dimanche 28 février 2016

Ce qui t’arrive est bien clair

Tb 2
14 Elle me dit : « Mais c’est un cadeau qu’on m’a fait en plus de ce qu’on me devait ! » Pourtant je continuais à ne pas la croire et à lui dire de le rendre à ses maîtres. Et à cause de lui je m’indignais contre elle. Alors elle me répliqua : « Où sont-elles tes aumônes ? Où sont-elles tes bonnes œuvres ? Tout ce qui t’arrive est bien clair. » 

Viens, Esprit Saint, que cette parole suscite la paix et la bienveillance en nos cœurs.

Elle me dit : Mais c’est un cadeau qu’on m’a fait en plus de ce qu’on me devait ! : difficile pour Tobit de croire à une telle générosité : le gratuit, cela n’existe plus de nos jours, n’est-ce pas… un tel don doit avoir une origine douteuse…  Nous savons pourtant que tous leurs frères sont désolés de ce qui lui est arrivé, sans doute veulent-ils tout simplement les aider ?

Pourtant je continuais à ne pas la croire et à lui dire de le rendre à ses maîtres. Et à cause de lui je m’indignais contre elle : Tobit l’accuse en quelque sorte de s’être fait acheter ! Le voilà devenu soupçonneux et incapable d’accueillir l’inattendu ! C’est comme si le malheur l’avait rendu mauvais…

Alors elle me répliqua : « Où sont-elles tes aumônes ? Où sont-elles tes bonnes œuvres ? Tout ce qui t’arrive est bien clair : tout le monde sait ce que cela t’a rapporté ! Ainsi Anna se met du côté des accusateurs de Tobit (comme la femme de Job) : nous sommes en pleine crise conjugale… Combien ils nous sont proches, ces deux-là qui s’emportent pour un cabri ! Combien nos discordes viennent souvent d’un détail insupportable à nos yeux. Et combien d’excuses n’ont-ils pas ? Lui, du fond de sa cécité, elle, au milieu de ses angoisses face à un mari qui n’arrête pas de risquer sa vie… Chacun souffre de l’accusation de l’autre…

Et c’est sur cette note de désespoir que s’achève ce deuxième chapitre…


Seigneur Jésus, tu connais nos faiblesses, toutes ces limites qui font que nous n’agissons pas comme nous le voudrions… Donne-nous, à la suite de Benoît, de nous supporter les uns les autres, aide-nous à rechercher ce qui est utile à autrui et à nous témoigner un véritable amour fraternel.

samedi 27 février 2016

S'il avait été volé ?

Tb 2
11 En ce moment-là, ma femme Anna avait pris du travail d’ouvrière ; 12 elle livrait à ses maîtres, et ceux-ci lui payaient son dû. Or le sept du mois de Dystros, elle termina une pièce et la livra à ses maîtres, qui lui donnèrent tout son dû et la gratifièrent d’un chevreau pour la table. 13 En approchant de moi, le chevreau se mit à bêler ; j’appelai ma femme et lui dis : « D’où sort ce petit chevreau ? Et s’il avait été volé ? Rends-le à ses maîtres ! Nous n’avons pas le droit, nous, de manger quoi que ce soit de volé. »

Viens Esprit Saint, sois présent en nos pensées, notre réflexion, notre regard porté sur notre monde. Donne-nous l’intelligence de la foi.

En ce moment-là, ma femme Anna avait pris du travail d’ouvrière ; elle livrait à ses maîtres, et ceux-ci lui payaient son dû : Tobit aveugle, Ahicar au loin, comment subvenir aux besoins de cette famille ? Anna fait alors vivre le ménage : elle file la laine, elle tisse la toile. Elle a reçu des commandes et ces gens sont corrects, ils paient le prix.

Or le sept du mois de Dystros, elle termina une pièce et la livra à ses maîtres, qui lui donnèrent tout son dû et la gratifièrent d’un chevreau pour la table : nous sommes en mars-avril, à l’approche de la Pâque ; Anna est une bonne ouvrière : outre son dû elle reçoit un chevreau pour fêter dignement la Pâque : on imagine sa fierté et sa joie.

En approchant de moi, le chevreau se mit à bêler ; j’appelai ma femme et lui dis : « D’où sort ce petit chevreau ? Et s’il avait été volé ? : plongé dans son aveuglement, voici que Tobit, présenté avec tant d’instance comme un juste, laisse monter en lui le soupçon. Qui l’aurait volé ? Sa propre femme ?

Rends-le à ses maîtres ! Nous n’avons pas le droit, nous, de manger quoi que ce soit de volé : sans attendre  la moindre réponse, la moindre explication, le voici convaincu de ce vol et il donne l’ordre de le rendre. C’est toujours Tobit qui parle. Après avoir tracé de lui-même un portrait plutôt élogieux, il relate maintenant un événement plus banal mais bien inattendu de sa part. A noter qu’il le raconte avec la même honnêteté.

Seigneur Jésus, écarte de nous toute tentation de juger nos frères, que l’amour seul puisse être le moteur de nos pensées et de nos actes. Donne-nous ta force et ta grâce car, seuls, nous ne pouvons rien.

vendredi 26 février 2016

Privé de la vue

Tb 2
9 Cette nuit-là, je pris un bain, je sortis dans ma cour et je me couchai le long du mur de la cour, le visage découvert à cause de la chaleur. 10 Je ne savais pas qu’il y avait des moineaux dans le mur, au-dessus de moi ; leur fiente me tomba dans les yeux, toute chaude, et elle provoqua des leucomes. J’allais bien me faire soigner chez les médecins, mais plus ils m’appliquaient d’onguents, plus j’avais les yeux aveuglés par les leucomes, et je finis par être tout à fait aveugle. Je restai privé de la vue pendant quatre ans. Tous mes frères étaient consternés pour moi, et Ahikar pourvut à mes besoins durant deux ans, avant son départ pour l’Elymaïde.

Viens, Esprit saint, viens faire vivre pour nous cette parole, qu’elle illumine notre route en ce jour.

Cette nuit-là, je pris un bain, je sortis dans ma cour et je me couchai le long du mur de la cour, le visage découvert à cause de la chaleur : Tobit continue à nous raconter les détails de cette nuit tragique ; il prend un second bain puis se couche dans sa cour, semble-t-il à cause de la chaleur. Il faut en tous cas poser le cadre pour l’incident qui va suivre.

Je ne savais pas qu’il y avait des moineaux dans le mur, au-dessus de moi ; leur fiente me tomba dans les yeux, toute chaude, et elle provoqua des leucomes : pauvre Tobit qui n’était pas attentif aux moineaux ou aux hirondelles qui nichaient dans sa propre cour…. !  Voilà qui est se priver d’un magnifique spectacle !! Mais maintenant ses yeux brûlent, ils s’éteignent.

J’allais bien me faire soigner chez les médecins, mais plus ils m’appliquaient d’onguents, plus j’avais les yeux aveuglés par les leucomes, et je finis par être tout à fait aveugle : "Quand tu es malade, aie recours au médecin, car le Seigneur l'a créé lui aussi" (Si 38,9-12). La sagesse biblique prévoit toutes les situations, et Tobit tente bien des démarches. L’auteur ajoute même une pointe d’ironie contre les médecins et pharmaciens ! Encore un peu, il affirmerait qu'ils sont tous mauvais ! Mais l’aveuglement de Tobit est-il vraiment celui des yeux ? De la fiente d'oiseau n'a jamais rendu aveugle ! Les médecins y peuvent-ils quelque chose ?  Peut-être Tobit ne peut-il plus voir ce monde ? Peut-être n'en peut-il plus de lutter contre tout ce mal qui l'environne… La cécité est un thème très présent dans le premier testament, et presque toujours en lien avec la filiation (Isaac et Jacob, Eli et ses fils). Il en est de même en dehors de la Bible (Oedipe et Antigone…).


Je restai privé de la vue pendant quatre ans. Tous mes frères étaient consternés pour moi, et Ahikar pourvut à mes besoins durant deux ans, avant son départ pour l’Elymaïde : l’auteur veut-il nous rassurer ? Il nous apprend que Tobit retrouvera la vue et même dans quel délai. Les deux premières années la famille s’en remit à la générosité du fameux neveu haut placé. Mais, au milieu de ces 4 ans, voilà qu’il part pour la Perse ; la raison importe peu, le résultat est que Tobit n’a plus de ressources : les frères, même s’ils étaient consternés, ont l’air à ce moment aux abonnés absents…


Seigneur Jésus, toi qui as rendu la vue aux aveugles, permets que nous portions un autre regard sur notre quotidien et tous ceux que nous allons croiser aujourd’hui. « Seigneur, fais que je voie ! »

jeudi 25 février 2016

Ses voisins se moquaient

Tb 2
7 Puis, quand le soleil fut couché, je partis, je creusai une fosse et je l’enterrai. 8 Mes voisins se moquaient en disant : « Il n’a plus peur ! On l’a déjà recherché pour le mettre à mort à cause de ce genre d’affaire, et il s’est enfui ; et de nouveau, le voici qui enterre les morts. »

Viens Esprit Saint, que ta parole nous guide en ce jour, qu’elle résonne plus fort en nos cœurs que toute tentative de découragement.

Puis, quand le soleil fut couché, je partis, je creusai une fosse et je l’enterrai : Tobit continue à nous raconter les événements qu’il a vécus. Il agit au coucher du soleil, non pas du tout pour agir en cachette, mais parce que ce moment marque la fin de la journée juive, et donc ici la fin de la fête : il peut maintenant se mettre au travail. Il agit seul, malgré la difficulté de cette action. Il est remarquable qu’il ait envoyé son fils faire une bonne action, chercher un pauvre, mais qu’ici, il ne le mêle pas à ce geste risqué.

Mes voisins se moquaient en disant : en plus de tout le reste, Tobit doit affronter la présence des voisins mal-pensants. Devant cet acte de piété, cet acte de courage, leur réaction est la moquerie ! On peut imaginer leurs sentiments…

Il n’a plus peur ! On l’a déjà recherché pour le mettre à mort à cause de ce genre d’affaire, et il s’est enfui ; et de nouveau, le voici qui enterre les morts : on peut aussi imaginer leur incompréhension… Il est simple et rassurant pour eux de dire que Tobit n’a plus peur ; nous, nous savons qu’il vient de pleurer… Cette remarque sur les voisins montre à nouveau l’isolement de Tobit, sa solitude, jusque dans son voisinage immédiat. Mais sa conviction de la tâche à accomplir reste sa plus forte motivation.


Seigneur Jésus, toi qui as connu les moqueries des hommes, donne-nous de demeurer à ton écoute, de mettre nos pas dans les tiens, sans nous laisser dévier de notre route par les obstacles qui s’y présentent.

mercredi 24 février 2016

Pleurer

Tb 2
5 Rentré chez moi, je pris un bain et je mangeai mon pain dans le deuil, 6 en me souvenant de la parole du prophète Amos proférée contre Béthel : Vos fêtes tourneront en deuil et tous vos chemins en lamentation. Et je me mis à pleurer. 

Viens Esprit Saint, fais vivre en nous cette parole, que ce récit fasse image pour nous, qu’il nous rejoigne en nos existences

Rentré chez moi, je pris un bain: toujours rigoureux quant aux prescriptions de la loi, Tobit prend un bain de purification après avoir été en contact avec un cadavre.

et je mangeai mon pain dans le deuil : il ne s’agit plus de mets raffinés, mais du pain du deuil, qui est aussi en soi un rite. Tobit se sent touché, concerné, par cette mort.

en me souvenant de la parole du prophète Amos proférée contre Béthel : Vos fêtes tourneront en deuil et tous vos chemins en lamentation : l’auteur souligne le « tournant » dans son récit : c’est à l’instant même où Tobit est assis joyeusement à la table de la fête que tout bascule, que le malheur va refaire son apparition dans sa maison. Amos parlait de « chants » et certains manuscrits indiquent « festins » à la place de « chemins », ce qui plus à-propos ici.

Et je me mis à pleurer : au-delà du héros que pourrait paraître Tobit, nous voyons déjà qu’il est sensible, profondément humain. Contrairement à une première impression possible,  Il n’accomplit pas les prescriptions de la loi par simple souci d’être en ordre, ou même de fidélité. Que pleure-t-il ? La mort  tragique d’un coreligionnaire ? La cruauté de ceux qui ont abandonné le cadavre ? Les risques et dangers auxquels il va devoir à nouveau se confronter ? La célébration de la fête de Pentecôte qui a été entachée par cet évènement ? En tous cas, la tristesse l’envahit à cet instant.

Seigneur Jésus, nous te savons présent à nos côtés dans les joies comme dans les peines. Que notre compassion s’enracine en ton amour.


mardi 23 février 2016

Je me précipitai

Tb 2
3 Tobias partit à la recherche d’un pauvre parmi nos frères, mais il revint en disant : « Père ! » Je lui dis : « Eh bien, mon enfant ? » Il me répondit : « Père, il y a quelqu’un de notre nation qui a été assassiné, on l’a jeté sur la grand-place, et il y est encore, étranglé. » 4 Je me précipitai, en laissant mon dîner avant d’y avoir touché, pour enlever l’homme de la place, et je le déposai dans une des dépendances en attendant le coucher du soleil pour l’enterrer. 

Viens Esprit Saint, viens nous mettre à l’écoute de nos frères, viens nous rendre attentifs et compatissants.

Tobias partit à la recherche d’un pauvre parmi nos frères : Tobie est un jeune homme obéissant et qui partage les valeurs de son père. Loin d’attendre qu’un pauvre vienne frapper à la porte, il va à sa rechercher afin que la fête puisse être complète.

mais il revint en disant : « Père ! » Je lui dis : « Eh bien, mon enfant ? » Il me répondit : « Père, il y a quelqu’un de notre nation qui a été assassiné, on l’a jeté sur la grand-place, et il y est encore, étranglé » : cependant, il y a un précepte, une urgence qui va s’imposer : un homme a été assassiné et, comble de l’impunité, le coupable l’a jeté au cœur de la ville, sans doute pour en faire un exemple, bien qu’il semble qu’il n’y ait plus de raisons politiques à invoquer.

Je me précipitai, en laissant mon dîner avant d’y avoir touché, pour enlever l’homme de la place : la réaction de Tobit est immédiate : il se précipite, sans même toucher à la nourriture de la fête, précise l’auteur. Et qu’en pense Anna ?! Rappelons-nous qu’il a déjà été condamné à mort pour de tels actes.

et je le déposai dans une des dépendances en attendant le coucher du soleil pour l’enterrer : l’enterrer immédiatement serait profaner la fête de Pentecôte. Alors Tobit prend un risque supplémentaire : abriter le cadavre dans sa propre maison. Tobit n’est pas l’homme des bonnes excuses !

Seigneur Jésus, permets que la peur n’habite pas nos cœurs, donne-nous d’accueillir toute circonstance avec la force de ton amour. Fais que nous répondions « sans délai » aux appels de nos frères.



lundi 22 février 2016

Pour partager

Tb 2
1 Sous le règne d’Asarhaddon, je rentrai donc chez moi et ma femme Anna et mon fils Tobias me furent rendus. A notre fête de la Pentecôte, c’est-à-dire la sainte fête des Semaines, on me fit un bon dîner. Je m’installai pour dîner, 2 on m’apporta la table, on m’apporta quantité de plats fins, et je dis alors à mon fils Tobias : « Va, mon enfant, tâche de trouver parmi nos frères déportés à Ninive quelque pauvre qui se souvienne du Seigneur de tout son cœur, amène-le pour partager mon repas ; je vais donc attendre, mon enfant, jusqu’à ce que tu reviennes. » 

Viens Esprit Saint, que ta parole soit au cœur de nos célébrations, donne-nous de nous réunir pour être à son écoute.

Sous le règne d’Asarhaddon, je rentrai donc chez moi et ma femme Anna et mon fils Tobias me furent rendus : en ce début d’un nouveau chapitre, tout a l’air d’aller pour le mieux. Tobit est donc réhabilité et peut rentrer « chez lui », c’est-à-dire quand même non pas sur la terre d’Israël mais sur une terre d’exil, à Ninive. Petite contradiction avec le verset 1,20 à propos d’Anna et Tobias qu’on lui laissa… puis qu’on lui rendit…

 A notre fête de la Pentecôte, c’est-à-dire la sainte fête des Semaines, on me fit un bon dîner. Je m’installai pour dîner, on m’apporta la table, on m’apporta quantité de plats fins : outre la joie du retour, voici celle de la fête. C’est la Pentecôte juive, la fête des moissons, qui a lieu 7 semaines après le jour où l’on se met à faucher (Dt 16,9). Une autre version indique d’ailleurs ici « la sainte fête des Sept Semaines ». Notre conteur dépeint la scène : on voit Tobit s’installer devant une belle table, s’apprêtant à déguster pour l’occasion des mets raffinés.

et je dis alors à mon fils Tobias : « Va, mon enfant, tâche de trouver parmi nos frères déportés à Ninive quelque pauvre qui se souvienne du Seigneur de tout son cœur, amène-le pour partager mon repas ; je vais donc attendre, mon enfant, jusqu’à ce que tu reviennes : mais le Deutéronome demande aussi de partager avec la veuve, l’orphelin, c’est-à-dire le pauvre. Et Tobie est envoyé chercher celui sans lequel la fête ne sera pas significative (Dt 1,14) : « Tu seras dans la joie de la fête avec ton fils... l’orphelin et la veuve. » Ainsi après la souffrance de la séparation, la joie est maintenant revenue sur la maison de Tobit.


Seigneur Jésus, c’est toi qui nous réunis, et tu es au milieu de nous. Ouvre nos assemblées, rends-les accueillantes à tous. Que la joie soit en nos cœurs lorsque nous nous souvenons ensemble de toi. 

samedi 20 février 2016

Je pus redescendre

Tb 1
21 Quarante jours ne s’étaient pas écoulés que le roi fut tué par ses deux fils, qui s’enfuirent dans les monts Ararat. Son fils Asarhaddon lui succéda ; il chargea Ahikar, le fils de mon frère Anaël, de toutes les finances de son royaume, et celui-ci eut donc la haute main sur toute l’administration. 22 Alors Ahikar intercéda pour moi et je pus redescendre à Ninive – Ahikar, en effet, avait été grand échanson, garde du sceau, chef de l’administration et des finances sous Sennakérib, roi d’Assyrie, et Asarhaddon l’avait reconduit dans ses fonctions ; de plus c’était mon neveu, il était de ma parenté. 

Viens Esprit Saint, sois présent en nos cœurs en ce jour, rends-les ouverts à ta voix.

 Quarante jours ne s’étaient pas écoulés que le roi fut tué par ses deux fils, qui s’enfuirent dans les monts Ararat : voilà cette fois un fait historique bien établi. Nous le trouvons rapporté dans la Bible (2e livre des Rois, 2e livre des Chroniques) aussi bien que dans les Annales de Sennakérib (avec un point de vue différent !). Ne nous attardons pas aux 40 jours qui pourraient nous paraître symboliques, parfois il s’agit de 50 jours ou encore d’un fait survenant immédiatement au retour du roi.

 Son fils Asarhaddon lui succéda ; il chargea Ahikar, le fils de mon frère Anaël, de toutes les finances de son royaume, et celui-ci eut donc la haute main sur toute l’administration : à nouveau roi, nouvel intendant. Cet Ahikar est un personnage historique, il fut en effet probablement ministre des rois d’Assyrie Sennakérib puis Asarhaddon. Il était présenté comme un sage, auteur d’une « Sagesse d’Ahikar » connue dans le monde antique jusque chez les Grecs. Dans le livre de Tobit, cet Ahikar devient le propre neveu de Tobit dont l’histoire présente d’ailleurs bien des parallèles avec celle d’Ahikar : peut-être est-ce une façon de montrer que la sagesse du vieux Tobit dépasse même celle d'Ahikar.

Alors Ahikar intercéda pour moi et je pus redescendre à Ninive – Ahikar, en effet, avait été grand échanson, garde du sceau, chef de l’administration et des finances sous Sennakérib, roi d’Assyrie, et Asarhaddon l’avait reconduit dans ses fonctions ; de plus c’était mon neveu, il était de ma parenté : à noter la seconde mention du pouvoir des finances ! Ce grand personnage intercéda donc pour son oncle…  Celui-ci reçoit dès lors l’autorisation de revenir à Ninive. Et c’est ainsi que se termine ce premier chapitre consacré à dessiner le portrait de Tobit et à retracer les événements dans lesquels il a été plongé.


Seigneur Dieu, permets-nous de vivre chaque instant de cette journée en ta présence, attentifs à nos frères ; rends nos cœurs disponibles.

vendredi 19 février 2016

tout fut confisqué



Tobit 1, 16-20


Le texte (traduction de la Bible de Jérusalem) :
« 16 Aux jours de Salmanasar, j'avais fait souvent l'aumône à mes frères de race,
 17 je donnais mon pain aux affamés, et des habits à ceux qui étaient nus; et j'enterrais, quand j'en voyais, les cadavres de mes compatriotes, jetés par-dessus les remparts de Ninive.
 18 J'enterrai de même ceux que tua Sennachérib. Quand il revint en fuyard de Judée, après le châtiment du Roi du Ciel sur le blasphémateur, Sennachérib, dans sa colère, tua un grand nombre d'Israélites. Alors, je dérobais leurs corps pour les ensevelir; Sennachérib les cherchait et ne les trouvait plus.
 19 Un Ninivite vint informer le roi que j'étais le fossoyeur clandestin. Quand je sus le roi renseigné sur mon compte, que je me vis recherché pour être mis à mort, j'eus peur, et je pris la fuite.
 20 Tous mes biens furent saisis; tout fut confisqué pour le trésor; rien ne me resta, que ma femme Anna, et que mon fils Tobie ».

Prière (suggérée par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père de la Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant sur moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus profondément et que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »

Lecture verset par verset :
Avec le livre de Tobit, nous découvrons un nouveau genre littéraire : celui du roman.
Les versets qui précèdent notre extrait ont précisé qui prend la parole. Il s’agit d’un certain Tobit, de la tribu de Nephtali, qui fut déporté à Ninive, en Assyrie.
On remarquera au cours du livre de nombreuses indications de temps, de lieux, de personnes qui semblent orienter vers une époque précise. En fait, il nous faut en relativiser l’exactitude historique. Si la déportation à Ninive remonte au 8e ou 7e siècle avant Jésus-Christ, la mise par écrit de ce livre date vraisemblablement du 2e siècle.
Quoi qu’il en soit, l’objectif du livre de Tobit est plutôt de nous raconter une histoire, un récit… qui peut certainement nous instruire.

(v. 16-17) « Aux jours de Salmanasar, j'avais fait souvent l'aumône à mes frères de race, je donnais mon pain aux affamés, et des habits à ceux qui étaient nus; et j'enterrais, quand j'en voyais, les cadavres de mes compatriotes, jetés par-dessus les remparts de Ninive »
Tobit poursuit donc le compte-rendu de ses bonnes œuvres : faire l’aumône, nourrir les affamés, vêtir ceux qui sont nus, enterrer les morts… Un tel catalogue est assez typique de la culture juive, où le souci des indigents appartenait à la piété : le livre du Siracide que nous avons lu dernièrement sur ce blog y fait également allusion[1].
Si une telle présentation pourrait être taxée de présomption, il nous semble que Tobit accomplit ces actions avec beaucoup de foi et de cœur. Il incarne plutôt ici une religion authentique.
Ce souci d’ensevelir les morts sera récurrent dans ce livre. Dans la culture juive, l’absence de sépulture est une malédiction[2], qui ne permet pas au défunt de reposer en paix.
La ville de Ninive est le lieu de la prédication du prophète Jonas : c’est sa « méchanceté » qui y est soulignée[3]. Dans notre livre de Tobit, l’idolâtrie retient l’attention, comme l’attestent les versets précédents[4]. A l’opposé des idolâtres, Tobit réaffirme sa foi dans le Dieu d’Israël : « je me souvenais de mon Dieu de tout mon être » (1, 12).
Notons que la liste des bonnes œuvres en faveur du prochain apparaîtra dans le Second Testament, lorsque Jésus évoquera le « Jugement dernier »[5] : Tobit en fut un bon pratiquant avant la lettre.

(v. 18) « J'enterrai de même ceux que tua Sennachérib… Alors, je dérobais leurs corps pour les ensevelir... »
Sous le pouvoir du roi suivant, le souci d’ensevelir ses compatriotes se poursuit chez Tobit. Le roi ne le voit cependant pas d’un bon œil :

(v. 19-20) « Un Ninivite vint informer le roi que j'étais le fossoyeur clandestin. Quand je sus le roi renseigné sur mon compte, que je me vis recherché pour être mis à mort, j'eus peur, et je pris la fuite. Tous mes biens furent saisis; tout fut confisqué pour le trésor; rien ne me resta, que ma femme Anna, et que mon fils Tobie »
Tobit est alors dénoncé, poursuivi, menacé de mort. On le dépouille au profit du trésor royal.
Ce double portrait d’un homme jadis rompu aux bonnes œuvres puis soudain discrédité, dépouillé, malmené rappelle l’histoire de Job, dans le livre qui porte son nom.
L’un et l’autre ne cesseront de clamer leur innocence aux regards des hommes et  à la face de leur Dieu…


Prière :
Seigneur, Tobit a fait preuve de fidélité et de loyauté, sur une terre étrangère, où tant d’autres ont abandonné le chemin de la piété et de la justice : il est une figure d’Espérance qui reflète ton visage[6].
Te fréquenter, Seigneur, nous rend plus humains, nous façonne à ton image.
Pour que notre humanité te révèle, Seigneur, envoie ton Esprit !





[1] « L'eau éteint les flammes, l'aumône remet les péchés » (Si 3, 30) ; « Ne sois pas hésitant dans la prière et ne néglige pas de faire l'aumône » (Si 7, 10). Cfr aussi Si 35, 2 ; 40, 17.24.
Un tel souci apparaît ailleurs dans le Premier Testament. En guise d’exemple, Lv 23, 22 : « Lorsque vous ferez la moisson dans votre pays, tu ne moissonneras pas jusqu'à l'extrême bord de ton champ et tu ne glaneras pas ta moisson. Tu abandonneras cela au pauvre et à l'étranger. Je suis le Seigneur votre Dieu ».
[2] « Il y aura des victimes en ce jour-là, d'un bout de la terre à l'autre; on ne les pleurera pas, on ne les ramassera pas, on ne les enterrera pas. Ils resteront sur le sol en guise de fumier » (Jr 25, 33).
[3] « Lève-toi, lui dit-il, va à Ninive, la grande ville, et annonce-leur que leur méchanceté est montée jusqu'à moi » (Jon 1, 2).
[4] « Tous mes frères, et la maison de Nephtali, eux, sacrifiaient au veau qu'avait fait Jéroboam, roi d'Israël, à Dan, sur tous les monts de Galilée. Bien des fois, j'étais absolument seul à venir en pèlerinage à Jérusalem, pour satisfaire à la loi qui oblige tout Israël à perpétuité… » (Tb 1, 5-6).
[5] « Car j'ai eu faim et vous m'avez donné à manger, j'ai eu soif et vous m'avez donné à boire, j'étais un étranger et vous m'avez accueilli, nu et vous m'avez vêtu, malade et vous m'avez visité, prisonnier et vous êtes venus me voir » (Mt 25, 35-36).
[6] « Ce qui m’émeut le plus, c’est le passage de Dieu par les hommes » (Julien Green).

jeudi 18 février 2016

Plus possible

Tb 1
14 je voyageais en Médie où je fis pour lui des achats jusqu’à sa mort. C’est ainsi que je déposai chez Gabaël, le frère de Gabri, au pays de Médie, dix talents d’argent en sacs. 15 A la mort de Salmanasar, son fils Sennakérib régna à sa place ; les routes de Médie se trouvèrent en état d’insurrection et il ne me fut plus possible d’aller en Médie.

Viens Esprit Saint, sois présent en nos cœurs au fil des circonstances de ce jour, éclaire notre route.

je voyageais en Médie où je fis pour lui des achats jusqu’à sa mort. C’est ainsi que je déposai chez Gabaël, le frère de Gabri, au pays de Médie, dix talents d’argent en sacs : au temps de sa réussite, de sa position enviable auprès du roi Salmanasar, Tobit a donc déposé ses économies chez Gabaël. Qui est ce Gabaël a peu d’importance : plus loin il sera présenté comme le fils de Gabri – dont nous savons encore moins - , comme le cousin de Tobit, comme un « frère » ; en tous cas, la somme est importante… et encombrante : environ 300 kg d’argent en sacs ! Souligner ici la richesse de Tobit marquera le contraste avec sa déchéance, un peu comme pour un certain Job, parallèle qui reviendra à plusieurs reprises.

A la mort de Salmanasar, son fils Sennakérib régna à sa place ; les routes de Médie se trouvèrent en état d’insurrection et il ne me fut plus possible d’aller en Médie : l’auteur saute le règne de Sargon II pour arriver directement à Sennakérib. Celui-ci entreprit de nombreuses guerres, dont la tentative de prise de Jérusalem racontée dans le 2e Livre des Chronique (ch.32). Le résultat immédiat fut de rendre la « banque » inaccessible : le dépôt qu’y fit Tobit va y dormir une vingtaine d’années…


Seigneur Dieu, nous remettons ce jour entre tes mains, nous te le confions, tel qu’il sera. 

mercredi 17 février 2016

Je me souvenais

Tb 1
10 Après la déportation en Assyrie, alors que j’étais moi-même déporté, je vins à Ninive. Tous mes frères et les gens de ma race mangeaient de la nourriture des païens, 11 mais moi, je me gardai de manger de la nourriture des païens. 12 Et puisque je me souvenais de mon Dieu de tout mon être, 13 le Très-Haut me donna de plaire à Salmanasar et j’achetais pour lui tout ce dont il avait besoin ;

Viens Esprit Saint, que cette parole que nous recevons chaque jour garde vif en nous le souvenir de notre Dieu.

Après la déportation en Assyrie, alors que j’étais moi-même déporté, je vins à Ninive : Tobit continue à nous retracer sa biographie ; nous sommes bien dans un roman ! L’auteur commence par situer l’action, tracer le cadre où vont bientôt évoluer ses personnages.

Tous mes frères et les gens de ma race mangeaient de la nourriture des païens, mais moi, je me gardai de manger de la nourriture des païens : nous savons déjà qu’en terre d’Israël, les tribus s’étaient détournées du temple, avaient renié le vrai Dieu. Maintenant, en terre d’exil, au milieu des peuples « païens », il est sans doute assez évident de suivre les pratiques alimentaires locales et donc de manger de toutes viandes en dépit des prescriptions de ce fameux chapitre 14 du Deutéronome. Mais Tobit reste fidèle aussi par rapport à ces pratiques alimentaires.

Et puisque je me souvenais de mon Dieu de tout mon être, le Très-Haut me donna de plaire à Salmanasar et j’achetais pour lui tout ce dont il avait besoin : ce qui est beau ici est cette profession de foi de Tobit : « se souvenir de son Dieu de tout son être ». Voilà ce qui habite le cœur de Tobit, voilà le pourquoi de son agir. Si l’observance légale de ces prescriptions ne nous concerne plus, si la récompense (plaire au roi !) nous semble peu en adéquation avec notre foi… regardons seulement ce qui inspire Tobit, et, comme lui, tournons-nous de tout notre être vers notre Dieu.


Seigneur Jésus, toi-même nous as recommandé de nous souvenir de toi, de tes paroles, de tes gestes. Et nous savons que tu veilles sur nous, que tu nous donnes à chaque moment « notre pain quotidien », que tu nous combles de tout ce qui nous fait vivre. Bénis sois-tu.

mardi 16 février 2016

Je donnais

Tb 1
8 Je donnais la troisième aux orphelins, aux veuves et aux étrangers résidant avec les fils d’Israël ; je l’apportais et la leur donnais tous les trois ans, et nous la mangions selon la prescription faite à ce sujet dans la Loi de Moïse et les instructions données par Débora, la mère d’Ananiel, notre père – car mon père m’avait laissé orphelin, il était mort. 9 Parvenu à l’âge d’homme, je pris une femme de la descendance de nos pères et d’elle j’engendrai un fils à qui je donnai le nom de Tobias.

Viens Esprit Saint, ouvre nos cœurs à cette parole, ouvre nos cœurs à tous ceux qui demeurent parmi nous.

Je donnais la troisième aux orphelins, aux veuves et aux étrangers résidant avec les fils d’Israël ; je l’apportais et la leur donnais tous les trois ans : l’auteur continue de donner Tobit en modèle d’obéissance à la Loi : il pratique bien aussi la dîme triennale, celle qui est donnée directement et toute entière aux pauvres résidant parmi les tribus d’Israël : les orphelins, les veuves, les étrangers. Avant le Deutéronome, lorsque le culte avait lieu dans des sanctuaires locaux, les pauvres pouvaient  y avoir directement leur part. Mais depuis que tout le culte des sacrifices a lieu au temple de Jérusalem, il est impossible pour tous de s’y rendre et le partage a donc lieu sur place.

et nous la mangions selon la prescription faite à ce sujet dans la Loi de Moïse et les instructions données par Débora, la mère d’Ananiel, notre père : nous percevons ici tout le respect de cette référence à la Loi de MoÏse. Importante aussi est la référence à l’ascendance familiale : ce thème de la transmission s’imposera nettement dans la suite de l’histoire…  Ce n’est pas la seule fois dans la Bible où on se rattache ainsi aux dires d’un ancêtre. Intéressant ici que ce soit une femme, et dommage que l’on n’en sache pas un peu plus sur elle… sauf que, d’après Tb 1,1, elle devait être l’arrière-grand-mère de Tobit…

– car mon père m’avait laissé orphelin, il était mort. 9 Parvenu à l’âge d’homme, je pris une femme de la descendance de nos pères et d’elle j’engendrai un fils à qui je donnai le nom de Tobias : dans la présentation de Tobit, voici pour finir son contexte familial : son père est mort (encore une raison de solitude), il s’est marié, bien entendu avec une femme d’Israël, et ils ont un fils, Tobie.


Seigneur Jésus, permets que cette parole ouvre notre regard sur tous ceux qui nous entourent, qui vivent parmi nous et qui attendent notre geste de partage.

lundi 15 février 2016

J'accourais

Tb 1
6 Et moi, bien souvent, je me trouvais tout seul pour aller à Jérusalem au moment des fêtes, selon ce qui est prescrit dans tout Israël par un décret perpétuel. J’accourais à Jérusalem avec les prémices, les premiers-nés, la dîme du bétail et la première tonte des brebis 7 et je les donnais aux prêtres, fils d’Aaron, pour l’autel. Je donnais aussi la dîme du blé, du vin, des olives, des grenades, des figues et des autres fruits aux fils de Lévi en service à Jérusalem ; la deuxième dîme, je la prélevais en argent et j’allais la dépenser chaque année à Jérusalem. 

Viens Esprit Saint, que ta parole en nos cœurs nous éclaire sur ce que notre Dieu attend de nous, aujourd’hui.

Et moi, bien souvent, je me trouvais tout seul pour aller à Jérusalem au moment des fêtes, selon ce qui est prescrit dans tout Israël par un décret perpétuel : tension, contradiction entre les deux aspects exprimés dans ce verset : Tobit était « tout seul », et pourtant il partait à Jérusalem pour la fête, pour « être dans la joie » comme dit le Deutéronome qui énumère toutes ces prescriptions (ch 14). Ce « tout seul » nous montre la fidélité de Tobit, mais aussi combien il est isolé au milieu de sa tribu même, puisqu’elle s’est tournée vers les dieux païens.

J’accourais à Jérusalem avec les prémices, les premiers-nés, la dîme du bétail et la première tonte des brebis et je les donnais aux prêtres, fils d’Aaron, pour l’autel : il accoure… il s’empresse (malgré la longue route entre Thisbé et Jérusalem) d’apporter la part de son bétail qui est prescrite. Tobit n’a de cesse de respecter avec cœur les prescriptions de la Loi, exprimant ainsi sa volonté de reconnaître le Seigneur pour son Dieu.

Je donnais aussi la dîme du blé, du vin, des olives, des grenades, des figues et des autres fruits aux fils de Lévi en service à Jérusalem : après les prêtres, ce sont les lévites qui sont les destinataires de la dîme des cultures. Là aussi, Tobit apporte scrupuleusement la dîme de tout ce qu’il produit.

la deuxième dîme, je la prélevais en argent et j’allais la dépenser chaque année à Jérusalem : la Loi prévoit que si la route est trop longue, on peut, non pas tout transporter, mais échanger sa dîme contre de l’argent et l’apporter à Jérusalem ; là on échange alors l’argent contre du bétail, du vin, contre « tout ce qui fera envie » afin de manger, devant le Seigneur, avec toute sa maisonnée, à l’occasion de la fête.

Seigneur Jésus, rassemble-nous encore autour de toi, accepte nos offrandes « fruit de la terre et du travail des hommes », fais-nous accourir vers toi pour nous réunir dans ta joie.

dimanche 14 février 2016

La demeure de Dieu

Tb 1
4 Quand j’étais dans mon pays, la terre d’Israël, au temps de ma jeunesse, toute la tribu de Nephtali, mon ancêtre, s’était détachée de la maison de David et de Jérusalem, la ville choisie parmi toutes les tribus d’Israël pour leur servir de lieu de sacrifice, là où le temple, la demeure de Dieu, avait été consacré et construit pour toutes les générations à venir. 5 Tous mes frères et la maison de Nephtali, mon ancêtre, sacrifiaient, eux, sur toutes les montagnes de Galilée, au veau que Jéroboam, roi d’Israël, avait fait à Dan. 

Viens Esprit Saint, viens nous rappeler où est la demeure de Dieu parmi les hommes…

Quand j’étais dans mon pays, la terre d’Israël, au temps de ma jeunesse, toute la tribu de Nephtali, mon ancêtre, s’était détachée de la maison de David et de Jérusalem : Tobit a un sens de l’appartenance très fort : il parle de son pays, de sa terre, de sa tribu, de son ancêtre : ces racines sont fondamentales pour lui. Et le voici déporté au loin. Pourtant, bien avant cette déportation, les tribus du nord (« Israël ») s’étaient détachées – lors du « schisme » de -933 – de celles du sud, essentiellement de celle de Judas dont était issu David.  

la ville choisie parmi toutes les tribus d’Israël pour leur servir de lieu de sacrifice, là où le temple, la demeure de Dieu, avait été consacré et construit pour toutes les générations à venir : cela signifie donc la séparation d’avec la lignée de David, la ville sainte, le temple (la maison de David), ce lieu de la résidence de Dieu où l’on pouvait offrir les sacrifices.

Tous mes frères et la maison de Nephtali, mon ancêtre, sacrifiaient, eux, sur toutes les montagnes de Galilée, au veau que Jéroboam, roi d’Israël, avait fait à Dan : ainsi cette séparation entraîne l’apostasie des tribus du nord, y compris celle de Nephtali : s’étant détournés de Jérusalem, ils sacrifient maintenant dans les sanctuaires païens érigés par leurs rois. Nous retrouvons ici le veau de Baal. Mais cela nous en rappelle un autre, construit au désert…


Seigneur Jésus, nous te rendons grâce d’être venu nous révéler combien notre prière ne pouvait dépendre des montagnes ou des villes saintes. Redis-le nous aujourd’hui, apprends-nous chaque jour à « adorer le Père en esprit et en vérité ».