mardi 9 septembre 2014

Jusqu'à l'aube

Ac 20
10 Paul est alors descendu, s’est précipité vers lui et l’a pris dans ses bras : « Ne vous agitez pas ! Il est vivant ! » 11 Une fois remonté, Paul a rompu le pain et mangé ; puis il a prolongé l’entretien jusqu’à l’aube et alors il s’en est allé. 
12 Quant au garçon, on l’a emmené vivant et ç’a été un immense réconfort.

Esprit Saint, éveille en nous une telle soif de la Parole qu’elle ne soit jamais étanchée !

Paul est alors descendu, s’est précipité vers lui et l’a pris dans ses bras : le récit revient immédiatement sur Paul sans rien nous dire de la réaction des présents. Nous le voyons descendre les trois étages, « se précipiter » vers Eutyque, « se pencher » ou même – plus littéralement – « se jeter, tomber sur ». Il le prend dans ses bras, il l’étreint, il n’intervient pas en parole mais uniquement en geste, de tout son corps.

Ne vous agitez pas ! Il est vivant ! : voilà une injonction qui résonne familièrement : « Pourquoi cette agitation ? L’enfant n’est pas morte. » disait Jésus à propos de Talitha. Paul déclare même littéralement : « son esprit, son âme est en lui », expression plus significative qui marque un retour à la vie ; nous rejoignons ici le récit (10, 36-41) où Pierre ressuscite Tabitha et annonce, non pas selon la TOB « elle est vivante », mais bien « elle est hors de la mort » ; les parallèles sont très étroits entre ces récits d’Elie ressuscitant le fils de la veuve en s'étendant sur lui dans la chambre haute, de Pierre avec une autre veuve, également dans une telle chambre, de Paul avec Eutyque, et bien d’autres.

Une fois remonté, Paul a rompu le pain et mangé : nous apprenons alors que le très long discours de Paul précédait la fraction du pain et le repas partagé…

puis il a prolongé l’entretien jusqu’à l’aube : même après le temps du repas, Paul – et ses auditeurs – restent pour continuer à échanger aussi longtemps qu’il est possible, dans le désir de se nourrir de la parole, de se soutenir et s’encourager pour continuer ensemble après le départ de Paul.

et alors il s’en est allé : ayant accompli tout ce qu’il pouvait pour cette communauté de Troas, Paul reprend sa route et semble pressé de partir. Lui qui accorde tant d’importance au rythme liturgique, il vise en effet d’être à Jérusalem pour la Pentecôte.

Quant au garçon, on l’a emmené vivant et ç’a été un immense réconfort : avant de quitter Troas, Luc nous rassure quand même… nous confirmant, s’il était nécessaire, la parole de Paul : Eutyque est bien vivant ! Pourtant, on a dû « l’emmener »… ce qui est rare dans les récits de résurrection… En tout cas, en cette dernière ligne, Luc donne la clé : ce fut un grand « encouragement » pour la communauté.


Seigneur Jésus, merci pour la grâce de nos communautés où nous sommes si souvent invités à écouter ta parole et à rompre le pain, à partager une table conviviale, et à nous entraider à lire les « signes » que tu mets sur notre route pour nous encourager.

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