vendredi 14 février 2014

Connais-tu ce que tu lis?

L’Esprit dit à Philippe : « Avance et attache toi de près à ce char ». Accourant Philippe l’entendit lisant Isaïe le prophète et il dit : « Connais-tu ce que tu lis ? »
Actes 8, 29-30

Seigneur ta parole est lumière sur nos pas. Mais si tu ne nous l’ouvres, pourrons-nous la comprendre ? Seigneur que ton Esprit vienne lire en nous, et nous entendrons ta voix.

L’Esprit dit à Philippe :
Au verset 26, Luc parlait de l’ange du Seigneur, maintenant de l’Esprit. Ainsi Philippe est un homme de Dieu, dont les actions sont orientées par son obéissance à Dieu. Il est réceptif, tantôt accueillant la voix de l’envoyé de Dieu, tantôt se laissant mouvoir par l’impulsion de l’Esprit.

 « Avance et attache-toi de près à ce char ».
Philippe avait été envoyé sur une route déserte. Et voici que l’Esprit l’envoie à la rencontre de ce seul voyageur. Il doit avancer, jusqu’à littéralement coller à ce char. Non point à la personne du voyageur mais au char d’abord. Philippe est à pied, le char on peut l’imaginer tiré par des bœufs… ou… ? Il doit approcher le char, comme en un premier mouvement d’approche, de découverte, d’apprivoisement d’une situation qui reste encore voilée à ses yeux.

Accourant Philippe l’entendit lisant Isaïe le prophète
Philippe se dépêche, rattrape le char. Et voici qu’il entend son passager lire Isaïe. A l’époque on lisait plutôt à voix haute. Philippe n’accoste pas directement l’eunuque. Il découvre d’abord son activité, il l’entend. Il est d’abord à l’écoute. Et il identifie la lecture biblique de l’homme.

et il dit : « Connais-tu ce que tu lis ? »
On traduit souvent « comprends-tu ce que tu lis ? » Il y a en cette question une belle résonnance des verbes que le français ne rend pas vraiment. Dans le « lire » il y a la racine de « connaître ».  Marguerat signale que l’on pourrait traduire littéralement « connais-tu ce que tu reconnais (par la lecture) ».  La question en fait ne vient pas d’un moindre soupçon d’inintelligence du lecteur, mais c’est une question que nous pourrions nous poser chaque fois que nous ouvrons la Bible : connaissons nous ce que nous lisons ? la connaissance implique une entrée du texte dans notre vie, une intelligence du texte par le vécu, dans le vécu. Il n’est pas question ici, du moins je pense, d’une compréhension intellectuelle, mais bien d’une compréhension incarnée. Ne pourrait-on paraphraser : la parole que tu lis prend-elle chair en toi ?

Seigneur, chaque jour tu nous confies ta Parole. Inscris la au plus profond de mon cœur, grave la comme un sceau en ma vie. Qu’elle devienne principe de vie en moi. Oui, Seigneur, que ton Esprit vienne lire en moi, ta Parole de vie. Comme l’Esprit reposant sur Marie à faire naître le Verbe en elle, aujourd’hui que ton Esprit fasse donne à ta Parole de prendre chair en moi.

1 commentaire:

raymond a dit…

La lecture du Pentateuque et plus encore des autres livres de la Bible nécessite un "travail" d'initiation et d'accompagnement pour éviter une interprétation personnelle qui ferait dire aux textes ce qu'ils ne disent pas.
La richesse du travail ouvre l'appétit, suscite le désir d'aller plus loin alors qu'une lecture superficielle donne une vision plutôt effrayante de l'épopée biblique.
La révélation n'est pas seulement une Grâce que je reçois mais elle est dans l'accomplissement de cette Grâce et donc dans la part qu'il m'est donné de vivre, de travailler pour connaître et reconnaître. "Prendre chair en soi" devient alors une responsabilité comme un heureux compagnonnage.
Merci à vous de m'y avoir ouvert les yeux et le coeur.