dimanche 25 septembre 2016

On crie vers Dieu

Esther (grec) A
4 Mardochée eut ce songe : 
Voici clameurs et tumulte, grondements et séisme, bouleversement sur la terre.
5 Voici deux grands dragons, ils s’avancent, prêts tous deux à lutter. Ils poussent un grand cri ; 6 à leur cri, chaque nation s’apprête au combat, de façon à faire la guerre à une nation de justes. 
7 Voici jour de ténèbres et d’obscurité, détresse et anxiété, oppression et grand bouleversement sur la terre.
8 Elle est bouleversée, la nation juste tout entière, épouvantée de ses malheurs ; on s’apprête à être anéanti, 9 on crie vers Dieu.

Viens Esprit saint, fais que la parole nous accompagne au cœur de nos craintes, au cœur de nos épreuves.

Mardochée eut ce songe : c’est ce songe qui constitue le cœur de ce chapitre « A » carrément ajouté lors de la traduction de l’hébreu au grec dans la « septante ». Dans notre Bible, « Esther » est le seul livre qui se trouve ainsi deux fois : d’une part selon l’hébreu, d’autre part selon le grec. Cette dernière version nous montre l’action de Dieu dans l’histoire de l’homme, alors que l’hébreu ne parle jamais de Dieu, tout s’y jouant par l’audace et l’astuce.

Voici clameurs et tumulte, grondements et séisme, bouleversement sur la terre : de telles descriptions sont abondantes de la Genèse à l’Apocalypse… Un songe y est toujours vu comme une forme de manifestation de Dieu.
 
Voici deux grands dragons, ils s’avancent, prêts tous deux à lutter. Ils poussent un grand cri ; à leur cri, chaque nation s’apprête au combat, de façon à faire la guerre à une nation de justes 
: si les combats entre bêtes fabuleuses sont fréquents dans les songes (cfr Daniel par exemple) il n’y a qu’ici que deux dragons (symbolisant le bien et le mal) entrent en jeu et, qui plus est, pour se combattre l’un l’autre : ainsi s’annonce la guerre entre la nation de justes et l’ensemble des peuples ennemis d’Israël.

Voici jour de ténèbres et d’obscurité, détresse et anxiété, oppression et grand bouleversement sur la terre : le ton est nettement apocalyptique, créant l’angoisse.

Elle est bouleversée, la nation juste tout entière, épouvantée de ses malheurs ; on s’apprête à être anéanti : ainsi la nation juste a conscience des menaces qui s’approchent, le peuple est petit, faible. Le texte hébreu s’en tient là avec une visée nettement nationaliste.

on crie vers Dieu : mais le grec, par ses ajoutes, lui donne une dimension religieuse très marquée : dans le malheur, dans le désespoir même, la réaction est celle du croyant qui crie vers son Dieu. Tout le peuple crie vers Dieu. Tout en gardant cette belle dimension collective, la version que nous avons choisi de lire va nous montrer comment Dieu intervient dans l’histoire des siens.

Entends, Seigneur Dieu, le cri qui monte vers toi, le cri de tous les hommes en détresse.

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