vendredi 4 septembre 2015

A l'intention de ceux qui à l'étranger ont la passion d'apprendre



 Vous êtes donc invités à faire la lecture de cet ouvrage avec une bienveillante attention et à vous montrer indulgents s’il vous semble que,  en dépit de nos efforts de traduction, nous avons échoué à rendre telle ou telle expression. En effet, ce qui est exprimé à l’origine en hébreu n’a plus la même force une fois traduit dans une autre langue. D’ailleurs, non seulement pour cet ouvrage, mais aussi pour la Loi elle-même, les Prophètes et les autres livres, la traduction présente des différences considérables avec l’original. C’est la trente-huitième année du règne de Ptolémée Évergète que je me suis rendu en Égypte. Au cours de mon séjour, j’ai trouvé une copie de cette importante instruction.  J’ai jugé alors qu’il était de la plus haute nécessité de mettre tout mon zèle et tous mes efforts à traduire ce livre. J’ai donc consacré beaucoup de veilles et de science, pendant cette période, pour mener à terme cet ouvrage et le publier à l’intention de ceux qui, à l’étranger, ont la passion d’apprendre  et veulent réformer leurs mœurs afin de vivre selon la Loi. (trad  )
Ben Sira, Prologue 15-35

Viens Esprit de Jésus, ouvre mon cœur à la Parole.
Viens Esprit de Jésus, toi qui a éclairé l’écrivain, éclaire maintenant les lecteurs.
Viens faire de nos cœurs une bonne terre pour accueillir la vie que tu nous donnes.

 Vous êtes donc invités à faire la lecture de cet ouvrage avec une bienveillante attention et à vous montrer indulgents s’il vous semble que,  en dépit de nos efforts de traduction, nous avons échoué à rendre telle ou telle expression. En effet, ce qui est exprimé à l’origine en hébreu n’a plus la même force une fois traduit dans une autre langue. D’ailleurs, non seulement pour cet ouvrage, mais aussi pour la Loi elle-même, les Prophètes et les autres livres, la traduction présente des différences considérables avec l’original.
L’original hébreu de ce texte a été longtemps perdu. Et c’est grâce à ce traducteur que le texte a été transmis. Il est connu en diverses versions, longues ou courtes. ON a retrouvé des fragments du texte hébreu, qui atteste de l’écriture première de ce livre en hébreu. Le traducteur fait ici état de la difficulté de son labeur.  En tête de la traduction interlinéaire du Nouveau Testament (édition Alliance Biblique Universelle), il est écrit : Une langue est un filet sur la réalité des choses, une autre langue est un autre filet, il est rare que les mailles coïncident. Cela nous dit bien la fragilité de la langue à reproduire la pensée d’un autre. Il est déjà difficile de ciseler les mots pour dire sa propre pensée, combien plus pour traduire la pensée d’un autre, en une autre langue. Et maintenant ceux qui pour nous traduisent les textes, sont en plus confrontés à une distance culturelle de plusieurs siècles. Cela peut nous aider pour découvrir un texte, de prendre diverses traductions, chacune présentant un aspect de ce que le traducteur a découvert dans l’original.

C’est la trente-huitième année du règne de [Ptolémée] Évergète que je me suis rendu en Égypte.
Cette notation du traducteur permet de situer son travail vers 132 avant Jésus Christ. Les exégètes tendant à reconnaître en ce Evergète, Ptolémée VII.

Au cours de mon séjour, j’ai trouvé une copie de cette importante instruction.  J’ai jugé alors qu’il était de la plus haute nécessité de mettre tout mon zèle et tous mes efforts à traduire ce livre.
Du bon zèle d’un petit fils pour l’œuvre de son grand père ! Il juge important l’instruction qu’il a laissée, et décide de la faire connaître. Il se trouve en Egypte, dans la diaspora juive, qui ne connait plus nécessairement l’hébreu. Il est dès lors important de traduire le texte pour le rendre accessible.

J’ai donc consacré beaucoup de veilles et de science, pendant cette période, pour mener à terme cet ouvrage et le publier à l’intention de ceux qui, à l’étranger, ont la passion d’apprendre  et veulent réformer leurs mœurs afin de vivre selon la Loi.
Le traducteur reconnait donc faire œuvre de missionnaire. Il veut rendre accessible la Loi judaïque à ses coreligionnaires qui habitant dans la diaspora, et ne connaissant plus la langue hébraïque, n’ont plus accès aux textes. Et il reconnait dans l’œuvre de son grand-père,  un texte qui pourrait les introduire à cet enseignement de la Loi judaïque, un texte qui pourrait les aider à réformer leur vie.

Seigneur, rends-nous soucieux de rendre accessible ta Parole pour nos contemporains. Seigneur, fais de nous des lettres vivantes, qui te révèlent.

1 commentaire:

raymond a dit…

Grand-père a écrit pour le peuple juif ! mais le petit-fils a traduit "pour tous ceux qui, à l'étranger, désirent s'instruire, réformer leurs moeurs et vivre conformément à la Loi."
Cela concerne tous ceux et celles qui lisent la Torah et tous les autres écrits qui composent la Bible; Cela concerne tous ceux qui cherchent à en vivre et tous ceux qui, finalement, cherchent à être heureux.
Il y a une forme de volonté nécessaire, une attention demandée pour entendre ce que l'auteur désire nous communiquer. Je lui suis reconnaissant d'avoir immortalisé des paroles qui, sans lui, auraient pu s'envoler, même si... finalement, ne serait-ce pas la Sagesse elle-même qui interpelle, qui appelle? Une Sagesse qui s'identifie à l'intelligence, à cette compréhension en profondeur des réalités ? Une Sagesse qui enfante, qui donne vie ?
Raymond