mercredi 9 septembre 2015

Il gardera pour lui ses paroles



[ La crainte du Seigneur éloigne les péchés, et qui s’attache à elle détourne la fureur.] Une injuste colère ne peut être justifiée : le poids de cette colère entraîne la chute. Qui a de la patience résistera autant qu’il le faut et, plus tard, la joie lui sera rendue. Autant qu’il le faut, il gardera pour lui ses paroles ; l’éloge de sa perspicacité sera sur toutes les lèvres.
 (trad. TLB)
Ben Sira 1, 21-24

Viens Esprit de Jésus, charité et espérance.
Viens Esprit de Jésus, lumière des cœurs.

[ La crainte du Seigneur éloigne les péchés, et qui s’attache à elle détourne la fureur.]
Ce verset ne se trouve que dans quelques manuscrits. La crainte du Seigneur, ce respect amoureux fait entrer dans l’attitude juste, le geste juste, la parole juste. Elle éloigne par là du péché.
La crainte détourne la fureur, la fureur divine s’entend. Dieu face au mal, qui blesse l’homme, est lui-même blessé. Sa fureur n’est point la colère d’un être irascible qui laisse place à sa bile, mais l’expression de sa douleur face à la destruction de la création, de l’humanité, c’est son cri pour nous appeler, nous inviter à reprendre le chemin juste.

Une injuste colère ne peut être justifiée : le poids de cette colère entraîne la chute.
Cette fois, Ben Sira parle de la colère de l’humain. Elle n’est pas nécessairement mauvaise, mais si elle n’est pas juste, ajustée à Dieu, à son projet sur nos vies, alors elle est injustifiée. Elle ne peut trouver place dans la vie du croyant. Cette colère entraîne loin des chemins de l’amour, loin du chemin de la vie, elle est destructrice pour ceux qui la subissent, mais plus encore pour qui lui laisse cours. Elle entraîne la chute du colérique.

Qui a de la patience résistera autant qu’il le faut et, plus tard, la joie lui sera rendue.
La patience est proposée en réponse à la tentation de colère. Au lieu d’une passion dévorante qui tonne et détruit, Ben Sira propose la patience de l’amour, une passion douce et forte tout à la fois. Une longue patience à l’image de la patience de Dieu. Cette patience mène sur le chemin de la vie, elle ne peut qu’aboutir à la joie, à son heure.

 Autant qu’il le faut, il gardera pour lui ses paroles ; l’éloge de sa perspicacité sera sur toutes les lèvres.
Ainsi la parole peut rester longtemps dans le cœur, dans l’esprit, être murie, burinée, avant d’être prononcée. Elle n’est plus l’éclat d’un volcan non maîtrisé, mais l’affleurement d’une source intérieure. Sa justesse ne manquera pas d’être remarquée.

Seigneur, je viens vers toi. Apprends-moi ta sagesse. Dans le secret de la prière, ouvre mes yeux qu’ils regardent comme tu regardes. Ouvre mon cœur, qu’il accueille le quotidien comme tu l’accueilles. Que ma parole soit fidèle à ta Parole. Qu’elle jaillisse de la prière, à son heure.

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