles pas trouver écho en nous ? Un bâton pour chasser les pensées ténébreuses, les désespérances… et une houlette pour garder le cap, tenir les yeux fixés sur la voie du compagnonnage avec Dieu, chemin de Lumière et de Joie…
Pour toutes ces expériences qui nous disent ta présence, parce que tu es là, au cœur de nos vies, sur nos chemins d’homme, Seigneur, sois béni !
sœur Marie-Jean
 

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