mardi 31 mars 2015

Qui a le Fils a la vie

1 Jn 5
11 Et voici ce témoignage :
Dieu nous a donné la vie éternelle,
et cette vie est en son Fils.
12 Qui a le Fils a la vie ;
qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie.
 

Viens Esprit Saint, viens Esprit de Vie, viens nous faire connaître le Fils dont nous recevons la vie pour toujours.
  
Et voici ce témoignage : en ce dernier verset avant l’épilogue de sa lettre, Jean va enfin nous énoncer ce témoignage qu’il nous a longuement décrit. Cet énoncé est comme un condensé de notre foi.

Dieu nous a donné la vie éternelle :
ce témoignage, c’est celui d’un don, car Dieu n’est que don, il ne peut que se donner. Les destinataires de ce don, ce sont ses enfants, c’est chacun de nous qui nous reconnaissons tels. Et le don, c’est la vie ! Et la vie qui n’a pas de fin, qui n’a pas les contingences de notre passage sur cette terre, la vie qui nous comble totalement !

et cette vie est en son Fils : une vie qui nous comble parce qu’elle est sa propre vie, vie du Fils qui s’est donné, qui se donne chaque jour.

Qui a le Fils a la vie :
en une formule magnifique de brièveté, Jean résume tout ce chapitre, nous appelant avec insistance mais aussi reconnaissance à la fidélité au Christ.

qui n’a pas le Fils de Dieu n’a pas la vie :
à sa manière, Jean ré-oppose encore le chrétien à celui qui ne met pas sa foi en Jésus, le Fils de Dieu, pensant à tous ceux qui entourent les chrétiens et ne reconnaissent pas en Jésus le Fils de Dieu.


Seigneur Jésus, grave en mon cœur ces mots : « qui a le Fils a la vie », demeure en moi, agis en moi, déploie ta vie en moi pour que je puisse vivre selon ton commandement d’amour.

lundi 30 mars 2015

En faveur de son Fils

1 Jn 5
 10 Qui croit au Fils de Dieu
a ce témoignage en lui-même.
Qui ne croit pas Dieu
fait de lui un menteur,
puisqu’il n’a pas foi dans le témoignage
que Dieu a rendu en faveur de son Fils.

Viens Esprit Saint, vient rendre témoignage en chacun de nous.

Qui croit au Fils de Dieu a ce témoignage en lui-même : le témoignage de Dieu en faveur de son Fils, le témoignage rendu par l’Esprit au cœur même de chaque homme qui l’accueille. Celui qui croit est habité par l’Esprit, il fonde sa foi sur l’Esprit qu’il a reçu.

Qui ne croit pas Dieu fait de lui un menteur, puisqu’il n’a pas foi dans le témoignage que Dieu a rendu en faveur de son Fils :
les chrétiens auxquels s’adresse cette lettre sont entourés de personnes qui rejettent la foi en Jésus, et Jean redoute qu’ils ne se laissent intimidés ou même entraînés par les hérétiques. Aussi oppose-t-il avec force celui qui croit à celui qui ne croit pas. Aux disciples, il montre toute la richesse de cette foi en Jésus Christ. Mais il les mets aussi en garde : ne pas croire Dieu, ne pas croire à son témoignage en faveur de son propre fils, cela revient à traiter Dieu de menteur !


Père, les merveilles dont tu nous combles nous dépassent tellement que, parfois, nous n’osons pas y croire ; tu nous as tout donné, jusqu’à ton propre fils. Accorde-nous de le reconnaître pleinement comme notre Dieu et Sauveur.

dimanche 29 mars 2015

Le témoignage de Dieu

1 Jn 5
7 C’est qu’ils sont trois à rendre témoignage,
8 l’Esprit, l’eau et le sang,
et ces trois convergent dans l’unique témoignage :
9 si nous recevons le témoignage des hommes,
le témoignage de Dieu est plus grand ;
car tel est le témoignage de Dieu :
il a rendu témoignage en faveur de son Fils.

Viens Esprit Saint, viens rendre cette Parole vivante en nos cœurs.

C’est qu’ils sont trois à rendre témoignage, l’Esprit, l’eau et le sang : au verset précédent, Jean a introduit le thème du témoignage qu’il va largement développer. C’est l’Esprit qui rend témoignage, avions-nous lu, et voici qu’il se reprend en quelque sorte et attribue le témoignage aux trois mais en citant l’Esprit en premier lieu.

et ces trois convergent dans l’unique témoignage : cependant il s’agit bien d’un seul témoignage (nous ne savons pas encore lequel), littéralement ce serait : « les trois sont vers l’un » qui indique à la fois la permanence et le mouvement. Selon la prescription du Deutéronome, il fallait deux ou trois témoins pour que le témoignage soit recevable. En parlant d’un triple témoignage, Jean souligne aussi que Dieu a suffisamment accrédité son Fils face au monde.

si nous recevons le témoignage des hommes :
tenir compte du témoignage des hommes est un procédé courant dans les décisions juridiques ; Jean rappelle donc une pratique bien connue, pour s’y appuyer et montrer, en rapport, la valeur du témoignage de Dieu même.

le témoignage de Dieu est plus grand : les « trois » sont donc liés à Dieu lui-même, eau et sang significatifs, d’une part de la vie de Jésus, d’autre part des sacrements qu’il a laissés à son Eglise : baptême et eucharistie.

car tel est le témoignage de Dieu : il a rendu témoignage en faveur de son Fils :
Jean avance pas à pas, et, sans encore nous dire explicitement le contenu de ce témoignage, il nous redit que le Père a porté témoignage en faveur de Jésus. Rappelons-nous tout ce que Jésus dit de ce témoignage (Jn 5, 31-36) avec cette conclusion: « Le Père qui m’a envoyé a lui-même porté témoignage à mon sujet » (Jn 5,37).


Seigneur Jésus, le Père t’a rendu témoignage pour que nous puissions sans crainte mettre notre foi en toi. Nous croyons que tu es le Fils bien-aimé.

samedi 28 mars 2015

L'Esprit est la vérité

1 Jn 5
5 Qui est vainqueur du monde,
sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu ?
6 C’est lui qui est venu par l’eau et par le sang,
Jésus Christ,
non avec l’eau seulement,
mais avec l’eau et le sang ;
et c’est l’Esprit qui rend témoignage,
parce que l’Esprit est la vérité.

Viens Esprit Saint, Esprit de Vérité, vient rendre témoignage en nos cœurs.

Qui est vainqueur du monde, sinon celui qui croit que Jésus est le Fils de Dieu : nous sommes vainqueurs par la foi, mais Jean tient à bien préciser en quoi consiste cette foi. Il s’agit bien de croire en Jésus, de croire qu’il est Fils de Dieu.

C’est lui qui est venu par l’eau et par le sang, Jésus Christ : les symboles sont forts mais aussi multisémiques : eau du baptême que Jésus a reçu, sang qu’il a versé sur la croix ? Eau et sang jaillis du côté de Jésus sur la croix ? Eau du baptême et sang de l’eucharistie ? Tout signifiant le don total de Jésus pour notre humanité.

non avec l’eau seulement, mais avec l’eau et le sang : au sortir de l’eau du baptême, de l’eau du Jourdain, le Père a rendu témoignage à son fils, l'a reconnu comme son fils bien-aimé, et la mission du Fils l’a conduit jusqu’au don total de sa vie.

et c’est l’Esprit qui rend témoignage : mais la matérialité de l’eau et du sang ne parlera au croyant que si l’Esprit l’habite, l’éclaire, lui permet de voir au-delà des faits qui est ce Jésus. C’est le témoignage de l’Esprit au cœur du chrétien qui est le vrai chemin de connaissance dans la foi.

parce que l’Esprit est la vérité : car l’Esprit est vérité, cette vérité que nous a apportée le Christ, qui est rendue présente, vivante dans l’Eglise jusqu’à aujourd’hui.


Seigneur Jésus, tu es venu parmi nous, tu nous as révélé le Père, éclaire nos pas en ce jour pour que nous agissions selon la Vérité.

vendredi 27 mars 2015

Ce qu'est l'amour

1 Jn 5
 3 Car voici ce qu’est l’amour de Dieu :
que nous gardions ses commandements.
Et ses commandements ne sont pas un fardeau,
4 puisque tout ce qui est né de Dieu est vainqueur du monde.
Et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi.

Viens Esprit Saint, viens nous apprendre à faire nôtres les commandements d’amour.

Car voici ce qu’est l’amour de Dieu : que nous gardions ses commandements : Jean nous le dit et le redit dans cette lettre. S’il fallait ne retenir qu’une seule chose de cette lecture, c’est bien celle-là : aimer Dieu, aimer ses frères.

Et ses commandements ne sont pas un fardeau :
et il veut aussi nous rassurer, si jamais cela nous semblait trop lourd, au-delà de nos forces. Son joug est léger ! Ses commandements ne doivent pas être redoutés. Au contraire, le fidèle « s’en délecte », comme le chante le si beau et long psaume 119 (118) : « j’aime tes exigences ».

puisque tout ce qui est né de Dieu :
Jean nous a démontré que ce « tout » désigne tous les enfants de Dieu, qui ont part à sa vie.

est vainqueur du monde : ainsi nous sommes déjà vainqueur du monde…

Et la victoire qui a vaincu le monde, c’est notre foi… ,
nous qui avons mis notre foi, notre confiance en Dieu, qui reconnaissons en Jésus le Christ, le Fils de Dieu, qui avons part avec lui et en lui à la vie du Père. Au début du chapitre 4, Jean a longuement expliqué cette confrontation entre les prophètes de mensonge qui sont du monde et ceux qui sont habités par l’Esprit de vérité.


Seigneur Jésus, toi qui as vaincu le monde, donne-nous part, par la foi, à ta victoire, afin que nous puissions déployer nos capacités d’amour.

jeudi 26 mars 2015

Né de Dieu

1 Jn 5
 1 Quiconque croit que Jésus est le Christ
est né de Dieu ;
et quiconque aime Dieu, qui engendre,
aime aussi celui qui est né de Dieu.
2 A ceci nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu,
si nous aimons Dieu et mettons en pratique ses commandements.

Viens Esprit Saint, afin que nous puissions accueillir la Parole en enfant du Père.

Quiconque croit que Jésus est le Christ est né de Dieu : Jésus est Christ, il est Fils de Dieu, il est né de Dieu, engendré. Qui croît cela devient enfant de Dieu, il est né de Dieu ; mais c’est aussi parce qu’il est fils du Père qu’il devient capable de mettre sa foi en Jésus le Christ. Ici Jean montre le lien entre la foi et notre filiation, comme il l’avait déjà fait à propos de la pratique de la justice (2,29) et de l’amour : « quiconque aime est né de Dieu » (4,7).
 
et quiconque aime Dieu, qui engendre :
Dieu est celui qui sans fin donne la vie, puisqu’il est Père.

aime aussi celui qui est né de Dieu :
Jean a déjà souligné bien des fois qu’aimer Dieu et aimer ses frères ne va pas l’un sans l’autre, mais il en donne ici le fondement : nous sommes tous enfants d’un même Père, comment serait-il possible d’aimer le Père sans aimer ceux qui, eux aussi, sont nés de Dieu, qui sont ses enfants, nos frères ?

A ceci nous reconnaissons que nous aimons les enfants de Dieu :
aux versets 20 et 21 était souligné comment l’amour de Dieu entrainait l’amour des frères, était vérifié par l’amour du prochain. Et voici, à la manière de Jean, la proposition inverse !

si nous aimons Dieu :
c’est l’amour de Dieu qui va nous permettre de reconnaître que nous aimons nos frères… quelle meilleure façon de nous décrire que l’un va avec l’autre, sans hiérarchie, sans chronologie.

et mettons en pratique ses commandements : car si nous aimons Dieu, nous vivrons selon son commandement : aimer Dieu et notre prochain. Notre cœur peut être en paix, unifié comme le dit le psaume (86,11), il n’a pas à choisir, notre amour de Dieu ne sera jamais en concurrence avec nos amours humains, c’est tout un, et c’est la volonté de notre Dieu.


Père, toi qui donnes la vie à chaque instant, toi qui veux que cette vie fasse de nous tes enfants, nous te rendons grâce pour ce don suprême et te prions de nous rendre capable d’aimer comme tu nous as aimé le premier.

mardi 24 mars 2015

Qui aime son frère

1 Jn 4
 20 Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu », et qu’il haïsse son frère,
c’est un menteur.
En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit,
ne peut pas aimer Dieu, qu’il ne voit pas.
21 Et voici le commandement que nous tenons de lui :
celui qui aime Dieu,
qu’il aime aussi son frère.

Viens Esprit Saint, viens nous redire sans fin quel est cet amour auquel nous sommes appelés.

Si quelqu’un dit : « J’aime Dieu » : voilà une parole difficile à prononcer même si nous vivons de cette présence de Dieu en nous et que nous faisons l’expérience de son amour…

et qu’il haïsse son frère : mais ici le contraste est violent, car Jean imagine des sentiments diamétralement opposés : l’amour et la haine, l’un vis-à-vis de Dieu, l’autre vis-à-vis du frère (le terme est fort aussi).

c’est un menteur : et la sentence est catégorique :
il ment ! Car il énonce quelque chose qui ne peut en soi exister, qui est tout simplement impossible.

En effet, celui qui n’aime pas son frère, qu’il voit, ne peut pas aimer Dieu, qu’il ne voit pas :
non qu’il soit plus facile d’aimer son frère, et que ce serait donc comme le premier pas vers un amour plus difficile, celui de Dieu que je ne vois pas. Jean n’énonce pas une expérience psychologique ! Il nous rappelle qu’on peut se faire illusion sur notre amour de Dieu si on ne le vérifie pas dans le concret du service des frères.

Et voici le commandement que nous tenons de lui :
mais cette affirmation est plus fondée encore ; c’est un commandement que nous tenons de Dieu lui-même qui veut que notre amour soit une participation à son amour à lui.

celui qui aime Dieu, qu’il aime aussi son frère :
et cet amour divin auquel nous avons part est un amour qui se donne et qui s’est exprimé de façon ultime dans le service des hommes. Jésus est le serviteur par excellence. A nous de le devenir sur ses pas.


Seigneur Jésus, toi qui as donné toute ta vie au service de tes frères, mets cette réalité en nos vies : t’aimer et aimer notre frère. Que tout notre désir tende vers cette réalisation.

lundi 23 mars 2015

Le premier

1 Jn 4

18 De crainte, il n’y en a pas dans l’amour ;
mais le parfait amour jette dehors la crainte,
car la crainte implique un châtiment ;
et celui qui craint n’est pas accompli dans l’amour.
19 Nous, nous aimons,
parce que lui, le premier, nous a aimés.

Viens Esprit Saint, viens aimer en moi, viens me révéler la toute-puissance de l’amour du Père.

De crainte, il n’y en a pas dans l’amour : une affirmation qui, cette fois, rejoint pleinement notre expérience. Comme nous sommes heureux de vivre un amour, une amitié, une relation de confiance où dès lors la crainte est absente, où nous avons ce bonheur de pouvoir être nous-même, certain que l’autre nous aime comme nous sommes.

mais le parfait amour jette dehors la crainte :
et quand il s’agit de l’amour de Dieu auquel nous tentons de répondre de notre mieux, cet amour parfait, alors c’est avec une certitude absolue que nous pouvons oublier la peur. Rappelons-nous ce magnifique verset de cette lettre (3,20) : « Dieu est plus grand que notre cœur ».

car la crainte implique un châtiment :
dans notre quotidien, nous avons souvent peur de ne pas être reconnu ou de perdre l’estime de l’autre. Devant Dieu, certains craignent son jugement et la punition qui s’ensuit. Mais voilà bien l’indice que nous ne nous laissons pas assez aimés, que nous n’aimons pas assez.

et celui qui craint n’est pas accompli dans l’amour :
si donc la peur habite nos cœurs, si « notre cœur nous condamne », demandons au Seigneur « d’accomplir » son amour en nous, de le déployer, et donc de nous donner de lui faire largement place !

Nous, nous aimons :
affirmation audacieuse de Jean : qui peut dire qu’il aime vraiment ? Mais dans ce raccourci qui exprime tout son désir, Jean revient à l’idée exprimée plus explicitement au verset 10 où il dit bien « ce n’est pas nous qui avons aimé » ! En poursuivant : « c’est lui qui nous a aimés ». Nous, nous nous laissons aimés. Voilà ce qu’affirme finalement ce verset.

parce que lui, le premier, nous a aimés :
et tout est fondé sur cet amour premier du Christ. Le premier ! Avant même que nous en ayons exprimé le désir, avant même que nous ne soupçonnions l’immensité de don et d’amour dont nous sommes l’objet. Ainsi, dès le commencement, l’amour de Dieu est sans condition, ce n’est pas au jour du jugement qu’il va le devenir !


Seigneur Jésus, je contemple ce mystère d’amour dans lequel nous sommes immergés. Je te rends grâce pour ce bonheur d’un amour qui libère de toute crainte.

dimanche 22 mars 2015

Tels nous sommes

1 Jn 4

17 En ceci, l’amour, parmi nous, est accompli,
que nous avons pleine assurance pour le jour du jugement,
parce que, tel il est, lui,
tels nous sommes, nous aussi, dans ce monde.

Viens Esprit Saint, que cette parole nous transforme à l’image de Jésus en qui s’est manifesté l’amour de Dieu.

En ceci, l’amour, parmi nous, est accompli : Jean a déjà employé cette expression il y a peu (v.12). Mais là, il s’agissait de l’amour de Dieu, qui était accompli « en nous » si nous nous aimions les uns les autres. Jean nous reparle donc de l’accomplissement de l’amour, et il va nous préciser ce que cela entraîne.

que nous avons pleine assurance pour le jour du jugement :
et voilà qu’il nous parle de jugement, ou plutôt il revient sur le lien au péché ; il a affirmé de nombreuses fois dans cette lettre que celui qui demeure en Dieu ne pèche plus (3, 6 ou 9). Il aime nous voir ainsi, « en pleine assurance » devant notre Dieu, que ce soit pour s’adresser à lui (3,21), que ce soit au jour du jugement.

parce que, tel il est, lui 
: et en quoi peut donc s’enraciner une telle assurance ? Dans notre ressemblance avec lui, le Dieu d’amour !

tels nous sommes, nous aussi, dans ce monde :
si nous nous aimons les uns les autres, si nous demeurons dans l’amour, nous pouvons être à l’image du Christ, dans ce monde où nous vivons. Etre tel que Dieu ! Jusque là va son désir de se donner pleinement à nous, de nous attirer pleinement à lui ; il ne garde aucune prérogative pour lui : son plus grand bonheur est de voir ses enfants aimer sur les traces de Jésus


Seigneur Jésus, ton amour présent en nous nous donne l’audace de chercher à te ressembler ! Qu’en toute occasion, en ce jour, j’aie le désir d’aimer comme tu aimes ! 

samedi 21 mars 2015

Dieu est amour

1 Jn 4

16 Et nous, nous connaissons pour y avoir cru,
l’amour que Dieu manifeste au milieu de nous.
Dieu est amour :
qui demeure dans l’amour
demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui.

Viens Esprit Saint, viens éclairer pour nous l’immensité et la merveille de ces mystères.

Et nous : au verset précédent, Jean a quitté le « nous », comme pour élargir le regard de la communauté bien au-delà d’elle-même, mais il y revient immédiatement, en insistant : « et nous »

nous connaissons : « connaître » l’amour ! Dans cette même lettre, Jean a expliqué la profonde signification de ce terme si biblique : c’est, à la suite de Jésus, donner notre vie pour nos frères (3,16).

pour y avoir cru : mais cette connaissance, cette expérience, pourrions-nous dire, est issue de la foi, elle en est l’épanouissement, la suite « logique ». Jean l’a énoncé plusieurs fois dans son évangile : « croyez en ces œuvres afin que vous connaissiez que le Père est en moi… » (Jn 10, 38)

l’amour que Dieu manifeste au milieu de nous : cet amour, nous le « connaissons » au plus profond de nous, c’est le lieu secret de chacun, et, en même temps, pour qui a les yeux de la foi, cet amour est « visible », il est « manifesté » au milieu de nous, entre nous… Nous pouvons le contempler, comme vient de l’écrire l’auteur (v.14)

Dieu est amour : ces mots où se condense toute l’Ecriture, toute la révélation, toute notre foi. Voilà ce que « nous avons cru » ! N’est-ce pas ainsi que devrait commencer notre Credo ?? N’est-ce pas cela que devrait énoncer toute profession de foi : « Je crois que Dieu est Amour ».

qui demeure dans l’amour : Jean reprend encore ce verbe, cette réalité magnifique : demeurer ! Et  de nouveau il l’attribue aussi bien à l’homme qu’à Dieu : il y a réciprocité, ressemblance.

demeure en Dieu, et Dieu demeure en lui : il y a tellement simultanéité que Jean inverse l’ordre, que l’ordre n’a plus d’importance : « Dieu demeure en lui et lui en Dieu »  (v. 15)

Seigneur Jésus, tu demeures au cœur de nous-mêmes, toi, l’Amour, tu nous habites : je ne peux que « contempler » en silence.

vendredi 20 mars 2015

Si Dieu nous a ainsi aimés



1 Jn 4, 11-15


Le texte (traduction : Traduction de la Bible de Jérusalem) :
« 11 Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres.
 12 Dieu, personne ne l'a jamais contemplé. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli.
 13 À ceci nous connaissons que nous demeurons en lui et lui en nous : il nous a donné de son Esprit.
 14 Et nous, nous avons contemplé et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde.
 15 Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu »

Prière (suggérée par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père de la Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant sur moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus profondément et que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »

Lecture verset par verset :
Jean, comme beaucoup d’auteurs, a des thèmes de prédilection, des découvertes, des émerveillements qu’il se plaît à répéter.
Dans le partage johannique du mois de février, je partais de sa déclaration « Voyez de quel grand amour le Père nous a fait don » (1Jn 3, 1).
Un chapitre plus loin, le thème de l’amour de Dieu est de nouveau proposé à notre méditation.
L’amour de Dieu n’est pas chez Jean un thème parmi d’autres. Il est fondamental. De lui, découle toute sa théologie, toute sa pastorale, tout son enthousiasme.

(v. 11) « Bien-aimés, si Dieu nous a ainsi aimés, nous devons, nous aussi, nous aimer les uns les autres »
Pour bien comprendre ce verset, il convient de se reporter à ce qui précède. L’adverbe « ainsi » synthétise l’expression de l’amour de Dieu : « … Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde afin que nous vivions par lui. En ceci consiste l'amour : ce n'est pas nous qui avons aimé Dieu, mais c'est lui qui nous a aimés et qui a envoyé son Fils en victime de propitiation pour nos péchés » (3, 9-10).
Telle est la prise de conscience primordiale : l’amour de Dieu s’est exprimé par l’envoi de son Fils et cet amour de Dieu précède le nôtre.
Dès lors, notre verset 11 en tire une conséquence. On pourrait s’attendre à lire la déduction qui suit : « Si Dieu nous a ainsi aimés… », nous devons l’aimer nous aussi. Or, Jean introduit ici l’amour des autres qui atteste de notre amour de Dieu.
On peut être surpris que l’amour de Dieu soit l’objet d’un devoir (« nous devons nous aimer… »). Cette question va recevoir une forme de réponse dans les versets suivants.

(v. 12) « Dieu, personne ne l'a jamais contemplé. Si nous nous aimons les uns les autres, Dieu demeure en nous, en nous son amour est accompli »
Face à cet amour qui nous précède, Jean déclare que « Dieu, personne ne l'a jamais contemplé ». Cette assertion est aussi attestée dans le Prologue du quatrième évangile : « Nul n'a jamais vu Dieu… » (Jn 1, 18)[1].
Dieu n’a certes été vu de personne[2], dit Jean, mais l’amour mutuel le révèle. Bien plus « en nous son amour est accompli ». Le lien entre Dieu et l’amour est étroit : c’est même un lien d’identité. Le chapitre 4 qui nous occupe l’affirme à deux reprises : « Dieu est Amour » (4, 8.16). Dès lors, l’amour qui unit les disciples de Jésus est le signe de la présence de Dieu.

(v. 13) « À ceci nous connaissons que nous demeurons en lui et lui en nous : il nous a donné de son Esprit »
En ce verset, Jean éclaire le secret de l’amour mutuel. Ce n’est pas d’abord un amour spontané ou d’affinité : c’est la présence de l’amour de Dieu en nous. C’est l’Esprit de Dieu, Esprit d’amour, qui nous entraîne à aimer. Il y a un élan, une impulsion, un dynamisme.
Dieu dépose en nous son Esprit et nous pouvons aimer les autres de cet amour-là, cet amour de Dieu puisé au creux de nos cœurs.
Notons que cet amour n’est pas contraignant. Il est le résultat d’un choix, d’une liberté. Accueil de cet amour qui vient de Dieu, disponibilité pour qu’il s’exprime à travers nous, ouverture à cet amour qui nous précède et nous invite.

(v. 14) « Et nous, nous avons contemplé et nous attestons que le Père a envoyé son Fils comme Sauveur du monde »
La contemplation dont Jean fait état est celle de la venue de Jésus sur notre terre, celle de l’Incarnation. Cet envoi du Fils est un leitmotiv de toute la littérature johannique[3].
Cette déclaration est le fruit de sa méditation, de sa prière, certes, mais aussi de son expérience. Cette épître fut écrite par Jean dans sa maturité. Le vieux Jean livre le secret de sa vie : sa rencontre avec la Trinité, Père, Fils (v. 14) et Esprit (v. 13). L’évidence de cet Amour…
Quant à l’expression de « sauveur du monde », elle n’est guère fréquente[4], mais elle suggère que le Christ n’est pas Dieu d’un seul peuple. Jean destine la Bonne Nouvelle à tout homme, toute femme. Au monde entier…

(v. 15) « Celui qui confesse que Jésus est le Fils de Dieu, Dieu demeure en lui et lui en Dieu »
Jean change ici de registre. Il n’écrit plus en « nous » mais « celui qui ». Il ouvre la perspective : les destinataires ne sont pas les seuls membres de la communauté, mais tout auditeur, tout lecteur qui se laisse toucher par la Bonne Nouvelle. Comme au verset 14, Jean vise l’universalité. Il mène la communauté aux périphéries…
Nous découvrons ici une autre preuve de la présence de Dieu. S’il s’agissait ci-dessus de l’amour de Dieu, Jean évoque ici la confession de la foi.
Tel est d’ailleurs le double commandement de Dieu selon la première épître de Jean[5] : « Or voici son commandement : croire au nom de son Fils Jésus Christ et nous aimer les uns les autres comme il nous en a donné le commandement » (1Jn 3, 23).
Ainsi, cet amour de Dieu au creux de nous est une invitation à une double démarche : aimer et confesser.
Dans ces démarches, nous ne sommes pas seuls. Par son Esprit, déposé au creux de nos cœurs, Dieu demeure avec nous…


Prière :
Seigneur Dieu, ton amour est à l’origine de tout. Et d’abord de notre émerveillement… Nous t’en rendons grâces.
Si nous nous laissons rejoindre par ton Esprit, si nous ouvrons notre cœur à ton amour, notre vie en sera transformée. Alors, les autres seront des frères et sœurs. Et tu seras un Père.
Cet Amour qui est toi sera notre rocher. Rien ne pourra nous ébranler. Amen

Sr Marie-Jean


[1] Au sens strict, le verbe grec n’est pas identique de part et d’autre. « Voir » dans l’évangile ; « contempler » dans l’épître. Nous ne nous attarderons pas à ces subtilités, même si nous pensons que le choix des mots n’est pas anodin.
[2] Dans l’évangile, la suite révèle celui qui, lui, a vu Dieu : « le Fils unique, qui est tourné vers le sein du Père, lui, l'a fait connaître » (Jn 1, 18).
[3] L’appellation de Jésus comme « envoyé », ainsi que les déclarations sur l’envoi du Fils sont récurrentes dans le quatrième évangile. Parmi d’autres, citons : « Car Dieu n'a pas envoyé son Fils dans le monde pour juger le monde, mais pour que le monde soit sauvé par lui ».
[4] Elle est aussi la confession des Samaritains dans l’évangile « Ce n'est plus sur tes dires que nous croyons ; nous l'avons nous-mêmes entendu et nous savons que c'est vraiment lui le sauveur du monde » (4, 42).
[5] Dans l’évangile, l’amour est le seul commandement : « Voici quel est mon commandement : vous aimer les uns les autres comme je vous ai aimés » (Jn 15, 12).

jeudi 19 mars 2015

En ceci est l'amour



 En ceci est l’amour : ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu mais que lui nous a aimés, et qu’il a envoyé son Fils en expiation pour nos péchés.
1 Jn 4, 10

Viens Esprit de Jésus, ouvre-nous à ta présence, à ton action.
Viens Esprit de Jésus, habite en nous, maintenant et toujours.  

En ceci est l’amour :
Jean contemple non point l’amour en général, mais la relation d’amour tissée entre Dieu et le croyant, entre Dieu et la communauté croyante.

ce n’est pas nous qui avons aimé Dieu
Jean observe, dans son expérience, comme dans celle de sa communauté, ce n’est pas lui, ce n’est pas l’humanité qui a fait le premier pas dans sa relation d’amour avec Dieu.

mais que lui nous a aimés,
Mais Dieu a fait le premier pas, Dieu a aimé le premier, et en cette offre d’amour, il offre une stabilité à cette relation. Elle est fondée d’abord en Dieu, par de là nos fluctuations… C’est en lui qu’est fondé l’amour, qu’il est « garanti ».

et qu’il a envoyé son Fils en expiation pour nos péchés.
Jean revient à nouveau sur le mystère de l’incarnation. Cette fois, en lui attribuant sa valeur rédemptrice. Par sa venue, Jésus, le Fils, a pris sur lui notre péché, il nous a rachetés. Jean résume toute l’histoire du salut, dans sa contemplation de l’incarnation du Fils de Dieu.

Seigneur Jésus, envoyé par le Père, pour nous donner la vie, pour nous sauver. Aujourd’hui je me tiens devant toi, dans l’action de grâce pour le salut que tu nous offres. Aujourd’hui je me tiens devant toi, déposant mon péché, pour recevoir de toi, le pardon et la vie.

mercredi 18 mars 2015

Dieu a envoyé son Fils



En ceci fut manifesté l’amour de Dieu en nous : Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde pour que nous vivions par lui.
1 Jn 4, 9

Viens Esprit de Jésus, grave en nos cœurs cette parole. Viens Esprit de Jésus, déploie en nos vies toute la force de cette parole.   

En ceci fut manifesté l’amour de Dieu en nous :
L’amour de Dieu est réel, et il est manifesté, de manière telle que nous puissions réellement le connaître et en vivre. La manifestation de cet amour n’est pas de l’ordre extérieur à nos vies. C’est en nous, que Dieu se manifeste. Une manifestation extérieure ne toucherait pas le plus profond de nos cœurs. Une manifestation extérieure, extraordinaire serait plus de l’ordre de la contrainte. Une manifestation intérieure, est proposition. Chacun devant l’action de Dieu, au plus intime est libre d’accueillir ou de refuser.

Dieu a envoyé son Fils unique dans le monde
Jean reconnaît dans l’incarnation de Jésus, le témoignage de l’amour de Dieu pour nous. Amour de Dieu pour l’humanité en son ensemble, Amour de Dieu pour chacun en particulier.

pour que nous vivions par lui.
Et cet envoi du Fils dans le monde a un objectif bien précis, nous donner la vie, nous donner de vivre par le Fils. Jean n’utilise pas ici le terme de salut, mais bien celui fondamental de vie. En Jésus nous trouvons la vie. Par lui nous vivons, non seulement en ce monde, mais pour l’éternité.

Père, donne-moi de reconnaître en l’incarnation de ton Fils, la manifestation de ton amour pour nous. Père, donne-moi d’accueillir en cette incarnation, la vie que tu nous donnes en partage.