mercredi 31 août 2016

Il chante

Ct 2
10 Il élève la voix, mon bien-aimé, il chante :
(Lui) Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens…
11 Vois, l’hiver s’en est allé, les pluies ont cessé, elles se sont enfuies.
12 Sur la terre apparaissent les fleurs, le temps des gais refrains est venu, le roucoulement de la tourterelle se fait entendre sur notre terre.
13 Le figuier a formé ses premiers fruits, la vigne fleurie exhale sa bonne odeur.

Viens Esprit Saint, viens nous faire entendre le chant du bien-aimé, que sa voix nous comble de joie.

 Il élève la voix, mon bien-aimé, il chante : ici, tout se joue dans la voix, dans la parole, et même dans le chant. Plus de mouvement. Juste une attente, une invitation aussi pressante que délicate. Sans doute l’écoute-t-elle avec grande joie. Voilà qui fait penser au témoignage de Jean le baptiste (Jn 3,29) : « l’ami de l’époux se tient là, il l’écoute, la voix de l’époux le comble de joie et cette joie est parfaite. »

Lève-toi, mon amie, ma toute belle, et viens… : appel pressant, car répété deux fois ; appel à se lever, à sortir, à le rejoindre, et cela avec les mots les plus tendres : ma bien-aimée, ma belle… amour et beauté…

Vois, l’hiver s’en est allé, les pluies ont cessé, elles se sont enfuies : l’hiver est passé, hiver de l’épreuve, de l’exil… les pluies ont cessé, pluies de la tristesse et des larmes…

Sur la terre apparaissent les fleurs, le temps des gais refrains est venu, le roucoulement de la tourterelle se fait entendre sur notre terre : voici le printemps, le temps du renouveau, annoncé par de joyeuses chansons. Et en un verset on passe de « la terre » à « notre terre ».

Le figuier a formé ses premiers fruits, la vigne fleurie exhale sa bonne odeur : rappel de la première alliance nouée au désert avec Israël comparé alors aux raisins du désert ou aux premiers fruits du figuier (Os 9,10). Ainsi revient le thème des fruits et du parfum. Ainsi toute la création est associée au réveil de la bien-aimée.


Seigneur Jésus, tes appels sont comme un chant très doux, une joyeuse invitation, une annonce du renouveau. Tu es le Dieu de tendresse et nous t’en louons.

mardi 30 août 2016

Le voici

Ct 2
(Elle) 8 J’entends mon bien-aimé ! Le voici, il vient !
Il saute sur les montagnes, il bondit sur les collines.
9 Mon bien-aimé est pareil à une gazelle, à un jeune faon.
Le voici, il se se tient derrière notre mur :
Il guette par la fenêtre, Il épie par le treillis.


Viens Esprit Saint, viens ouvrir notre oreille à ta voix même si elle nous semble bien loin.

(Elle) J’entends mon bien-aimé : ce qu’elle entend – et qui est sous-entendu dans l’hébreux – c’est la voix du bien-aimé. De loin déjà il appelle, de loin elle perçoit sa voix, toute attentive qu’elle est sans doute dans le silence de sa maison.
Nous les avions quittés, réunis en la demeure de l’époux. C’était la fin du premier poème. Mais au poème suivant – comme ce sera chaque fois le cas – reviennent le désir, l’attente, la quête…

Le voici, il vient : « le voici ! » sera répété immédiatement et peut être traduit par « c’est lui ! ». Cri de reconnaissance, de soulagement, de joie.

Il saute sur les montagnes, il bondit sur les collines : nous pensons au psaume 125 : « Je lève les yeux vers les montagnes, d’où le secours me viendra-t-il ? ». Et voilà qu’il est là, courant, sautant, bondissant. L’amour est impatient. Rien n’est obstacle pour lui, pas même les montagnes.

 Mon bien-aimé est pareil à une gazelle, à un jeune faon : une nouvelle comparaison pour dépeindre le bien-aimé. Il est vif et léger comme la gazelle ou le faon. Il en a la grâce et l’agilité.

Le voici, il se se tient derrière notre mur. Il guette par la fenêtre, Il épie par le treillis : autant il a montré d’audace et d’empressement pour accourir, autant le voici arrêté derrière la porte. C’est maintenant le temps de l’attente humble et discrète du bon-vouloir de son aimée. Toute l’ardeur de son amour se met dans son seul regard, et elle le sait là, elle le sait qui la regarde.



Seigneur Jésus, tout au long de notre vie, nous n’en aurons jamais fini de te désirer,  de t’attendre, de te chercher. Mais tu es là qui accours à nous, qui préviens notre quête, qui guette l’ouverture de notre porte. Béni sois-tu !

lundi 29 août 2016

Ne réveillez pas mon amour

Ct 2
(Elle ?) 07 Je vous en conjure, filles de Jérusalem, par les gazelles et même par les biches sauvages, n’éveillez pas, ne réveillez pas mon Amour avant son bon vouloir.

Viens Esprit Saint, viens nous révéler l’amour de notre Dieu au travers de cette parole.
  
(Elle ?)  Je vous en conjure, filles de Jérusalem : est-ce lui qui parle ? Est-ce elle ? Les traducteurs hésitent, aucun indice ne peut les aider, sauf qu’ailleurs c’est toujours « elle » qui s’adresse aux filles de la ville. Ce très beau vers reviendra encore à trois reprises dans le Cantique pour conclure un passage, mais ces répétitions ne nous informent pas davantage sur le locuteur. Pourquoi d’ailleurs s’en préoccuper ? Mettons-le dans la bouche de l’un et de l’autre…
Les destinataires par contre sont clairement citées, et nous retrouvons les « filles de Jérusalem » : elles sont là, elles ont servi les gâteaux de raisins, elles sont les témoins. Mais pas plus. Il leur est interdit d’intervenir, et cela avec force : « je vous en conjure ».

par les gazelles et même par les biches sauvages : est-ce un joli vers au sein du poème ? Est-ce l’évocation du charme de la femme (ainsi en Pr 5,19 : « la femme, biche aimable, gracieuse gazelle ») ? Est-ce une référence directe aux déesses de l’amour liées aux gazelles, biches et autres animaux sauvages du même type ? Une façon symbolique de les conjurer « au nom de l’amour ».

n’éveillez pas, ne réveillez pas mon Amour avant son bon vouloir : car la demande est pressante, c’est une supplication : préserver ce moment d’union, demeurer en présence de l’Amour, ne pas s’en laisser distraire par d’autres intervenants. Respect aussi pour le « sommeil » de l’être aimé : c’est lui seul qui décidera de s’en aller.
Sur cette adjuration, très solennelle et toute marquée d’un amour brûlant, que se termine le premier poème…


Seigneur Jésus, rends-nous présents et attentifs lorsque tu nous visites.

dimanche 28 août 2016

Je suis blessée d'amour

Ct 2
4 Il m’a menée vers la maison du vin : l’enseigne au-dessus de moi est « Amour ».
5 Soutenez-moi par des gâteaux de raisins, fortifiez-moi avec des pommes, car je suis blessée d’amour !
6 Son bras gauche est sous ma tête, et sa droite m’étreint.

Viens, Esprit Saint, que ta parole, comme une épée à double tranchant, nous atteigne au plus profond de nous-même

Il m’a menée vers la maison du vin : séduite, elle se laisse conduire, et il la mène chez lui, lieu déjà désigné par « demeures » ou « enclos », lieux où il était déjà question de vin.

l’enseigne au-dessus de moi est « Amour » : ce « cellier » est la maison de l’ivresse d’amour. Ici encore, le Cantique ne fait que reprendre de « vieux » thèmes : « Ma coupe est enivrante » chante le Ps 23 (v.5)

Soutenez-moi par des gâteaux de raisins, fortifiez-moi avec des pommes, car je suis blessée d’amour : le chœur à laquelle elle s’adresse est devenu ici les serveuses du cabaret. Avec le vin, ce sont les gâteaux de raisin qu’elle demande, après s’être assise à l’ombre du pommier, ce sont ses fruits qu’elle souhaite. Elle se sent faible et défaillante car elle est blessée, mais blessée d’amour, d’une blessure qui ne guérit pas. A partir de ce chant de la Bien-Aimée,  le thème de la blessure d’amour va être largement présent chez les mystiques, traduisant – si c’est possible – combien Dieu peut nous séduire et nous emporter dans l’ivresse de sa quête.

Son bras gauche est sous ma tête, et sa droite m’étreint : elle repose, elle s’abandonne. « Ta droite me soutient » disait le psaume. Ici le geste se fait toute tendresse et elle-même, en cette étreinte, se donne toute entière à son Bien-Aimé. Sur ce si beau vers - qui reviendra comme un refrain dans le Cantique – elle entre alors dans le silence.


Seigneur Dieu, l’étreinte de ton amour est la source de notre joie. Eblouis devant ce mystère, nous te bénissons d’être ce Dieu de tendresse.

samedi 27 août 2016

Je m'y suis assise

Ct 2
(Elle) 1 Je suis le narcisse du Sarone, le lis des vallées.
(Lui) 2 Comme le lis entre les ronces, ainsi mon amie entre les jeunes filles.
(Elle)  3 Comme un pommier entre les arbres de la forêt, ainsi mon bien-aimé entre les jeunes hommes. J’ai désiré son ombre et je m’y suis assise : son fruit est doux à mon palais.

Viens Esprit Saint, donne-nous de nous poser à ton ombre pour accueillir cette parole.


(Elle) Je suis le narcisse du Sarone, le lis des vallées : elle a vu sa beauté dans les yeux de son bien-aimé, et la voilà qui se compare aux fleurs printanières, signe de renouveau, de renaissance. Après l’herbe et l’arbre, la fleur apporte son lot de symboles. Inutile pourtant de voir dans ce lis un symbole de pureté… il n’est d’ailleurs pas blanc mais sans doute rouge comme nous l’apprendrons plus loin : cette espèce-ci est le lis des vallées à la floraison printanière, ou encore le lis des champs… dont nous parlera aussi Jésus !

(Lui) Comme le lis entre les ronces, ainsi mon amie entre les jeunes filles : il rebondit sur cette image, il l’approuve, il lui redit qu’elle est unique à ces yeux.

(Elle)  Comme un pommier entre les arbres de la forêt, ainsi mon bien-aimé entre les jeunes hommes : calquant sa louange sur celle qu’elle vient de recevoir, elle relance immédiatement le chant, avec la même cadence. Il est pour elle comme un pommier en fleurs (au printemps aussi) au milieu des autres arbres, lui aussi est unique et magnifique.

J’ai désiré son ombre et je m’y suis assise : son fruit est doux à mon palais : l’ombre pourrait à première vue paraître sombre et donc triste. Pour la bien-aimée qui fut « tannée par le soleil », l’ombre est plutôt un lieu de bien-être. Mais il importe surtout de souligner la signification de ce mot dans la Bible.  Nous retrouvons bien sûr l’expression « couvrir de son ombre » à l’annonciation et à la transfiguration. Mais « l’ombre » est déjà bien présente dans le premier testament et surtout dans les psaumes. Ainsi Ps 16,8 ou 56,2. Aussi le Ps 90 (v.1) que nous redisons tous les soirs : « je repose à l’ombre du Puissant ». Citons encore Osée (14,8) « ils reviendront s’asseoir à mon ombre ». Nous pouvons ainsi savourer toute la portée symbolique de ce geste : s’asseoir à l’ombre du pommier aux fruits délicieux est loin d’être simplement bucolique !

Seigneur Jésus, je désire reposer « à l’ombre de tes ailes », en cette ombre protectrice et douce, à l’image de ta tendresse pour nous.


jeudi 25 août 2016

Que tu es belle !

Ct 1
(Lui) 15 Ah ! Que tu es belle, mon amie ! Ah ! Que tu es belle : tes yeux sont des colombes !
(Elle) 16 Ah ! Que tu es beau, mon bien-aimé : tu es la grâce même !
La verdure est notre lit ; 17 les cèdres forment les poutres de notre maison et les genévriers, nos lambris.

Viens Esprit Saint, viens chanter en nous la beauté de l’Aimé.

(Lui) Ah ! Que tu es belle, mon amie ! Ah ! Que tu es belle : tes yeux sont des colombes !
(Elle) Ah ! Que tu es beau, mon bien-aimé : tu es la grâce même !
Voici que le poème devient chant, que le dialogue devient duo. Le thème identique et premier, c’est leur beauté ! Elle le voit beau, parce ses yeux ont la pureté de la colombe. Elle est devenue belle parce qu’elle s’est approchée de lui, qu’elle l’a rejoint en sa demeure. « Allons-nous-en nous voir en ta beauté » disait St Jean de la Croix.
« Que tu es belle ! », le jour où nous entendons à notre tour notre Dieu nous dire ces mots, ce jour-là nous savons combien il nous aime et attend notre amour.

La verdure est notre lit ; les cèdres forment les poutres de notre maison et les genévriers, nos lambris : toute la terre leur est donnée pour s’aimer, toute la nature, toute la création est le lieu de leur bonheur. Ainsi le Cantique, poème personnel et intime s’il en est, s’ouvre aussi à la dimension universelle. Dieu est présent dans sa création et la beauté de la nature nous parle de celle de Dieu.

Seigneur Jésus, rends mon oreille attentive à ton murmure quand tu me chantes « que tu es belle ! ». Donne-moi de voir mes frères et sœurs avec tes yeux. 

mercredi 24 août 2016

Ô mon amie

Ct 1
(Lui)  9 Cavale attelée aux chars de Pharaon, ainsi tu m’apparais, ô mon amie !
10 Quel charme, tes joues entre tes boucles, ton cou entre les perles !
11 Nous te ferons des boucles d’or, incrustées d’argent.
(Elle) 12 Quand le roi est dans ses enclos, mon nard répand sa bonne odeur. 13 Mon bien-aimé, pour moi, est un sachet de myrrhe : entre mes seins, il passera la nuit.
14 Mon bien-aimé, pour moi, est un rameau de cypre parmi les vignes de la source du chevreau.

Viens Esprit Saint, que la parole de ce jour nous donne de vivre en union profonde avec notre Dieu.

(Lui) Cavale attelée aux chars de Pharaon, ainsi tu m’apparais, ô mon amie : elle le désirait sans savoir où le chercher, et voilà que soudain il est là ! L’arrivée est si soudaine qu’il parle comme si elle-même venait de lui apparaître. Tout au long du Cantique, nous verrons l’époux apparaitre et disparaître brusquement et mystérieusement, comme si souvent Dieu dans la Bible, et Jésus dans l’Evangile… ou dans nos vies.
Il s’adresse directement à elle et elle reçoit de lui le beau nom d’amie, un nom qui dit tout en lui-même, qui n’a pas besoin d’adjectifs pour le définir.

Quel charme, tes joues entre tes boucles, ton cou entre les perles !  Nous te ferons des boucles d’or, incrustées d’argent : boucles et perles sont parfois traduites par anneaux et colliers et seraient alors les entraves de l’esclavage (de l’Egypte, ou du péché, selon les points de vue). Le bien-aimé substitue alors à ces liens des joyaux d’or et d’argent, illustrant tout le charme de son amie. Là encore nous retrouvons Ezéchiel (16,11-13) : « je mis un collier à ton cou … des boucles à tes oreilles… tu étais parée d’or et d’argent ».

(Elle) Quand le roi est dans ses enclos, mon nard répand sa bonne odeur : le premier nom qu’elle donne à son époux maintenant qu’il est là est celui de roi. L’enclos est le lieu de la rencontre, comme les demeures en 1,4 où elle parlait aussi de son roi. Et c’est la présence du roi qui permet à son parfum de se répandre. C’est le nard, ce parfum très précieux venu de l’extrême orient, et qui est réservé à l’épouse. Dans tout le nouveau testament, ce mot est repris une seule fois quand Marie de Béthanie « oignit les pieds de Jésus d’un nard pur » et, nous dit Jean (12,3) « la maison fut remplie de ce parfum ». Les deux scènes pourraient être fortement rapprochées.

Mon bien-aimé, pour moi, est un sachet de myrrhe : entre mes seins, il passera la nuit.
Mon bien-aimé, pour moi, est un rameau de cypre parmi les vignes de la source du chevreau : elle peut maintenant le nommer son Bien-Aimé… car non seulement il réside en son enclos, mais entre ses seins : son cœur est la vraie résidence de son époux. Lui aussi est un parfum, un bouquet de parfums qui n’est que pour elle : « mon Bien-Aimé, pour moi », répète-t-elle.

Seigneur Jésus, permets-moi de te dire aujourd’hui, avec les mots de Thérèse de Lisieux, « tous mes parfums sont à toi sans retour ».

mardi 23 août 2016

Où mènes-tu paître tes brebis ?

Ct 1
7 Explique-moi donc, toi que mon cœur aime, où tu mènes paître tes brebis, où tu les fais reposer aux heures de midi, que je n’aille plus m’égarer vers les troupeaux de tes compagnons.
(Choeur) 8 Si tu ne le sais pas, toi la plus belle des femmes, sors sur les traces du troupeau et mène paître tes jeunes chèvres vers les tentes des bergers.
  
Viens Esprit saint, fais croître en nous la parole, qu’elle nous permette de discerner notre chemin, de marcher « à la trace de Dieu ».
  
Explique-moi donc, toi que j’aime, où tu mènes paître tes brebis : le bien-aimé était époux, roi, et le voici berger. Trois noms souvent associés dans la Bible pour désigner Dieu. Celui de berger nous est familier puisque Jésus lui-même s’y est identifié. Rappelons-nous simplement Ezéchiel : (34,15) « c’est moi qui ferai paître mes brebis, c’est moi qui les ferai reposer ».
« Où mènes-tu paître ton troupeau ? » Ceci est la seule question que posera la bien-aimée, et elle inclut une déclaration d’amour. Son vrai nom, pour elle, est « celui qu’elle aime », celui que son cœur aime, qu’elle aime de tout son être. C’est ainsi qu’elle l’interpelle, c’est ainsi qu’il se reconnaîtra.

où tu les fais reposer aux heures de midi : là où est le berger, là reposent les brebis ; la bien-aimée recherche ce lieu, comme nous-mêmes (à la suite des apôtres) posons aussi cette question : « où demeures-tu ? »

que je n’aille plus m’égarer vers les troupeaux de tes compagnons : elle a avoué n’avoir pas su garder sa vigne, et elle sait qu’elle demeure fragile : elle a peur de s’égarer à nouveau, de rejoindre d’autres bergers, de se perdre en un troupeau qui n’est pas celui de son bien-aimé. Malgré tout son amour pour lui, elle craint de vagabonder encore…

(Choeur) Si tu ne le sais pas, toi la plus belle des femmes, sors sur les traces du troupeau et mène paître tes jeunes chèvres vers les tentes des bergers : elle aussi est maintenant bergère, et pour retrouver son berger, il lui faut le suivre à la trace… suivre la trace de son troupeau… Elle est responsable des biquettes, une tâche à sa mesure, mais, comme les autres bergers,  elle fait partie du grand troupeau que mène son bien-aimé.


Seigneur Jésus, où demeures-tu ? Révèle-le nous afin que nous demeurions toujours avec toi ! Mène-nous là où tu demeures pour que nous puissions reposer en toi. 

lundi 22 août 2016

Je ne l'ai pas gardée

Ct 1
Ne regardez pas à ma peau noire : c’est le soleil qui m’a brunie. Les fils de ma mère se sont fâchés contre moi : ils m’ont mise à garder les vignes. Ma vigne, la mienne, je ne l’ai pas gardée…

Viens Esprit Saint, viens nous éclairer afin que ta parole nous rende plus lucides sur nous-mêmes.

Ne regardez pas à ma peau noire : c’est le soleil qui m’a brunie : voilà un des rares versets où Elle ne parle que d’elle-même. Ces versets 4 et 5 sont une étrange incise dans son chant d’amour. C’est un temps de lucidité sur elle-même, une reconnaissance de sa non-perfection (ce qu’on ne trouve jamais concernant l’Epoux).
  
Les fils de ma mère se sont fâchés contre moi : ils m’ont mise à garder les vignes : tout Israélite entendait sans doute ici les mots d’Isaïe : « je vais chanter à mon bien-aimé son chant d’amour pour sa vigne » car « la vigne du Seigneur, c’est la maison d’Israël ». Et on y lit alors  les erreurs et infidélités d’Israël. Mais la bien-aimée elle-même est un jardin, un vignoble.

Ma vigne, la mienne, je ne l’avais pas gardée… : elle confesse ses errements, son infidélité, la raison pour laquelle elle est exilée, mise à garder des vignes étrangères, comme Israël à Babylone. Sa faute existe, elle le reconnaît, c’est en toute lucidité sur sa faiblesse qu’elle ose pourtant se tourner vers son bien-aimé.


Seigneur Jésus, permets que la conscience de nos faiblesses ne nous éloigne jamais de toi, que la confiance en ta bonté miséricordieuse nous remette sans cesse en route vers toi.

dimanche 21 août 2016

En toi, notre fête et notre joie !

Ct 1
4 Entraîne-moi : à ta suite, courons ! Le roi m’a fait entrer en ses demeures.
(Chœur)  En toi, notre fête et notre joie ! Nous redirons tes amours, meilleures que le vin : il est juste de t’aimer !
(Elle5 Noire, je le suis, mais belle, filles de Jérusalem, pareille aux tentes de Qédar, aux tissus de Salma.

Viens Esprit Saint, viens célébrer en nous l’amour de notre Dieu.


(Elle)  Entraîne-moi : à ta suite, courons : on va beaucoup courir dans le Cantique ! Cette hâte, cette urgence, nous la retrouvons si souvent, que ce soit ailleurs dans la Bible (chez Paul par exemple) ou dans la Règle de Benoît. L’amour et l’empressement vont de pair !

Le roi m’a fait entrer en ses demeures : « Lui » va recevoir une diversité de nom, ce qui nous autorise à le nommer, nous aussi, à notre façon. Pour le moment c’est le « roi ». « Elle » sera aussi nommée diversement mais jamais comme « reine ». C’est Lui qui a ici l’initiative : il l’entraîne, il l’a fait entrer chez lui.

(Chœur) En toi, notre fête et notre joie : le chœur (les jeunes filles ?) prend alors la parole, s’adressant lui aussi au roi. Il va droit à l’essentiel : c’est en lui que se trouvent notre fête et notre joie ! Voilà qui peut être notre profession de foi de ce jour !

Nous redirons tes amours, meilleures que le vin : il est juste de t’aimer : redire, avec l’idée de « célébrer », oui, notre Dieu est digne d’être aimé et nous sommes appelés à célébrer sans cesse son amour.

(Elle)  5 Je suis noire, moi, mais belle, filles de Jérusalem, pareille aux tentes de Qédar, aux tissus de Salma : se comparant sans doute aux jeunes filles à la peau délicate, elle se sent différente, sa peau a pris la couleur de la tristesse, de la douleur. Mais elle se sait belle (puisqu’elle est aimée), avant même qu’il ne le lui dise. Elle se compare en un même verset aux tentes du désert aux poils noirs de chèvres (Qédar veut dire noir et sombre et évoque l’exil d’Israël) et aux voiles blanches de Salma (qui décoraient le temple aux jours de Salomon). Les couleurs de la nuit et du jour, de la tristesse et de la joie s’unissent en son visage.

En toi, Seigneur Jésus, notre fête et notre joie ! Béni sois-tu ! 

samedi 20 août 2016

Ton nom, un parfum

Ct 1
Le Cantiques des cantiques. De Salomon.
(Elle)  2 Qu’il me donne les baisers de sa bouche : meilleures que le vin sont tes caresses !
3 Délice, l’odeur de tes parfums ; ton nom, un parfum qui s’épanche : ainsi t’aiment les jeunes filles !

Viens Esprit Saint, viens faire chanter en nos cœurs les mots du Cantique, qu’ils disent notre désir d’aimer.

Le Cantiques des cantiques. De Salomon : le Chant des chants, le plus beau des chants, attribué à Salomon qui est, selon la tradition, le plus brillant et le plus sage des rois d’Israël, possesseur d’un grand harem… Elucider l’origine du Cantique est très complexe, même si des influences, surtout égyptiennes sont évidentes. Ce n’est pas notre but. Nous le recevrons chacun et chacune au cœur de notre prière de lectio, il  nous conduira sans doute sur des chemins différents, sur le chemin qui est nôtre.

(Elle) Qu’il me donne les baisers de sa bouche : meilleures que le vin sont tes caresses : ils sont deux à parler, les autres intervenants constituant une sorte de chœur qui donnera écho à leurs paroles. Qui sont-ils ? Au cours du temps et des milieux, les interprétations ont changé : reste à entendre la nôtre.
L’amour est un diamant dont chaque facette est éclatante : amitié, amour, tendresse, passion, agapè, eros, filia...  mais notre cœur ne peut abriter tant d’éclats…

Ces premiers versets sont comme le prélude au Cantique et donne le ton : tout l’être est concerné et la place du corps y est fondamentale : les baisers, les caresses, nous aident à rendre réel cet amour. Les répétitions poétiques (baisers de sa bouche…) souligneront souvent avec insistance la force du désir.

Délice, l’odeur de tes parfums : le Cantique va nous offrir une concentration extraordinaire d’images et de symboles par lesquels nous pourrons nous laisser porter. Ils ne lui sont pas nécessairement particuliers, et nous pourrions pour la plupart les retrouver ailleurs dans la Bible. Le vin et le parfum, déjà présents en ce début, en seront des fils rouges.

ton nom, un parfum qui s’épanche : Le nom, c’est tout l’être. Ce nom reste inconnu, mystérieux, comme connu seulement par « elle ». Il ne peut être désigné puisqu’il est l’amour lui-même (à noter dès maintenant que Dieu ne sera jamais cité explicitement dans le Cantique). L’être aimé l’habite toute entière, comme un parfum, une huile qui l’envahit jusqu’aux racines de son être.

ainsi t’aiment les jeunes filles : comparaison avec ses rivales ? Jalousie et méfiance ? Ou joie de n’être pas seule à aimer ? Ces jeunes filles sont présentes ailleurs, ainsi au Ps 45,10 : « Des filles de roi sont là avec des bijoux ».


Seigneur Dieu, que ton nom puisse se répandre dans le monde comme un parfum qui réjouisse le cœur des hommes. Que te savoir aimé soit notre désir et notre joie.

jeudi 18 août 2016

En attendant

Jon 4
5 Jonas sortit et s’installa à l’est de la ville. Là, il se construisit une hutte et il s’assit dessous, à l’ombre, en attendant de voir ce qui se passerait dans la ville.

Viens Esprit Saint, permets que la parole éclaire notre journée, qu’elle nous montre le chemin aux travers des circonstances que nous serons appelés à vivre.

Jonas sortit et s’installa à l’est de la ville : il a marché une petite journée au travers de la ville et le grand bouleversement a commencé : tous ont manifesté leur repentir et Dieu a dès lors renoncé à sévir. Jonas aurait pu se dire « mission accomplie » et rentrer chez lui… Il sort bien de Ninive, mais c’est pour « s’installer » aux abords de la ville.

Là, il se construisit une hutte et il s'assit dessous, à l’ombre : car pour mieux patienter, il se construit une hutte et il s’assied… à l’ombre, précise le texte.

en attendant de voir ce qui se passerait dans la ville : qu’attend-il en fait ? Doute-t-il de la bonne foi des habitants qui expriment leur conversion ? Pense-t-il (espère-t-il ?) que ce n’est qu’un feu de paille ? Mais en réalité il en reste un qui doit se convertir, et c’est Jonas ! Lui, pour le moment, il est en train de s’enfoncer dans sa colère…

Seigneur Dieu, lorsque le monde ne tourne pas comme nous le voulons, donne-nous ton regard sur ceux que nous côtoyons, apprends-nous à écouter ta voix qui nous guide vers nos frères.


mercredi 17 août 2016

As-tu raison de te fâcher ?

Jon 4
3 Maintenant, SEIGNEUR, je t’en prie, retire-moi la vie ; mieux vaut pour moi mourir que vivre ! » –  4 « As-tu raison de te fâcher ? » lui dit le SEIGNEUR.

Viens Esprit Saint, sois notre lumière, que la parole éclaire notre route.
  
Maintenant, SEIGNEUR, je t’en prie, retire-moi la vie ; mieux vaut pour moi mourir que vivre ! : la frustration de Jonas le pousse à un tel désespoir qu’il préfèrerait mourir ! On dirait que son amour-propre l’aveugle complètement…, à la place d’être heureux que, grâce à sa parole, Dieu épargne les Ninivites, il en fait une question personnelle. Ainsi donc, Jonas est fâché, et ce n’est pas la dernière fois !!

« As-tu raison de te fâcher ? » lui dit le SEIGNEUR : on verrait presque le sourire du Seigneur lorsqu’il pose cette petite question à son prophète… n’est-elle pas toute marquée de tendresse ? Allons, mon Jonas, réfléchis un peu… essaye de voir les choses comme je les vois… de les regarder avec mon cœur de père… Tu as précisément été envoyé pour qu’ils se convertissent… tu as donc réussi ta mission…

Mais Jonas ne répond rien à la question du Seigneur ! Jonas boude !


Seigneur Dieu, unifie notre cœur, que tout notre désir soit de répondre à tes appels, d’accomplir les missions que tu nous confies, de remettre en tes mains tous nos efforts, parfois maladroits, pour te servir.

mardi 16 août 2016

Jonas se fâcha

Jon 4
1 Jonas le prit mal, très mal, et il se fâcha. 2 Il pria le SEIGNEUR et dit : « Ah ! SEIGNEUR ! N’est-ce pas précisément ce que je me disais quand je vivais sur mon terroir ? Voilà pourquoi je m’étais empressé de fuir à Tarsis. Je savais bien que tu es un Dieu bon et miséricordieux, lent à la colère et plein de bienveillance, et qui revient sur sa décision de faire du mal.

Viens Esprit Saint, viens habiter notre prière, viens la rendre vraie et toute accueillante à la parole.

 Jonas le prit mal, très mal, et il se fâcha : le livre de Jonas va se conclure sur un merveilleux chapitre où Jonas nous apparaît plus « humain » que jamais. C’est surtout une conversation entre Dieu et Jonas, un dialogue totalement empreint de naturel. Ils se parlent « comme un ami parle à son ami », dans une belle franchise.
Le début de ce chapitre est pourtant inattendu. Nous venons de lire (avec soulagement) que Dieu ne détruira pas Ninive, et on s’attendait sans doute à la joie de Jonas. Mais voilà que notre héros, tout prophète qu’il soit, voit la situation pat le petit bout de la lorgnette, à partir de sa petite personne : il prend « très mal » le choix de son Dieu. Et le voilà qui se fâche.

Il pria le SEIGNEUR : ce qui est merveilleux, c’est qu’à ce moment-là, il « prie », il s’adresse à ce Dieu qui le met en colère. C’est la première fois que nous sommes témoins d’une "conversation" (car cette prière en est une) entre Jonas et Dieu – Il y eut bien sûr le grand psaume dans le ventre du poisson, mais le ton en était solennel, et nous voyons bien qu’il n’était pas de la même plume.

et dit : « Ah ! SEIGNEUR ! N’est-ce pas précisément ce que je me disais quand je vivais sur mon terroir ? Voilà pourquoi je m’étais empressé de fuir à Tarsis : Jonas commence par se donner un peu raison… s’il a fui à Tarsis, ce n’était pas par peur, non, non… mais parce qu’il savait ce qu’il allait se passer… que sa menace de l’oracle ne serait pas exécutée… et donc qu’il allait se rendre un peu ridicule…

Je savais bien que tu es un Dieu bon et miséricordieux, lent à la colère et plein de bienveillance, et qui revient sur sa décision de faire du mal : ah, Jonas, il aurait pu être fier d’être l’instrument de ce Dieu miséricordieux qu’il connaît si bien, car c’est grâce à lui que Dieu a pardonné aux Ninivites. Combien sa réaction est illogique, combien il se laisse aveugler par sa colère… voilà qui nous connaît…
Et pourtant, il prononce en même temps ce bel acte de foi repris, entre autres, au psaume 145.


Je te rends grâce, Seigneur Dieu, car tu es bon et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour !

dimanche 14 août 2016

Dieu vit

9 Qui sait ! Peut-être Dieu se ravisera-t-il, reviendra-t-il sur sa décision et retirera-t-il sa menace ; ainsi nous ne périrons pas. » 10 Dieu vit leur réaction : ils revenaient de leur mauvais chemin. Aussi revint-il sur sa décision de leur faire le mal qu’il avait annoncé. Il ne le fit pas.

Viens Esprit Saint, viens nous révéler toute la bonté de notre Dieu.

Qui sait : il n’en est pas trop sûr, le roi, il lui reste comme un doute… cela suffira-t-il à détourner une divinité de sa colère ? Quelle est sa vision de Dieu ? L’imagine-t-il à partir de l’image qu’il se fait des dieux païens ?

Peut-être Dieu se ravisera-t-il, reviendra-t-il sur sa décision et retirera-t-il sa menace : il n’en est pas certain, il reste avec un « peut-être », il ne peut mettre la main sur Dieu… mais il fait tout pour le satisfaire.

ainsi nous ne périrons pas : après le doute, la crainte… voilà un roi qui nous ressemble. C’est la peur qui le motive… mais peu importe !

Dieu vit leur réaction : ils revenaient de leur mauvais chemin : car Dieu regarde toujours Ninive, il a vu quand ils péchaient, il voit quand ils se convertissent. Il n’attend pas une intention parfaitement pure, il n’exige pas un cœur sans mélange, il voit qu’ils reviennent de leur mauvais chemin, il voit qu’il revienne à lui. Et c’est ce qu’il voulait.

Aussi revint-il sur sa décision de leur faire le mal qu’il avait annoncé. Il ne le fit pas : ainsi il revient sur sa décision car la condition attendue a été réalisée. Le Dieu fidèle n’attend qu’un geste de l’homme pour lui permettre de donner la vie et non pas la mort.


Seigneur Jésus, toi qui connais le cœur de l’homme, tu sais combien notre désir est tout entier de nous tourner vers toi malgré les errements de notre route. Nous te rendons grâce pour ta bienveillance, toi qui veux sans cesse notre bien.

samedi 13 août 2016

Chacun se convertira

Jon 3
7 (le roi) proclama l’état d’alerte et fit annoncer dans Ninive : « Par décret du roi et de son gouvernement, interdiction est faite aux hommes et aux bêtes, au gros et au petit bétail, de goûter à quoi que ce soit ; interdiction est faite de paître et interdiction est faite de boire de l’eau. 8 Hommes et bêtes se couvriront de sacs, et ils invoqueront Dieu avec force. Chacun se convertira de son mauvais chemin et de la violence qui reste attachée à ses mains.

Viens Esprit saint, viens faire vivre cette parole en nos cœurs pour qu’elle nous accompagne tout au long de ce jour.

(le roi) proclama l’état d’alerte et fit annoncer dans Ninive : non seulement le roi fait pénitence, mais il va user de son autorité pour que tous, dans sa ville, manifestent leur repentir… il craint sans doute que, si quelques-uns ne se détournent pas de leurs mauvais penchants, Ninive soit condamnée à la destruction proclamée par l’oracle.

Par décret du roi et de son gouvernement, interdiction est faite aux hommes et aux bêtes, au gros et au petit bétail, de goûter à quoi que ce soit : après la baleine, voici le bétail qui est concerné par notre histoire. Ainsi s’exprime l’absolu de l’ordre royal : ni homme ni bête ne peuvent toucher à quoi que ce soit.

interdiction est faite de paître et interdiction est faite de boire de l’eau : là, on est encore plus du côté des animaux… les hommes ne paissent pas…

Hommes et bêtes se couvriront de sacs : … et, en général, les animaux ne se couvrent pas de sacs..

et ils invoqueront Dieu avec force : et, encore moins, les voit-on invoquer le Seigneur. Mais quelle façon explicite de réunir l’homme et la création dans une même attitude devant Dieu !

Chacun se convertira de son mauvais chemin et de la violence qui reste attachée à ses mains : ainsi le roi lui-même appelle tous ses sujets à la conversion… à commencer par lui-même.

Seigneur Jésus, fais-nous entendre l’appel à nous convertir sans cesse, à nous tourner vers notre Dieu pour l’invoquer.

vendredi 12 août 2016

Ses habitants croyaient

Jon 3
5 que déjà ses habitants croyaient en Dieu. Ils proclamèrent un jeûne et se revêtirent de sacs, des grands jusqu’aux petits. 6 La nouvelle parvint au roi de Ninive. Il se leva de son trône, fit glisser sa robe royale, se couvrit d’un sac, s’assit sur de la cendre,

Viens Esprit Saint, donne-nous d’accueillir la parole avec promptitude et de la mettre en pratique sans délai.

que déjà ses habitants croyaient en Dieu : Jonas marche dans la ville, il proclame l’oracle du Seigneur, et le jour n’est pas fini que « aussitôt » les habitants croient en Dieu. Ils ont donc écouté Jonas, ce prophète sorti de nulle part, et leur réaction première est de se tourner vers le Seigneur, de mettre leur foi en Lui.

Ils proclamèrent un jeûne et se revêtirent de sacs, des grands jusqu’aux petits : ce n’est qu’après cette acte de foi, cette relation établie avec Dieu, qu’ils peuvent reconnaître leurs fautes, et exprimer leur repentance par des rites de pénitence. Quelle que soit leur situation, leur classe sociale, qu’ils soient « grands » ou « petits » aux yeux des hommes, tous sont unis dans cette démarche.

La nouvelle parvint au roi de Ninive. Il se leva de son trône, fit glisser sa robe royale, se couvrit d’un sac, s’assit sur de la cendre : parmi les « grands », il y en a un qui se démarque encore, qui est assis sur son trône… il est roi et pourtant il n’invoque aucun privilège, il fait pénitence comme tout un chacun. Son premier geste est de quitter son trône : Dieu seul est roi.

Seigneur Jésus, permets que la foi que nous mettons en toi soit à la source de notre façon d’agir.



jeudi 11 août 2016

Quarante jours

Jon 3
3 Jonas se leva et partit, mais – cette fois – pour Ninive, se conformant à la parole du SEIGNEUR. Or Ninive était devenue une ville excessivement grande : on mettait trois jours pour la traverser. 4 Jonas avait à peine marché une journée en proférant cet oracle : « Encore quarante jours et Ninive sera mise sens dessus dessous ».

Viens Esprit saint, donne-nous des oreilles attentives pour entendre la parole des prophètes.

Jonas se leva et partit : jusque là tout se répète (1,3)…

mais – cette fois – pour Ninive, se conformant à la parole du SEIGNEUR : puis c’est le grand changement, et le texte lui-même tient à le souligner doublement : mais – cette fois. On pourrait penser qu’il lui aurait fallu être bien téméraire pour à nouveau affronter la volonté de Dieu après son aventure ; heureusement, la prière qu’il lui a adressée du fond du poisson nous révèle le changement opéré en son être. C’est bien pour se « conformer » à l’ordre reçu qu’il va prendre la direction tant redoutée.

Or Ninive était devenue une ville excessivement grande : on mettait trois jours pour la traverser : petite note géographique sur l’immensité de la ville, et surtout note symbolique qui montre la difficulté de la tâche assignée à Jonas. Nous retrouvons les « trois jours »…

Jonas avait à peine marché une journée en proférant cet oracle : « Encore quarante jours et Ninive sera mise sens dessus dessous » : et notre Jonas se met en route, marche dans la ville, et profère ce fameux oracle dont nous prenons maintenant connaissance. Une menace pèse sur Ninive (sous-entendu, si ses habitants ne se convertissent pas) mais Dieu laisse un délai ! Quarante jours ! Tout un carême pour se convertir… voilà qui nous connaît !!

Seigneur Dieu, tu es un Dieu patient, tu connais nos faiblesses, tu acceptes que nous prenions un long chemin pour te rejoindre. Mais tu ne renonces pas, tu viens sans cesse à notre recherche. Nous te rendons grâce pour un tel amour.



mercredi 10 août 2016

Une seconde fois

Jon 3
1 La parole du SEIGNEUR s’adressa une seconde fois à Jonas : 2 « Lève-toi, va à Ninive la grande ville et profère contre elle l’oracle que je te communiquerai. »

Viens Esprit saint, dis-nous, redis-nous ta parole jusqu’à ce qu’elle perce nos carapaces de résistance.

La parole du SEIGNEUR s’adressa une seconde fois à Jonas : elle est merveilleuse cette « seconde fois », cette seconde chance… pour Jonas mais aussi pour Ninive. Jonas est là, quelque part sur une côte, à peine émergé de la mer, et voici que l’ordre est répété. Lors de toutes les péripéties maritimes, Dieu n’a jamais parlé. Il s’est exprimé par les éléments naturels. Mais maintenant que Jonas est redevenu capable de l’écouter, il s’adresse à nouveau à son prophète. Dieu n’abandonne pas !

Lève-toi, va à Ninive la grande ville et profère contre elle l’oracle que je te communiquerai : aucun reproche, aucun retour sur le passé, comme si la prière de Jonas avait assez exprimé son désir de « revenir » vers son Dieu. La parole du Seigneur est la simple reprise – mot pour mot – de l’ordre de « prophétiser ». On repart à zéro ! Pourtant il y a une différence : Jonas devait d’abord proféré « un » oracle, comme s’il était capable de le faire tout seul, maintenant le Seigneur lui promet de lui communiquer le contenu de cet oracle. Cette fois, il le guidera afin qu’il accomplisse sa mission. Ainsi Dieu s’adapte à la faiblesse…

Seigneur Jésus, donne-nous de connaître ta volonté sur nous, de découvrir le chemin qui conduit à notre bonheur et à celui de nos frères. Donne-nous d’y courir sans attendre. Et si nous faiblissons, donne-nous d’entendre ta voix qui  nous y appelle sans cesse, tes pas qui nous y accompagnent.



lundi 8 août 2016

Aussitôt

Jon 2
11 Alors le SEIGNEUR commanda au poisson, et aussitôt le poisson vomit Jonas sur la terre ferme.

Viens Esprit Saint, ouvre nos cœurs et nos esprits à la parole de ce jour, qu’elle nous accompagne pour nous rappeler sans cesse combien tu veux nous habiter.

Alors le SEIGNEUR commanda au poisson : oui, le Seigneur entendait le cri de Jonas, il l’avait en quelque sorte accompagné jusque dans les profondeurs et il répond à son attente dès la fin de sa prière.

et aussitôt le poisson vomit Jonas sur la terre ferme : il reprend pied sur la terre des vivants : le voilà donc sauvé. Dès l’ordre donné, le poisson s’est exécuté. Il n’y a aucun délai entre la parole de Dieu et sa réalisation. Si l’homme a besoin de temps, de recul, parfois de longs chemins de réflexion et de prière, « le temps de Dieu », lui, est tout autre : tous les « aussitôt » du livre de Jonas (et d’autres textes dont bien des passages évangéliques) tendent de nous le faire percevoir.


Seigneur Jésus, apprends-nous que ton cœur aimant ne connaît pas de délai avant de se tourner vers nous, apprends-nous à reconnaître ta présence et ton action tout au long de nos jours.

dimanche 7 août 2016

Qu'ils renoncent

Jon 2
9 Les fanatiques des vaines idoles,
qu’ils renoncent à leur dévotion !
10 Pour moi, au chant d’actions de grâce,
je veux t’offrir des sacrifices,
et accomplir les vœux que je fais.
Au SEIGNEUR appartient le salut !
  
Viens esprit Saint, viens nous donner les mots pour reconnaître notre Sauveur !
  
Les fanatiques des vaines idoles, qu’ils renoncent à leur dévotion : souhaiter la conversion des « païens », de ceux qui sont désignés par leur culte aux faux-dieux, voilà un mouvement assez naturel dans les psaumes et chez les prophètes. Dans le cas présent, on peut se demander à qui pense Jonas ? Désigne-t-il spécialement ceux à qui il avait été envoyé, aux Ninivites ? Nait-il en ce moment en lui la volonté de suivre à l’avenir les ordres du Seigneur qui l’envoie précisément convertir les idolâtres ?

Pour moi, au chant d’actions de grâce : toujours est-il que Jonas, se voyant déjà sauvé, est maintenant dans l'action de grâce, dans la reconnaissance de l’action de Dieu à son égard. Le « salut » pour lui, est-il le simple fait d’échapper à la mort dans le poisson ou bien le fait d’avoir été remis par Dieu sur le bon chemin, celui sur lequel il est envoyé ? De s’être surtout « retourné » vers son Dieu ?

je veux t’offrir des sacrifices et accomplir les vœux que je fais : homme du premier testament, Jonas promet de traduire dans le culte l’expression de sa conversion.

Au SEIGNEUR appartient le salut : le psaume, la prière de Jonas, se termine en une brève formule exprimant toute sa conviction, formulant qui est son Dieu : le Sauveur.


Seigneur Jésus, conduis-nous tous ensemble vers ton salut, conduis vers toi tous ceux qui te cherchent.

samedi 6 août 2016

Je me souviens

Jon 2
8 Alors que je suis à bout de souffle,
je me souviens et je dis : « SEIGNEUR ».
Et ma prière parvient jusqu’à toi,
jusqu’à ton temple saint.

Viens Esprit Saint, viens toujours nous montrer les traces de Dieu en nos vies, viens nous rappeler toutes ces circonstances où nous l’avons reconnu.
  
Alors que je suis à bout de souffle : Jonas sent sa vie qui s’en va, il n’a plus qu’un reste de souffle qu’il consacre à crier vers son Dieu ; ce cri se retrouve souvent dans les psaumes, associé, comme ici, au souvenir : Je suis à bout de souffle, … je me répète l’œuvre de tes mains… » Ps 143, 4-5

je me souviens: se souvenir, faire mémoire, se rappeler toutes les bontés de Dieu, toute notre histoire commune avec lui. « Je me souviens » dit simplement Jonas, et cela est une affirmation forte, une affirmation qui sauve.

et je dis : SEIGNEUR : plus littéralement, « je prononce le nom », avec toute la puissance du « nom ». Il s’agit vraiment d’une profession de foi.

Et ma prière parvient jusqu’à toi, jusqu’à ton temple saint : magnifique certitude : Dieu entend sa prière, alors qu’il s’adresse à lui des profondeurs, quasi du royaume de la mort. Le contraste entre la situation de Jonas et sa confiance est significatif du fond de l’être du prophète.

Seigneur Dieu, permet-nous de proclamer ton nom très saint, de nous adresser à toi avec cette conviction que tu nous entends, toi qui es un Dieu proche et aimant.


vendredi 5 août 2016

A la gorge

Jon 2
6 Les eaux m’arrivent à la gorge
tandis que les flots de l’abîme m’encerclent ;
les algues sont entrelacées autour de ma tête.
7 Je suis descendu jusqu’à la matrice des montagnes ;
à jamais les verrous du pays – de la Mort – sont tirés sur moi.
Mais de la Fosse tu m’as fait remonter vivant,
ô SEIGNEUR, mon Dieu !

Viens Esprit Saint, viens nous rejoindre jusque là où nous sommes descendus, viens mettre sur nos lèvres la parole de confiance.
  
Les eaux m’arrivent à la gorge tandis que les flots de l’abîme m’encerclent ; les algues sont entrelacées autour de ma tête : quel tableau ! On comprend qu’il ait inspiré tant d’artistes : le sujet en vaut la peine ! Jonas crie sa peur avec toutes les images de la mer… Il est au bord de l’engloutissement… « L’abîme », désignant la masse informe des eaux primordiales, était présent à l’origine du monde, mais aussi lors du déluge.

Je suis descendu jusqu’à la matrice des montagnes : il a atteint le tréfonds des mers et de lui-même…
  
à jamais les verrous du pays – de la Mort – sont tirés sur moi : le « pays sans retour » comme le désignaient les Babyloniens, eux qui se le représentaient comme une ville  verrouillée. Jonas parle comme s’il était déjà au royaume des morts.
  
Mais de la Fosse tu m’as fait remonter vivant, ô SEIGNEUR, mon Dieu : il se voit à la fois déjà mort et en même temps sauvé par son Dieu : il proclame même que le Seigneur l’a déjà fait remonter de la fosse. Comment mieux exprimer sa confiance, sa certitude d’être sauvé ?

Seigneur Jésus, aucune situation n’est désespérée à tes yeux car tout est possible pour toi. Permets-nous de croire avec force que, chaque jour, tu nous apportes la vie, tu nous attires à toi pour nous sauver.



jeudi 4 août 2016

Je continue à regarder

Jon 2
4 Tu m’as jeté dans le gouffre au cœur des mers
où le courant m’encercle ;
toutes tes vagues et tes lames
déferlent sur moi.
5 Si bien que je me dis : Je suis chassé de devant tes yeux.
Mais pourtant je continue à regarder vers ton temple saint.

Viens Esprit Saint, viens toi-même prier en nos cœurs, viens nous apporter les mots, les cris de la prière.


Tu m’as jeté dans le gouffre au cœur des mers : comme toujours dans les psaumes, les sentiments sont librement exprimés devant le Seigneur (ce qui étonne d’ailleurs plus d’un lecteur). Les psaumes sont des paroles vraies qui seules peuvent toucher Dieu. Jonas commence par décrire sa situation, reconnaître son histoire, y voir l’intervention de ce Dieu auquel il va s’adresser longuement.

où le courant m’encercle : on voit l’image d’un tourbillon marin au cœur duquel l’homme est emporté dans les profondeurs…

toutes tes vagues et tes lames déferlent sur moi : il se sent encerclé, assailli par ces eaux qui ont toujours représenté un abîme de menace, de danger, de mort. « En se brisant et en roulant, toutes tes vagues ont passé sur moi » (PS 42, 8)

Si bien que je me dis : Je suis chassé de devant tes yeux : Jonas a voulu à tous prix fuir loin de la présence du Seigneur, et maintenant il renverse quelque peu la situation, se lamentant d’avoir été chassé… « Les yeux » expriment précisément la présence, en l’occurrence la présence attentive de Dieu.

Mais pourtant je continue à regarder vers ton temple saint : ambivalence des sentiments de Jonas, oscillant entre désespoir et confiance. Une autre version dit « comment regarder ? », nuançant encore son attitude. Oui, Jonas, au moment où tout se dérobe, a ce désir de « regarder vers le temple », autrement dit d’adresser sa prière à son Dieu, de lancer un cri vers son sauveur.

Seigneur Jésus, accorde-nous de toujours nous tourner vers toi, quelles que soient les situations dans lesquelles nous sommes plongés. Donne-nous de toujours te regarder comme celui qui nous sauve.




mercredi 3 août 2016

J'appelle au secours

Jon 2
2 Des entrailles du poisson, il pria le SEIGNEUR, son Dieu.
3 Il dit : Dans l’angoisse qui m’étreint, j’implore le SEIGNEUR :
il me répond ;
du ventre de la Mort, j’appelle au secours :
tu entends ma voix.

Viens Esprit Saint, viens inspirer notre prière, notre appel de ce jour.

Des entrailles du poisson, il pria le SEIGNEUR, son Dieu : quand Jonas était au fond du bateau, il dormait pendant que les autres priaient chacun leur dieu. Maintenant, du fond de la "baleine", c’est Jonas qui prie car entre-temps il a reconnu son erreur, ses errements.
L’auteur insiste : il prie son Dieu, et son Dieu, c’est le Seigneur. Cette prière est semblable à un psaume : elle en a le rythme et le vocabulaire. L’insertion de ce psaume est postérieure à la rédaction du livre, il y fut ajouté ultérieurement, sans doute pour souligner la portée religieuse de l’aventure de Jonas.
  
Il dit : Dans l’angoisse qui m’étreint, j’implore le SEIGNEUR : dans cette sorte de mise à l’écart, Jonas est seul avec lui-même, seul avec son angoisse, et il se tourne (enfin) vers Dieu après avoir tant cherché à s’en détourner, à aller loin de sa présence.
  
il me répond : autant Dieu a agi avec immédiateté pour déclencher ou apaiser la tempête, autant il va répondre à Jonas à peine celui-ci a-t-il amorcé sa prière. En tous cas, Jonas est maintenant certain que Dieu, non seulement l’écoute, mais déjà va lui répondre.

du ventre de la Mort, j’appelle au secours : le ventre du poisson est comme le séjour des morts, ces profondeurs si redoutées d’où toute vie est absente. Nous entendons résonner le psaume 130 (et bien d’autres) : « des profondeurs je crie vers toi ».
  
tu entends ma voix : nouvelle affirmation de confiance : aussi profond que soit « tombé » Jonas, sa voix parvient aux oreilles de son créateur.

Seigneur Jésus, fais que rien ne nous arrête jamais de nous tourner vers toi avec confiance !


mardi 2 août 2016

Jonas demeura

Jon 2
1 Alors le SEIGNEUR dépêcha un grand poisson pour engloutir Jonas. Et Jonas demeura dans les entrailles du poisson, trois jours et trois nuits.

Viens Esprit Saint, que cette parole nous aide à « demeurer », et qu’en la méditant nous nous tournions toujours davantage vers la vie.

Alors le SEIGNEUR dépêcha un grand poisson pour engloutir Jonas : Dieu continue d’être à l’œuvre et la phrase suggère qu’il le fait avec immédiateté et efficacité : « alors il dépêcha… ». Après s’être servi du vent et de la mer pour arrêter la fuite de son prophète, il se sert maintenant d’un poisson pour le sauver. Il le « chargea de mission » selon la traduction littérale. Mission du poisson… au service de la mission de Jonas…

Et Jonas demeura dans les entrailles du poisson, trois jours et trois nuits : voilà qui rassure le lecteur et met directement en évidence la bienveillance de Dieu. Nous connaissons trop l’histoire de la baleine et sa fin heureuse. Il nous faudrait pourtant rester un peu auprès de Jonas. Lui, après avoir été « englouti », il « demeure ». Chacun des verbes est significatif. Nous sommes aussi habitués aux « trois jours », mais il ne nous faut pas manipuler l’histoire : les 3 jours n’étaient pas synonyme de résurrection (d’ailleurs impensable à ce moment-là). Le 3e jour n’était certes pas le surlendemain, mais le moment où Dieu donne la vie aux morts. Il y a donc « simplement » et dès l’abord, comme une promesse de vie pour Jonas. Car, cette fois, il n’a pas d’autre solution que de se laisser faire…


Seigneur Jésus, accompagne-nous jusqu’aux profondeurs, ces lieux, ces temps, où parfois il fait bien sombre, mais où tu nous permets un nouveau regard, une nouvelle espérance au-delà des « trois jours ».