samedi 8 juillet 2017

tu me mets au large



Au maître de chant, avec instruments à cordes. Cantique de David.
Quand je crie, réponds-moi, Dieu de ma justice.
Dans l’angoisse, tu me mets au large,
Fais-moi grâce et entends ma prière.
Psaume 4, 1-2

Viens Esprit de Jésus, viens en cœur, tisse en moi la prière confiante, qui peuplera ma pensée jour et nuit.

Au maître de chant, avec instruments à cordes. Cantique de David.
Comme le psaume précédent, ce psaume 4 comporte un verset de titre. On ne sait pas trop bien pourquoi cette adresse au maître de chant. Vient ensuite un précision d’interprétation : ce psaume est prévu avec accompagnement musical. Dans l’histoire de David il est présenté jouant de la musique, sur un instrument à cordes, précurseur de la lyre ou de la harpe. Comme le psaume 3, ce psaume est attribué à David, mais sans plus donner une circonstance précise de sa vie, en lien avec le psaume.

Quand je crie, réponds-moi, Dieu de ma justice.
Le psalmiste a une expérience de prière, qui lui donne cette familiarité : il tutoie son Dieu, et lui parle dans l’assurance d’être écouté, dans l’assurance de recevoir une réponse. Il sollicite auprès de Dieu une réponse. Sa prière est forte, il ne dit pas « quand je prie », mais « quand je crie ». On sous-entend spontanément, « quand je crie vers toi ». Mais ce pourrait aussi être, quand je souffre, et que je crie, sans même adresser mon cri à Dieu, j’espère que Dieu va répondre, sans même attendre que je formule une prière dans les règles de l’art !
Dieu de ma justice, ou Dieu qui me justifie, qui me fait justice, la justice n’étant pas un système « juridique », mais plutôt une communion. La vie juste selon Dieu, est une vie ajustée à Dieu. Ce pourrait être notre prière de demander au Seigneur qu’il nous ajuste à lui !

Dans l’angoisse, tu me mets au large,
On dit souvent que l’angoisse étreint, qu’elle noue ou serre la gorge. Le psalmiste dans l’angoisse fait la merveilleuse expérience d’une mise au large. Le Seigneur le met au large, le place là où il peut respirer, vivre. Non point qu’il use d’une baguette magique pour sortir son fidèle d’une situation difficile, mais qu’il lui ouvre son cœur, qu’il lui partage sa vie. En plongeant au profond de soi, ne trouve-t-on pas Celui qui nous fait vivre, qui par-delà les épreuves met notre cœur au large ?

Fais-moi grâce et entends ma prière.
Le mot hébreu traduit par grâce, vient d’un verbe qui signifie se pencher vers (avec bienveillance). Demander à Dieu qu’il fasse grâce, c’est lui demander de regarder avec bienveillance, faveur. Jésus n’utilise pas le vocabulaire de la grâce, mais Paul se fera le champion d’une théologie de la grâce. Peut-être Jésus qui était hébreu et non grec en sa culture, ne voulait pas situer le Père en haut… et lui demander de faire grâce, mais plutôt le voir, présent en notre humanité, par sa présence.
Toujours est-il que ce mot doit être pris en sa beauté, d’un Dieu qui aime, qui est bienveillant, et près de qui l’homme trouve refuge, confiance.
Sans cesse le psalmiste demande à Dieu d’entendre sa prière, non point que Dieu soit sourd, mais bien parce que lui, le psalmiste attend une réponse. Parce qu’il veut vivre en dialogue avec son Dieu. Parce qu’en cette présence il trouve courage et réconfort.

Seigneur,  aujourd’hui, mets au large nos cœurs. Ajuste-les à ta présence. Seigneur, tu nous regardes avec bienveillance, tu nous aimes, en toi nous trouvons un souffle nouveau.

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