mardi 21 mars 2017

Comme un agneau

Es 53
7 Brutalisé, il s’humilie ;
il n’ouvre pas la bouche,
comme un agneau traîné à l’abattoir,
comme une brebis devant ceux qui la tondent :
elle est muette ; lui n’ouvre pas la bouche.
8 Sous la contrainte, sous le jugement, il a été enlevé,
les gens de sa génération, qui se préoccupe d’eux ?
Oui, il a été retranché de la terre des vivants,
à cause de la révolte de son peuple, le coup est sur lui.
9 On a mis chez les méchants son sépulcre,
chez les riches son tombeau,
bien qu’il n’ait pas commis de violence
et qu’il n’y eut pas de fraude dans sa bouche.
10 Le SEIGNEUR a voulu le broyer par la souffrance.
Si tu fais de sa vie un sacrifice de réparation,
il verra une descendance, il prolongera ses jours,
et la volonté du SEIGNEUR aboutira.

Viens Esprit Saint, éclaire pour nous cette parole, donne-nous l’intelligence de ces textes, qu’ils puissent nous révéler les desseins de notre Dieu.

Brutalisé, il s’humilie : dans ce « morceau », c’est d’abord Dieu qui a parlé (52,13-15) pour annoncer l’exaltation de son serviteur ; puis les foules (53, 1-6) qui remettent honnêtement en question leur regard sur le Serviteur : jusque là, on suit bien ! Dans le passage d’aujourd’hui, le prophète reprend la parole, et il enchaîne sur la réflexion des foules et l’humiliation du serviteur.

il n’ouvre pas la bouche, comme un agneau traîné à l’abattoir, comme une brebis devant ceux qui la tondent : elle est muette ; lui n’ouvre pas la bouche : l’agneau du sacrifice, présent dans le premier Testament depuis l’Exode, et bien sûr repris dans le nouveau Testament, à propos de Jésus lui-même. Toute l’iconographie nous rend présent cet Agneau, image du don parfait de lui-même qu’a accompli le Christ.

Sous la contrainte, sous le jugement, il a été enlevé, les gens de sa génération, qui se préoccupe d’eux ? : « il a été enlevé », encore une expression qui reviendra dans les Evangiles à propos de Jésus, ainsi en Matthieu (9,15) : « l’époux leur sera enlevé ». Quant à la « génération », le mot ne convient pas au sens où nous l’entendons, il serait plus explicite de lire « les gens de cette sorte », ou « les gens (méprisés) comme lui ».

Oui, il a été retranché de la terre des vivants, à cause de la révolte de son peuple, le coup est sur lui : nouvelle insistance.

On a mis chez les méchants son sépulcre, chez les riches son tombeau bien qu’il n’ait pas commis de violence et qu’il n’y eut pas de fraude dans sa bouche : difficile de voir le lien ici entre méchants et riches, mais une autre traduction donne « chez ses morts » à la place de « chez les riches ». Là n’est sans doute pas le plus important.

Le SEIGNEUR a voulu le broyer par la souffrance : par contre nous nous heurtons ici à une affirmation qui nous pose probablement problème dans la bouche du prophète. Et si nous cherchons une traduction plus littérale, on trouve « Le Seigneur s’est plu à le faire souffrir » !!! Heureusement nous sommes – et nous restons – ici en plein dans une conception de l’Ancien Testament, et cette formulation, cette façon de voir, ne sera, elle, pas reprise, ni ailleurs dans l’Ancien Testament, ni a fortiori dans le Nouveau.

Si tu fais de sa vie un sacrifice de réparation : nous savons qu’en Israël les sacrifices humains étaient absolument proscrits et ce texte est le seul dans toute la Bible qui présente une victime humaine offerte en expiation. Quant au terme « victime d’expiation » issu du vocabulaire sacrificiel de l’Ancien Testament, il sera repris par Paul (Rm 3,25) ou Jean (1 Jn, 2,2) pour évoquer le sacrifice volontaire du Christ.

il verra une descendance, il prolongera ses jours, et la volonté du SEIGNEUR aboutira : le passage se termine sur cette promesse de fécondité pour le serviteur qui aura accompli sa mission jusqu’au bout.


Seigneur Jésus, toi qui as accepté d’être livré aux mains des hommes pour leur assurer le salut, nous te rendons grâce pour tant d’amour et nous te demandons de pouvoir vivre chaque jour dans cette joie de nous savoir sauvés, vivant de ta vie.

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