mercredi 30 septembre 2015

Ses secrets

Si 4
17 Elle l’accompagnera d’abord par des voies tortueuses,
elle amènera sur lui la crainte et l’effroi.
Elle le tourmentera par sa discipline
jusqu’à ce qu’elle ait confiance en lui,
elle l’éprouvera par ses préceptes.
18 Puis elle reviendra tout droit vers lui et le réjouira
et lui dévoilera ses secrets.
19 Mais s’il s’égare, elle l’abandonnera
et le livrera à sa perte.

Viens Esprit Saint, viens nous dévoiler les secrets qui nous feront vivre, viens nous dévoiler tout l’amour de notre Dieu.

Avant et après ces trois versets, le Siracide explique longuement quelle doit être l’attitude de l’homme. Mais ici, nous trouvons une petite inclusion décrivant l’action de la sagesse elle-même, sa manière d’agir vis-à-vis de cet homme qui la recherche. Car c’est elle qui a comme l’initiative. Mais elle modifie sa façon de traiter l’homme en fonction des réactions de celui-ci.

Elle l’accompagnera d’abord par des voies tortueuses, elle amènera sur lui la crainte et l’effroi : il y a donc d’abord un chemin difficile, « tortueux » ; autrement dit une route qui fait des détours imprévus, incompréhensibles, dont l’homme n’est pas maître malgré ses efforts. Nous pouvons entre autres y reconnaître le combat spirituel. Devant cette situation, la crainte et l’effroi remplissent l’âme : elle est amenée à reconnaître sa faiblesse, son impossibilité à agir comme elle le voudrait, bref elle devient prête à accueillir « la grâce ». Mais le plus important est en entrée de ce verset : « elle l’accompagnera ». C’est au cœur de ces difficultés qu’il est nécessaire d’affronter, de cette prise de conscience salutaire, que la sagesse est présente, elle accompagne.

Elle le tourmentera par sa discipline jusqu’à ce qu’elle ait confiance en lui, elle l’éprouvera par ses préceptes :
tourmenter, éprouver, voilà un étrange aspect de l’action de la sagesse qu’il faudrait analyser de plus près… à une autre occasion. En bref, nous pourrions dire que la sagesse nous examine afin de savoir si nous sommes désireux et prêts à l’accueillir, si la confiance peut s’établir, car elle est la condition de toute relation, de tout accueil.

Puis elle reviendra tout droit vers lui et le réjouira et lui dévoilera ses secrets :
alors, elle reviendra « tout droit », impatiente, comme si elle s’était imposée à elle-même cette « épreuve » de l’éloignement. Elle-même est habitée par la joie que donne la confiance, et elle communiquera cette joie ; et, en plus, elle fera part de ses secrets, elle les dévoilera, elle donnera part à son intimité. Jésus dira « Je vous appelle amis, parce que tout ce que j’ai entendu auprès de mon Père, je vous l’ai fait connaître ».

Mais s’il s’égare, elle l’abandonnera et le livrera à sa perte : et un dernier petit verset avec un brin de menace… comme d’habitude !!

Seigneur Jésus, toi qui nous accompagnes sur nos voies tortueuses, toi qui nous as dévoilé les secrets du Père, tu nous réjouis chaque jour par ta présence mystérieuse à nos côtés. Bénis sois-tu !

mardi 29 septembre 2015

Le Seigneur les aime

Si 4
13 Celui qui la possède obtiendra la gloire en héritage,
le lieu où il va, le Seigneur le bénit.
14 Ceux qui la servent rendent un culte au Saint,
ceux qui l’aiment, le Seigneur les aime.
15 Celui qui l’écoute jugera avec équité,
celui qui s’attache à elle pourra demeurer en sécurité.
16 S’il lui fait confiance, il l’obtiendra en héritage,
sa postérité en conservera la jouissance.

Viens, Esprit Saint, viens Esprit de Sagesse, emplis nos cœurs de cette parole, qu’elle nous comble en ce jour.

Celui qui la possède obtiendra la gloire en héritage, le lieu où il va, le Seigneur le bénit.
Ceux qui la servent rendent un culte au Saint, ceux qui l’aiment, le Seigneur les aime.
Celui qui l’écoute jugera avec équité, celui qui s’attache à elle pourra demeurer en sécurité.
S’il lui fait confiance, il l’obtiendra en héritage, sa postérité en conservera la jouissance.
Voilà une série de quatre versets où sont décrites les attitudes à avoir vis-à-vis de la sagesse : la posséder (la saisir), la servir, l’aimer, l’écouter, s‘attacher à elle, lui faire confiance… voilà un programme qui peut largement inspirer notre journée !
Et chaque fois, selon un procédé dont nous avons maintenant l’habitude, la conséquence, nous pourrions dire, la « récompense » qui vient du Seigneur : la gloire, la bénédiction, l’amour, la justice, la sécurité, la sagesse elle-même comme héritage pour soi-même et pour ses enfants.
C’est un tableau tout en sérénité et promesse. Le « comment » viendra ensuite, mais pour le moment nous sommes invités à une attitude de disponibilité et de confiance, d’accueil du don qui nous est fait.


Seigneur Jésus, conduits-nous sur les chemins de l’écoute, du service, de l’amour, rends-nous accueillants à cette sagesse que tu nous promets en partage.

lundi 28 septembre 2015

Aimer la vie

Si 4
11 La sagesse exalte ses fils et prend soin de ceux qui la recherchent.
12 L’aimer, c’est aimer la vie, ceux qui se lèvent de bon matin pour elle seront remplis de joie.

Viens Esprit Saint, viens Esprit de Sagesse, prends soin de nous, guide-nous au long de ce jour.

La sagesse exalte ses fils : fils de Dieu, fils de la sagesse… C’est elle qui les élève, non pas tellement dans le sens d’éduquer, mais plutôt de faire leur grandeur, de les ennoblir. Ben Sira amorce ici un nouvel aspect : le rôle de la sagesse auprès de ses enfants et la joie qui en résulte.

et prend soin de ceux qui la recherchent : ce qui est demandé, c’est de chercher ! Celui qui désire la sagesse, qui se met en route à sa recherche, est déjà sous sa protection. Elle veille sur lui, elle en prend soin.

L’aimer, c’est aimer la vie :
la sagesse prend soin de ses fils, les accompagne ; en retour, ceux-ci sont invités à l’aimer ! C’est l’amour de la sagesse qui réveille le désir de la « posséder », de la servir.

ceux qui se lèvent de bon matin pour elle seront remplis de joie :
que voilà un beau proverbe que l’on pourrait se rappeler à chaque réveil ! Se lever de bon matin, s’empresser, avoir hâte de répondre à ses invitations.

Seigneur Jésus, bénis sois-tu pour la vie, bénis sois-tu pour la joie, bénis sois-tu pour tous les cadeaux que tu mets sur notre route, dès le matin.


dimanche 27 septembre 2015

Dieu t’appellera fils

Si 4
9 Délivre l’opprimé des mains de l’oppresseur, ne sois pas pusillanime quand tu rends la justice.
10 Sois pour les orphelins comme un père et un mari pour leur mère : tu seras comme un fils du Très-Haut, il t’aimera plus que ta mère.


Viens Esprit Saint, viens Esprit de justice, viens habiter nos cœurs pour que cette parole y prenne vie.

Délivre l’opprimé des mains de l’oppresseur : jusqu’où doit aller notre aide vis-à-vis de notre prochain ? Nous voici appelé, chacun, à délivrer l’opprimé ! A dépasser le don matériel, et même à aller au-delà de la parole de paix, pour nous investir à rendre sa liberté à notre frère qui est enfermé par la volonté d’un oppresseur ou par les circonstances de sa vie.

ne sois pas pusillanime quand tu rends la justice : et pour ceux qui ont à juger, qu’ils le fassent avec un cœur courageux, généreux, désintéressé, tout à l’écoute lui aussi de l’injustice qui est subie.

Sois pour les orphelins comme un père 
: on retrouve ici le souci pour les veuves et les orphelins, avec une accentuation qui frappe sous la plume de Ben Sira qui accorde tant d’importance à la passation, à l’héritage, à l’éducation par le père. Rappelons-nous l’ouverture du chap. 3 (Ecoutez, enfants, les conseils de votre père). Avec encore un clin d’œil de Benoît au début de sa Règle (accepte les conseils d’un père) !

et un mari pour leur mère : pour les veuves dit l’hébreu, ce qui semble quand même plus logique.

tu seras comme un fils du Très-Haut : nous voyons que, dans ces versets, la traduction en grec s’écarte assez bien de l’hébreu et, malheureusement, lui donne aussi moins de vigueur. Retenons ici la formulation originelle : «Dieu t’appellera fils ». Magnifique promesse qui fonde toute notre espérance.

il t’aimera plus que ta mère : « Il te fera grâce » dit la version hébraïque. On ne voit pas très bien le fil de la traduction… mais peu importe, c’est de l’amour de notre Dieu qu’il s’agit et toutes les formulations ne seront jamais à la hauteur du mystère !


Seigneur Jésus, tu es le Fils bien-aimé, tu es notre frère. Nous ne pouvons mesurer ce que signifie cette réalité, donne-nous seulement d’en vivre chaque jour et d’en rendre grâce sans fin à notre Père.

samedi 26 septembre 2015

Incline ton oreille

Si 4
7 Fais-toi bien voir de l’assemblée,
devant un grand, baisse la tête.
8 Incline ton oreille vers le pauvre,
réponds-lui avec douceur des paroles de paix.

Viens Esprit Saint, viens Esprit de Paix, viens nous rendre accueillants à cette parole et attentifs à tous nos frères.

Fais-toi bien voir de l’assemblée, devant un grand, baisse la tête : conseil qui nous semble un peu étrange tel qu’il est formulé ici. Après les beaux versets sur l’humilité, on peut sans doute y relire une invitation à l’humilité, à occuper chacun sa juste place. Ce verset semble d’ailleurs presque une parenthèse avant la reprise des indications concernant l’attitude envers le pauvre.

Incline ton oreille vers le pauvre, réponds-lui avec douceur des paroles de paix :
impossible de ne pas penser à St Benoît qui ouvre sa Règle en recommandant d’incliner l’oreille de son cœur. Car c’est bien le cœur qui doit se faire attentif au pauvre, qui doit entendre son appel. Il ne s’agit plus maintenant de donner nourriture ou vêtement. Si notre cœur est vraiment touché, nous pourrons lui adresser la parole, une parole pleine de douceur qui apporte la paix. Douceur et humilité sont tellement accordées ! C’est donc bien après avoir tant recommandé l’humilité que Ben Sira peut avancer dans les  « dons » que nous pouvons faire autour de nous.

Seigneur Jésus, mets ta douceur en nos cœurs afin que nous puissions répondre à l’appel du pauvre.

vendredi 25 septembre 2015

Ne détourne pas ton regard

Si 4
1 Mon fils, ne prive pas le pauvre de sa subsistance, 
ne fais pas languir les yeux de l’indigent.
2 Ne fais pas souffrir une âme affamée,
n’irrite pas un homme dans le dénuement.
3 N’ajoute pas au tourment d’un cœur irrité,
ne fais pas attendre tes dons à qui en a besoin.
4 Ne repousse pas le suppliant dans la détresse,
ne détourne pas ton visage du pauvre.
5 De l’indigent ne détourne pas ton regard,
ne lui donne pas sujet de te maudire.
6 Car s’il te maudit dans l’amertume de son âme,
son créateur entendra sa prière.

Viens Esprit Saint, fais que la parole de ce jour s’imprime en nos cœurs, qu’elle ouvre notre regard, qu’elle soit notre guide.

 Mon fils : nouveau chapitre, nouvelle interpellation qui rappelle tout le poids d’un conseil paternel, qui est une invitation à l’attention, à l’écoute.

ne prive pas le pauvre de sa subsistance : ces 6 versets sont tous une invitation à faire l’aumône. Mais Ben Sira ne le présente pas comme une obligation en soi. Il regarde tout simplement celui qui est dans le besoin et invite à porter ce même regard. C’est le destinataire du don qui est au cœur de ces versets ; c’est le comportement à avoir vis-à-vis de lui que Ben Sirac enseigne. Il ne dit pas « donne » mais « ne prive pas » : il s’agit donc d’un bien auquel le pauvre a droit et qu’il convient de ne pas lui retirer, d’autant plus que ce bien est fondamental puisqu’il s’agit de sa subsistance même, autrement dit de sa vie.

ne fais pas languir les yeux de l’indigent : Ben Sirac va plus loin : ce don doit être fait sans tergiverser, sans délai, sans faire « languir » l’indigent qui voit ces choses auxquelles il ne peut accéder et dont il a besoin.

Ne fais pas souffrir une âme affamée, n’irrite pas un homme dans le dénuement : faire attendre celui qui a faim, celui qui est nu, c’est le faire souffrir davantage, physiquement mais aussi moralement.

N’ajoute pas au tourment d’un cœur irrité, ne fais pas attendre tes dons à qui en a besoin : Ben Sirac est de plus en plus explicite en recommandant de ne pas « ajouter au tourment »

Ne repousse pas le suppliant dans la détresse, ne détourne pas ton visage du pauvre.
De l’indigent ne détourne pas ton regard, ne lui donne pas sujet de te maudire.
Si celui qui est dans la détresse doit supplier, c’est que l’autre ne l’a même pas vu… ou fait semblant de ne pas le voir…  Le petit-fils de Ben Sira, qui traduit son oeuvre de l’hébreu au grec, et qui vise dans divers passages à l’helléniser, cherche plutôt ici à taper sur le clou en rajoutant deux lignes, d’ailleurs quasi identiques : les versets 4b et 5a. Oui, le premier pas, c’est voir, c’est l’échange de regard.

Car s’il te maudit dans l’amertume de son âme, son créateur entendra sa prière.
Selon son habitude, l’auteur ne peut s’empêcher de brandir une menace comme dernier argument : si le pauvre crie vers son Dieu, s’il maudit celui qui refuse l’aumône, Dieu l’entendra… Mais comment Dieu répondra-t-il à la prière du malheureux ?

Seigneur Jésus, ton regard d’homme s’est porté sur tant de malheureux que tu as voulu secourir sans tarder. Puissions-nous, à ton exemple, être vigilants afin de percevoir l’attente du pauvre et lui répondre selon nos moyens.



mercredi 23 septembre 2015

Il trouvera un soutien

Si 3
30 Comme l’eau éteint le feu qui flambe,
ainsi l’aumône efface les péchés.
31 Celui qui répond par des bienfaits pense à l’avenir,
s’il vient à chanceler, il trouvera un soutien.

Viens Esprit Saint, mets en nos cœurs le désir de bien agir, sous ta conduite.

Comme l’eau éteint le feu qui flambe, ainsi l’aumône efface les péchés : au cours de ce chapitre, nous avons souvent rencontré cet argument : faire le bien pour « obtenir » le pardon des péchés. Heureusement, la miséricorde de Dieu n’est pas à la mesure de nos aumônes ! Cette argumentation devait toucher les lecteurs de Ben Sirac. Et être généreux écarte certes du péché puisque cela rend attentif aux autres.

 Celui qui répond par des bienfaits pense à l’avenir, s’il vient à chanceler, il trouvera un soutien : nouvel argument également assez « intéressé ». Mais les arguments ne sont là que pour souligner au mieux, en fonction de la sensibilité des lecteurs, combien il faut avancer sur la voie de la sagesse : être humble, écouter, agir avec douceur, répandre ses bienfaits… et tout le nécessaire sera donné : « il trouvera un soutien » promet l’auteur.
A noter que la version originale hébraïque exprimait ce verset de façon concise et suggestive : « Celui qui fait le bien le rencontrera sur son chemin ».


Seigneur Jésus, apprends-nous à choisir le bien, au jour le jour, ainsi nous irons à la rencontre de nos frères et ensemble nous construirons ton royaume.

mardi 22 septembre 2015

Une oreille attentive

Si 3
29 L’homme intelligent médite les proverbes dans son cœur,
une oreille attentive, voilà ce que désire le sage.

Viens Esprit Saint, donne-nous d’entendre la parole et de la méditer en notre cœur.

L’homme intelligent médite les proverbes dans son cœur : l’homme intelligent, c’est-à-dire celui qui pense « juste », et qui agit conformément à sa pensée, celui-là prend le temps de méditer en son cœur, de laisser lentement la parole y « germer ». La parole qu’en l’occurrence Ben Sirac évoque, ce sont les proverbes. Le Livre des proverbes est aussi classé dans les livres sapientiaux – ou parfois dans les livres poétiques – de la Bible. Il a été écrit autour du 5e siècle AC et est de la même veine que celui de Ben Sirac qui a dû d’ailleurs largement s’en inspirer, s’appliquant à lui-même le conseil de ce verset. Le Livre des proverbes commence aussi par définir longuement la Sagesse avant de donner quantité de conseils concrets sous la forme de proverbes. A noter que d’autres traductions indiquent « maximes des sages » à la place de proverbes, faisant donc la place à une référence plus large.

une oreille attentive, voilà ce que désire le sage :
vers où tend le désir du sage, voilà ce à quoi doit répondre un livre de sagesse ! Nombreuses sont sans doute les réponses qui viennent à l’esprit. Mais nous avons aujourd’hui celle de Ben Sira. Le désir du sage est une oreille attentive. Ecouter est la condition première pour accueillir la parole et pouvoir la méditer puis en vivre. Ainsi, nous retrouvons déjà cette longue et belle tradition de sagesse que connaissent si bien les disciples de St Benoît : écouter !

Seigneur Jésus, développe en nos cœurs ce désir d’une écoute attentive de ta parole, mais aussi de celle de tous nos frères.

lundi 21 septembre 2015

La détresse de l'orgueilleux

Si 3
26 Le cœur endurci finira dans le malheur,
celui qui aime le danger y périra.
27 Le cœur endurci sera accablé de peines,
le pécheur accumulera péché sur péché.
28 A la détresse de l’orgueilleux il n’est pas de remède ;
car la plante de la perversité est enracinée en lui.

Viens Esprit Saint, donne-nous d’accueillir la parole avec un cœur avide, préserve-nous de l’orgueil de celui qui croit savoir.

Le cœur endurci finira dans le malheur, celui qui aime le danger y périra : voilà une terrible malédiction… mais qu’est-ce qu’un cœur endurci ? L’auteur reprend deux fois cette expression, puis, dans le 3e verset, en donne la clé : c’est un cœur orgueilleux. Un « cœur de pierre » qui n’est pas perméable, pas accueillant, pas compatissant. Un homme qui se croit assez fort pour affronter le danger par lui-même.

Le cœur endurci sera accablé de peines, le pécheur accumulera péché sur péché :
s’endurcir, cela se fait petit à petit, pas à pas, il se ferme peu à peu sur lui-même jusqu’à se suffire.

A la détresse de l’orgueilleux il n’est pas de remède ; car la plante de la perversité est enracinée en lui :
l’orgueil est un mal fondamental et plus il s’enracine dans le cœur de l’homme, plus il est incurable. L'orgueilleux se condamne alors à vivre dans la détresse profonde ! Ainsi, en contrepoint de son encouragement à l’humilité, Ben Sirac a voulu immédiatement souligner le danger de l’orgueil.


Seigneur Jésus, toi qui connais le cœur de l’homme, tu sais combien l’orgueil le plus insidieux nous guette chaque jour. Heureux ceux qui suivent tes chemins.

dimanche 20 septembre 2015

Ce qui t'a été montré

Si 3
21 Ce qui est trop difficile pour toi, ne le recherche pas,
ce qui est au-dessus de tes forces, ne l’examine pas.
22 Réfléchis sur les commandements qui t’ont été donnés,
tu n’as pas besoin des choses cachées.
23 Ne t’acharne pas à des œuvres qui te dépassent ;
ce qui t’a déjà été montré est plus que ne peut concevoir l’esprit humain.
24 Car beaucoup ont été égarés par leurs spéculations,
leur imagination perverse a faussé leurs pensées.

Viens Esprit Saint, viens éclairer notre intelligence, viens nous garder dans l’humilité.

Ce qui est trop difficile pour toi, ne le recherche pas, ce qui est au-dessus de tes forces, ne l’examine pas. : les versets que nous lisons aujourd’hui sont tous une mise en garde contre une curiosité intellectuelle mal placée. Ben Sira commence par recommander de ne pas s’engager dans des raisonnements que l’on ne pourrait maîtriser, surtout si l’on s’y engage seul.

Réfléchis sur les commandements qui t’ont été donnés, tu n’as pas besoin des choses cachées : ce que chacun a besoin de connaître lui a été donné gratuitement : il y a l’Ecriture, plus tard il y aura les témoins. Mais il y avait aussi, du temps de Ben Sirac (vers 180 avant J-C), la tentation de se laisser emporter par la curiosité vis-à-vis de la philosophie grecque ou par les diverses déviations doctrinales du judaïsme. Ne pas regarder vers les choses cachées : de tous temps l’ésotérisme a fasciné : être parmi le petit nombre qui sait… voilà qui permet de se distinguer de la masse !!

Ne t’acharne pas à des œuvres qui te dépassent, ce qui t’a déjà été montré est plus que ne peut concevoir l’esprit humain : il ne s’agit pas (comme certains en ont accusé l’Eglise !) de cacher certaines choses pour garder un pouvoir… au contraire, tout ce qu’il nous faut, et bien plus, est montré, est donné au grand jour.

Car beaucoup ont été égarés par leurs spéculations, leur imagination perverse a faussé leurs pensées :
ces recommandations, l’auteur les donne à la suite et en illustration de son incitation à l’humilité. S’il est important de continuer sans cesse à nous instruire, c’est ensemble qu’il nous faut progresser dans une connaissance qui conduit à la vie.


Seigneur Jésus, avec ta venue parmi nous, tu as porté la révélation à sa plénitude ; avec toi, nous rendons grâce au Père d’avoir révélé ces merveilles aux plus petits.

samedi 19 septembre 2015

Il est glorifié par les humbles

Si 3
17 Mon fils, agis avec douceur en tout ce que tu fais
et tu seras aimé de l’homme agréable à Dieu.
18 Plus tu es grand, plus il faut t’humilier,
et devant le Seigneur tu trouveras grâce.
20 Car grande est la puissance du Seigneur,
et il est glorifié par les humbles.

Viens Esprit Saint, viens nous dévoiler ta sagesse, viens nous faire désirer la vraie humilité.

Mon fils : Ben Sirac vient de donner longuement les conseils d’un père à ses enfants (3,1), il continue à s’adresser directement à qui peut se considérer comme son fils, comme il le rappelle régulièrement (2,1 ; 3,12 ; 4,1 …). C’est bien d’un héritage qu’il s’agit, d’une sagesse à recueillir.

agis avec douceur en tout ce que tu fais : la douceur, cet état de l’âme qui est en paix, sans tension, qui ne cherche pas à s’imposer. Paul recommandera à Tite au tout début de sa lettre de " faire preuve d'une continuelle douceur envers tous les hommes ". Ainsi serons-nous à l’image de notre Dieu « doux et humble de cœur ». Humilité qui est d’ailleurs l’objet des versets suivants.

et tu seras aimé de l’homme agréable à Dieu : la force rompt souvent la relation, la douceur l’encourage : qui agit avec douceur se fait proche, se fait ami, est aimé en retour.

Plus tu es grand, plus il faut t’humilier : comme il est difficile à un « riche » d’être sauvé, ainsi le chemin vers l’humilité est-il plus long pour celui qui est (ou se croit) grand aux yeux du monde. Il lui est d’autant plus nécessaire de trouver sa « juste » place aux yeux de Dieu. « Quand notre cœur se fait humble, le Seigneur dresse notre vie vers le ciel » écrit st Benoît.

et devant le Seigneur, tu trouveras grâce : être humble, c’est savoir que l’on doit tout recevoir ; pour accueillir la grâce et l’amour de Dieu, c’est la condition première.

Car grande est la puissance du Seigneur
et il est glorifié par les humbles :

voilà un bien beau verset où se dessine le visage de notre Dieu : à lui sont la puissance et la gloire ; et grande est sa puissance ; mais sa gloire se manifeste dans les humbles ! Puissance et gloire s’y entrecroisent avec grandeur et humilité.


Seigneur Jésus, habite notre cœur, que douceur et humilité puissent y être de plus en plus présentes ; donne-nous de trouver grâce à tes yeux pour que nous puissions te glorifier.

mercredi 16 septembre 2015

Entre les mains du Seigneur

Si 2

15 Ceux qui craignent le Seigneur ne désobéissent jamais à ses paroles,
ceux qui l’aiment observent ses voies.
16 Ceux qui craignent le Seigneur recherchent son bon plaisir,
ceux qui l’aiment se nourrissent de sa loi.
17 Ceux qui craignent le Seigneur ont toujours le cœur prêt,
devant lui ils s’humilient et disent :
18 « Nous tomberons entre les mains du Seigneur
et non entre les mains des hommes ;
car telle est sa grandeur,
telle aussi sa miséricorde. »

Viens, Esprit Saint, viens nous inspirer la crainte et l’amour du Seigneur, guide-nous par la parole de ce jour.

Ceux qui craignent le Seigneur ne désobéissent jamais à ses paroles, ceux qui l’aiment observent ses voies : « ceux qui craignent » - « ceux qui aiment » : toute cette fin de chapitre est rythmée par ce couple de verbes : c’est donc qu’il y a synonymie !  Et la conséquence en est aussi identique : ne pas désobéir ou observer.

Ceux qui craignent le Seigneur recherchent son bon plaisir, ceux qui l’aiment se nourrissent de sa loi :
mêmes sujets, mais on a comme dépassé la « simple » obéissance, pour rechercher le bon plaisir de Dieu ! Pour « se nourrir » de sa loi comme de quelque chose de fortifiant, de savoureux. « Je me délecte de tes décrets » chante le psaume 118.

Ceux qui craignent le Seigneur ont toujours le cœur prêt :
avoir toujours le « me voici » sur les lèvres, être prompt à répondre au Seigneur !

devant lui ils s’humilient et disent : nous tomberons entre les mains du Seigneur et non entre les mains des hommes ; car telle est sa grandeur, telle aussi sa miséricorde : notre Dieu est à la fois puissant et miséricordieux, c’est un Dieu « juste et bon », plein de tendresse. Nous choisissons donc de tomber « entre ses mains » ou plutôt… dans ses bras. Oui, sa miséricorde est à la mesure de sa grandeur.

Seigneur Jésus, donne-nous de rechercher sans cesse ce qui te plaît, ce qui fait ta joie.



mardi 15 septembre 2015

Regardez les générations

Si 2
10 Regardez les générations passées et voyez :
Qui a mis sa confiance dans le Seigneur et a été déçu ?
Qui a persévéré dans la crainte du Seigneur et a été abandonné ?
Qui l’a invoqué et en a été méprisé ?
11 Car le Seigneur est compatissant et miséricordieux,
il remet les péchés et sauve au moment de la détresse.
12 Malheur aux cœurs lâches et aux mains sans courage,
au pécheur qui chemine sur deux routes.
13 Malheur au cœur sans courage, qui n’a pas confiance,
pour cela il ne sera pas protégé.
14 Malheur à vous qui avez perdu la persévérance ;
que ferez-vous quand le Seigneur vous examinera ?

Viens, Esprit Saint, viens Esprit de force, répands courage et confiance en nos cœurs, rends-nous attentifs à cette parole.

Regardez les générations passées et voyez :
Qui a mis sa confiance dans le Seigneur et a été déçu ?
Qui a persévéré dans la crainte du Seigneur et a été abandonné ?
Qui l’a invoqué et en a été méprisé ?
Nouvel argument : profitez de l’expérience de ses prédécesseurs, se retourner sur leur vécu et constater ce qu’il en est.  Regarder ceux qui ont craint le Seigneur, l’ont invoqué, lui ont fait confiance. Personne n’a été abandonné !

Car le Seigneur est compatissant et miséricordieux, il remet les péchés et sauve au moment de la détresse :
suit un portrait de Dieu qui fonde la confiance que nous mettons en lui ; après un portrait « en creux » (il ne déçoit pas, n’abandonne pas, ne méprise pas), voici ce qu’il est : compatissant, miséricordieux, sauveur !

Malheur aux cœurs lâches et aux mains sans courage, au pécheur qui chemine sur deux routes :
et maintenant les « malédictions », ou plutôt les constatations de ce qu’il s’ensuit de certains comportements, de certaines attitudes. Ne peuvent espérer le bonheur ceux qui ne réveillent pas leur courage, ceux qui ont le cœur double (Ps 12,3). « Unifie mon cœur » (Ps 85, 11) devrait être la prière de ceux qui marchent sur deux routes… !?

Malheur au cœur sans courage, qui n’a pas confiance, pour cela il ne sera pas protégé 
: ré-insistance sur le courage qui se fonde sur la confiance

Malheur à vous qui avez perdu la persévérance :
persévérance qui, en grec, résonne avec patience et espérance : Ben Sira tisse donc tous ces termes autant qu’il le peut pour inviter à prendre la route qui tourne le dos au malheur.

que ferez-vous quand le Seigneur vous examinera ?  « Examiner », ou, selon la traduction, « visiter » pour sauver, récompenser ou punir. Tous les arguments sont déployés, afin que chacun soit amené à la vraie « crainte » du Seigneur qui conduit au bonheur.


Seigneur, toi le Dieu fidèle, qui as toujours accompagné ton peuple, Dieu plein de compassion et de miséricorde, accompagne-nous aujourd’hui sur une route droite.

lundi 14 septembre 2015

Joie perpétuelle

Si 2
7 Vous qui craignez le Seigneur, comptez sur sa miséricorde,
ne vous détournez pas, de peur de tomber.
8 Vous qui craignez le Seigneur, ayez confiance en lui,
votre récompense ne vous fera pas défaut.
9 Vous qui craignez le Seigneur, comptez sur la prospérité,
la joie perpétuelle et la miséricorde.

Viens, Esprit Saint, viens mettre en nos cœurs la vraie crainte du Seigneur, que nous puissions reconnaître qui il est.

Vous qui craignez le Seigneur : les 3 versets de ce jour commencent identiquement : comment mieux insister sur ce qui doit être la disposition fondamentale des destinataires de ce livre ? Surtout souvenons-nous bien de ce qu’est la crainte du Seigneur ! Ben Sira a commencé par longuement le préciser dans le début de ce chapitre (v. 11 à 20) : elle est fierté, joie, gaîté ! Elle est la plénitude de la sagesse, sa couronne, sa racine…

comptez sur sa miséricorde : avant d’y aller d’une mise en garde, l’auteur rappelle aussi que Dieu est miséricorde, c’est sur cela qu’il s’appuie pour aller plus loin.

ne vous détournez pas, de peur de tomber : comme au verset 3 : s’attacher à Dieu, ne pas s’en détourner ni s’en écarter.

Vous qui craignez le Seigneur, ayez confiance en lui : Ben Sira le dit et le répète (v. 5) et le répètera… mettre en Dieu sa confiance, son espérance.

votre récompense ne vous fera pas défaut : une « récompense » est promise ; une autre façon de convaincre ? Ou plutôt une conséquence directe de notre attitude : en mettant toute notre confiance dans le Seigneur, nous avons ainsi part à sa vie, nous sommes immergés en son amour.

Vous qui craignez le Seigneur, comptez sur la prospérité, la joie perpétuelle et la miséricorde : voilà donc les beaux fruits, la belle promesse qui nous est faite. Porter nous-mêmes du fruit, vivre heureux et pardonnés !
Ces trois versets sont comme trois « béatitudes », ils énoncent le bonheur promis à ceux qui « craignent le Seigneur ». Bientôt, mais ensuite, viendront trois « malédictions ».


Seigneur Jésus, je veux aujourd’hui « compter sur toi », compter sur cette vie, sur ta vie, que tu me donnes à chaque instant ; garde moi dans la confiance.

dimanche 13 septembre 2015

Attache-toi à lui

Si 2
1 Mon fils, si tu aspires à servir le Seigneur, prépare ton âme à l’épreuve.
2 Fais-toi un cœur droit et sois résolu, ne te trouble pas au moment de la détresse.
3 Attache-toi à lui, ne t’en écarte pas, tu finiras tes jours dans la prospérité.
4 Tout ce qui t’advient, accepte-le, dans les revers de ton humiliation sois patient ;
5 car c’est au feu qu’on éprouve l’or, et au four de l’humiliation, ceux qui sont agréés de Dieu.
6 Aie confiance en Dieu et il te viendra en aide, suis une voie droite et espère en lui.

Viens, Esprit Saint, viens ouvrir nos cœurs à ces paroles de sagesse, apprends-nous à recueillir l’héritage de tous ceux qui nous transmettent la Parole.

Mon fils, si tu aspires à servir le Seigneur, prépare ton âme à l’épreuve : nous sommes vraiment dans le registre des conseils, des instructions. Depuis le verset 26 du chapitre précédent, l’auteur s’adresse à une seule personne, il personnalise son message. Le conseiller, c’est un sage, un père qui s’adresse à celui qu’il considère comme son fils dans la foi. Il avait d’ailleurs défini son destinataire : « toi qui désires la sagesse ». Il complète maintenant son portrait : « toi qui aspires à servir le Seigneur ». S’adressant paternellement à lui, Ben Sira veut aussi le prémunir en vue de l’épreuve : il faut s’y préparer !

 Fais-toi un cœur droit et sois résolu, ne te trouble pas au moment de la détresse : ces moments d’épreuve, de détresse, surviendront. Et il faut y préparer son cœur pour qu’il ne défaille pas. Plus que l’épreuve elle-même, c’est sans doute le trouble, le doute qui nous envahissent à ce moment-là qui sont à affronter.

Attache-toi à lui, ne t’en écarte pas, tu finiras tes jours dans la prospérité :
mais se faire un cœur résolu, ce n’est pas un effort tendu de volonté, c’est faire confiance au Seigneur, et, selon cette expression très évocatrice, « s’attacher » à lui. « Ne pas s’en écarter » insiste Ben Sira. Se tenir là, « à l’ombre de ses ailes », avec au cœur, pour nous soutenir, une promesse de prospérité !

Tout ce qui t’advient, accepte-le, dans les revers de ton humiliation sois patient :
il s’agit donc de rester serein, « d’habiter la confiance », de cultiver la patience.

car c’est au feu qu’on éprouve l’or, et au four de l’humiliation, ceux qui sont agréés de Dieu :
voilà une idée que Pierre a lui aussi reprise (1 P 1,7) et que nous avons rencontrée dans sa première lettre. Une image qui donne courage : ainsi l’épreuve n’est pas vaine, elle n’est pas qu’un tunnel à traverser, elle devient un tremplin dans notre vie.

Aie confiance en Dieu et il te viendra en aide, suis une voie droite et espère en lui :
si Ben Sira a évoqué longuement aujourd’hui les épreuves de toute vie, il nous donne en ce verset, succinctement, la clé pour notre route !

Seigneur Jésus, je mets en toi toute ma confiance, je suis sûre de ton aide, mène-moi sur une voie droite, sur ton chemin.


vendredi 11 septembre 2015

ne viens pas à lui avec un coeur double


Ne te dérobe pas à la crainte du Seigneur, ne viens pas à lui avec un cœur double. Quand tu parles aux gens, ne sois pas hypocrite ; veille à tes lèvres. Ne t’élève pas, de peur de tomber et d’attirer sur toi le déshonneur : le Seigneur dévoilerait tes secrets et te jetterait à terre au milieu de l’assemblée, pour n’être pas venu à la crainte du Seigneur et parce que ton cœur regorge de fausseté.

Ben Sira 1, 28-30




Viens Esprit de Jésus, enseigne-nous la sagesse.

Viens Esprit de Jésus, viens lire en nous les Ecritures.



Ne te dérobe pas à la crainte du Seigneur,

Après avoir déployé le point de vue positif du verset 25, Ben Sira passe maintenant au volet négatif. Tout d’abord ne pas se dérober à la crainte du Seigneur. C’est dire combien celle-ci est sur nos routes comme un guide, et non comme une entrave.



ne viens pas à lui avec un cœur double.

Le cœur double est l’exact opposé du cœur simple. Il n’est pas vrai. Aller à Dieu avec un cœur double, voilà qui est abominé par Ben Sira.



Quand tu parles aux gens, ne sois pas hypocrite ;

Pas de cœur double en face du Seigneur, pas plus d’hypocrisie face à nos frères et sœurs. Notre comportement face à Dieu et face aux hommes, c’est tout un.



veille à tes lèvres.

La sagesse populaire recommande de tourner sa langue 7 fois dans la bouche avant de parler. Ben Sira nous invite de même à la vigilance dans la parole.



Ne t’élève pas, de peur de tomber et d’attirer sur toi le déshonneur :

Jésus dans l’Evangile nous dira : qui s’élève sera abaissé. Inutile de s’élever, choisir plutôt comme Benoit nous y invite, la voie de l’humilité. Etre à sa juste place, tout simplement. La sagesse populaire dit de même, on se souvient de la fable de Lafontaine avec la grenouille qui voulait se faire aussi grosse que le bœuf… Le déshonneur arrive quand la comédie est démasquée.



 le Seigneur dévoilerait tes secrets et te jetterait à terre au milieu de l’assemblée, pour n’être pas venu à la crainte du Seigneur et parce que ton cœur regorge de fausseté.

Fondamentalement en ces versets, c’est bien la fausseté qui est dénoncée, découragée. Etre simple, être soi-même, sans masque, sans prétention, être tout simplement. Le chemin de l’humilité est le chemin de la sagesse. Elle nous situe de manière juste face à nous-mêmes, face aux autres, face à Dieu.



Seigneur, garde-nous dans la voie de l’humilité, de la simplicité. Que nous venions à toi de tout cœur.

jeudi 10 septembre 2015

Le Seigneur conduira la sagesse vers toi



Dans les trésors de la sagesse sont les proverbes du savoir ; le pécheur, lui, a la religion en horreur. Désires-tu la sagesse ? Garde les commandements, et le Seigneur la conduira vers toi.  Car la crainte du Seigneur est sagesse et instruction ; la douceur et la fidélité attirent sa faveur.
 (trad TLB)
Ben Sira 1, 25-27

Viens Esprit de Jésus, illumine mon cœur par ta Parole
Viens Esprit de Jésus, conduis-moi sur les chemins de la vie.

Dans les trésors de la sagesse sont les proverbes du savoir ;
Ce verset se découpe en deux parties opposées ; celle-ci, la première examine le point de vue positif : choisir la sagesse, c’est choisir le savoir, La sagesse est présentée comme un réservoir de connaissance. Ben Sira va expliciter cela dans les deux versets qui suivent.

 le pécheur, lui, a la religion en horreur.
La deuxième partie du verset montre un versant négatif. Le pécheur, celui qui ne suit pas le chemin que lui propose le Seigneur, s’en écarte avec horreur. Certaines traductions disent : il a la piété en horreur. Cette piété, cette religion, disent une attitude de respect à l’égard de Dieu qui se traduit dans la conduite de la vie. Le pécheur tient pour horreur cette attitude.  Cette deuxième partie du verset sera explicitée dans les versets 28-30 que nous lirons demain.

Désires-tu la sagesse ?
Le Seigneur ne s’impose pas, il n’impose pas son chemin. Il propose. Notre désir est interrogé.

Garde les commandements, et le Seigneur la conduira vers toi.
La sagesse ne se confond pas avec l’observance des commandements, mais l’observance y mène. L’attitude envers la loi, dispose le cœur. Elle ouvre le cœur à une révélation nouvelle. Le Seigneur conduit la Sagesse vers celui qui tente de se tourner vers lui. Si on relit ce verset avec l’incarnation de Jésus en tête. On peut voir toute la longue histoire de Dieu avec son peuple, le don de la loi, l’alliance sans cesse renouvelée, comme un chemin d’ouverture de l’humanité, pour la rendre capable d’accueillir l’avènement de Jésus.

 Car la crainte du Seigneur est sagesse et instruction ;
L’attitude du disciple envers le Seigneur est formatrice de sagesse. Elle est enseignement. Une attitude d’ouverture au Seigneur permet le cheminement, la découverte,… elle n’est pas enfermement mais plutôt chemin.

 la douceur et la fidélité attirent sa faveur.
Douceur, fidélité, on ne va pas à Dieu en conquistador, armé jusqu’aux dents,… on va vers lui, par la douceur, qui s’ouvre, accueille…. Par la fidélité qui persévère dans la marche, qui ne se décourage pas de la longueur du chemin, qui ne se décourage pas des échecs, des difficultés,…

Seigneur, ouvre mon cœur à la rencontre de Jésus. Donne-moi douceur, persévérance sur le chemin de l’Evangile.

mercredi 9 septembre 2015

Il gardera pour lui ses paroles



[ La crainte du Seigneur éloigne les péchés, et qui s’attache à elle détourne la fureur.] Une injuste colère ne peut être justifiée : le poids de cette colère entraîne la chute. Qui a de la patience résistera autant qu’il le faut et, plus tard, la joie lui sera rendue. Autant qu’il le faut, il gardera pour lui ses paroles ; l’éloge de sa perspicacité sera sur toutes les lèvres.
 (trad. TLB)
Ben Sira 1, 21-24

Viens Esprit de Jésus, charité et espérance.
Viens Esprit de Jésus, lumière des cœurs.

[ La crainte du Seigneur éloigne les péchés, et qui s’attache à elle détourne la fureur.]
Ce verset ne se trouve que dans quelques manuscrits. La crainte du Seigneur, ce respect amoureux fait entrer dans l’attitude juste, le geste juste, la parole juste. Elle éloigne par là du péché.
La crainte détourne la fureur, la fureur divine s’entend. Dieu face au mal, qui blesse l’homme, est lui-même blessé. Sa fureur n’est point la colère d’un être irascible qui laisse place à sa bile, mais l’expression de sa douleur face à la destruction de la création, de l’humanité, c’est son cri pour nous appeler, nous inviter à reprendre le chemin juste.

Une injuste colère ne peut être justifiée : le poids de cette colère entraîne la chute.
Cette fois, Ben Sira parle de la colère de l’humain. Elle n’est pas nécessairement mauvaise, mais si elle n’est pas juste, ajustée à Dieu, à son projet sur nos vies, alors elle est injustifiée. Elle ne peut trouver place dans la vie du croyant. Cette colère entraîne loin des chemins de l’amour, loin du chemin de la vie, elle est destructrice pour ceux qui la subissent, mais plus encore pour qui lui laisse cours. Elle entraîne la chute du colérique.

Qui a de la patience résistera autant qu’il le faut et, plus tard, la joie lui sera rendue.
La patience est proposée en réponse à la tentation de colère. Au lieu d’une passion dévorante qui tonne et détruit, Ben Sira propose la patience de l’amour, une passion douce et forte tout à la fois. Une longue patience à l’image de la patience de Dieu. Cette patience mène sur le chemin de la vie, elle ne peut qu’aboutir à la joie, à son heure.

 Autant qu’il le faut, il gardera pour lui ses paroles ; l’éloge de sa perspicacité sera sur toutes les lèvres.
Ainsi la parole peut rester longtemps dans le cœur, dans l’esprit, être murie, burinée, avant d’être prononcée. Elle n’est plus l’éclat d’un volcan non maîtrisé, mais l’affleurement d’une source intérieure. Sa justesse ne manquera pas d’être remarquée.

Seigneur, je viens vers toi. Apprends-moi ta sagesse. Dans le secret de la prière, ouvre mes yeux qu’ils regardent comme tu regardes. Ouvre mon cœur, qu’il accueille le quotidien comme tu l’accueilles. Que ma parole soit fidèle à ta Parole. Qu’elle jaillisse de la prière, à son heure.