vendredi 29 septembre 2017

Vive le Seigneur

Ps 17
47 Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher !
Qu'il triomphe, le Dieu de ma victoire,
48 ce Dieu qui m'accorde la revanche,
qui soumet à mon pouvoir les nations !
49 Tu me délivres de tous mes ennemis,
tu me fais triompher de l'agresseur,
tu m'arraches à la violence de l'homme.
50 Aussi, je te rendrai grâce parmi les peuples,
Seigneur, je fêterai ton nom.
51 Il donne à son roi de grandes victoires,
il se montre fidèle à son messie,
à David et sa descendance, pour toujours.

Viens Esprit Saint, viens nous révéler le Dieu fidèle à jamais.

Vive le Seigneur ! Béni soit mon Rocher ! Nous approchons de la fin de ce long psaume, et, après les chants de victoire, voici plusieurs interjections pour reconnaître l’action de Dieu, pour proclamer qui il est : vive le Seigneur !

Qu'il triomphe, le Dieu de ma victoire, ce Dieu qui m'accorde la revanche, qui soumet à mon pouvoir les nations ! Souhaiter le triomphe du Seigneur… le triomphe de sa cause : que règne sa justice et sa paix.

Tu me délivres de tous mes ennemis, tu me fais triompher de l'agresseur, tu m'arraches à la violence de l'homme : à l’image de l’action de son Seigneur et avec son aide, l’auteur aussi triomphe des forces de mal, sera délivré de la violence.

Aussi, je te rendrai grâce parmi les peuples, Seigneur, je fêterai ton nom : alors, survient le temps de l’action de grâce, de la fête au-devant des peuples témoins de cette « victoire ».

Il donne à son roi de grandes victoires, il se montre fidèle à son messie, à David et sa descendance, pour toujours : celui qui va apporter le salut c’est le roi, « son roi », celui qui porte la mission de conduire tout le peuple. Pour le psalmiste, ce roi, c’est d’abord David, c’est celui qui fut oint pour être au service de Dieu. Et comme l’Alliance est une promesse pour tous les temps, c’est toute la descendance de David, c’est tout le peuple d’Israël qui est l’objet de la fidélité de Dieu.

Seigneur Jésus, toi le seul vrai messie, toi vers qui se porta toute l’attente de salut du peuple choisi, nous te rendons grâce, nous te bénissons.

jeudi 28 septembre 2017

Tu me libères

Ps 17
44 Tu me libères des querelles du peuple,
 tu me places à la tête des nations.
 Un peuple d'inconnus m'est asservi :
45 au premier mot, ils m'obéissent.
Ces fils d'étrangers se soumettent ;
46 ces fils d'étrangers capitulent :
en tremblant ils quittent leurs bastions.

Viens Esprit Saint, viens enraciner ta parole en nos cœurs, viens la faire porter ses fruits.

Tu me libères des querelles du peuple, tu me places à la tête des nations : la perspective est de plus en plus large : il y a eu tous les ennemis personnels, puis les oppositions au sein du peuple ; mais au-delà, il y a le monde, toutes les nations. Le Seigneur est leur Dieu aussi, le seul Dieu. Et la mission du psalmiste est de les guider ! Mais est-ce lui qui parle, ou bien met-il ces paroles dans une autre bouche ?

Un peuple d'inconnus m'est asservi : au premier mot, ils m'obéissent : car il s’agit d’une véritable autorité, tous, d’où qu’ils viennent - fut-ce de lointains territoires inconnus – obéissent sans délai.

Ces fils d'étrangers se soumettent ; ces fils d'étrangers capitulent : en tremblant ils quittent leurs bastions : le vocabulaire guerrier reste en vigueur…, mais le terme « fils d’étrangers » - s’il peut être chargé de mépris – montre aussi que tous les peuples sont concernés, bien au-delà du peuple d’Israël.

Seigneur, tu es le Dieu de tous, le Dieu sauveur qui offres son amour à tous. Si tu veux me rendre libre, c’est pour aller vers mes frères et sœurs de toutes les « nations ».

mercredi 27 septembre 2017

De la poussière pour le vent

Ps 17
38 Je poursuis mes ennemis, je les rejoins,
je ne reviens qu'après leur défaite ;
39 je les abats : ils ne pourront se relever ;
ils tombent : les voilà sous mes pieds.
40 Pour le combat tu m'emplis de vaillance ;
devant moi tu fais plier mes agresseurs.
41 Tu me livres des ennemis en déroute ;
j'anéantis mes adversaires.
42 Ils appellent ? Pas de sauveur !
Le Seigneur ? Pas de réponse !
43 J'en fais de la poussière pour le vent,
de la boue qu'on enlève des rues.

Viens Esprit Saint, que ta parole en nos cœurs y attise l’espérance, fut-ce au cœur du combat.

Je poursuis mes ennemis, je les rejoins, je ne reviens qu'après leur défaite ; Je les abats : ils ne pourront se relever ; ils tombent : les voilà sous mes pieds : description haute en couleur du combat et de la victoire contre tous les « ennemis » possibles : à nous de voir…

Pour le combat tu m'emplis de vaillance ; devant moi tu fais plier mes agresseurs. Tu me livres des ennemis en déroute ; j'anéantis mes adversaires : avec bien vite la reconnaissance que la force ne provient pas de nous-mêmes. S’il nous faut combattre, nous en recevons la force et le courage.

 Ils appellent ? Pas de sauveur ! Le Seigneur ? Pas de réponse ! : le Seigneur est un Dieu qui se tait lorsque le cri qui monte vers lui est « pervers ». Appeler dans le vide, tel est, pourrait-on dire, le sort des méchants…

J'en fais de la poussière pour le vent, de la boue qu'on enlève des rues : remarque pleine de mépris à première vue, mais qui pourrait bien être la bonne attitude par rapport à tout ce qui fait obstacle sur notre route…
 
Seigneur Dieu, pour toi rien n’est impossible et tu ne nous abandonnes à aucun combat que nous ne puissions traverser avec ton aide et ta force. En toi je mets mon espoir.

mardi 26 septembre 2017

Ta patience m’élève

s 17
33 C'est le Dieu qui m'emplit de vaillance
et m'indique un chemin sans reproche.
34 Il me donne l'agilité du chamois,
il me tient debout sur les hauteurs,
35 il exerce mes mains à combattre
et mon bras, à tendre l'arc.
36 Par ton bouclier tu m'assures la victoire,
ta droite me soutient, ta patience m'élève.
37 C'est toi qui allonges ma foulée
sans que faiblissent mes chevilles.

 
Viens Esprit Saint, donne-nous ta force et ta vaillance, que nous suivions de justes chemins.
 
C'est le Dieu qui m'emplit de vaillance et m'indique un chemin sans reproche : revoilà le chemin sans reproche, non plus celui de Dieu (v. 31) mais que le psalmiste est invité à suivre, celui que Dieu lui-même lui indique… un chemin sans reproche, c’est-à-dire sans défaut, qui est parfait !
 

Il me donne l'agilité du chamois, il me tient debout sur les hauteurs, il exerce mes mains à combattre et mon bras, à tendre l'arc : il donne d’ailleurs les moyens de suivre cette route : la vaillance, l’agilité, la force. Belle image que cet homme debout sur les crêtes !

 
 Par ton bouclier tu m'assures la victoire, ta droite me soutient, ta patience m'élève : ce héros qui court à la victoire, d’où tire-t-il ce qui va le transformer, « l’élever » ? De la patience de Dieu ! Cette note de douceur, de respect du temps, contraste avec les cris de victoire, mais elle en donnerait bien la clé !


C'est toi qui allonges ma foulée sans que faiblissent mes chevilles : Dieu est patient, et donc aussi constant, persévérant, et il veut nous voir tels : c’est d’une marche au long court qu’il s’agit.

 
Seigneur, tu es un Dieu patient, tu acceptes nos lenteurs, nos hésitations, mais tu veux sans cesse nous entraîner plus loin, plus haut. Permets que nous nous élancions à ta suite pour répondre au mieux à ton attente.
 

lundi 25 septembre 2017

La parole est sans alliage

Ps 17
31 Ce Dieu a des chemins sans reproche,
la parole du Seigneur est sans alliage,
il est un bouclier pour qui s'abrite en lui.
32 Qui est Dieu, hormis le Seigneur ?
Le Rocher, sinon notre Dieu ?
 

Viens Esprit Saint, que ta parole solide et pure de tout mélange nous atteigne au plus profond de nous-mêmes. 

Ce Dieu a des chemins sans reproche, la parole du Seigneur est sans alliage, il est un bouclier pour qui s'abrite en lui : à la fois louange et acte de foi, ces versets tracent encore un « portrait » de Dieu dont la ligne de conduite est sans retour, sans mélange, pure, « une ». Telle est aussi sa parole.

Qui est Dieu, hormis le Seigneur ? Le Rocher, sinon notre Dieu ? A la question-clé « Qui est Dieu ? », le priant répond avec une simplicité et une assurance inattendue : c’est le Seigneur ! C’est notre Dieu ! Ainsi, il le définit par son être même et par toute la confiance qu’il mérite qu’on mette en lui, lui, le bouclier, le rocher… si nous cherchons abri auprès de lui !

 
Seigneur Dieu, unifie notre cœur, à ton image. A ta ressemblance, rend notre parole nette et franche, afin que nous puissions rendre compte de qui est notre Dieu.


dimanche 24 septembre 2017

La lumière de ma lampe


Ps 17
28 Tu sauves le peuple des humbles ; les regards hautains, tu les rabaisses.
29 Tu es la lumière de ma lampe, Seigneur mon Dieu, tu éclaires ma nuit.
30 Grâce à toi, je saute le fossé, grâce à mon Dieu, je franchis la muraille.
 
Viens Esprit Saint, que cette parole soit la lampe de mes pas, la lumière sur ma route.
 
Tu sauves le peuple des humbles ; les regards hautains, tu les rabaisses : le psalmiste poursuit sa prière, parle à son Dieu, il tente de formuler qui il est pour lui. Ici, c’est à un Dieu-Sauveur qu’il s’adresse, en sortant d’ailleurs de la relation « Dieu et moi ». Il entraîne là un peuple entier… celui des humbles, celui de ceux qui savent accueillir le salut. Et les autres ? Dieu rabaisse leurs regards afin qu’ils puissent eux aussi un jour rejoindre « le peuple des humbles ».
 
Tu es la lumière de ma lampe, Seigneur mon Dieu, tu éclaires ma nuit : je suis la lampe et tu es la lumière ; tu es cette huile de joie que tu veux voir briller dans toutes nos lampes ; même la ténèbre, pour toi, n’est pas ténèbre, même de nuit ma route, avec toi, est clarté.
 
Grâce à toi, je saute le fossé, grâce à mon Dieu, je franchis la muraille : « ne t’attarde pas à l’ornière » écrit René Char. Les fossés sont faits pour être sautés, tout obstacle sur notre route, pour être escaladé.

Seigneur Jésus, c’est grâce à toi que je poursuis ma route, grâce à mon Dieu que je franchis les obstacles. Béni sois-tu.

samedi 23 septembre 2017

Sans reproche

Ps 17
26 Tu es fidèle envers l'homme fidèle,
sans reproche avec l'homme sans reproche ;
27 envers qui est loyal, tu es loyal,
tu ruses avec le pervers.

Viens Esprit Saint, permets que cette parole soutienne notre fidélité.

Tu es fidèle envers l'homme fidèle, sans reproche avec l'homme sans reproche : après que l'auteur ait parlé de lui-même, de sa fidélité, c'est maintenant du Seigneur qu'il s'agit, de la façon dont, lui , est fidèle, loyal, sans reproche.

envers qui est loyal, tu es loyal : mais le poème met en relief la condition pour que se manifeste cette fidélité : elle répond en quelque sorte à l'attitude de l'homme. Voilà qui étonne toujours un peu – ainsi en est-il dans la demande du Notre Père : « pardonne-nous comme... ». L'amour de Dieu n'est-il pas premier, ses dons ne sont-ils pas à l'origine même de notre être et de notre agir ? Mais le psalmiste vient de se déclarer lui-même sans reproche (v. 24) et s'appuie sur la loyauté de son Dieu.

tu ruses avec le pervers : il sait que celui-ci est aussi capable de « ruse », de chemins détournés avec celui qui veut le tromper. Il sait qu'il doit s'appuyer sur lui (v. 1) pour être capable de fidélité.

En tous cas, en deux versets, c'est un bel acte de foi qui est chanté ici.


Seigneur, tu es le Dieu fidèle qui veille sans cesse sur nous : fais-nous découvrir de plus en plus la profondeur de ton amour.

jeudi 21 septembre 2017

La main que je lui tends

Ps 17

21 Le Seigneur me traite selon ma justice,
il me donne le salaire des mains pures,
22 car j'ai gardé les chemins du Seigneur,
jamais je n'ai trahi mon Dieu.
23 Ses ordres sont tous devant moi,
jamais je ne m'écarte de ses lois.
24 Je suis sans reproche envers lui,
je me garde loin du péché.
25 Le Seigneur me donne selon ma justice,
selon la pureté des mains que je lui tends.



Viens Esprit Saint, viens éclairer ma route, que je garde tes commandements qui font toute ma joie.

Le Seigneur me traite selon ma justice, il me donne le salaire des mains pures : après les descriptions de ses malheurs, des menaces qui l'entourent, après l'appel au secours et le geste de la main tendue, nous changeons de ton. Cette nouvelle tonalité a été introduite à la fin du verset précédent : « il m'aime ».

Cette séquence-ci est, pour l'essentiel, une description de l'agir du psalmiste. Nous retrouvons un thème récurrent de ce psaume : celui de la justice. Le psaume 16 s'était ouvert sur LA justice, et refermé sur TA justice.

Ici, troisième angle de vue, c'est MA justice, celle du priant. Comme l'amour qui vient de Dieu seul et est destiné à être vécu et partagé par tous, ainsi la justice de Dieu (qui n'est qu'une conséquence de son amour) est vouée à être vécue par tous et pour tous.

car j'ai gardé les chemins du Seigneur, jamais je n'ai trahi mon Dieu : nous retrouvons une autre caractéristique du Ps 16 dans cette assurance étonnante du psalmiste : il a toujours marché sur les chemins du Seigneur... déjà un exploit ! Mais en plus, il affirme n'avoir jamais trahi SON Dieu. Le possessif traduit bien à propos la relation personnelle entre Dieu et son fidèle. Est-ce là que s'ancre une telle certitude ?

Ses ordres sont tous devant moi, jamais je ne m'écarte de ses lois. Je suis sans reproche envers lui, je me garde loin du péché : dans la répétition l'insistance sur cette fidélité, apparaît un nouveau mot : « sans reproche » : sans retour, sans écart de sa droiture.

Le Seigneur me donne selon ma justice, selon la pureté des mains que je lui tends : reconnaissance d'un don mais qui apparaît moins ici comme à l'origine que comme récompense de l'action. Le verset 21 parlait d'ailleurs explicitement d'un « salaire ». Sans doute faut-il des mains tendues vers Dieu mais moins pour démontrer leur pureté que pour accueillir le don initial.

Seigneur, tu es ce Dieu auquel on peut parler en toute confiance, parfois avec un brin de folie. Mais tu aimes tes enfants audacieux qui se tiennent devant toi avec audace.


mercredi 20 septembre 2017

Il m'aime

Ps 17
17 Des hauteurs il tend la main pour me saisir,
il me retire du gouffre des eaux ;
18 il me délivre d'un puissant ennemi, 
d'adversaires plus forts que moi.
19 Au jour de ma défaite ils m'attendaient, 
mais j'avais le Seigneur pour appui.
20 Et lui m'a dégagé, mis au large, 
il m'a libéré, car il m'aime.

Viens Esprit Saint, révèle-moi ton amour au travers de cette parole : qu'elle illumine ma journée.

Des hauteurs il tend la main pour me saisir, il me retire du gouffre des eaux ; il me délivre d'un puissant ennemi, d'adversaires plus forts que moi : nous voyons bien ici combien les images n'ont aucun sens en soi, qu'elles sont au service de cette impossible description de qui est Dieu et quelle est son œuvre. Ainsi le fond des mers vient de se découvrir mais le priant est englouti ; et voici que Dieu qui était descendu se retrouve dans les hauteurs. Dieu se cache, se dérobe, mais il fait entendre sa voix et répand la terreur. Chaque symbole pourrait être étudié, mais regardons plutôt ce geste du Seigneur qui tend la main pour retirer du gouffre, pour libérer, délivrer.

Au jour de ma défaite ils m'attendaient, mais j'avais le Seigneur pour appui : le psalmiste a connu la défaite et le salut. Il témoigne de l'action de son Dieu qui dégage, met au large : l'inverse des liens et des pièges (v. 5-6). 

Et lui m'a dégagé, mis au large, il m'a libéré : « Etre mis au large » ! Porter son regard plus loin que nos égocentrismes. La liberté est offerte pour se tourner vers les autres.

car il m'aime : cette première partie du psaume est ainsi encadrée : entre « Je t'aime » (v.1) et « il m'aime » (v.20). Il y a de quoi faire ici une pause dans le chant pour méditer cet amour entre deux êtres, entre le psalmiste et son Seigneur. Amour qui est plus fort que la mort si vigoureusement décrite dans l'entre-deux. 

Seigneur Dieu, donne-moi un cœur large, que je n'aie d'autres soucis que de répandre, de partager tous les dons dont je suis l'objet : ton amour d'abord, et ce salut, cette liberté que tu m'offres.

mardi 19 septembre 2017

Une lueur

Ps 17
13 Une lueur le précède,
ses nuages déferlent :
grêle et gerbes de feu.
14 Tonnerre du Seigneur dans le ciel,
le Très-Haut fait entendre sa voix :
grêle et gerbes de feu.
15 De tous côtés, il tire des flèches,
il décoche des éclairs,
il répand la terreur.
16 Alors le fond des mers se découvrit,
les assises du monde apparurent,
sous ta voix menaçante, Seigneur,
au souffle qu'exhalait ta colère.

Viens Esprit Saint, toi seul peux nous révéler qui est notre Dieu.

Une lueur le précède : quelle est cette lueur, seule touche de douceur dans ces versets ? Qu’est-ce qui annonce la venue du Seigneur ?

ses nuages déferlent : grêle et gerbes de feu : de nouveau la nature et ses débordements sert d’illustration à la toute-puissance de Dieu.

Tonnerre du Seigneur dans le ciel, le Très-Haut fait entendre sa voix : grêle et gerbes de feu : quoi de plus terrifiant que le tonnerre, les gerbes de feu (répétées)… ? La voix de Dieu tonne littéralement…

De tous côtés, il tire des flèches, il décoche des éclairs, il répand la terreur : reprise du thème de l’orage et confirmation de la mise-en-scène terrifiante.

Alors le fond des mers se découvrit, les assises du monde apparurent : de pire en pire… à quoi nous prépare toute cette démonstration ?

sous ta voix menaçante, Seigneur, au souffle qu'exhalait ta colère : un Dieu en colère (rappelons-nous pourquoi : l’écrasement de son fidèle par les méchants), qui, d’un souffle, d’une parole menaçante, est capable de toute manifestation y compris de faire apparaître les assises du monde…

Est-ce vraiment l’image de Dieu qu’avaient les contemporains du psalmiste ? Veut-il leur inspirer une « sainte crainte » de la divinité ? Ou démontrer que son Dieu est plus puissant que tous les autres, que c’est bien lui qu’il faut honorer ? Dans ce contexte de cataclysme, que va finalement faire Dieu ?


Seigneur Dieu, accorde-nous la grâce de rester toujours à l’écoute de ta parole, à l’écoute de nos frères, afin que nous découvrions peu à peu qui tu es : Dieu à la fois plein de force et de bonté. Mets-en nos cœurs une juste crainte, une crainte inspirée par ta transcendance : tes chemins ne sont pas nos chemins, tes pensées sont tellement élevées au-dessus de nos pensées…

lundi 18 septembre 2017

Il descend

Ps 17
8 La terre titube et tremble,
les assises des montagnes frémissent,
secouées par l'explosion de sa colère.
9 Une fumée sort de ses narines,
de sa bouche, un feu qui dévore,
une gerbe de charbons embrasés.
10 Il incline les cieux et descend,
une sombre nuée sous ses pieds :
11 d'un kéroub, il fait sa monture,
il vole sur les ailes du vent.
12 Il se cache au sein des ténèbres
et dans leurs replis se dérobe :
nuées sur nuées, ténèbres diluviennes.

Viens Esprit Saint, viens habiter nos cœurs quand nous prions la Parole.

La terre titube et tremble, les assises des montagnes frémissent, secouées par l'explosion de sa colère : l’homme a crié et Dieu a entendu sa voix. La réponse ne se fait pas attendre. Les obstacles deviennent le lieu où Dieu déploie sa puissance. La colère de Dieu éclate lorsque les « ennemis » nuisent à son fidèle, c’est-à-dire à celui qui a mis sa confiance en lui. La création toute entière est comme associée à l’action de Dieu.

Une fumée sort de ses narines, de sa bouche, un feu qui dévore, une gerbe de charbons embrasés : le psalmiste nous plonge dans une ambiance dantesque où le feu est central, ce feu qui va détruire le mal.

Il incline les cieux et descend, une sombre nuée sous ses pieds : Dieu est dans son Temple, sur sa montagne, dans les cieux, bref loin de l’homme. Mais les cieux vont se déchirer ! Le cri poussé dans l’angoisse fait réellement « descendre » Dieu dans son amour pour nous. Si la terre tremble, les cieux, eux, s’inclinent pour donner passage au Seigneur. La TOB traduit joliment : "il déplia les cieux et descendit".

d'un kéroub, il fait sa monture, il vole sur les ailes du vent : le psalmiste n’hésite pas à reprendre des images « païennes » telle celle du taureau ailé ou « kéroub » souvent placé au seuil des temples et des palais des Assyriens. Une autre traduction plus "biblique" donne : "sur le char du chérubin" car keroub peut être lu comme le singulier de keroubim qui donnera chérubins... qui ne deviendront des angelots joufflus qu'à la Renaissance !

Il se cache au sein des ténèbres et dans leurs replis se dérobe : nuées sur nuées, ténèbres diluviennes : contraste, on passe d’un Dieu qui se manifeste avec fracas, à un Dieu caché, qui se dérobe. Dieu est insaisissable, et, en tous cas, l’homme ne peut mettre la main sur lui. S’il descend à l’appel du priant, s’il entend sa supplication, seul son amour pour lui le pousse à « voler » à son secours. Rien ne peut l’y obliger.


Seigneur Jésus, tu es le Dieu qui descend. Par ton incarnation, tu as rejoint nos chemins humains. Reste avec nous à jamais comme tu nous l’as promis.

dimanche 17 septembre 2017

Il entend ma voix

Ps 17
4 Louange à Dieu !
Quand je fais appel au Seigneur,
je suis sauvé de tous mes ennemis.
5 Les liens de la mort m'entouraient,
le torrent fatal m'épouvantait ;
6 des liens infernaux m'étreignaient :
j'étais pris aux pièges de la mort.
7 Dans mon angoisse, j'appelai le Seigneur ;
vers mon Dieu, je lançai un cri ;
de son temple il entend ma voix :
mon cri parvient à ses oreilles.

Viens Esprit saint, accorde-nous cette confiance qui nous donne l’audace de crier vers notre Dieu.

Louange à Dieu ! : le psalmiste a répété sur tous les tons sa confiance en la fidélité de son Dieu. Et cela débouche sur cette exclamation de louange. Reconnaître qui est notre Dieu ne peut que nous mener à le louer !

Quand je fais appel au Seigneur, je suis sauvé de tous mes ennemis : c’est sur son expérience qu’il se base : son Dieu est un Dieu sauveur, un Dieu vers lequel on peut crier.

Les liens de la mort m'entouraient, le torrent fatal m'épouvantait ; des liens infernaux m'étreignaient : j'étais pris aux pièges de la mort : description d’une situation de détresse telle qu’il en était véritablement prisonnier, c’est comme si la mort elle-même le cernait, le paralysait. Les termes d’emprisonnement (liens, pièges) sont répétés ainsi que les références à la mort, aux enfers. Bref, une situation extrême, sans issue à vue humaine.

Dans mon angoisse, j'appelai le Seigneur ; vers mon Dieu, je lançai un cri : alors le priant appelle, crie… Nous retrouvons la thématique du Ps 116 v.6  appeler, entendre, répondre…

de son temple il entend ma voix : mon cri parvient à ses oreilles : oui, l’auteur en est sûr, Dieu l’entend, il perçoit son cri de détresse… il va lui répondre.

Seigneur Jésus, toi, le « Dieu qui répond », entends notre prière, vois la détresse de tes enfants, reçois le cri de tous ceux qui sont enserrés par l’angoisse. Alors tous pourront te reconnaître et te louer.


samedi 16 septembre 2017

Je t'aime

Ps 17
2 Je t'aime, Seigneur, ma force :
Seigneur, mon roc, ma forteresse,
3 Dieu mon libérateur, le rocher qui m'abrite,
mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire !

Viens Esprit Saint, viens mettre sur nos lèvres ces mots qui disent notre amour de notre Dieu. Toi seul peux nous inspirer une telle audace.

Je t'aime, Seigneur, ma force : nous abordons un nouveau psaume, un long psaume (50 versets !), une prière individuelle remplie d’expressions qui font écho en nous tant elles sont poétiques, suggestives. Une prière toute de louange et de reconnaissance. Et cela commence fort : une déclaration d’amour ! Simple, brève, essentielle : Je t’aime !

Seigneur, mon roc, ma forteresse : le priant a les yeux tournés vers son Dieu, rien ne le distrait : ni lui-même, ni l’entourage peut-être malveillant, ni les soucis de victoire (réussite). Seule la reconnaissance de ce que Dieu est Dieu, dans toute sa fidélité.

 Dieu mon libérateur, le rocher qui m'abrite, mon bouclier, mon fort, mon arme de victoire : des images connues, reprises sans cesse, de pauvres mots qui tentent de dire la foi en son Seigneur, de dire que cette confiance est fondée. On le sent comme en contemplation, en union profonde avec Dieu.


Seigneur, aujourd’hui moi aussi je n’ai qu’une seule parole : je t’aime, mon Dieu !

jeudi 14 septembre 2017

Sur tes traces

Ps 16
4 Pour me conduire selon ta parole, j'ai gardé le chemin prescrit ;
5 j'ai tenu mes pas sur tes traces : jamais mon pied n'a trébuché.
6 Je t'appelle, toi, le Dieu qui répond : écoute-moi, entends ce que je dis.

Viens Esprit Saint, donne-nous t’accueillir ta parole, donne-nous de nous conduire selon ta parole.

Pour me conduire selon ta parole, j'ai gardé le chemin prescrit : le psalmiste reprend la métaphore du chemin tellement explicite : il s’agit de marcher sur le bon chemin. Comment est-il balisé (prescrit) ? Par la parole de Dieu. C’est ce qui a guidé l’auteur de cette prière.

j'ai tenu mes pas sur tes traces : jamais mon pied n'a trébuché : plus encore, il s’agit de marcher avec son Dieu, trace à trace. A chaque pas, poser le suivant avec confiance, sans certitude. Jean Sulivan traduit si bien cette tension entre présence et absence : « Dieu ne t'intéresse que dans ses traces qui disent à la fois présence et étrangeté. » Ailleurs (Ps 90) le psalmiste affirmera que Dieu veille sur lui « pour que son pied ne heurte les pierres », qu’il n’y trébuche pas.

Je t'appelle, toi, le Dieu qui répond : écoute-moi, entends ce que je dis : le poème fait de nouveau résonner ce qui est à la fois condition et merveille de notre relation à Dieu : le priant appelle, parle, son Dieu écoute, entend, répond.

Seigneur Jésus, tu es le Dieu qui marche avec nous, tu es le guide qui nous montre le chemin, tu es celui qui veilles sur chacun de nos pas : loué sois-tu.



mercredi 13 septembre 2017

Ecoute

Ps 16
1 Seigneur, écoute la justice !
Entends ma plainte, accueille ma prière :
mes lèvres ne mentent pas.
2 De ta face, me viendra la sentence :
tes yeux verront où est le droit.
3 Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit,
tu m'éprouves, sans rien trouver ;
mes pensées n'ont pas franchi mes lèvres.
  
Viens Esprit Saint, viens me donner les mots de la prière pour me tourner vers mon Dieu.
  
Seigneur, écoute la justice : un nouveau psaume, une nouvelle prière individuelle. Un appel à la justice. Celle de Dieu ? On l’entend sans doute ainsi mais étrangement, cette fois, il n’est pas explicitement fait appel au « Dieu juste ». Pourtant le psaume est encadré par cette notion de justice… attendons donc la fin.

Entends ma plainte, accueille ma prière : c’est Dieu lui-même qui est invité ici à entendre (la prière), à écouter (la justice). Cette injonction fondamentale (Ecoute, Israël !), que nous connaissons si bien aussi comme premier mot de la Règle de Benoît, voici qu’elle s’adresse ici à Dieu lui-même dans la bouche du psalmiste.

mes lèvres ne mentent pas : et ce qui le pousse à tant d’audace, c’est la pureté de son intention, la vérité de sa parole.

De ta face, me viendra la sentence : tes yeux verront où est le droit : il se confie au jugement de son Dieu, il s’offre à son regard dans une attitude dénuée de crainte.

Tu sondes mon cœur, tu me visites la nuit : oui, Dieu nous connaît ; de nuit comme de jour, il nous voit agir. Certains y verraient une intrusion, et pourtant quelle joie lorsque le Seigneur nous « visite » : n’est-ce pas le moment de lui ouvrir tout grand ? « Voici que je me tiens à ta porte… ». Il est bon d’être connu de notre Dieu : d’ailleurs d’autres psaumes reprennent ces mots en prière : « Sonde-moi, mon Dieu » (Ps 138,1)

tu m'éprouves, sans rien trouver ; mes pensées n'ont pas franchi mes lèvres : il y a des psaumes d’aveu, d’appel à la miséricorde de Dieu. Ici le priant fait preuve d’une belle assurance qui peut nous étonner : nous nous savons tous pécheurs ! Mais non sommes sans doute ici sur le plan d'une fidélité bien plus profonde, d'une amitié.


Seigneur Jésus, il est doux d’être connue de toi. « Tous mes chemins te sont familiers » : je n’ai rien à démontrer, rien à défendre. Je te demande seulement, avec confiance, d’accueillir ma prière, de m’accorder d’y être fidèle. 

lundi 11 septembre 2017

Débordement de joie !

Ps 15, 9-11
« Mon cœur exulte, mon âme est en fête,
Ma chair elle-même repose en confiance :
Tu ne peux m’abandonner à la mort
Ni laisser ton ami voir la corruption.
Tu m'apprends le chemin de la vie :
Devant ta face, débordement de joie !
A ta droite, éternité de délices ! »

La joie du psalmiste, aperçue dans la confiance qu’il vouait à son Dieu, éclate dans ces derniers versets et en constitue le point d’orgue.

« Mon cœur exulte, mon âme est en fête, ma chair elle-même repose en confiance »
Ces trois termes – cœur, âme, chair – constituent la personne humaine : c’est l’être tout entier du psalmiste qui se réjouit en son Dieu et repose en confiance.
Un être « unifié » fait écho à l’intuition du monachisme. Telle est une explication possible de l’étymologie des termes « moine, moniale, monastique, monachisme » : la racine est monos, c’est-à-dire « un ». Le moine/ la moniale est quelqu’un qui fait un avec lui-même.
A la suite du psalmiste, n’avons-nous pas tous l’aspiration, le désir d’être en quelque sorte « moine » ou « moniale » ?

« Tu ne peux m’abandonner à la mort ni laisser ton ami voir la corruption »
En ce verset, le psalmiste nous dévoile le fondement de sa confiance, de son exultation, de sa joie.
Le Dieu qu’il a appelé Seigneur, se révèle effectivement Sauveur : libérateur de la mort et de la corruption.
Si la Résurrection d’entre les morts est une croyance qui s’est répandue grâce à des livres tardifs de l’Ancien Testament, quelques versets glanés çà et là l’annoncent. Ce verset en fait partie.
L’attachement de Dieu pour sa créature, l’amitié qu’il peut éprouver à son égard ne concorde pas, ne peut supporter que Dieu livre au néant, au non-sens, à l’absence, à l’abandon, ceux qui se fient à Lui.
Comme le dit la citation : « Aimer quelqu’un, c’est lui dire ‘Tu ne mourras pas’ ».
Remarquons le passage de la 3e à la 2e personne du singulier :
« Le Seigneur est à ma droite : je suis inébranlable… Tu ne peux m’abandonner à la mort »
La relation se fait plus personnelle, plus intime, plus forte.
Dieu n’est plus un être dont on parle, même pour célébrer sa louange ou vanter ses exploits.
Dieu est celui auquel on s’adresse face à face, comme à un ami.
A la manière de Moïse : « Le Seigneur parlait à Moïse, face à face, comme on se parle d'homme à homme » (Ex 33, 11).

« Tu m’apprends le chemin de la vie : devant ta face, débordement de joie !
A ta droite, éternité de délices ! »
Le point final est à la louange de ce compagnonnage avec Dieu.
Un Dieu guide qui non seulement n’abandonne pas à la mort, mais indique le chemin de vie.
Chemin de vie et de bonheur, en Sa présence. Chemin qui ne finira jamais.

Seigneur, je te rends grâces de la Vie que tu suscites en moi, en nous, chaque matin.
Parce que cette Vie-là est plus forte que toute mort, Seigneur-Sauveur, béni sois-tu !
Sr Marie-Jean

dimanche 10 septembre 2017

Il est à ma droite

Ps 15, 7-8

Je bénis le Seigneur qui me conseille. Même la nuit, mon cœur m’avertit.
Je garde le Seigneur devant moi sans relâche. Il est à ma droite : je suis inébranlable

« Je bénis le Seigneur qui me conseille… »
Le psalmiste rend compte ici de son expérience : un Dieu qui conseille, qui seconde, qui n’abandonne pas celui qui s’attache à Lui.

« Même la nuit, mon cœur m’avertit »
Lorsqu’il fait sombre ou ténébreux, le psalmiste reste confiant.
Notre traduction évoque le cœur. Une traduction plus littérale parle des reins.
Au sens biblique, le cœur est le lieu des décisions, tandis que les reins sont le siège de la conscience morale et de l’affectivité.
Quoi qu’il en soit de l’expérience précise du psalmiste, on peut deviner qu’il fait référence à la partie la plus secrète de lui-même qui reste toujours branchée sur Dieu.
Même dans l’obscurité, le psalmiste continue à se sentir inspiré, lié à Dieu, porté par Lui.

Et ce résultat est aussi le fruit d’une décision…

« Je garde le Seigneur devant moi sans relâche… »
Le psalmiste tient le Seigneur devant lui.
Il compte sur Lui, appelle sa présence, lui demande conseil ou se rend attentif à ses suggestions.
Et il le fait sans relâche : nuit et jour, ici et ailleurs, en marche ou au repos.
Cela aussi s’enracine dans une décision.

« Il est à ma droite : je suis inébranlable »
Tel est le résultat de sa présence.
Si Dieu se tient à la droite de son fidèle, mais aussi si ce dernier désire garder Dieu à sa droite, le psalmiste est inébranlable.
La droite est le côté où se tient l’avocat, le défenseur.
Rappelons l’évangile de Jean, où Jésus nous promet un défenseur, le Paraclet : « et je prierai le Père et il vous donnera un autre Paraclet, pour qu'il soit avec vous à jamais » (14, 16) et, plus loin, « le Paraclet, l'Esprit Saint, que le Père enverra en mon nom, lui, vous enseignera tout et vous rappellera tout ce que je vous ai dit » (14, 26).
Le Paraclet est la présence continuée de Jésus, Celui qui inspire en son nom et qui soutient lorsque des difficultés surviennent. Il ne peut nous laisser seuls, Jésus l’a promis : « Je ne vous laisserai pas orphelins. Je viendrai vers vous » (14, 18).

Dans ce dernier verset (« Il est ma droite : je suis inébranlable »), on goûte toute la joie du psalmiste, qui se tient en communion avec Dieu, se sent en sûreté… et veut nous partager son expérience… Le désirons-nous dans nos vies ?

Béni sois-tu, Seigneur, pour ce compagnonnage que tu nous proposes.
Avec toi, je ne puis rien craindre… Ta présence me fortifie, jour après jour !
Sr Marie-Jean


samedi 9 septembre 2017

Ma part, c’est Toi !

Ps 15, 5-6
Seigneur, mon partage et ma coupe, de toi dépend mon sort.
La part qui me revient fait mes délices : j’ai même le plus bel héritage ! 

Dans les versets 5 et 6, le psalmiste poursuit sa confession de foi.
Outre le nom de « Seigneur » qui précise sa foi en son Dieu Sauveur, le psalmiste ajoute deux appellations : « mon partage » et « ma coupe ».

Le titre de « mon partage » fait référence à la distribution de la terre parmi les tribus d’Israël après l’entrée en Terre promise. Une seule tribu n’avait pas reçu de terre, celle de Lévi, à laquelle Dieu déclarait : « Tu n'auras point d'héritage dans leur pays, il n'y aura pas de part pour toi au milieu d'eux. C'est moi qui serai ta part et ton héritage au milieu des Israélites » (Nb 18, 20).
En n’ayant pas de terre, ils étaient libres pour vaquer à une autre activité. De fait, leur tâche, c’était « porter l'arche de l'alliance du Seigneur, se tenir en présence du Seigneur, le servir et bénir en son nom jusqu'à ce jour » (Dt 10, 8).
Le psalmiste ratifie pour lui-même la mission confiée à la tribu de Lévi, de servir le Seigneur.
En échange de cette tâche, les Lévites devaient recevoir de quoi subsister : les autres tribus leur versaient une part des offrandes déposées au sanctuaire.
A partir d’un sens plus matériel, le psalmiste, et nous à sa suite, pouvons l’interpréter dans un sens plus spirituel : Toi, Seigneur, tu es mon partage…

Lorsqu’il appelle le Seigneur « ma coupe », le psalmiste évoque le destin qui peut advenir à tout individu, comme récompense ou châtiment de ses bonnes ou mauvaises actions. Jérémie s’en fait le prophète, lorsque le peuple adore les idoles et se détourne de Dieu : « Je vous disperserai donc comme paille légère au souffle du désert. Tel est ton lot, la part qui t'est allouée. Cela vient de moi oracle du Seigneur, puisque c'est moi que tu as oublié en te confiant au Mensonge » (Jr 13, 24-25).

Pas de risque d’idolâtrie en ce psaume !
Le psalmiste donne libre cours à l’expression de sa confiance :
« De toi dépend mon sort »
Mon avenir, ce qui m’adviendra… je le remets entre tes mains !

« La part qui me revient fait mes délices : j’ai même le plus bel héritage ! »
Ce verset se rattache au précédent, par son allusion au partage de la terre.
Cette part qui revient fait le bonheur du psalmiste. Et cette part, c’est Dieu lui-même, « le plus bel héritage ».
Si l’on se souvient du partage de la Terre promise, il faut y ajouter ce qui découle du don de cette terre : l’entrée dans l’Alliance, le compagnonnage avec le Seigneur.
Peut-il y avoir plus belle part, plus bel héritage que cette terre, avec ce Dieu-là ?

Avec le psalmiste, Seigneur, nous voulons te bénir pour la confiance que tu suscites en nos cœurs.
Tu es notre Essentiel, notre part, notre héritage… Que peut-il nous arriver ?
Parce que tu es un Dieu proche, Seigneur, sois loué !
Sr Marie-Jean


vendredi 8 septembre 2017

C’est toi, mon Dieu !

Ps 15, 3-4
« Toutes les idoles du pays, ces dieux que j'aimais,
ne cessent d'étendre leurs ravages, 
et l'on se rue à leur suite.
Je n'irai pas leur offrir le sang des sacrifices ; 
leur nom ne viendra pas sur mes lèvres ! »

Le psalmiste nous ouvre son cœur, nous partage un pan de sa vie :
« Toutes les idoles du pays, ces dieux que j'aimais »
Voici la grande tentation, le grand fléau qui s’est entreposé entre Israël et son Dieu : le culte des idoles.
Lorsque le peuple d’Israël entra en relation avec les autres nations, il reçut également leurs dieux : dieu du soleil et de la lune, dieu de la fertilité et de la moisson, dieu de la végétation et de la famille…
C’est toute l’histoire d’Israël qui fut traversée par le piège de l’idolâtrie.
Pour avertir le peuple, le sensibiliser et le ramener sur le bon chemin, Dieu a envoyé ses prophètes… mais il fut long, le chemin de l’Alliance entre Israël et son Dieu.
Le psalmiste constate que l’idolâtrie n’est pas un chemin de Vie :
« Ces dieux que j'aimais ne cessent d'étendre leurs ravages, et l'on se rue à leur suite »
Dans nos vies aussi, il y a des tentations d’idolâtrie… Pouvons-nous les regarder en face ? Et constater combien elles sont des voies sans issue ?
Le psalmiste, quant à lui, a pris une claire décision, irrévocable :
« Je n'irai pas leur offrir le sang des sacrifices ; leur nom ne viendra pas sur mes lèvres ! »
Le « sang des sacrifices » fait partie du rituel de l’Alliance, une façon d’entrer en relation avec son Dieu.
Ce « nom » que le psalmiste ne veut pas prononcer rappelle que dire le nom de quelqu’un ou prononcer le nom d’un dieu est une façon de le reconnaître, de lui rendre honneur.
Or, le psalmiste s’y refuse ! Et non, le refuserons-nous aussi ?

Apprends-nous, Seigneur, à repérer dans nos vies, les idoles qui ne peuvent que nous tromper et nous détourner de Toi. Apprends-nous à te dire, jour après jour : « C’est toi, mon Dieu ! »
Sr Marie-Jean