mardi 31 mai 2016

Tous reviendront

Tb 14
5 Mais de nouveau Dieu les prendra en pitié et les fera revenir sur la terre d’Israël. De nouveau ils construiront sa Maison, mais pas comme la première, jusqu’au moment où s’accompliront les temps fixés. Après cela, ils reviendront tous de leur déportation et ils reconstruiront magnifiquement Jérusalem. La Maison de Dieu y sera reconstruite selon ce qu’ont dit d’elle les prophètes d’Israël.
  
Viens Esprit Saint, que ta parole nous guide, qu’elle nous tourne sans fin vers Dieu qui nous montre la route vers notre terre promise.

Mais de nouveau Dieu les prendra en pitié et les fera revenir sur la terre d’Israël : l’auteur du livre poursuit sa relecture de l’histoire, « annonçant » déjà la prise de Babylone par les Perses et l’édit de Cyrus permettant le retour des Juifs en Israël. L’important est de montrer que Dieu n’abandonne jamais son peuple, qu’un jour viendra où lui-même les reconduira sur la terre d’Israël lorsqu’ils seront « revenus à Lui ».

De nouveau ils construiront sa Maison, mais pas comme la première, jusqu’au moment où s’accompliront les temps fixés : alors les premiers Juifs revenus entreprendront la reconstruction du Temple. Mais l’auteur glisse une petite incise qui devait être bien évocatrice pour ses lecteurs de l’an 200 : « pas comme la première ». Eux connaissent en effet toutes les vicissitudes liées à la reconstruction du Temple au retour des exilés : manque de main d’œuvre, problèmes économiques et surtout opposition des ennemis de Juda : l’auteur du livre d’Esdras et des Chroniques les décrit suffisamment. Mais un jour viendra – aux temps fixés – où s’accomplira pleinement la promesse.

Après cela, ils reviendront tous de leur déportation et ils reconstruiront magnifiquement Jérusalem. La Maison de Dieu y sera reconstruite selon ce qu’ont dit d’elle les prophètes d’Israël : ce jour-là, tous seront revenus, ce jour-là, la Ville et le temple seront reconstruits dans leur splendeur, ce jour-là les prophéties seront accomplies.


Seigneur Dieu, prends ton peuple en pitié, fais-nous revenir à toi.

lundi 30 mai 2016

Je crois à la parole de Dieu

Tb 14
3 Sur le point de mourir, il appela son fils Tobias et lui donna les instructions que voici : « Mon enfant, emmène tes enfants, 4 pars vite en Médie ; car je crois à la parole de Dieu proférée par Nahoum contre Ninive : tout se réalisera et s’abattra sur Assour et Ninive ; tout ce qu’ont dit les prophètes d’Israël, que Dieu a envoyés, tout cela arrivera. Rien ne sera retranché de toutes leurs paroles, toutes se produiront en leur temps. En Médie, on sera plus en sécurité qu’en Assyrie et à Babylone. Car je sais et je crois que tout ce que Dieu a dit s’accomplira et se réalisera : il ne tombera pas une parole des prophéties. Nos frères qui habitent en terre d’Israël seront tous recensés et déportés loin de cette terre heureuse. Toute la terre d’Israël sera déserte, Samarie et Jérusalem seront désertes et la Maison de Dieu sera désolée et brûlée pour un temps.
  
Viens Esprit Saint, donne-nous de croire en la Parole, celle apportée par le Verbe, celle qui nous éclaire chaque jour.

Sur le point de mourir, il appela son fils Tobias et lui donna les instructions que voici : eh oui, nous en étions arrivés à la mort et aux funérailles de Tobit, mais on rembobine un peu afin de permettre un ultime discours de Tobit, un dernier « testament », à nouveau à la fois prophétique et éthique.

Mon enfant, emmène tes enfants, pars vite en Médie : mais il commence par du très concret, une injonction pratique : partir. A l’orée de sa mort, Tobit parle toujours avec la même tendresse, Tobias est toujours appelé « son enfant » ; et cette fois apparaissent les enfants de Tobias. Nous apprenons ainsi la réalisation des vœux de Tobit et nous comprenons qu’il a vraiment été comblé par son Dieu.

car je crois à la parole de Dieu proférée par Nahoum contre Ninive tout se réalisera et s’abattra sur Assour et Ninive ; tout ce qu’ont dit les prophètes d’Israël, que Dieu a envoyés, tout cela arrivera. Rien ne sera retranché de toutes leurs paroles, toutes se produiront en leur temps : pour l’auteur, juif pieux d’après l’exil, la méditation des oracles du passé est importante : nous l’avons déjà vu (ainsi Amos en 2,6). Le prophète Nahoum décrit en effet, dans les chapitres 2 et 3 de son petit livre, la chute de Ninive avec force et images.
  
En Médie, on sera plus en sécurité qu’en Assyrie et à Babylone : Tobit envoie ainsi son fils vers Ragouël et Edna…

Car je sais et je crois que tout ce que Dieu a dit s’accomplira et se réalisera : il ne tombera pas une parole des prophéties. Nos frères qui habitent en terre d’Israël seront tous recensés et déportés loin de cette terre heureuse. Toute la terre d’Israël sera déserte, Samarie et Jérusalem seront désertes et la Maison de Dieu sera désolée et brûlée pour un temps : Tobit a été lui-même déporté lors de la prise de Samarie. Il vit à Ninive, en Assyrie, et l’Assyrie est (ou sera) elle-même menacée par Babylone : Tobit annonce la chute d’Assour et de Ninive. Mais « Babylone » ira plus loin, jusqu’en terre d’Israël, les habitants de Jérusalem seront alors déportés à Babylone et le Temple sera détruit.

Seigneur Dieu, donne-nous de croire nous aussi à l’accomplissement de ta parole, car ta parole est efficace et elle réalise tout ce qu’elle affirme. Qu’elle soit vivante en nous pour que nous accomplissions notre tâche à la réalisation de ton Royaume.


dimanche 29 mai 2016

En paix

Tb 14
1 Ainsi s’achevèrent les paroles d’action de grâce de Tobit.
2 Tobit mourut en paix à l’âge de cent douze ans et il fut enterré avec magnificence à Ninive. Il avait soixante-deux ans quand il perdit la vue ; après l’avoir recouvrée, il vécut dans l’abondance et fit l’aumône, en continuant toujours de bénir Dieu et de célébrer sa grandeur.


Viens Esprit Saint, fais que la parole de ce jour rejoigne nos existences, qu’elle les éclaire et les conduise.


 Ainsi s’achevèrent les paroles d’action de grâce de Tobit.
Tobit mourut en paix à l’âge de cent douze ans et il fut enterré avec magnificence à Ninive. Il avait soixante-deux ans quand il perdit la vue : « enterre-moi comme il convient » avait-il demandé à son fils dans le fameux « testament » du chapitre 4 (v.3) ; mais c’est « avec magnificence » qu’il sera enterré, et cela sera même répété au verset 11. Lui qui a tant risqué précisément pour donner une sépulture aux morts, le voilà qui est honoré, vraiment reconnu comme Juste. Les dates sont bien sûr symboliques et le texte court en donne d’ailleurs d’autres. Un des buts étant, semble-t-il, d’insister sur la période après la guérison : 50 ans pour notre version, 100 ans pour le texte court.

après l’avoir recouvrée, il vécut dans l’abondance et fit l’aumône, en continuant toujours de bénir Dieu et de célébrer sa grandeur : en effet, nous est-il précisé, c’est cette période où il vécut dans l’abondance – vue comme une récompense – sans oublier de continuer à faire l’aumône et de toujours bénir et célébrer Dieu. Puis il mourut dans la paix.

Seigneur Jésus, accorde-nous d’accueillir cette paix que tu nous apportes, fais que ta paix règne entre nous, qu’elle soit « avec nous ».


vendredi 27 mai 2016

Les maisons chanteront

Tb 13
16 Heureux tous ceux qui s’affligeront sur toi,
à cause de tous tes châtiments !
car en toi ils se réjouiront et ils verront toute ta joie à jamais.
Oui, je bénis le Seigneur, le grand Roi,
17 parce qu’on reconstruira Jérusalem
et, dans la ville, sa Maison pour tous les siècles.
Heureux serai-je, si le reste de ma race
voit ta gloire et célèbre le Roi du ciel.
Les portes de Jérusalem seront bâties en saphir et en émeraude ;
en pierres précieuses seront tous tes murs.
Les tours de Jérusalem seront bâties en or,
et leurs défenses en or pur.
Les rues de Jérusalem seront pavées d’escarboucles et de pierres d’Ofir.
18 Les portes de Jérusalem chanteront des hymnes d’allégresse
et toutes ses maisons chanteront :
“Alléluia ! béni soit le Dieu d’Israël !”
Et les élus béniront le saint nom à tout jamais. »


Viens Esprit Saint, viens Esprit de louange, fais que tout être et toute chose puisse chanter la gloire de notre Dieu.


Heureux tous ceux qui s’affligeront sur toi, à cause de tous tes châtiments ! Car en toi ils se réjouiront et ils verront toute ta joie à jamais : Tobit termine ce « cantique », qui occupe tout le chapitre, par une description enthousiaste, et qui se veut prophétique, à propos du devenir de Jérusalem, la cité sainte.

Oui, je bénis le Seigneur, le grand Roi, parce qu’on reconstruira Jérusalem et, dans la ville, sa Maison pour tous les siècles : il « voit » Jérusalem reconstruite, le Temple rebâti et consacré à nouveau au culte, et déjà il en bénit son Dieu, le « grand Roi ».

Heureux serai-je, si le reste de ma race voit ta gloire et célèbre le Roi du ciel : cette vision, cet espoir est la dernière condition du bonheur de Tobit, la plénitude attendue.

Les portes de Jérusalem seront bâties en saphir et en émeraude ; en pierres précieuses seront tous tes murs.
Les tours de Jérusalem seront bâties en or, et leurs défenses en or pur. Les rues de Jérusalem seront pavées d’escarboucles et de pierres d’Ofir : pierres précieuses, or, or pur… impossible d’aller plus loin, c’est de l’extravagance qui traduit si bien la jubilation de Tobit en pensant à la renaissance de Jérusalem.

Les portes de Jérusalem chanteront des hymnes d’allégresse et toutes ses maisons chanteront : “Alléluia ! béni soit le Dieu d’Israël !” Et les élus béniront le saint nom à tout jamais : et voilà que chantent les portes de la ville et ses maisons : personnification de cette ville dont ils ont été arrachés, de cette cité si désirée. Tobit associe totalement  l’intervention de Dieu dans sa propre vie et la libération du peuple, son retour sur sa terre d’élection. Ainsi peut-il témoigner de la sollicitude du « Roi du ciel », que celle-ci s’applique à sa famille ou à son peuple, et lui en rendre gloire.


Seigneur Jésus, emplis nos cœurs de confiance et d’espérance, donne-nous de reconnaître nous aussi les signes de ta bonté. Donne-nous de discerner la construction du Royaume, d’œuvrer avec toi à sa réalisation. Alors nous pourrons chanter tous ensemble pour ta gloire.

jeudi 26 mai 2016

Ils seront tous rassemblés

Tb 13
13 Une vive lumière brillera jusqu’aux confins de la terre.
Des nations lointaines en grand nombre
et des habitants de toutes les extrémités de la terre
viendront vers ton saint nom,
les mains pleines d’offrandes pour le Roi du ciel.
Des générations de générations te donneront de l’allégresse,
et le nom de l’Elue restera pour les générations à venir.
14 Maudits soient tous ceux qui te parleront durement !
Maudits soient tous ceux qui te détruiront et renverseront tes murs,
tous ceux qui abattront tes tours et brûleront tes maisons !
Mais bénis soient à jamais tous ceux qui te craindront !
15 Va, exulte à cause des fils des justes,
car ils seront tous rassemblés et ils béniront le Seigneur des siècles.
Heureux ceux qui t’aiment !
Heureux ceux qui se réjouiront de ta paix !


Viens Esprit Saint, que cette parole nous réconforte, qu’elle soutienne notre espérance.

Une vive lumière brillera jusqu’aux confins de la terre : le discours de Tobit s’élargit encore : d’une histoire familiale, il est passé au sort de son peuple, et maintenant c’est le monde entier qui en est l’objet. D’un cantique de louange, il passe en même temps au ton prophétique. On retrouve ici les résonances d’Esaïe (chap 49) quand il s’adresse au « reste d’Israël » destiné à être « la lumière des nations ».

Des nations lointaines en grand nombre et des habitants de toutes les extrémités de la terre viendront vers ton saint nom, les mains pleines d’offrandes pour le Roi du ciel : l’auteur du livre de Tobit se laisse toujours inspirer par Esaïe (60,3 : Les nations vont marcher vers ta lumière). Le « Roi du ciel » est une expression reprise par trois fois dans ce chapitre alors qu’elle est peu usitée par ailleurs. Le Dieu de Tobit est ainsi désigné comme le « Roi du ciel », en rapport avec tous les habitants « de la terre ».

Des générations de générations te donneront de l’allégresse, et le nom de l’Elue restera pour les générations à venir : Jérusalem est présentée avec insistance comme « l’élue », la cité qui sera le lieu de réconciliation de tous les peuples de la terre, et cela pour les siècles.

Maudits soient tous ceux qui te parleront durement ! Maudits soient tous ceux qui te détruiront et renverseront tes murs, tous ceux qui abattront tes tours et brûleront tes maisons ! Mais bénis soient à jamais tous ceux qui te craindront : pour appuyer ses affirmations, l’auteur exprime malédictions et bénédictions…

Va, exulte à cause des fils des justes, car ils seront tous rassemblés et ils béniront le Seigneur des siècles. Heureux ceux qui t’aiment ! Heureux ceux qui se réjouiront de ta paix : ainsi s’expriment les désirs les plus profonds : être rassemblés, être aimés, vivre dans la paix et la joie… ce qui est promis à tous les « Justes » qui vivent selon la Loi. Tobit déploie ainsi son action de grâce en vision universelle.

Seigneur Dieu, ton projet de salut s’étend à tous les hommes, élargis notre cœur, étends notre vision à tous les habitants de la terre, à tous ceux qui cherchent la lumière.


mercredi 25 mai 2016

Qu’il réjouisse tous les déportés

Tb 13
9 J’exalte mon Dieu
et j’exulte de joie dans le Roi du ciel.
10 Que tous proclament sa grandeur
et le célèbrent dans Jérusalem !
Jérusalem, ville sainte,
Dieu te châtie à cause des œuvres de tes fils,
mais de nouveau il prendra pitié des fils des justes.
11 Célèbre le Seigneur avec éclat
et bénis le Roi des siècles
pour que sa Tente soit reconstruite en toi dans la joie.
12 Qu’il réjouisse en toi tous les déportés,
qu’il aime en toi tous les malheureux
pour toutes les générations à venir.


Viens Esprit Saint, viens parler au cœur de tous ceux qui sont à l’écoute de ta parole.


J’exalte mon Dieu et j’exulte de joie dans le Roi du ciel : Tobit poursuit sa louange avec des termes de plus en plus fort, évocateurs. Il dit le tréfonds de son être, là où il exulte de joie.

 Que tous proclament sa grandeur et le célèbrent dans Jérusalem : sans cesse le texte repasse au plus général, encourageant chacun à célébrer Dieu à l’exemple de Tobit. Est amenée aussi l’idée de Jérusalem.

Jérusalem, ville sainte, Dieu te châtie à cause des œuvres de tes fils, mais de nouveau il prendra pitié des fils des justes : et c’est maintenant à la ville même qu’il s’adresse, ville symbole qui reste dans la pensée des juifs exilés. Le livre de Tobit, nous l’avons vu, s’adresse aux juifs de la diaspora, après le retour possible d’exil : mais eux ont fait le choix de demeurer sur ce qui fut leur terre d’exil. Même – et surtout – si leur volonté est de ne pas rentrer à Jérusalem, ils importent qu’ils en gardent la mémoire, l’attachement.

Célèbre le Seigneur avec éclat et bénis le Roi des siècles pour que sa Tente soit reconstruite en toi dans la joie : loin de Jérusalem, ils vivent la nostalgie du culte célébré au Temple (la Tente), ils doivent y aspirer, l’espérer.

Qu’il réjouisse en toi tous les déportés, qu’il aime en toi tous les malheureux pour toutes les générations à venir : ils espèrent aussi qu’un jour la cité sainte rassemblera tous les hommes, tous les déportés comme eux le sont (ou l’étaient, pour les lecteurs), tous les malheureux. Jérusalem devient ainsi le lieu du salut dans le rassemblement des nations. Le propos s’élargit de plus en plus, il s’élargit à d’autres hommes, à d’autres peuples, mais aussi aux générations futures.


Seigneur Dieu, c’est toi qui réjouis les malheureux et tous les hommes, c’est de toi que vient la vraie joie, celle que personne ne peut ravir. En toi, nous exultons de joie et nous te bénissons.

mardi 24 mai 2016

Qui sait ?

Tb 13
7 Et maintenant considérez ce qu’il a fait pour vous
et célébrez-le à pleine voix.
Bénissez le Seigneur de justice
et exaltez le Roi des siècles.
8 Pour moi, je le célèbre sur la terre où je suis déporté.
Je montre sa force et sa grandeur à une nation pécheresse.
Revenez, pécheurs, pratiquez la justice devant lui :
qui sait ? Peut-être vous sera-t-il favorable
et vous fera-t-il miséricorde ?

Viens Esprit Saint, ouvre nos cœurs à cette parole, ouvre-les à la miséricorde de notre Dieu.

Et maintenant considérez ce qu’il a fait pour vous et célébrez-le à pleine voix. Bénissez le Seigneur de justice et exaltez le Roi des siècles : après avoir redit sa confiance en Dieu, en son action, Tobit exhorte à nouveau à la reconnaissance, à la louange. Mais ce n’est plus vraiment Tobit qui parle, nous sentons que maintenant l’auteur du livre de Tobit est en train de s’adresser à tous ses contemporains, à tout Israël.

Pour moi, je le célèbre sur la terre où je suis déporté. Je montre sa force et sa grandeur à une nation pécheresse : Tobit devient un exemple, un témoin de la bonté de Dieu vis-à-vis précisément de cette « nation pécheresse » qu’est le peuple d’Israël. Même déporté, Tobit est resté fidèle à sa foi, respectueux de sa mise en pratique.

Revenez, pécheurs, pratiquez la justice devant lui : qui sait ? Peut-être vous sera-t-il favorable et vous fera-t-il miséricorde ? L’auteur interpelle encore Israël, l’engage à pratiquer « la justice devant Dieu ». Si Tobit était sûr de l’accueil de Dieu (v.6) face au « retour » de son peuple, voici qu’apparaît ici comme une hésitation : peut-être… Doute ou désir de ne pas mettre la main sur Dieu, de ne pas voir un automatisme en sa miséricorde ?

Seigneur Jésus, Dieu de miséricorde, tu accueilles le pécheur qui revient vers toi, sois-nous favorable, viens à notre rencontre jusque sur nos « terres d’exil ».

lundi 23 mai 2016

De tout votre coeur

Tb 13
5 Il vous châtie à cause de vos iniquités,
mais il vous prendra tous en pitié
en vous tirant de toutes les nations
où vous avez été dispersés.
6 Le jour où vous reviendrez à lui,
de tout votre cœur et de tout votre être,
pour faire la vérité devant lui,
alors il reviendra à vous et ne vous cachera plus sa face.


Viens Esprit Saint, que ta parole pénètre tout notre être, que nous puissions y répondre de tout notre cœur.


Il vous châtie à cause de vos iniquités, mais il vous prendra tous en pitié en vous tirant de toutes les nations où vous avez été dispersés : l’exil a été lu comme une punition à cause de l’infidélité du peuple : sinon comment comprendre que Dieu ait ainsi abandonné son peuple… et en même temps demeure la foi en un Dieu fidèle, en un Dieu qui va aller au secours de son peuple, car ce Dieu est capable de pitié.

Le jour où vous reviendrez à lui, de tout votre cœur et de tout votre être, pour faire la vérité devant lui : Tobit exhorte Israël à revenir à Dieu, mais à faire ce retournement avec toute sa conviction, de tout son cœur et de tout son être. Revenir à Dieu, c’est vouloir «  faire la vérité », autrement dit, accomplir la Loi, et nous avons entendu à plusieurs reprises ce que Tobit entend par là : il l’a notamment décrit longuement dans son testament au chapitre 4 : il s’agit de pratiquer la justice, faire l’aumône, etc…

alors il reviendra à vous et ne vous cachera plus sa face : Dieu lui-même reviendra alors, il se souviendra de son peuple, il ne s’en détournera plus. Ainsi, sur sa terre d’exil, Tobit garde toute sa confiance en son Dieu.

Seigneur Jésus, donne-nous de revenir sans cesse à toi ; tu es un Dieu capable de pitié, tu nous rejoins là où nous sommes dispersés pour nous réunir en ton Royaume. 

dimanche 22 mai 2016

Notre Seigneur, notre Dieu, notre Père

Tb 13
1 Et Tobit dit :
2 « Béni soit à jamais le Dieu vivant !
Béni soit son règne !
C’est lui qui châtie et qui prend en pitié.
Il fait descendre jusqu’au séjour des morts,
dans les profondeurs de la terre,
puis il fait remonter de la grande perdition.
Il n’y a rien qui échappe à sa main.
3 Célébrez-le, fils d’Israël, face aux nations,
parmi lesquelles il vous a dispersés ;
4 là, il vous a fait voir sa grandeur.
Exaltez-le face à tous les vivants,
car il est notre Seigneur, notre Dieu, notre Père,
il est Dieu dans tous les siècles.

Viens Eprit Saint, donne-nous les mots qui reconnaissent la grandeur de notre Dieu, qui puissent le célébrer là où nous vivons.

Et Tobit dit : le texte court, souvent intéressant, nous dit « Et Tobit écrivit une prière d’allégresse ». Ainsi, aurait-il entendu le conseil de l’ange et s’est-il mis à écrire, non pas les évènements vécus, mais sa prière même.

Béni soit à jamais le Dieu vivant ! Béni soit son règne ! : bénir encore, comme nous l’avons vu tout au long du livre, comme l’ange vient de l’ordonner. « Dieu vivant », tel est le Dieu que reconnaît Tobit, ce Dieu qui est intervenu dans sa vie.

C’est lui qui châtie et qui prend en pitié. Il fait descendre jusqu’au séjour des morts, dans les profondeurs de la terre, puis il fait remonter de la grande perdition. Il n’y a rien qui échappe à sa main : il reconnaît la grandeur de Dieu.

Célébrez-le, fils d’Israël, face aux nations, parmi lesquelles il vous a dispersés ; là, il vous a fait voir sa grandeur : la première moitié de cette longue exhortation s’adresse au peuple d’Israël, en exil au moment où vit Tobit. Mais Israël n’est pas isolé, il vit au milieu des « nations » (païennes), et c’est là qu’il célèbre son Dieu.

Exaltez-le face à tous les vivants, car il est notre Seigneur, notre Dieu, notre Père, il est Dieu dans tous les siècles : plus encore que devant toutes les nations, c’est face à tous les êtres vivants que Tobit invite Israël à exalter son Dieu. Au-delà des actions de Dieu qui lui font reconnaître sa grandeur, ici c’est pour ce qu’il est que Dieu doit être glorifié. Et Tobit le justifie en une belle profession de foi : « notre Seigneur, notre Dieu, notre Père ». Cette reconnaissance d’un Dieu Père des hommes est plutôt rare dans le Premier Testament. Ainsi nous percevons l’intimité qui existe entre Tobit, le Juste, et son Dieu.


Seigneur Jésus, toi qui nous as révélé le vrai visage du Père, nous voulons te célébrer par notre vie même, toi, le Dieu des vivants.

jeudi 19 mai 2016

Pour te guérir

Tb 12
13 Quand tu n’as pas hésité à te lever et à laisser ton dîner pour aller ensevelir le mort, c’est alors que j’ai été envoyé vers toi pour te mettre à l’épreuve. 14 Mais dans le même temps Dieu m’a envoyé pour te guérir, ainsi que ta belle-fille Sara.

Viens Esprit Saint, que ta parole soit un baume en nos cœurs, qu’elle leur apporte la guérison.

Quand tu n’as pas hésité à te lever et à laisser ton dîner pour aller ensevelir le mort : Raphaël reprend et insiste : il a d’abord rappelé que Tobit ensevelissait les morts, mais il revient maintenant sur un épisode plus précis, un épisode que nous connaissons bien. Nous y avions lu ces détails comme le festin abandonné et nous comprenons que ce n’était pas anecdotique. Il s’agissait bien de répondre à un appel « sans retard », d’une disponibilité « à toutes épreuves ». Ainsi rien n’est sans importance dans notre comportement…

c’est alors que j’ai été envoyé vers toi pour te mettre à l’épreuve : la signification de ce morceau de verset ne m’apparaît pas vraiment, surtout dans sa chronologie ; mais il est intéressant de noter que le « texte court » est assez différent puisque ce verset 13b y devient : « ta bonne action ne m’a pas échappé mais j’étais avec toi ». Voilà qui est tout différent, et qui répète, rappelle la présence de Dieu aux côtés de Tobit dans son épreuve, la présence de Dieu à nos côtés en tout temps.

Mais dans le même temps Dieu m’a envoyé pour te guérir, ainsi que ta belle-fille Sara : insistance aussi sur l’origine de la guérison : c’est bien Dieu qui agit, c’est bien Dieu lui-même qui sauve. Et si le terme de guérison s’applique avec évidence à la maladie des yeux de Tobit, chez Sara, la « maladie » était d’un autre ordre, plus subtile. Oui, Dieu sauve de toutes les impasses où nous nous trouvons, et elles sont sans doute différentes pour chacun.


Seigneur Jésus, toi le Dieu qui guéris, tu es toujours « avec nous ». Donne-nous l’assurance qui s ‘appuie sur cette présence à nos côtés. Envoie-nous ceux qui peuvent nous la révéler et donne-nous de les écouter.

mercredi 18 mai 2016

Révéler les oeuvres de Dieu

Tb 12
11 « A présent, je vais vous apprendre toute la vérité, sans rien vous cacher. Je viens de vous apprendre ceci : “Il est bon de cacher le secret du roi et de révéler avec éclat les œuvres de Dieu.” 12 Eh bien ! Lorsque tu as prié, ainsi que Sara, c’est moi qui ai présenté le mémorial de votre prière en présence de la gloire du Seigneur, et de même lorsque tu enterrais les morts.

Viens Esprit Saint, Esprit de Vérité, ouvre nos cœurs quand tu leur révèles ce qui ne doit pas rester caché.

A présent, je vais vous apprendre toute la vérité, sans rien vous cacher : il est un moment où nous comprenons, où nous comprendrons que nous avons été « accompagnés », que Dieu était là « et que nous ne le savions pas ».

Je viens de vous apprendre ceci : Il est bon de cacher le secret du roi et de révéler avec éclat les œuvres de Dieu : et si cette présence nous est révélée à un moment donné, c’est pour que nous puissions proclamer les œuvres de Dieu, pour que ses actions soient connues de tous ceux qui veulent bien l’accueillir. C’est dans ce but que Raphaël va parler.

Eh bien ! Lorsque tu as prié, ainsi que Sara, c’est moi qui ai présenté le mémorial de votre prière en présence de la gloire du Seigneur, et de même lorsque tu enterrais les morts : Raphaël ne dit pas en premier lieu son (vrai) nom, il ne se présente pas enfin tel qu’il est. Il commence par retracer les faits fondamentaux que Tobit et Sara ont vécus : d’abord leurs prières respectives, mais aussi l’aide concrète apportée par Tobit auprès de ses frères. Et il décrit son rôle à ces moments : porter leur prière au Seigneur, être comme un lien entre la terre et le ciel, être « messager ». Le texte « court » du livre de Tobit est très beau aussi car il ajoute ici : « de même lorsque tu enterrais les morts, j’étais alors avec toi ». L’ange est à la fois compagnon et intermédiaire.


Seigneur Dieu, que tes œuvres sont grandes, que tes œuvres sont belles ! Donne-nous de les proclamer pour ta gloire.

mardi 17 mai 2016

Rassasiés de vie

Tb 12
8 Mieux vaut la prière avec la vérité et l’aumône avec la justice que la richesse avec l’injustice. Mieux vaut faire l’aumône que d’amasser de l’or. 9 L’aumône délivre de la mort et elle purifie de tout péché. Ceux qui font l’aumône seront rassasiés de vie ; 10 ceux qui font le péché et l’injustice sont ennemis d’eux-mêmes.

Viens Esprit de vérité, viens  Esprit de justice, viens nous tenir éveillés, attentifs à tous ceux qui nous entourent, rends-nous libres de toutes nos attaches matérielles.

Mieux vaut la prière avec la vérité et l’aumône avec la justice que la richesse avec l’injustice. Mieux vaut faire l’aumône que d’amasser de l’or. L’aumône délivre de la mort et elle purifie de tout péché : nous percevons l’importance de ce rapport à l’argent pour l’auteur du livre de Tobit. Tout au long de cette histoire, il a été question de pauvreté et de richesse, de l’importance de l’aumône et même de la façon de la faire, jusque dans le détail d’un regard. Nous pouvons relire à ce propos les recommandations de Tobit dans son « testament » du chapitre 3. Ici, Raphaël s’en tient à un seul domaine, précisément celui de l’aumône qu’il allie avec la justice et la vérité. Si l’aumône prend une autre forme aujourd’hui (souvent, pas toujours), il nous faut préserver cette façon de se faire proches de nos frères. Et nous souvenir sans doute de ce que Tobias vient de proposer à Raphaël : son juste salaire et puis « quelque chose en plus », il s’agit en quelque sorte d’aller au-delà même de la justice.

Ceux qui font l’aumône seront rassasiés de vie ; ceux qui font le péché et l’injustice sont ennemis d’eux-mêmes : les conséquences personnelles de l’une et l’autre attitude méritent qu’on s’y arrête : ceux qui se laissent aller à l’injustice ne sont pas menacés de tel ou tel châtiment, mais ils se font « ennemis d’eux-mêmes ». Quant à ceux qui pratiquent le partage, leur récompense sera une coupe débordante : ils seront rassasiés… de vie !


Seigneur Jésus, de toi vient toute vie et tu nous l’a promets en plénitude. Béni sois-tu !

lundi 16 mai 2016

A tous les hommes

Tb 12
6 Alors Raphaël les prit tous les deux à part et leur dit : Bénissez Dieu et célébrez-le devant tous les vivants pour ce qu’il a fait pour vous ! Il est bon de bénir et de chanter son Nom. Faites connaître à tous les hommes les actions de Dieu comme elles le méritent. Ne soyez pas lents à le célébrer. 7 Il est bon de tenir caché le secret du roi, mais les œuvres de Dieu, il faut les célébrer et les révéler. Célébrez-les comme elles le méritent. Faites le bien, et le mal ne vous atteindra pas.

Viens Esprit Saint, mets sur nos lèvres les mots pour bénir et célébrer Dieu, donne-nous de chanter son Nom sans hésitation.

Alors Raphaël les prit tous les deux à part et leur dit : Tobias vient de « renvoyer » son compagnon, il lui a souhaité la paix en l’invitant à reprendre sa route et cela quand la longue période des noces s’était achevée : ainsi Raphaël n’a pas seulement été le compagnon de route, il a aussi partagé la fête jusqu’au bout. « Alors », en guise d’adieu, il va se lancer dans un de ces longs discours dont nous sommes devenus coutumiers dans la lecture de ce livre, un de ces discours où on ne se lasse pas de dire et redire l’important. Et ce discours est réservé à Tobit et Tobias.

Bénissez Dieu et célébrez-le devant tous les vivants pour ce qu’il a fait pour vous ! Il est bon de bénir et de chanter son Nom. Faites connaître à tous les hommes les actions de Dieu comme elles le méritent. Ne soyez pas lents à le célébrer : qu’il faille bénir et célébrer Dieu, ils en sont convaincus, et le réentendent sans doute avec bonheur. Qu’il faille le faire connaître à tous les hommes est sans doute plus inattendu pour ces Israélites exilés en terre païenne où ils essayent tant bien que mal de préserver leur propre foi.

Il est bon de tenir caché le secret du roi, mais les œuvres de Dieu, il faut les célébrer et les révéler. Célébrez-les comme elles le méritent : ce « secret du roi » a déjà fait couler beaucoup d’encre et nous ne saurons sans doute jamais de quoi il s’agit car la clé ne nous en est donnée nulle part dans la bible… normal pour un secret ! A chacun de lui donner contenu s’il le souhaite… 

Faites le bien, et le mal ne vous atteindra pas. : voilà que Raphaël passe dans le registre moral et, étonnamment, commence à expliquer à ses « employeurs » comment ils doivent se conduire. Voilà notre ange devenu bien bavard tout à coup…


Seigneur Dieu, tu nous appelles à la louange ! Tu nous demandes de te bénir et de te chanter et cela nous est bon ! Que par nos chants qui montent vers toi, tous les peuples t’acclament !

dimanche 15 mai 2016

Combien lui donner ?

Tb 12
1 Quand les noces furent terminées, Tobit appela son fils Tobias et lui dit : « Mon enfant, veille à payer le salaire de ton compagnon de route, en y ajoutant quelque chose. » 2 Il lui dit : « Père, combien vais-je lui donner ? Même en lui donnant la moitié des biens qu’il a rapportés avec moi, je ne suis pas lésé. 3 Il me ramène sain et sauf, il a guéri ma femme, il a rapporté l’argent avec moi, il t’a guéri : combien lui donner après tout cela ? » 4 Tobit lui dit : « Mon enfant, il est juste qu’il prenne la moitié de tout ce qu’il a rapporté. » 5 Tobias l’appela et lui dit : « Prends pour salaire la moitié de tout ce que tu as rapporté et va en paix ! »

Viens Esprit Saint, toi dont les dons sont infinis, rends nos cœur plein de reconnaissance pour tout ce que nous recevons, pour tout ce qui nous fait vivre au long des jours.

Quand les noces furent terminées : nous apprenons ainsi que les noces déjà célébrées pendant 14 jours à Ecbatane se sont prolongées à Ninive avec aussi des invités que nous connaissons. Si nous avions suivi d’autres manuscrits, nous aurions d’ailleurs appris au verset précédent que la fête s’y déroulait durant les 7 jours habituels.

Tobit appela son fils Tobias et lui dit : « Mon enfant, veille à payer le salaire de ton compagnon de route, en y ajoutant quelque chose : Tobit s’apprête donc à remplir ses engagements selon le contrat établi au départ (5,16) : donner à Azarias son salaire, avec « quelque chose en plus ». Quelque chose au-delà de ce qui « juste », conventionnel, quelque chose de non chiffré, et qui va dès lors entraîner la question du « combien ? ».

Il lui dit : Père, combien vais-je lui donner ? Même en lui donnant la moitié des biens qu’il a rapportés avec moi, je ne suis pas lésé. Il me ramène sain et sauf, il a guéri ma femme, il a rapporté l’argent avec moi, il t’a guéri : combien lui donner après tout cela ? Et voilà notre Tobias en train d’essayer de chiffrer tout ce qu’il doit à Azarias, se rendant en même temps compte que cela est impossible, comme dans toutes nos relations et nos services mutuels. Il évoque la moitié de l’argent rapportée, en disant que ce ne serait pas encore assez : la « dette » est infinie.

Tobit lui dit : Mon enfant, il est juste qu’il prenne la moitié de tout ce qu’il a rapporté : Tobit relève cette proposition de part égale entre Tobias et son compagnon et acquiesce.

Tobias l’appela et lui dit : Prends pour salaire la moitié de tout ce que tu as rapporté et va en paix ! Au départ, c’est Tobit qui avait tout réglé : il a voulu rencontrer Azarias, examiner son origine et ses références, il a fixé le salaire, lui a confié son fils… Maintenant, tout a changé : c’est Tobias qui est chargé par son père de remettre le salaire à Azarias, c’est sa proposition pour évaluer le « quelque chose en plus » qui est retenue, c’est lui-même qui remet la somme en question. Mieux encore, c’est lui qui lui donne congé. N’aurions-nous pas été tentés de retenir cet ami merveilleux ? Au contraire, Tobias « l’envoie » en quelque sorte, avec un beau souhait de paix. Nous, lecteurs, sourions en entendant Tobias souhaiter la paix à un ange… Telle est sa dernière parole à Raphaël qui a ainsi accompli sa mission : outre tout ce que Tobias a énuméré, Raphaël lui a aussi permis de grandir, de trouver une nouvelle place dans sa famille.

Seigneur Jésus, en ton royaume, rien ne se compte, rien ne se mesure, donne-nous de donner et de recevoir sans mesure, si ce n’est celle de ton infinie bonté. Nous te rendons grâce pour le chemin parcouru, pour les compagnons de route, pour l’émerveillement de ta présence.

vendredi 13 mai 2016

Bénédiction et joie

Tb 11
17 Il arriva près de Sara, la femme de son fils Tobias, et il la bénit en ces termes : « Sois la bienvenue, ma fille ! Béni soit ton Dieu, qui t’a fait venir chez nous, ma fille ! Béni soit ton père ! Béni soit mon fils Tobias et bénie sois-tu, ma fille ! Entre dans ta maison, sois la bienvenue, à toi bénédiction et joie, entre, ma fille ! » 18 En ce jour-là, il y eut de la joie parmi tous les Juifs de Ninive. 19 Ahikar et Nadan, les neveux de Tobit, vinrent aussi chez lui, pleins de joie.

Viens Esprit Saint, viens Esprit de Joie, mets sur nos lèvres les paroles de la bénédiction.

Il arriva près de Sara, la femme de son fils Tobias, et il la bénit en ces termes : Tobit a traversé la ville en rendant témoignage à son Dieu, et voici maintenant le moment tant attendu de la rencontre, avec, comme toute première parole, une parole de bénédiction.

Sois la bienvenue, ma fille ! Béni soit ton Dieu, qui t’a fait venir chez nous, ma fille ! Béni soit ton père ! Béni soit mon fils Tobias et bénie sois-tu, ma fille : la bénédiction de Tobit s’étend sur chacun : il n’oublie personne. D’abord Dieu, « ton Dieu » dit-il à Sara, pourtant nous savons que la famille de Sara honore le même Dieu que celle de Tobit, ce n’est donc pas la reconnaissance d’une autre divinité mais plutôt du lien entre Sara et ce Dieu qu’elle a prié avec tant de confiance. Tobit bénit également Ragouël, Tobias et Sara elle-même.

Entre dans ta maison, sois la bienvenue, à toi bénédiction et joie, entre, ma fille : dans son bonheur, Tobit réunit et multiplie les paroles de bienvenue, d’accueil, de bénédiction. Déjà sa maison est aussi celle de Sara.

En ce jour-là, il y eut de la joie parmi tous les Juifs de Ninive : et la joie se répandit… tous les juifs de Ninive reconnurent l’action de Dieu et s’unirent au bonheur de la famille de Tobit.

Ahikar et Nadan, les neveux de Tobit, vinrent aussi chez lui, pleins de joie : revoilà le célèbre neveu qui réapparaît. Il nous a été présenté (1,21) et nous savions qu’il a secouru Tobit pendant deux ans, puis qu’il est parti en Perse (2,10) et nous n’avions plus eu de ses nouvelles entretemps. On suppose donc qu’il est revenu. Quant à Nadan, c’est un autre personnage de la « sagesse d’Ahikar »…  L’essentiel est de montrer que tous participent à la joie, dans le peuple en exil, dans le clan, dans la famille.

Seigneur Dieu, toute joie vient de toi, donne-nous de partager les joies de nos frères, que notre joie rayonne pour te rendre grâce et te bénir.



jeudi 12 mai 2016

Emerveillés

Tb 11
15 Tobias entra, joyeux et bénissant Dieu à pleine voix. Il expliqua à son père que son voyage avait bien réussi, qu’il rapportait l’argent et aussi comment il avait pris pour femme Sara, la fille de Ragouël ; et il ajouta : « Voici qu’elle arrive, elle est tout près de la porte de Ninive. »
16 Tobit, joyeux et bénissant Dieu, partit à la rencontre de sa belle-fille vers la porte de Ninive. Quand les gens de Ninive le virent marcher et circuler en pleine santé, sans que personne le guide, ils furent émerveillés. Tobit proclamait devant eux que Dieu avait eu pitié de lui et lui avait ouvert les yeux.

Viens Esprit Saint, que cette parole nous ouvre les yeux sur tes merveilles.

Tobias entra, joyeux et bénissant Dieu à pleine voix : toute la petite famille rentre maintenant dans la maison, et l’auteur souligne avec force l’ambiance heureuse, et la bénédiction qui résonne autant que possible. La traduction littérale dirait « de tout son corps » et on lut « de toute sa bouche », d’où « à pleine voix ». Et si Tobias dansait de joie en rentrant chez lui ?

Il expliqua à son père que son voyage avait bien réussi, qu’il rapportait l’argent et aussi comment il avait pris pour femme Sara, la fille de Ragouël : et c’est là, dans la demeure, qu’il annonce à son père toutes les bonnes nouvelles, celles qu’il attend (la réussite du voyage, le recouvrement de l’argent) et celle qu’il n’attend pas (le mariage de son fils, ce qui fut quand même une longue histoire).

et il ajouta : Voici qu’elle arrive, elle est tout près de la porte de Ninive : invitation à accueillir sa jeune épouse. Elle n’est pas encore entrée en ville, Tobit est ainsi invité à aller à sa rencontre.

Tobit, joyeux et bénissant Dieu, partit à la rencontre de sa belle-fille vers la porte de Ninive : nouvelle sortie, nouveau départ, cette fois c’est Tobit qui peut enfin se mettre en route dans la joie et la bénédiction, à la rencontre de Sara.

Quand les gens de Ninive le virent marcher et circuler en pleine santé, sans que personne ne le guide, ils furent émerveillés : et comme il lui faut traverser la ville, tous sont témoins de sa guérison. Sans se perdre dans le questionnement sur ce qui s’est passé ni se demander où il court ainsi, ils sont simplement dans l’émerveillement.

Tobit proclamait devant eux que Dieu avait eu pitié de lui et lui avait ouvert les yeux : et c’est Tobit qui prend le temps de reconnaître devant eux l’action de Dieu, sa bienveillance à son égard. Ainsi témoignait-il de la bonté de son Dieu devant les habitants de Ninive la païenne.

Seigneur Jésus, fais que ta joie déborde de nos cœurs, qu’elle puisse témoigner du bonheur de te connaître, de la confiance que nous mettons en toi, de ta paix que tu nous donnes. Fais de nous les premiers émerveillés.


mercredi 11 mai 2016

Bénis soient les anges

Tb 11
11 Tobias marcha à sa rencontre, le fiel du poisson à la main, il lui souffla dans les yeux et lui dit, en le tenant bien : « Courage, père ! » Il lui appliqua le remède et le maintint. 12 Puis de ses deux mains il fit s’écailler les leucomes aux coins de ses yeux. 13 Alors Tobit se jeta à son cou et se mit à pleurer, en lui disant : « Je te revois, mon fils, lumière de mes yeux ! » 14 Et il dit :
« Béni soit Dieu !
Béni soit son grand nom !
Bénis soient tous ses saints anges !
Que son grand nom soit sur nous !
Bénis soient tous les anges dans tous les siècles !
Car le Seigneur m’avait frappé,
et voici que je vois mon fils Tobias. »

Viens Esprit saint, viens nous inspirer les mots de la louange, viens ouvrir nos yeux sur toutes les bontés de notre Dieu.

Tobias marcha à sa rencontre : il s’en passe du mouvement sur ce bout de chemin : l’apparition de Tobias et Azarias, la course d’Anna, les pas trébuchants de Tobit, la marche de Tobias à sa rencontre, et ce n’est pas fini !

le fiel du poisson à la main : Tobias applique toujours à la lettre les instructions de Raphaël (Garde le fiel à portée de la main au v. 4)

il lui souffla dans les yeux : avant même de le saluer, Tobias va au plus urgent : soigner son père, lui rendre la vue. Là, il s’embrouille un peu car l’ange avait dit de souffler après avoir appliqué le remède… mais il y a longtemps de cela puisque c’était le jour de leur départ et le processus n’est pas l’essentiel.

et lui dit, en le tenant bien : Courage, père : après avoir traversé tant d’évènements, le voici capable à son tour d’apporter courage et vie, et d’abord  à son propre père. De le tenir, de le soutenir de ses deux bras.

Il lui appliqua le remède et le maintint. Puis de ses deux mains il fit s’écailler les leucomes aux coins de ses yeux : et voilà que s’accomplit ainsi ce moment tant attendu.

Alors Tobit se jeta à son cou et se mit à pleurer, en lui disant : Je te revois, mon fils, lumière de mes yeux ! : comme sa femme, il se jette au cou de son fils et il verse des larmes de joie. Comme sa femme, il dit ces paroles « je te revois », mais, dans la bouche de Tobit elles prennent évidemment une force et une signification bien particulières.

 Et il dit : « Béni soit Dieu ! Béni soit son grand nom !
Bénis soient tous ses saints anges ! Que son grand nom soit sur nous !
Bénis soient tous les anges dans tous les siècles !
Car le Seigneur m’avait frappé, et voici que je vois mon fils Tobias :
immédiatement, là, sur le chemin, il se tourne vers son Dieu et lui adresse sa louange.  Il reconnaît l’action de Dieu au travers des mains de son fils. Il bénit Dieu pour la lumière retrouvée. Et il bénit aussi par deux fois tous les anges… mais il ne sait pas encore qu’il y en a un à côté de lui…


Seigneur Jésus, donne-nous de reconnaître tous tes dons, tes bienfaits, tes cadeaux au long des jours. 

mardi 10 mai 2016

Anna courut

Tb 11
9 Anna courut se jeter au cou de son fils et lui dit : « Je te revois, mon enfant, désormais je peux mourir ! » Et elle se mit à pleurer. 10 Tobit se leva et, tout en trébuchant, il sortit par la porte de la cour.

Viens Esprit Saint, viens Esprit de consolation, que ta parole vienne en aide à tous ceux qui vivent dans l’inquiétude et l’angoisse.

Anna courut se jeter au cou de son fils et lui dit : « Je te revois, mon enfant, désormais je peux mourir ! » Et elle se mit à pleurer : il s’en passe des évènements sur ce chemin…  dès que Tobias et Azarias (et le chien) y sont apparus, voilà Anna qui y court pour se jeter le plus vite possible au cou de son fils tant attendu. Elle pleurait à son départ, alors que Tobit lui-même lui promettait : tes yeux verront le jour où il reviendra (5,21). Ce jour est arrivé, et la voilà qui verse maintenant des larmes de joie en affirmant : « je te revois ! ». Elle dit simplement son bonheur.

Tobit se leva et, tout en trébuchant, il sortit par la porte de la cour : Anna est partie seule à la rencontre de Tobias, pas un geste pour aider Tobit… Le rôle de sa femme s’est-il limité à l’annonce ? Doit-il faire seul son bout de chemin ? En tous cas, le voilà qui se lève, qui se précipite comme il le peut, en trébuchant. La scène est émouvante. Puis, précise le texte, il sort de sa cour, cette cour où est arrivé son malheur, cette cour aussi où il a adressé sa prière à Dieu. Maintenant, le voilà capable de se lever pour sortir vers son fils.


Seigneur Jésus, nous te prions pour tous ceux qui sont séparés, pour les familles dispersées, pour tous ceux qui pleurent d’être loin des leurs, permets qu’arrive le jour où ils se trouveront réunis.

lundi 9 mai 2016

Il verra la lumière

Tb 11
7 Raphaël dit à Tobias, avant qu’il ne soit auprès de son père : « Je sais que ses yeux s’ouvriront. 8 Applique-lui le fiel du poisson sur les yeux : le remède fera se craqueler et s’écailler les leucomes de ses yeux ; alors ton père recouvrera la vue et verra la lumière. »

Viens Esprit Saint, viens nous apporter la lumière qui éclaire cette parole en notre aujourd’hui.

Raphaël dit à Tobias, avant qu’il ne soit auprès de son père : voilà l’explication de cette hâte à aller préparer la maison ! Il s’agit d’accomplir la seconde mission : « sauver » Tobit après avoir sauvé Sara.

Je sais que ses yeux s’ouvriront : ce n’est pas la première fois que Raphaël parle avec cette certitude, ainsi à propos du mariage de Tobias et Sara (6,16). Ses indications sont toujours claires et efficaces…

Applique-lui le fiel du poisson sur les yeux : le remède fera se craqueler et s’écailler les leucomes de ses yeux : la posologie et le résultat du remède ont déjà été donnés (16,9). Il y avait même cette indication supplémentaire de souffler sur les leucomes. Mais au moment où il va s’exécuter, il  est bon que Tobias réentende le mode d’emploi.

alors ton père recouvrera la vue et verra la lumière : nous avons déjà pressenti qu’il y avait plus en jeu que l’aveuglement matériel de Tobit, que cette « lumière » était sans doute plus importante qu’une « simple » cécité, c’est pourquoi l’affirmation de Raphaël est double : Tobit recouvrira la vue ET il verra la lumière. On peut penser qu’il s’agit de la « lumière de Dieu » déjà annoncée en 3,17. Raphaël continue à parler avec assurance: sa parole est promesse.

Seigneur Dieu, par ta lumière nous voyons la lumière, béni sois-tu !

dimanche 8 mai 2016

Elle l'aperçut

Tb 11
5 Or Anna était assise, en train de surveiller le chemin d’où viendrait son fils. 6 Elle l’aperçut qui venait et elle dit à son père : « Voici ton fils qui arrive avec l’homme qui l’a accompagné. »

Viens Esprit Saint, viens habiter nos longues patiences, nos temps d’espérance.

Or Anna était assise, en train de surveiller le chemin d’où viendrait son fils : elle est là tous les jours, elle est « assise », elle « demeure » en attente, ses yeux ne quittent pas le chemin… elle a dit que son fils était mort… mais l’attente a pourtant l’air d’avoir comme une certitude contraire en elle : elle regarde ce chemin « d’où il viendrait », seule la chronologie est inconnue, mais l’espoir est présent.

Elle l’aperçut qui venait et elle dit à son père : et son attente est enfin aboutie : elle l’aperçoit !  Elle va donc être la première porteuse de la grande nouvelle, et elle le fait bien sûr auprès de Tobit qui, rappelons-le nous, ne peut voir, lui.

Voici ton fils qui arrive avec l’homme qui l’a accompagné : tout dans ces deux versets est dit en fonction des liens : elle-même guette "son fils", elle annonce son approche à "son père" en lui disant "ton fils". Personne n’a de nom, surtout pas Azarias qui en est réduit à « l’homme qui accompagne »… même si ce fut bien sûr sa mission.


Seigneur Dieu, tu entretiens en nous la flamme de l’espérance, nous savons que ton temps n’est pas le nôtre, donne-nous de « demeurer », d’habiter avec toi la confiance.

samedi 7 mai 2016

Ils partirent

Tb 11
1 Comme ils approchaient de Kaserîn, en face de Ninive, Raphaël dit : 2 « Tu sais dans quelle situation nous avons laissé ton père. 3 Prenons de l’avance sur ta femme pour préparer la maison pendant que les autres arrivent. » 4 Ils partirent tous les deux ensemble ; Raphaël avait dit à Tobias : « Garde le fiel à portée de la main » Le chien suivit derrière eux.

Viens Esprit Saint, permets que cette parole nous accompagne aujourd’hui sur notre route.

Comme ils approchaient de Kaserîn, en face de Ninive, Raphaël dit : le voyage de retour touche à sa fin, Ninive est déjà en vue, et voici que Raphaël  revient en première ligne dans le récit. Il en a été peu fait mention chez Ragouël ou chez Gabaël, en tous cas le récit ne rapporte aucune initiative de sa part. Nous savons seulement que c’est lui qui a accompli la mission auprès de Ragouël pour récupérer le dépôt d’argent et qu’il a aussi poursuivi le démon jusqu’en Egypte. Sa dernière parole était un « ne te tracasse pas » en vue d’Ecbatane. Serait-il l’ange de la route ?

Tu sais dans quelle situation nous avons laissé ton père. Prenons de l’avance sur ta femme pour préparer la maison pendant que les autres arrivent : à ce moment, il reprend nettement les choses en main, soucieux du moindre détail. Il propose d’aller préparer la maison… un peu étrange que ce compagnon se sente responsable du bon ordre de la maison d’Anna… même si celle-ci a passé ses journées à guetter le retour de son fils plutôt que de ranger sa maison… De quoi parle Raphaël ? Peut-être faut-il que la « maisonnée » soit prête, que le cœur de Tobit et d’Anna soit libre d’eux-mêmes et de leurs soucis pour pouvoir vraiment accueillir cette belle-fille qu’ils n’attendent pas.

Ils partirent tous les deux ensemble : la boucle est en train de se boucler, nous revoilà au premier verset du chapitre 6, au moment de leur départ – et nous sommes ici à un nouveau « départ » (ils partirent), avec cette merveilleuse expression si fréquente dans la Bible : « tous deux ensemble ».

Raphaël avait dit à Tobias : Garde le fiel à portée de la main : encore une petite incise, juste pour nous préparer à la suite, mais qui interrompt plutôt le propos.

Le chien suivit derrière eux : car ce verset 6,1 nous avait aussi précisé la présence du chien ! Il était même dit qu’il les « accompagnait » ; décidément, le livre de Tobit est bien une histoire de cheminement et de compagnonnage !
Ainsi, à l’approche de la maison, avec la caravane qui reste loin derrière eux, nous retrouvons l’étrange trio de départ : un jeune homme, un ange, et un chien (qui n’était pourtant pas un animal de compagnie à cette époque !).


Seigneur Dieu, tu nous donnes sans cesse des compagnons de route. Fais que nous avancions tous ensemble vers ton Royaume, forts de ta promesse, soutenus par ta présence.

jeudi 5 mai 2016

Heureux et joyeux

Tb 10
14 Ainsi Tobias partit de chez Ragouël heureux et joyeux, en bénissant le Seigneur du ciel et de la terre, le Roi de l’univers, d’avoir fait réussir son voyage. Ragouël lui dit : « Puisses-tu avoir le bonheur d’honorer tes parents tous les jours de leur vie ! »

Viens Esprit Saint, viens chanter notre bonheur en nos cœurs.

Ainsi Tobias partit de chez Ragouël heureux et joyeux, en bénissant le Seigneur du ciel et de la terre, le Roi de l’univers, d’avoir fait réussir son voyage : grâce aux souhaits de ses beaux-parents, à leur bonheur partagé, à toutes leurs paroles de tendresse et à leur prière, Tobias peut partir le cœur léger. Bonheur et joie emplissent son être, et il bénit le Seigneur !

Ragouël lui dit : Puisses-tu avoir le bonheur d’honorer tes parents tous les jours de leur vie :  un dernier verset qui semble revenir en arrière et qui serait en effet une ajoute au texte initial.

Oui, Seigneur, nous voulons te bénir pour le bonheur que tu nous donnes de vivre, pour cette joie que tu mets en nos cœurs et que rien ne peut nous ravir.


mercredi 4 mai 2016

En présence du Seigneur

Tb 10
13 A son tour, Edna dit à Tobias : « Fils et frère très cher, que le Seigneur te ramène, et que je puisse vivre assez pour voir tes enfants et ceux de ma fille Sara avant de mourir ! En présence du Seigneur, je confie ma fille à ta garde. Ne la contriste à aucun jour de ta vie. Mon enfant, va en paix ! Désormais je suis ta mère et Sara est ta sœur. Puissions-nous tous connaître un égal bonheur tous les jours de notre vie ! » Puis elle les embrassa tous les deux et les laissa partir tout heureux.

Viens Esprit Saint, viens inspirer nos propres paroles, qu’elles soient source de tendresse et de bonheur.

A son tour, Edna dit à Tobias : Fils et frère très cher : après Ragouël, Edna tient aussi à prendre la parole et il est touchant de voir quelle affection elle porte à Tobias qu’elle « adopte » comme son propre fils.

que le Seigneur te ramène, et que je puisse vivre assez pour voir tes enfants et ceux de ma fille Sara avant de mourir : elle exprime d’abord son désir profond : revoir Tobias, Sara et leurs enfants espérés.

En présence du Seigneur, je confie ma fille à ta garde : le Seigneur est présent au milieu d’eux au moment de ces paroles essentielles. Il est en quelque sorte le témoin, le garant de ce geste de Edna qui se sépare de sa fille en la remettant avec confiance à la garde de Tobias : il veillera sur elle de tout son amour. Rappelons-nous comment lui-même s’est adressé avec confiance au Seigneur au moment de la prendre pour épouse.

Ne la contriste à aucun jour de ta vie : recommandation de mère.

Mon enfant, va en paix : reprenons l’apostrophe chaleureuse, elle répète les mots de Ragouël en les prenant à son compte : « va en paix ! »

Désormais je suis ta mère et Sara est ta sœur. Puissions-nous tous connaître un égal bonheur tous les jours de notre vie : ses vœux de bonheur s’étendent à toute la famille. Elle a conscience du bonheur qui est entré chez eux, elle le reconnaît, elle souhaite qu’il s’instaure.

Puis elle les embrassa tous les deux et les laissa partir tout heureux : la scène, campée dans le détail, déborde d’affection et de tendresse. On sent leur jubilation, on s’imagine leur bonheur.

Seigneur Jésus, fais que nous puissions vivre « en ta présence » les évènements de notre vie, donne-nous conscience de nos vrais désirs et surtout de tous ces instants de bonheur que tu nous offres.


mardi 3 mai 2016

Va

Tb 10
12 Il dit à sa fille Sara : « Va chez ton beau-père, puisque désormais ce sont tes parents comme ceux qui t’ont donné la vie. Va en paix, ma fille, et que je puisse entendre dire du bien de toi tant que je vivrai ! » Puis il les salua et les laissa partir.

Viens Esprit Saint, viens rendre nos cœurs libres de toute attache qui entrave nos relations, que la croissance de chacun soit notre joie.

Il dit à sa fille Sara :  Ragouël s’est d’abord adressé à Tobias ; maintenant, il se tourne vers sa fille.

Va chez ton beau-père : immédiatement la nuance est différente : il a « laissé aller » Tobias, tandis qu’à Sara il répète « va ! ». Il l’envoie littéralement pour construire sa vie avec Tobias, chez les parents de celui-ci. Après avoir tenté au maximum de la retenir, c’est maintenant lui qui, en quelque sorte, la met en route. Sa prise de conscience entraîne tout un changement d’attitude.

puisque désormais ce sont tes parents comme ceux qui t’ont donné la vie : son ouverture s’étend aux parents de Tobias qu’il met même sur un pied d’égalité avec lui et son épouse.

Va en paix, ma fille : oui, elle peut aller en paix, Sara, après avoir entendu ces paroles de son père, elle sait qu’elle part avec sa bénédiction.

et que je puisse entendre dire du bien de toi tant que je vivrai ! : que sa fille se conduise bien, qu’elle fasse ainsi la vraie fierté de son père, tel est le dernier vœu, la dernière recommandation de Ragouël à sa fille.

Puis il les salua et les laissa partir : ainsi arrive le moment de la séparation, et Ragouël, qui a tant souhaité que sa fille unique puisse enfin se marier, après avoir accueilli Tobias les bras ouverts, les « laisse partir », pour leur bonheur à tous.


Seigneur Jésus, toi qui as un jour « quitté » les tiens (il faut que je m’en aille), mais qui nous a aussi promis d’être toujours avec nous, apprends-nous à aimer dans toutes les circonstances de la vie, à mettre la priorité dans ce qui fait croître chacun.

lundi 2 mai 2016

Il les laissa

Tb 10
10 Aussitôt Ragouël lui remit Sara, sa femme, ainsi que la moitié de tous ses biens : serviteurs et servantes, bœufs et brebis, ânes et chameaux, vêtements, argent et objets divers. 11 Il les laissa partir tout heureux. Il salua Tobias en ces termes : « Porte-toi bien, mon enfant, et bon voyage ! Que le Seigneur du ciel vous guide, toi et ta femme Sara, et que je puisse voir vos enfants avant de mourir ! »

Viens Esprit saint, viens faire résonner cette parole en nos vies, qu’elle y trouve une terre accueillante.

Aussitôt Ragouël lui remit Sara, sa femme : « aussitôt »… c’est peut-être un rien exagéré, car il en fallut de l’insistance pour qu’il consente à ce départ. Mais maintenant qu’il l’accepte, il met en effet tout en œuvre pour le réaliser au mieux. Et d’abord il donne Sara à Tobias ; en soi ce geste n’ajoute rien puisqu’elle est déjà sa femme, rappelle le texte lui-même, mais c’est peut-être précisément maintenant qu’il est capable de vraiment la lui donner.

 ainsi que la moitié de tous ses biens : serviteurs et servantes, bœufs et brebis, ânes et chameaux, vêtements, argent et objets divers : comme c’est un homme de parole, il exécute sa promesse à Tobias : lui donner la moitié de ses biens. Et l’auteur énumère ce que cela signifie : on voit que la « pauvreté » dont parlait Tobit n’est pas près de s’installer.

Il les laissa partir tout heureux : « laisse-moi » avait répété Tobias, et voilà donc sa demande réalisée. Mais si la décision de Ragouël s’est fait quelque peu attendre, on voit que cela lui a permis de la mûrir : maintenant elle le rend heureux. Décidément, l’auteur du livre de Tobit connaît bien l’âme humaine et arrive à faire passer la complexité des sentiments de ses héros.

Il salua Tobias en ces termes : Porte-toi bien, mon enfant, et bon voyage ! Que le Seigneur du ciel vous guide, toi et ta femme Sara, et que je puisse voir vos enfants avant de mourir ! : des souhaits accompagnent le départ. Ils s’adressent en premier lieu à Tobias : il leur souhaite bon voyage en confiant celui-ci au Seigneur : qu’il soit lui-même leur guide. Puis un souhait personnel, le désir de connaître ses petits-enfants.

Seigneur Jésus, permets-nous, à la manière de Ragouël, de trouver le bonheur dans le détachement : tu nous combles de tes bienfaits : béni sois-tu pour tant de bonté.


dimanche 1 mai 2016

Laisse-moi

Tb 10
8 Quand se furent écoulés les quatorze jours de noces que Ragouël avait juré de faire pour sa fille, Tobias vint lui dire : « Laisse-moi partir, car je sais bien que mon père et ma mère n’ont plus l’espoir de me revoir. C’est pourquoi, je t’en prie, père, laisse-moi partir et retourner chez mon père ; je t’ai déjà expliqué dans quelle situation je l’ai laissé. » 9 Mais Ragouël dit à Tobias : « Reste, mon enfant, reste avec moi. Je vais envoyer des messagers à ton père Tobit et ils lui donneront de tes nouvelles. » Tobias lui dit : « Non vraiment, je t’en prie, laisse-moi m’en retourner chez mon père. »

Viens Esprit Saint, que ta parole nous éclaire, sois présent au cœur de chacun, accompagne-le sur son chemin.

Quand se furent écoulés les quatorze jours de noces que Ragouël avait juré de faire pour sa fille, Tobias vint lui dire : Ragouël avait décrété les 14 jours de noces de son propre chef (contre les 7 jours traditionnels). Il l’a fait sous serment, et nous savons que Tobias se sent lié par ce serment de son beau-père (9,4).

Laisse-moi partir, car je sais bien que mon père et ma mère n’ont plus l’espoir de me revoir. C’est pourquoi, je t’en prie, père, laisse-moi partir et retourner chez mon père ; je t’ai déjà expliqué dans quelle situation je l’ai laissé : même le délai écoulé, il sollicite encore la permission de Ragouël pour pouvoir rentrer chez lui. On imagine la complexité de ses sentiments : joie du mariage et compassion pour ses parents. Il déploie ses arguments pour obtenir ce départ, il l’en prie littéralement.

Mais Ragouël dit à Tobias : Reste, mon enfant, reste avec moi. Je vais envoyer des messagers à ton père Tobit et ils lui donneront de tes nouvelles : mais il est si difficile pour Ragouël de le laisser partir, surtout sans doute de se séparer lui aussi de sa fille unique, bien que, lui, il le fasse pour son bonheur.

Tobias lui dit : Non vraiment, je t’en prie, laisse-moi m’en retourner chez mon père : et devant ce refus, Tobias insiste, renouvelle sa prière, montre que c’est sa présence dont ses parents ont besoin. Sans doute pense-t-il aussi au précieux remède qui attend dans son sac…


Seigneur Jésus, toi qui nous veux libres, qui nous proposes le bonheur sans jamais nous contraindre, apprends-nous ce détachement vis-à-vis de nos proches. Si souvent nous croyons savoir comment ils doivent se comporter ! Aide-nous à les laisser aller, à les encourager à suivre leur chemin. Car toi, tu es avec chacun de nous.