mardi 16 août 2016

Jonas se fâcha

Jon 4
1 Jonas le prit mal, très mal, et il se fâcha. 2 Il pria le SEIGNEUR et dit : « Ah ! SEIGNEUR ! N’est-ce pas précisément ce que je me disais quand je vivais sur mon terroir ? Voilà pourquoi je m’étais empressé de fuir à Tarsis. Je savais bien que tu es un Dieu bon et miséricordieux, lent à la colère et plein de bienveillance, et qui revient sur sa décision de faire du mal.

Viens Esprit Saint, viens habiter notre prière, viens la rendre vraie et toute accueillante à la parole.

 Jonas le prit mal, très mal, et il se fâcha : le livre de Jonas va se conclure sur un merveilleux chapitre où Jonas nous apparaît plus « humain » que jamais. C’est surtout une conversation entre Dieu et Jonas, un dialogue totalement empreint de naturel. Ils se parlent « comme un ami parle à son ami », dans une belle franchise.
Le début de ce chapitre est pourtant inattendu. Nous venons de lire (avec soulagement) que Dieu ne détruira pas Ninive, et on s’attendait sans doute à la joie de Jonas. Mais voilà que notre héros, tout prophète qu’il soit, voit la situation pat le petit bout de la lorgnette, à partir de sa petite personne : il prend « très mal » le choix de son Dieu. Et le voilà qui se fâche.

Il pria le SEIGNEUR : ce qui est merveilleux, c’est qu’à ce moment-là, il « prie », il s’adresse à ce Dieu qui le met en colère. C’est la première fois que nous sommes témoins d’une "conversation" (car cette prière en est une) entre Jonas et Dieu – Il y eut bien sûr le grand psaume dans le ventre du poisson, mais le ton en était solennel, et nous voyons bien qu’il n’était pas de la même plume.

et dit : « Ah ! SEIGNEUR ! N’est-ce pas précisément ce que je me disais quand je vivais sur mon terroir ? Voilà pourquoi je m’étais empressé de fuir à Tarsis : Jonas commence par se donner un peu raison… s’il a fui à Tarsis, ce n’était pas par peur, non, non… mais parce qu’il savait ce qu’il allait se passer… que sa menace de l’oracle ne serait pas exécutée… et donc qu’il allait se rendre un peu ridicule…

Je savais bien que tu es un Dieu bon et miséricordieux, lent à la colère et plein de bienveillance, et qui revient sur sa décision de faire du mal : ah, Jonas, il aurait pu être fier d’être l’instrument de ce Dieu miséricordieux qu’il connaît si bien, car c’est grâce à lui que Dieu a pardonné aux Ninivites. Combien sa réaction est illogique, combien il se laisse aveugler par sa colère… voilà qui nous connaît…
Et pourtant, il prononce en même temps ce bel acte de foi repris, entre autres, au psaume 145.


Je te rends grâce, Seigneur Dieu, car tu es bon et miséricordieux, lent à la colère et plein d’amour !

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