samedi 24 octobre 2015

Sa bienveillance

Si 11
10 Mon fils, que tes occupations ne soient pas trop nombreuses,
si tu les multiplies, tu ne resteras pas indemne ;
même si tu cours, tu n’arriveras pas,
et tu ne t’échapperas pas par la fuite.
11 Tel peine, se fatigue et se hâte,
et n’en est que plus dépourvu.
12 Tel est faible et dépourvu de soutien,
manquant de force et riche de dénuement ;
mais les yeux du Seigneur l’ont regardé avec bienveillance,
il l’a redressé de son humiliation.
13 Il lui a relevé la tête
et beaucoup s’en sont étonnés.
14 Les biens et les maux, la vie et la mort,
la pauvreté et la richesse viennent du Seigneur.
17 Les dons du Seigneur sont assurés aux hommes pieux,
sa bienveillance les guidera à jamais.

Viens Esprit Saint, viens nous combler de tes dons, donne-nous un coeur pauvre capable de les accueillir.

Mon fils, que tes occupations ne soient pas trop nombreuses, si tu les multiplies, tu ne resteras pas indemne : Ben Sira ouvre maintenant, avec son chaleureux « mon fils », un nouveau domaine : celui du travail, des activités. Un secteur qui mérite tout autant d’être considéré avec « sagesse » car sa mauvaise gestion risque de nous atteindre. « tu ne t’en sortiras pas » disent d’autres traductions, ce qui est une vue plus « utilitaire ». La version TOB concerne l’être profond : « tu ne resteras pas indemne », quelque chose en toi va s’abîmer, te blesser, t’amoindrir.

même si tu cours, tu n’arriveras pas, et tu ne t’échapperas pas par la fuite :
tant de nos contemporains se plaignent de courir sans cesse, tant essayent d’échapper, de fuir certaines obligations…

Tel peine, se fatigue et se hâte, et n’en est que plus dépourvu : le Siracide, surtout dans sa traduction grecque, est peu confiant dans le résultat du travail de l’homme ; pourtant, celui-ci peut être beau et productif s’il reste à sa juste place dans les préoccupations.

Tel est faible et dépourvu de soutien, manquant de force et riche de dénuement :
mais Ben Sira veut surtout s’attacher au pauvre, celui qui manque de force (ou de moyens), celui qui, démuni, ne peut que compter sur Dieu.

mais les yeux du Seigneur l’ont regardé avec bienveillance, il l’a redressé de son humiliation 
: et celui-là est regardé par le Seigneur avant même qu’il ne crie vers lui. La bienveillance du Seigneur est sur lui et le « redresse ».

Il lui a relevé la tête : « et l’a redressé »
répétait l’original hébreu tant ce verbe est important : le « pauvre » est remis debout ! Il est rendu à la vie !

 et beaucoup s’en sont étonnés : qu’il est difficile aux homme de ne pas tabler sur leurs propres forces, leur propre pouvoir…

Les biens et les maux, la vie et la mort, la pauvreté et la richesse viennent du Seigneur :
des manuscrits grecs nuancent déjà cette affirmation qui, prise telle quelle, semble difficile à concevoir ; le verset 16 ajoute « la folie et l’obscurité ont été créées pour les pécheurs ». Ainsi, nous pouvons y lire un appel à ne pas mépriser les conséquences du péché.

Les dons du Seigneur sont assurés aux hommes pieux, sa bienveillance les guidera à jamais :
il y a donc une « assurance », une promesse aux hommes pieux : non pas ceux qui prient beaucoup… mais plutôt les «justes » ceux qui cherchent la connaissance du Seigneur et de sa loi et tentent de s’y conformer. Ils seront guidés pour demeurer dans cette voie, ils seront guidés par un Dieu bienveillant.


Seigneur Jésus, tu es venu nous révéler la bienveillance de ton Père, donne-nous de mettre toute notre confiance en lui, de nous laisser guider avec la pleine assurance de son amour pour nous.

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