mardi 2 février 2016

Moi seul

Ch 13
9 Te voilà détruit, Israël ;
moi seul peux te porter secours.
10 Où donc est ton roi,
pour qu’il te sauve
dans toutes tes villes,
– et tes juges, eux dont tu disais :
« Donne-moi un roi et des chefs » ?
11 Je te donne un roi dans ma colère,
et dans ma fureur je le reprends.
12 La faute d’Ephraïm est serrée en lieu sûr,
son péché est mis en réserve.
13 Sur celle qui enfante vont survenir les douleurs ;
lui, c’est un fils qui ne sait pas s’y prendre :
venu à terme, il ne se présente pas à la sortie du sein maternel.

Viens Esprit Saint, éclaire-nous par cette parole afin que nous ne mettions notre espérance qu’en Dieu seul.

Te voilà détruit, Israël ; moi seul peux te porter secours : dans cette prophétie, s’entremêlent sans cesse  les menaces, les supplications, les jugements, les espérances et les promesses,…  L’interlocuteur change aussi sans transition : soit Israël, soit les auditeurs – ou lecteurs. Revoici donc un verset d’interpellation directe et concise qui résume à merveille tout ce qu’Osée essaie de faire comprendre. Sans Dieu, Israël ne peut rien faire, rien être. Suite aux versets de la mort d’Israël, une affirmation : le secours peut encore venir, mais uniquement de Dieu.

Où donc est ton roi, pour qu’il te sauve dans toutes tes villes :
question ironique ! Elle nous reporte d'une part à l’institution de la royauté en Israël (1 S 9), quand le peuple avait demandé un roi – pour être à l’égal avec les peuples voisins - , quand Samuel voulait le leur refuser, et quand Dieu avait dit « ils ne veulent plus que je règne sur eux » (v.7). D’autre part, c’est aussi la dynastie d’Israël contemporaine du prophète qui est concernée : depuis Jehu jusqu’à la chute de Samarie.

 et tes juges : là, on remonte encore d’un cran dans le temps, avant la royauté, quand des « juges » gouvernaient l’une ou l’autre tribu.

eux dont tu disais : « Donne-moi un roi et des chefs » ? Et pourtant, au temps des juges, on faisait « n’importe quoi » en Israël ! Et Dieu avait dit à Samuel : « Apprends-leur comment gouvernera le roi qui régnera sur eux » (1S 8,9)

Je te donne un roi dans ma colère, et dans ma fureur je le reprends :
oui, Dieu avait cédé au peuple « Ecoute-les et donne-leur un roi » mais c’est lui qui demeure le Dieu qui donne ou reprend : le roi n’est pas un concurrent.  
«dans ma fureur je le reprends » pourrait s’appliquer littéralement - en ce 8e siècle - à la presque totalité des rois d’Israël qui meurent de mort violente.

La faute d’Ephraïm est serrée en lieu sûr, son péché est mis en réserve. Sur celle qui enfante vont survenir les douleurs ; lui, c’est un fils qui ne sait pas s’y prendre : venu à terme, il ne se présente pas à la sortie du sein maternel : le prophète se déchaîne à  nouveau, reprenant des sentences déjà énoncées en Esaïe. Une formulation sans doute plus limpide pour les auditeurs d’Osée que pour nous ; l’important est de souligner que l’infidélité ne porte jamais que de mauvais fruits.

Seigneur Dieu, toi seul es notre secours, de toi seul nous recevons la vie. Détourne-nous de toutes nos fausses sécurités afin que nous ne mettions notre confiance qu’en toi, notre Dieu, notre rocher.

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