vendredi 31 janvier 2014

Approuvant son exécution

Or Saul était approuvant son exécution. Or en ce jour-là, il arriva une grande persécution contre l’Eglise, celle de Jérusalem, et tous se dispersèrent dans les contrées de Judée et de Samarie, exceptés les apôtres. Des hommes pieux ensevelirent Etienne et firent sur lui une grande lamentation.
Actes 8, 1-2

Viens Esprit de Jésus, donne-moi de recevoir cette parole en mon cœur. Que je reçoive son message en ma vie.

Or Saul était approuvant son exécution.
Saul avait été mentionné lors de l’exécution comme gardien des vêtements des bourreaux. Maintenant, il est dit explicitement qu’il est consentant, approuvant.

Or en ce jour-là, arriva une grande persécution contre l’Eglise, celle de Jérusalem,
Etienne vient d’être exécuté, cela semble marquer la fin d’un temps de convivialité entre la communauté chrétienne naissante et la communauté juive. Du lynchage d’Etienne on passe à la persécution de la communauté ecclésiale. Luc prend soin de préciser qu’il s’agit de l’Eglise de Jérusalem… comme si déjà l’Eglise était répandue ailleurs alors qu’il n’en est rien. A croire qu’il précise pour le lecteur qui serait distrait...

et tous se dispersèrent dans les contrées de Judée et de Samarie, exceptés les apôtres.
Jusqu’à présent la communauté se tenait à Jérusalem. Et voici que l’exécution d’Etienne provoque la dispersion des disciples en Judée et Samarie. On pense immanquablement à l’envoi de Jésus, avant l’Ascension, il avait annoncé  à ses disciples : « vous allez recevoir une puissance, celle de l’Esprit Saint qui viendra sur vous. Vous serez alors mes témoins à Jérusalem, dans toute la Judée et la Samarie, et jusqu’aux extrémités de la terre. » (Actes 1, 8). En lisant cette parole, on avait pu imaginer que les apôtres allaient prendre en main l’évangélisation des diverses contrées, allaient s’organiser pour quadriller les diverses contrées. Et voilà qu’en fait, le départ vers la Judée et la Samarie est amorcé par la persécution consécutive au martyre d’Etienne. Ce départ est comme un premier fruit de ce martyre. Les apôtres demeurent à Jérusalem, au cœur de la cité sainte, comme communauté source…

Des hommes pieux ensevelirent Etienne et firent sur lui une grande lamentation.
Il n’est pas dit que ces hommes appartiennent à la première communauté des croyants. Mais ils sont dit pieux. Ce peut être quelques juifs. Ils donnent à Etienne la dignité d’une sépulture, et tiennent pour lui une prière, la grande lamentation traditionnelle. En cela ils dépassent la loi qui prévoyait qu’on ne faisait pas de lamentation sur un condamné, lapidé… Dans ce soin apporté à Etienne, on voit un parallèle supplémentaire entre la mort de Jésus et celle d’Etienne son disciple. Au-delà de la meute qui s’est acharnée sur Etienne comme elle s’était acharnée sur Jésus, des juifs, pieux, sont restés suffisamment libres que pour offrir à ces victimes une sépulture digne, pour leur rendre un dernier hommage.

Seigneur, tu ne protèges pas magiquement tes disciples de toute épreuve, de toute opposition. Mais tu partages l’épreuve. La passion de Jésus se reconnait en celle de son disciple. Accompagne nos chemins, Seigneur, que nous tenions la parole juste, l’action juste quelle que soit l’opposition rencontrée.

mercredi 29 janvier 2014

Seigneur !

Ac 7
59 Tandis qu’ils le lapidaient, Etienne prononça cette invocation : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. » 60 Puis il fléchit les genoux et lança un grand cri : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Et sur ces mots il mourut. 

Esprit saint, donne-nous de devenir à l’image de Celui que nous contemplons.

Tandis qu’ils le lapidaient, Etienne prononça cette invocation : maintenant, Etienne ne parle plus aux hommes, ses deux dernières paroles seront des prières.

Seigneur Jésus, reçois mon esprit : comme Jésus a remis son Esprit au Père... (Lc 23,46)

Puis il fléchit les genoux et lança un grand cri : comme Jésus sur la croix…

Seigneur, ne leur compte pas ce péché : comme Jésus a demandé à son Père de pardonner... (Lc 23,34)

Et sur ces mots il mourut : littéralement, « il s’endormit »… en vue de la Résurrection.


Seigneur Jésus, Etienne a voulu vivre et mourir en suivant ton exemple. 
Comme lui, nous nous tournons vers toi pour te prier : Seigneur ! Sois avec nous chaque jour ! 

mardi 28 janvier 2014

Les témoins

Ac 7
 57 Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles. Puis, tous ensemble, ils se jetèrent sur lui, 58 l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins avaient posé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul.

Esprit Saint, ouvre nos oreilles à la Parole et aux cris de nos frères.

Ils poussèrent alors de grands cris, en se bouchant les oreilles : difficile de faire mieux pour éviter d’écouter ! Crier plus fort que celui qui parle et se forcer à ne pas entendre… Ecouter, c’est déjà se laisser toucher, et cela les Pharisiens semblent bien le savoir !

Puis, tous ensemble, ils se jetèrent sur lui : comme la troupe a mis la main sur Jésus au jardin des oliviers… (Lc 22,52)

l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider : comme les habitants de Nazareth ont tenté de le faire avec Jésus… (Lc 4,29)

Les témoins avaient posé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul : ainsi donc, en plus de ceux qui ont lancé les pierres, il y avait de simples « témoins »… Etaient-ils nécessaires à l’exécution de la sentence ? Et pourquoi ont-ils enlevé leurs vêtements s’ils étaient simples observateurs… ?


Seigneur Jésus, il y a tant de petites ou de grandes choses autour de nous dont nous sommes « témoins » passifs : éclaire-nous, inspire-nous l’attitude à avoir, donne-nous le courage de sortir de notre réserve quand il le faut.

lundi 27 janvier 2014

Les cieux ouverts

Ac 7
 56 « Voici, dit-il, que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. »

Esprit Saint, accorde-nous assez de foi pour nous tourner avec confiance vers le ciel.

Voici, dit-il, que je contemple les cieux ouverts : Etienne donne un dernier témoignage : il voit les cieux ouverts – comme lors du baptême de Jésus ou de la Transfiguration ; les cieux qui s’ouvrent, c’est le lien entre le ciel et la terre, entre Dieu et les hommes : l’amour de Dieu pour les hommes « descend » sur Etienne, la prière d’Etienne « monte » à l’instant où lui-même va aller auprès du Père.

et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu : ce que « voit » Etienne, c’est exactement ce que Jésus avait assuré devant le Sanhédrin (Lc 22,69) ; cela est d’autant plus frappant que c’est la seule fois où l’expression « fils de l’homme » n’est pas dans la bouche de Jésus lui-même. Au moment de mourir, Etienne réaffirme donc une ultime fois : oui, Christ est ressuscité ! Il est entré dans sa gloire.


Seigneur Jésus, en descendant parmi les hommes, tu as ouvert les cieux, et tu nous as assuré que le Père nous y attend. Nous t’en rendons grâce !

dimanche 26 janvier 2014

Il fixait le ciel

Ac 7
54 Ces paroles les exaspérèrent et ils grinçaient des dents contre Etienne. 55 Mais lui, rempli d’Esprit Saint, fixait le ciel : il vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu.

Esprit Saint, sois présent en nous pour que notre parole soit vraie et témoigne en faveur de Celui que nous voulons aussi suivre et aimer.

Ces paroles les exaspérèrent et ils grinçaient des dents contre Etienne : qu’il est difficile d’écouter, qu’il est difficile d’être assez humbles pour se laisser remettre sur la voie. Evidemment, de telles accusations publiques ne pouvaient que les pousser à bout !

Mais lui, rempli d’Esprit Saint, fixait le ciel : le contraste est total : Etienne est comme déjà auprès du Père ; l’Esprit est avec lui : après avoir inspiré ses paroles, il tourne son regard vers le ciel, vers Dieu.

il vit la gloire de Dieu et Jésus debout à la droite de Dieu : et l’Esprit lui accorde la vision de ce Dieu pour lequel il est en train de donner sa vie. 


Seigneur Jésus, tourne notre regard vers le ciel, tourne notre désir vers la réalisation du Royaume, éloigne de nous tout ce qui nous détourne de toi.

samedi 25 janvier 2014

Vous ne l'avez pas observée

Ac 7
53 Vous aviez reçu la Loi promulguée par des anges, et vous ne l’avez pas observée.

Esprit saint, fais que la Loi soit source de vie.

Vous aviez reçu la Loi promulguée par des anges : Etienne fait référence au don de la Loi au Sinaï bien que l’Exode répète : « le Seigneur dit ». Mais les anges – comme au buisson ardent – signifient bien la manifestation du Seigneur : ici, la réflexion inverse est menée : de Dieu qui parle, à la voix des anges. De cette façon, Etienne souligne avant tout l’importance de cette Loi reçue de Dieu même.

et vous ne l’avez pas observée : Etienne montre combien cette Loi à laquelle les Pharisiens se réfèrent est difficile à respecter : eux-mêmes en sont incapables. Pierre dira même que personne n’est capable de l’observer (15,10) en parlant d’un joug que « ni nos pères ni nous-mêmes n’avons été capables de porter ». Plus que d’accuser les Pharisiens, le souci de Luc est sans doute de relativiser l’importance de la Loi en face de la grâce de la rédemption.


Seigneur Jésus, de toi seul vient notre salut : donne-nous d’accueillir pleinement ce don et de t’en rendre grâce sans fin.

vendredi 24 janvier 2014

La venue du Juste

Ac 7
51 « Hommes à la nuque raide, incirconcis de cœur et d’oreilles, toujours vous résistez à l’Esprit Saint ; vous êtes bien comme vos pères. 52 Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Ils ont même tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, celui-là même que maintenant vous avez trahi et assassiné. 

Esprit Saint, accorde-nous la grâce de ne jamais te résister !

« Hommes à la nuque raide, incirconcis de cœur et d’oreilles : Etienne a fini de réfuter les accusations, et surtout de proclamer la fidélité de Dieu au long de l’histoire d’Israël. Le voilà qui accuse à son tour, qui dévoile les pensées et intentions de ces accusateurs : il boucle son discours en reparlant de la circoncision promise comme alliance à Abraham, mais il la prend ici dans son sens spirituel.

toujours vous résistez à l’Esprit Saint : plus que d’observer formellement la Loi, c’est de se laisser guider par l’Esprit qui importe, faute de quoi ils sont incapables d’entendre la nouveauté de la Bonne Nouvelle.

vous êtes bien comme vos pères : Etienne a décrit leur attitude au désert…

Lequel des prophètes vos pères n’ont-ils pas persécuté ? Tous les prophètes ont été incompris, menacés, voire tués

Ils ont même tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste : nous pensons surtout à Jean Baptiste

celui-là même que maintenant vous avez trahi et assassiné : le « Juste », comme Pierre appelait aussi Jésus dans son discours, a été condamné par ces mêmes autorités religieuses qui sont prêtes à faire mourir aussi Etienne. Il les rend directement et clairement responsables de la mort de Jésus.

Seigneur Jésus, puisque le disciple n’est pas plus grand que son maître, accorde-nous de marcher sur tes pas, de nous inspirer jour après jour de tes paroles et de tes gestes. 

jeudi 23 janvier 2014

Une maison

Ac 7
46 David trouva grâce devant Dieu et demanda la faveur de disposer d’une résidence pour le Dieu de Jacob. 47 Mais ce fut Salomon qui lui bâtit une maison. 48 Et pourtant le Très-Haut n’habite pas des demeures construites par la main des hommes. Comme dit le prophète : 49 Le ciel est mon trône et la terre un escabeau sous mes pieds. Quelle maison allez-vous me bâtir, dit le Seigneur, et quel sera le lieu de mon repos ? 50 N’est-ce pas ma main qui a créé toutes ces choses ?

Esprit Saint, que l’accueil de la Parole nous conduise sur la voie d’un culte qui te plaise.

David trouva grâce devant Dieu : David est le jeune berger que le Seigneur a « pris au pâturage », il a toujours « été avec lui » et en a fait le chef d’Israël.

et demanda la faveur de disposer d’une résidence pour le Dieu de Jacob : il se voit habiter une maison de cèdre alors que l’Arche de Dieu est toujours sous une tente. Il veut donc bâtir une maison pour l’Arche, c’est-à-dire pour Dieu et il le demande comme une faveur, pour que Dieu « réside » avec son peuple. Mais Dieu lui a fait savoir par la bouche du prophète Nathan (2 Sam 7,5) : Est-ce toi qui me bâtiras une maison pour que je m’y installe ? Car je ne me suis pas installé dans une maison depuis le jour où j’ai fait monter d’Egypte les fils d’Israël.

Mais ce fut Salomon qui lui bâtit une maison. Et pourtant le Très-Haut n’habite pas des demeures construites par la main des hommes : la désaffection du Temple dans Jérusalem occupée puis son incendie sans doute peu avant la rédaction des Actes ont dû influencer la réflexion de Luc à ce propos.

Comme dit le prophète : il s’agit d’Isaïe (66,1-2) qui proclame cela lors de la reconstruction du Temple au retour d’exil : il rappelle que sanctuaire et rites n’ont qu’une importance relative.

Le ciel est mon trône et la terre un escabeau sous mes pieds.
Quelle maison allez-vous me bâtir, dit le Seigneur, et quel sera le lieu de mon repos ?
N’est-ce pas ma main qui a créé toutes ces choses ?
Ce n’est pas l’homme qui « offre » des sacrifices à Dieu, comme s’il était propriétaire des biens qu’il lui présente. Tout appartient à Dieu ! Nous pouvons seulement reconnaître les dons de notre Créateur et lui « rendre grâce ». Et pour cela, les rites ne sont pas indispensables.Ils permettent à l’homme de poser les démarches et les gestes pour exprimer sa foi, mais Dieu ne se laisse pas enfermer dans les temples ! Ainsi, Etienne, après avoir répondu à l’accusation concernant son respect de la Loi et son attachement à Moïse, récuse maintenant ce qui concerne son « hostilité envers le lieu saint ».


Seigneur Jésus, de qui provient tout don, accorde-nous la grâce d’adorer le Père en Esprit et en vérité.

mercredi 22 janvier 2014

Ils reçurent la tente

Ac 7
44 Nos pères au désert avaient la tente du témoignage : celui qui parlait à Moïse lui avait prescrit de la faire selon le modèle qu’il avait vu. 45 Nos pères la reçurent et  l’introduisirent, sous la conduite de Josué, dans le pays conquis sur les nations que Dieu chassa devant eux ; elle y fut jusqu’aux jours de David. 

Esprit Saint, rends-nous attentifs aux paroles de Dieu à l’exemple de Moïse.

Nos pères au désert avaient la tente du témoignage : tente du témoignage, tente de la rencontre, demeure de Dieu parmi son peuple…

celui qui parlait à Moïse lui avait prescrit de la faire selon le modèle qu’il avait vu : on peut épiloguer longtemps sur l'origine du « modèle », mais l’important, c’est qu’il fut prescrit par Dieu, c’est Dieu qui en est à l’origine et non pas un vouloir tout humain comme pour le veau.

Nos pères la reçurent : il s’agit bien d’un don de Dieu, et « les pères » (ici Etienne ne parle plus du peuple anonyme) l’ont bien reçue comme telle.

l’introduisirent, sous la conduite de Josué, dans le pays conquis sur les nations que Dieu chassa devant eux : ils transportent la tente avec eux, sous la conduite d’un nouveau chef, ils l’apportent dans le pays promis ; elle est un signe que Dieu y demeure avec eux. Quant à Dieu qui chasse des nations…

elle y fut jusqu’aux jours de David : Etienne va poursuivre l’histoire des fils d’Israël autour de ce thème de la demeure de Dieu parmi les hommes. Nous arrivons ainsi avec David à la période de la royauté.


Seigneur Dieu, donne-nous d’accueillir tes dons, de les recevoir, afin que s’accomplisse ton dessein d’amour pour l’humanité toute entière.

mardi 21 janvier 2014

L'oeuvre de leurs mains

Ac 7
41 Ils façonnèrent un veau en ces jours-là, offrirent un sacrifice à cette idole et célébrèrent joyeusement l’œuvre de leurs mains. 42 En retour, Dieu les livra au culte de l’armée du ciel, comme il est écrit dans le livre des prophètes : M’avez-vous offert victimes et sacrifices pendant quarante ans au désert, maison d’Israël ? 43 Vous avez porté la tente de Moloch et l’astre de votre dieu Rephân, ces images que vous avez  faites pour les adorer. Aussi vous déporterai-je au-delà de Babylone.

Esprit Saint, détourne nos cœurs de toutes les idoles.

Ils façonnèrent un veau en ces jours-là : ils en reviennent aux œuvres humaines : c’est de leurs mains, de leur or, que fut façonné le veau, de la main même d’Aaron à qui le peuple était confié en l’absence de Moïse qui demeura (trop) longuement sur le Sinaï pour y recevoir les instructions de Dieu.

offrirent un sacrifice à cette idole et célébrèrent joyeusement l’œuvre de leurs mains : Dieu ne se manifeste plus, Moïse n’est plus là, et aussitôt le peuple se rassure avec une statue façonnée par lui-même : combien cela nous semble dérisoire…, et combien souvent tombons-nous dans le même travers : quelques objets nous rassurent alors que nous ne voyons pas les signes que Dieu met sur notre chemin, alors que nous oublions si vite ses merveilles.

En retour, Dieu les livra au culte de l’armée du ciel : un dieu vengeur ? Un Dieu en tous cas qui n’a pas encore révélé son visage de Père aimant et miséricordieux.

comme il est écrit dans le livre des prophètes : M’avez-vous offert victimes et sacrifices pendant quarante ans au désert, maison d’Israël ? Le peuple au désert ne devait pas avoir des troupeaux à offrir en sacrifice - encore que l’Exode (24,5) rapporte de tels holocaustes pour sceller l’alliance.

Vous avez porté la tente de Moloch et l’astre de votre dieu Rephân, ces images que vous avez  faites pour les adorer : il s’agit du livre d’Amos, mais ni lui ni le peuple au désert ne connaissaient ces dieux assyriens. Ce qui importe à Luc, c’est de faire comprendre que Dieu rejette les inventions humaines qui veulent remplacer la foi qu’il attend de nous.

Aussi vous déporterai-je au-delà de Babylone : l’Exil sera toujours lu par les prophètes comme une punition pour l’infidélité. Mais celui qui se détourne de Dieu construit son propre malheur.


Seigneur Jésus, toi qui t’es si souvent étonné du manque de foi de ceux-là même que tu avais choisis pour être avec toi, apprends-nous à ne compter que sur ton amour.

lundi 20 janvier 2014

En pensée

Ac 7
39 Mais nos pères ne voulurent pas lui obéir ; ils le repoussèrent et retournèrent par la pensée en Egypte. 40 Ils dirent en effet à Aaron : “Fais-nous des dieux qui marchent à notre tête ; car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d’Egypte, nous ne savons pas ce qu’il est devenu.”

Esprit Saint, sois le gardien de nos pensées.

Mais nos pères ne voulurent pas lui obéir : c’est à des « paroles de vie », reçues en don de Dieu lui-même que le peuple ne veut pas obéir.

 ils le repoussèrent : une fois de plus, l’allusion au fait que Moïse a été repoussé, rejeté…

et retournèrent par la pensée en Egypte : une formule si réaliste : combien de fois ne sommes-nous pas ailleurs…  Les Hébreux sont libres, entre eux, emmenés par un grand chef vers la terre qui leur est promise… et, parce qu’ils ne voient pas de chemin devant eux, ils regrettent les fouets et quelques oignons… Accepter l’inconnu, l’avenir promis, suppose la confiance…

Ils dirent en effet à Aaron : “Fais-nous des dieux qui marchent à notre tête : quelle demande … alors que le Dieu de leurs pères marche précisément à leur tête, s’est même manifesté par la nuée, qu’il leur parle par Moïse…

car ce Moïse qui nous a fait sortir du pays d’Egypte : ils reconnaissent que « ce Moïse » (!) les a fait sortir d’Egypte, mais ce qui a donné lieu aux chants de reconnaissance après le passage de la mer Rouge devient soudain une complainte de reproches !

nous ne savons pas ce qu’il est devenu : voilà sans doute le problème des hommes : ne pas savoir, ne pas voir, ne pas comprendre… tant qu’ils recevaient l’eau ou la manne, ils « voyaient » Dieu prendre soin d’eux. Mais quand Moïse s’éloigne pour quelque temps, pour trop longtemps à leur gré, voilà le doute qui les prend et ils veulent « voir », fut-ce des dieux fabriqués de leurs mains.


Seigneur Jésus, donne-nous de vivre pleinement notre aujourd’hui, là où nous sommes, là où tu nous veux, que nos pensées aient vers toi et non pas vers de faux paradis.

dimanche 19 janvier 2014

Paroles de vie

Ac 7
37 C’est lui, Moïse, qui a dit aux Israélites : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi. 38 C’est lui qui, lors de l’assemblée au désert, se tenait entre nos pères et l’ange qui lui parlait sur le mont Sinaï ; c’est lui qui reçut des paroles de vie pour nous les donner. 

Esprit Saint, grave en nos cœurs les paroles de vie qui nous sont données aujourd’hui.

C’est lui, Moïse, qui a dit aux Israélites : Dieu vous suscitera d’entre vos frères un prophète comme moi : voilà une affirmation prétentieuse ! Heureusement, Moïse ne l’a sans doute jamais dite ! C’est au temps du Deutéronome que ces mots furent placés dans sa bouche, et bien plus tard encore, particulièrement dans les Actes, qu’ils désignèrent, non pas un prophète exceptionnel, mais le Messie lui-même. Mais Jésus ne viendra pas seulement pour le peuple juif ( "Dieu vous suscitera" ) mais pour tous les peuples !

C’est lui qui, lors de l’assemblée au désert, se tenait entre nos pères et l’ange qui lui parlait sur le mont Sinaï : Moïse fut l’intermédiaire entre Dieu et le peuple, comme Jésus l’a été entre son Père et les hommes.

c’est lui qui reçut des paroles de vie pour nous les donner : tel fut exactement l’ordre reçu par les apôtres tirés de prison par l’ange (5,20) : « annoncez au peuple toutes ces paroles de vie ». Etienne rappelle à ses auditeurs la mission confiée à tous, depuis Moïse jusqu’aux apôtres, d’annoncer ce qui est devenu la Bonne Nouvelle. Mais, en même temps, il répond aux diverses accusations portées contre lui en désignant la Loi de Moïse comme des « paroles de vie » qu’il respecte.
Ainsi, par ce triple « c’est lui », revendique-t-il sa filiation avec Moïse et rejette-t-il les faux témoignages.


Dès Abraham, dès Moïse, la voix de Dieu se faisait entendre pour promettre, pour apporter la vie. C’est en toi, Seigneur Jésus, que s’accompliront toutes choses, c’est en tes paroles que nous pouvons venir nous abreuver pour en vivre.

samedi 18 janvier 2014

Libérateur

Ac 7
35 « Ce Moïse qu’ils avaient rejeté par ces mots : “Qui t’a établi chef et juge ?”, c’est lui que Dieu a envoyé comme chef et libérateur, par l’entremise de l’ange qui lui était apparu dans le buisson. 36 C’est lui qui les a fait sortir d’Egypte en opérant des prodiges et des signes au pays d’Egypte, à la mer Rouge et au désert pendant quarante ans.

Esprit Saint, ouvre nos yeux aux signes que tu mets sur notre route.

Ce Moïse qu’ils avaient rejeté par ces mots : “Qui t’a établi chef et juge ?”  Luc se répète, cela doit donc être important : l’idée que Moïse a été rejeté, et la question de l’Hébreux : Qui t’a établi ? Mais qui est ce « ils » ? Le texte ne le dit pas ! Bien sûr, les auditeurs (et les lecteurs) comprennent qu’il s’agit des Hébreux : ainsi l’attitude de rejet de l’un d’entre eux, devient celle de tout un peuple.

c’est lui que Dieu a envoyé comme chef et libérateur : et voici qu’il répond immédiatement à la question : celui qui l’a, non pas établi, mais « envoyé » (comme les apôtres), celui-là, c’est Dieu lui-même. Et dans une phrase bien balancée, « chef et juge » devient « chef et libérateur ». Moïse – comme Jésus – n’a pas été envoyé pour juger mais pour libérer. Libérateur pourrait d’ailleurs se traduire par Rédempteur, donc Sauveur !

par l’entremise de l’ange qui lui était apparu dans le buisson : nouvelle répétition : l’ange, le buisson… ce fameux buisson si « significatif » dans nos références bibliques était donc déjà vu comme tel dès les tout débuts de l’Eglise.

C’est lui qui les a fait sortir d’Egypte en opérant des prodiges et des signes au pays d’Egypte, à la mer Rouge et au désert : il les a libérés, « fait sortir ». « Prodiges et signes » est une formule solennelle déjà employée dans l’Exode (7,3) pour désigner l’action de Dieu, et, dans le premier discours de Pierre (2,22), celle de Jésus lui-même.

pendant quarante ans : voilà donc la troisième période de 40 ans dans la vie de Moïse, celle où il a guidé le peuple au désert celle où il accomplit sa mission.


Seigneur Jésus, toi notre sauveur, notre libérateur, donne-nous de suivre dans la joie les chemins que tu ouvres en nos cœurs.

vendredi 17 janvier 2014

Oui, j'ai vu l'affliction de mon peuple



Ac 7, 30-34


Le texte (traduction : Bible de Jérusalem) :
30 « Au bout de quarante ans, un ange lui apparut au désert du mont Sinaï, dans la flamme d'un buisson en feu.
 31 Moïse était étonné à la vue de cette apparition. Comme il s'avançait pour mieux voir, la voix du Seigneur se fit entendre :
 32 ‘Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob’. Tout tremblant, Moïse n'osait regarder.
 33 Alors le Seigneur lui dit : ‘Ôte les sandales de tes pieds, car l'endroit où tu te tiens est une terre sainte.
 34 Oui, j'ai vu l'affliction de mon peuple en Égypte, j'ai entendu son gémissement et je suis descendu pour le délivrer. Viens donc, que je t'envoie en Égypte’ »

Prière (suggérée par Enzo Bianchi) :
« Notre Dieu, Père de la Lumière, tu as envoyé dans le monde ton Fils, Parole faite chair, pour te manifester à nous, les hommes.
Envoie maintenant sur moi ton Esprit Saint, afin que je puisse rencontrer Jésus-Christ dans cette Parole qui vient de toi ; afin que je la connaisse plus profondément et que, en la connaissant, je l’aime plus intensément pour parvenir ainsi à la béatitude du Royaume. Amen »

Lecture verset par verset :
L’extrait que nous lisons aujourd’hui appartient au discours qu’Etienne prononça devant ses frères et ses pères (Ac 7, 2). Il s’inscrit dans un procès, dont les actes d’accusation sont indiqués à la fin du chapitre 6 : « Nous l'avons entendu prononcer des paroles blasphématoires contre Moïse et contre Dieu… Cet individu ne cesse pas de tenir des propos contre ce saint Lieu et contre la Loi. Nous l'avons entendu dire que Jésus, ce Nazôréen, détruira ce Lieu-ci et changera les usages que Moïse nous a légués » (6, 11.13-14).
Par les paroles que nous allons lire en ce jour, Etienne répond à l’accusation de mépriser Moïse. Nous allons voir qu’il retrace au contraire les grandes lignes de sa vie et, en notre extrait, rapporte l’événement majeur de sa vocation, lorsque Dieu lui apparaît au buisson ardent (Exode 3).

v. 30 : « Au bout de quarante ans… »
Le chiffre, symbolique dans la Bible, peut couvrir plusieurs significations. Il peut indiquer le passage d’une génération ou un temps de maturation.
La vie de Moïse est traditionnellement scindée en trois tranches de 40 ans (« Quand il eut quarante ans accomplis, l'idée lui vint de se rendre parmi ses frères, les Israélites… Au bout de quarante ans, un ange lui apparut au désert du mont Sinaï, dans la flamme d'un buisson en feu… C'est lui qui les a fait sortir d'Égypte en opérant des prodiges et des signes au pays d'Égypte, à la mer Rouge et au désert pendant quarante ans » : Ac 7, 23.30.36). Cette durée de trois générations successives est le signe de bénédiction, de vie parfaite.

« un ange lui apparut au désert du mont Sinaï, dans la flamme d'un buisson en feu »
Nous avons déjà rencontré plusieurs apparitions d’anges dans le livre des Actes. C’est toujours une manifestation de la présence du Seigneur, tantôt Dieu libérateur d’un homme ou d’un groupe en difficultés (Ac 5, 19), tantôt Dieu porteur d’un message (cfr Ac 7, 38)…
Entre le Premier et le Second Testament, nous trouvons une continuité : Dieu ne cesse de maintenir le lien avec son peuple. Et il le fait encore aujourd’hui… Reconnaissons-nous ses anges sur nos chemins d’hommes ?

Le récit raconté par Etienne est une citation du chapitre 3 de l’Exode.
Il peut être instructif de comparer les textes : les différences sont toujours éclairantes…
Notons d’abord que le texte de l’Exode insiste davantage sur l’aspect prodigieux de ce buisson : « le buisson était embrasé mais le buisson ne se consumait pas » (Ex 3, 2) qui devient ici « dans la flamme d'un buisson en feu ». Il est digne d’intérêt de s’attarder sur cette image. Le feu est symbole de l’amour (« Car l'amour est fort comme la Mort, la passion inflexible comme le Shéol. Ses traits sont des traits de feu, une flamme de YHWH » : Ct 8, 6) : un amour puissant, mais qui ne détruit pas, ne dévore pas… Dieu nous aime, mais ne veut pas nous absorber ou nous anéantiser.
Et, dans la tradition rabbinique, le buisson d’épines figure l’homme et singulièrement l’homme opprimé. L’amour de Dieu, figuré par le feu, vient à sa rencontre…

Dans la citation des Actes, un élément capital est passé sous silence. C’est l’appel de Moïse : « Dieu l'appela du milieu du buisson. ‘Moïse, Moïse’, dit-il, et il répondit : ‘Me voici’ ». Nous sommes tous et toutes des appelé(e)s du Seigneur… Quels que soient notre statut, notre situation, notre vie, Dieu nous appelle, nous mandate, nous envoie.
Face au buisson ardent, Moïse fit la rencontre de Dieu, l’expérience de sa présence. En nos vies, Dieu se manifeste également… Serons-nous accueillant(e)s à sa manifestation ?

La suite du récit est assez fidèlement cité, mais les éléments sont intervertis[1].
Dans l’Exode, nous lisons : « Il dit : ‘N'approche pas d'ici, retire tes sandales de tes pieds car le lieu où tu te tiens est une terre sainte’. Et il dit : ‘Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob’ » (Ex 3, 5-6).
Et, dans les Actes : « ‘Je suis le Dieu de tes pères, le Dieu d'Abraham, d'Isaac et de Jacob’. Tout tremblant, Moïse n'osait regarder. Alors le Seigneur lui dit : ‘Ôte les sandales de tes pieds, car l'endroit où tu te tiens est une terre sainte’ ».
Dieu insiste sur une lignée (Abraham, Isaac, Jacob), sur une transmission de la bénédiction et de la protection. Nous aussi descendons de cette lignée : Dieu veut déposer en nous ses grâces et sa fécondité…

v. 33 : « Alors le Seigneur lui dit : ‘Ôte les sandales de tes pieds, car l'endroit où tu te tiens est une terre sainte’ »
Enlever ses sandales est un rite habituel de certaines religions ou spiritualités, pour exprimer notamment le respect.
Il peut aussi intensifier le contact, ôter tout intermédiaire entre les pieds et la terre.
Cette terre est sainte, car elle est le lieu de rencontre entre l’homme et son Dieu. Toute terre est sainte « là où l’homme se laisse toucher par la présence de YHWH et entre dans le service de l’Alliance ».
Et qu’en est-il des terres de nos vies, lieu de nos œuvres ? Nos rencontres sont-ils des lieux où nous pouvons ôter nos sandales, car lieux de théophanie, de manifestation de Dieu ?

v. 34 : « Oui, j'ai vu l'affliction de mon peuple en Égypte, j'ai entendu son gémissement et je suis descendu pour le délivrer… »
Voir, entendre, descendre… Dieu n’est ni aveugle, ni sourd, ni passif face au vécu de son peuple, à ses épreuves, à ses souffrances. Notre Dieu est un Dieu sauveur.
Face à son peuple opprimé en Egypte, Dieu a agi. Il veut le faire pareillement aujourd’hui.
Lui confions-nous notre vie, ses questions, ses difficultés… mais aussi ses joies, ses grâces, ses bonheurs ? Dieu ne veut pas être tenu loin de nous, loin de nos combats et de nos efforts. Il se veut solidaire.
Ajoutons que, si Dieu est un Dieu Sauveur, il ne l’est pas tout seul. Il a besoin de collaborateurs :

« Viens donc, que je t'envoie en Égypte »
Moïse est ici entraîné dans le projet de Dieu, dans son désir de salut pour son peuple.
Moïse était jadis en Egypte, mais l’avait fuie suite au meurtre de l’égyptien (Ex 2, 11-15)…
Il y est envoyé de nouveau : ce n’est pas un « retour », mais un nouveau départ, une mission.

Moïse fut collaborateur de Dieu pour sauver son peuple d’Egypte…
Et nous, nous sommes ses collaborateurs d’aujourd’hui vis-à-vis de nos frères et sœurs… Accepterons-nous cette mission, d’apporter un peu de joie, de bonheur, de liberté et de paix sur notre terre ?


Prière :
Tout au long de l’histoire de ton peuple, Seigneur, tu as montré combien tu étais proche et solidaire.
Aujourd’hui encore, tu ne cesses de nous montrer que tu vois, entends et descends pour délivrer. Nous t’en rendons grâces. Accorde-nous d’être de joyeux collaborateurs de ton œuvre de salut…
Amen

 Sr Marie-Jean


[1] Il est significatif qu’Étienne ne reprenne pas la révélation du Nom de Dieu, rapportée un peu plus loin, en Ex 3, 14 : « Dieu dit à Moïse : ‘Je suis celui qui est’. Et il dit : ‘Voici ce que tu diras aux Israélites : ‘Je suis’ m'a envoyé vers vous ». Dieu dit encore à Moïse : « Tu parleras ainsi aux Israélites : ‘Yahvé, le Dieu de vos pères, le Dieu d'Abraham, le Dieu d'Isaac et le Dieu de Jacob m'a envoyé vers vous. C'est mon nom pour toujours, c'est ainsi que l'on m'invoquera de génération en génération’ ».
Nous pouvons suggérer que le nom de Jésus, si souvent cité dans les Actes, prévaut sur celui du Dieu de la Première Alliance…

jeudi 16 janvier 2014

Il se réfugia

Ac 7
27 Mais celui qui maltraitait son compagnon repoussa Moïse en ces termes : “Qui t’a établi chef et juge sur nous ? 28 Veux-tu me tuer comme tu as tué hier l’Egyptien ?” 29 A ces mots, Moïse s’enfuit et se réfugia à l’étranger dans le pays de Madiân, où il eut deux fils.

Esprit saint, éclaire nos routes en ce jour à la lumière de la Parole.

27 Mais celui qui maltraitait son compagnon repoussa Moïse en ces termes : 
"Qui t’a établi chef et juge sur nous ? Dès le départ, dès sa première tentative de pacification, Moïse est « repoussé », rejeté comme Jésus l’a été ; cette nuance qu’il ajoute, Etienne va y insister à plusieurs reprises. A Jésus aussi, fut d’ailleurs posée la même question ; ainsi en Lc  20,2 : « en vertu de quelle autorité fais-tu cela ? »

28 Veux-tu me tuer comme tu as tué hier l’Egyptien ?” :  ainsi, en dépit de ses précautions (« il s’était tourné de tous côtés pour voir s’il n’y avait personne » !),
le geste de Moïse a eu des témoins…

29 A ces mots, Moïse s’enfuit et se réfugia à l’étranger dans le pays de Madiân : voilà Moïse menacé de mort une deuxième fois… il doit fuir, et va alors retourner vers la terre d’Abraham, vers le nomadisme. Il devient à son tour un fuyard, un émigré. C’est ici avec Jacob que les points de similitude sont frappants : menacé de mort, la fuite les conduits vers la terre ancestrale et, au puits, les attend leur épouse…

où il eut deux fils : la tradition retient peu de choses de la famille de Moïse, et pourtant Luc tient à citer Ghershom et Eliezer : le témoignage doit passer de génération en génération.


Seigneur Dieu, ce Moïse meurtrier, menacé, fuyard… tu le conduis en terre païenne, et c’est là que tu attends celui qui te préfigure à sa façon : tes voies sont mystérieuses : donne-nous de nous y laisser guider par tes appels.

mercredi 15 janvier 2014

Amis

Ac 7
25 Il pensait faire comprendre à ses frères que Dieu, par sa main, leur apportait le salut ; mais ils ne le comprirent pas. 26 Le jour suivant, on le vit intervenir dans une rixe pour essayer de réconcilier les adversaires : “Amis, leur dit-il, vous êtes frères, pourquoi vous malmener ?” 

Esprit Saint, fais-nous découvrir toujours davantage la nouveauté apportée par Jésus

25 Il pensait faire comprendre à ses frères que Dieu, par sa main, leur apportait le salut : Etienne interprète l’acte de Moïse, il lui attribue une intention précise… qui laisse un peu sceptique. Mais n’oublions pas qu’au départ du discours d’Etienne, il y a l’accusation de trahir l’héritage de Moïse, d’avoir prononcé des paroles blasphématoires contre Moïse. Etienne va donc, au contraire, démontrer la grandeur de Moïse et combien il préfigure Jésus. C’est pourquoi, dans sa bouche, Moïse est – à l’instar de Jésus - celui qui apporte le salut.

mais ils ne le comprirent pas : comme Jésus non plus, ne fut pas compris ; comme les scribes et pharisiens qui écoutent ce discours, eux non plus, ne comprennent pas…

26 Le jour suivant, on le vit intervenir dans une rixe pour essayer de réconcilier les adversaires : Amis, leur dit-il, vous êtes frères, pourquoi vous malmener ? :  
à nouveau, nous voyons combien Etienne « relis » l’Exode à la lumière de l’enseignement de Jésus : le récit originel dit « pourquoi frappes-tu ton prochain ? ». Etienne y rajoute des dimensions très « évangéliques » : « réconcilier », « amis », « frères ». Moïse peut préfigurer Jésus de façon lointaine, ce que Jésus est venu nous révéler, nous apporter, est unique.


Seigneur Jésus, nombreux sont ceux qui ont préparé tes chemins, mais toi seul apporte la plénitude du salut : donne-nous de l’accueillir chaque jour avec gratitude.

mardi 14 janvier 2014

Parmi ses frères

Ac 7
23 « Quand il eut quarante ans accomplis, l’idée lui vint de se rendre parmi ses frères, les Israélites. 24 Voyant l’un d’eux mis à mal, il en prit la défense et, pour venger ce frère maltraité, il frappa l’Egyptien. 

Esprit saint, sois toi-même, nous te le demandons, la source qui inspire nos pensées et nos actes.

23 « Quand il eut quarante ans accomplis : l’Exode disait « Moïse, qui avait grandi… » ! Et on s’imagine plutôt un Moïse jeune et fougueux qui s’interpose entre l’Egyptien et l’Israélite. Mais les périodes de 40 ans sont bien présentes dans la tradition sur Moïse, et l’Exode fera plus loin le décompte de l’âge de Moïse en en tenant compte. C’est donc un Moïse déjà dans sa maturité que nous voyons maintenant agir : la première période de sa vie est « accomplie ».

 l’idée lui vint de se rendre parmi ses frères, les Israélites : l’idée lui vint : d’où lui vient-elle ? Lui fut-elle donnée, inspirée ? 40 ans à la cour de Pharaon ne lui ont pas fait renier ses origines. Il va faire volontairement la démarche d’aller vers ceux qui sont restés ses frères.

24 Voyant l’un d’eux mis à mal, il en prit la défense : que de mélanges dans l’âme de Moïse : il découvre combien ses frères sont maltraités : la prise de conscience est rude, il en souffre, il défend ce frère maltraité.

et, pour venger ce frère maltraité, il frappa l’Egyptien : mais il s’arroge aussi le droit de faire justice, pire, il vise la vengeance. Cette intention, c’est Etienne qui l’ajoute. Toujours est-il que Moïse frappe l’Egyptien, il le frappe à mort puisque – dit l’Exode – il le dissimule dans le sable ! La violence répond à la violence.


Seigneur Jésus, avec toi et comme toi, nous voulons « sortir » à la rencontre de nos frères, sortir de nos palais, de nos tribus, de nous-mêmes.

lundi 13 janvier 2014

Il était beau

Ac 7
20 C’est en ce temps-là que naquit Moïse ; il était beau aux yeux de Dieu. Pendant trois mois, il fut élevé dans la maison de son père 21 et, lorsqu’il fut exposé, la fille du Pharaon le recueillit et l’éleva comme son propre fils. 22 Moïse fut initié à toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant en ses paroles et en ses actions.

Esprit Saint, par la relecture de la vie de Moïse, conduis-nous à mieux connaître Jésus lui-même.

20 C’est en ce temps-là que naquit Moïse : ce temps-là, c’est celui de la malveillance envers les Hébreux, le temps des tentatives de leur anéantissement : Moïse, donc, naquit dans des temps troublés où sa vie allait tout de suite être menacée, mais c’est lui qui apportera l’espoir de la délivrance de cet esclavage.

il était beau aux yeux de Dieu : sa mère, nous raconte l’Exode, vit qu’il était beau. Et maintenant, connaissant la vocation et la vie de Moïse, Luc a cette formule splendide : « il était beau aux yeux de Dieu ». « Que tu es belle » chante le Cantique. Dieu nous regarde chacun et nous trouve beau.

Pendant trois mois, il fut élevé dans la maison de son père : non pas trente ans mais trois mois de « vie cachée ».

21 et, lorsqu’il fut exposé : l’ordre de Pharaon était de jeter au fleuve les garçons nouveau-nés ; Moïse, lui, y fut déposé, exposé.

la fille du Pharaon le recueillit et l’éleva comme son propre fils : la fille même du bourreau eut pitié et Moïse « devint pour elle un fils »

22 Moïse fut initié à toute la sagesse des Egyptiens, et il était puissant en ses paroles et en ses actions : Luc a déjà mis cette formule « puissant en actions et en paroles » dans la bouche des disciples d’Emmaüs (Lc 24,19) pour désigner Jésus. Ainsi se dessine le lien entre Moïse et Jésus. Dans son discours, Pierre vient de rappeler la parole de Moïse désignant le messie comme  « un prophète tel que moi » (3,23). Si Jésus y est présenté comme le prophète semblable à Moïse, Etienne maintenant s’attache à montrer que la figure de Moïse est une préfiguration de Jésus.


Seigneur Jésus, tu rayonnes de la beauté de fils bien-aimé du Père. Sous le regard de Dieu, ta beauté nous illumine à notre tour. Que notre beauté trouve sa source dans la joie d’être aimés du Père.

dimanche 12 janvier 2014

Le temps

Ac 7
17 « Comme approchait le temps où devait s’accomplir la promesse solennelle que Dieu avait faite à Abraham, le peuple s’accrut et se multiplia en Egypte, 18 jusqu’à l’avènement d’un autre roi d’Egypte, qui n’avait pas connu Joseph. 19 Perfidement, ce roi s’en prit à notre race : sa malveillance envers les pères alla jusqu’à leur faire exposer leurs nouveau-nés pour les empêcher de vivre. 

Esprit Saint, que la Parole de ce jour nous rappelle encore combien Dieu n’abandonne jamais son peuple.

17 « Comme approchait le temps où devait s’accomplir la promesse solennelle que Dieu avait faite à Abraham : la promesse de Dieu à Abraham est double : la multiplication de sa descendance, et le don d’une terre que Dieu lui montrera. Avec le Livre de l’Exode, auquel se réfère maintenant Etienne, ces deux promesses sont en passe de s’accomplir, en leur « temps », au moment favorable dans le plan de Dieu.

le peuple s’accrut et se multiplia en Egypte : cette promesse de croissance fut répétée à de multiples reprises, à Abraham (Gn 12,2, …) mais aussi à Isaac (Gn 26,4, …) et à Jacob (Gn 28, 3,…). Elle est maintenant en train de se réaliser : le peuple s’accroît. Mais il s’agit bien plus qu’une croissance démographique : c’est comme un signe de la surabondance du don de Dieu, une manifestation de sa puissance, de sa présence auprès de son peuple : l’Exode dit, à propos des fils d’Israël (Ex 1,7) qu’ils fructifièrent, pullulèrent, se multiplièrent,… que le pays en était rempli !

18 jusqu’à l’avènement d’un autre roi d’Egypte, qui n’avait pas connu Joseph : tel est mot pour mot la façon dont l’Exode définit ce nouveau pharaon ; la référence aux patriarches est brisée, l’Egyptien ne voit plus que la menace que constitue le peuple étranger.

19 Perfidement, ce roi s’en prit à notre race : l’Exode décrit l'escalade dans les tentatives d’écrasement des Hébreux ; mais « plus on voulait le réduire, plus il se multipliait, plus il éclatait » (Ex 1,12) et plus grandissait la volonté de le détruire. Ainsi, l’Egypte, qui avait été une terre de sauvegarde et d’abondance au temps de Jacob, devint cette « terre d’esclavage » dans la mémoire d’Israël.

sa malveillance envers les pères alla jusqu’à leur faire exposer leurs nouveau-nés pour les empêcher de vivre : Etienne continue à désigner les « fils d’Israël » comme des « pères » : eux tous, même esclaves, même anonymes, furent comme des étapes dans l’histoire du peuple qu’il lui importe de retracer alors que lui-même est accusé de la renier.


Seigneur Jésus, la malveillance du monde se rappelle sans cesse à nous : suscite en chacun la force de s’y opposer, conduit par ta main. Fais-nous attendre avec confiance le temps de ta promesse.

samedi 11 janvier 2014

Toute sa parenté

Ac 7
14 Joseph envoya alors chercher Jacob son père et toute sa parenté, en tout soixante-quinze personnes. 15 Jacob descendit donc en Egypte, et il y mourut ainsi que nos pères. 16 On les transporta à Sichem et on les déposa dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté à prix d’argent aux fils d’Emmor, père de Sichem.

Esprit Saint, illumine notre journée à la lumière de la Parole.

14 Joseph envoya alors chercher Jacob son père et toute sa parenté, en tout soixante-quinze personnes : par cet ordre, Joseph rassemble toute sa famille, il reconstitue le clan, le noyau du peuple saint.

15 Jacob descendit donc en Egypte, et il y mourut ainsi que nos pères : en une phrase par chapitre de la genèse, Etienne aboutit à la mort de Jacob et de ses fils.

16 On les transporta à Sichem et on les déposa dans le sépulcre qu’Abraham avait acheté à prix d’argent aux fils d’Emmor, père de Sichem : puis il insiste sur leur sépulture : leurs corps, dit Etienne, ont été emmenés hors d’Egypte, vers un lieu – Sichem – déjà cité comme lieu de culte du temps d’Abraham, c’est même là qu’il s’est arrêté à peine arrivé en Canaan ; c’est le lieu du fameux puits de Jacob ; c’est une ville-sanctuaire qui jouera un rôle politique et religieux important dès l’arrivée en terre promise. De nouveau, Etienne suit une autre tradition que celle de la Genèse ou du livre de Josué pour lesquels c’est Jacob qui acheta cette sépulture à Sichem et Joseph qui y est enterré… Etienne rassemble tous les patriarches dans une même destinée, ensemble ils sont le fondement d’Israël.

Seigneur, depuis toujours tu conduis ce peuple que tu t’es choisi ; aujourd’hui, nous sommes ton peuple et tu nous veux aussi unis, « un » comme tu l’es avec le Père : puisse ton désir se réaliser.

vendredi 10 janvier 2014

La détresse était grande

Ac 7
11 Or il survint une famine dans toute l’Egypte et en Canaan ; la détresse était grande, et nos pères n’arrivaient plus à se ravitailler. 12 Ayant appris qu’il y avait des vivres en Egypte, Jacob y envoya nos pères une première fois ; 13 la deuxième fois, Joseph se fit reconnaître par ses frères, et son origine fut révélée au Pharaon.

Esprit Saint, l’histoire d’Israël rejoint l’histoire de chacun : aide-nous à y puiser sagesse et force.

11 Or il survint une famine dans toute l’Egypte et en Canaan ; la détresse était grande, et nos pères n’arrivaient plus à se ravitailler : Etienne vient de montrer Joseph établi sur tout le pays et la maison de Pharaon, et, comme en contraste, voici sa famille en détresse : elle n’a même plus de quoi se nourrir, sa survie même est donc en jeu.

12 Ayant appris qu’il y avait des vivres en Egypte, Jacob y envoya nos pères une première fois : la situation de crise, de manque, va déclencher un mouvement qui sera un tournant essentiel dans l’histoire d’Israël : sur ordre de leur père, les frères de Joseph vont se mettre en route.

13 la deuxième fois, Joseph se fit reconnaître par ses frères, et son origine fut révélée au Pharaon : en raccourci, Etienne rappelle que cette démarche a permis peu à peu de sortir de la traîtrise, de la tromperie, qu’elle va ouvrir un avenir.

Seigneur Jésus, tu es un Dieu qui veilles sur nous, au cœur des détresses parfois, tu viens à notre secours, tu mets sur notre route un « Joseph » qui nous ouvre les bras : notre espérance peut s’ancrer en toi.

jeudi 9 janvier 2014

Dieu était avec lui

Ac 7
9 « Jaloux de Joseph, les patriarches le vendirent pour être mené en Egypte. Mais Dieu était avec lui ; 10 il le tira de toutes ses détresses et lui donna grâce et sagesse devant le Pharaon, le roi d’Egypte, qui l’établit gouverneur sur l’Egypte et sur toute sa maison. 

Esprit Saint, qu’en contemplant avec toi la fidélité de Dieu pour Joseph, nous y puisions force et réconfort.

9 « Jaloux de Joseph, les patriarches le vendirent pour être mené en Egypte : si la Genèse parle toujours des « frères » de Joseph, voilà qu’Etienne les nomme patriarches : même avec leur jalousie, leur trahison, ils restent ces 12 colonnes sur lesquelles s’est bâti Israël.

Mais Dieu était avec lui : « être avec », voilà ce à quoi sont appelés ceux que Dieu se choisit, et Dieu aussi est « avec eux », leur accorde la grâce de sa présence efficace.

10 il le tira de toutes ses détresses et lui donna grâce et sagesse devant le Pharaon, le roi d’Egypte, qui l’établit gouverneur sur l’Egypte et sur toute sa maison : Etienne n’apprend rien à ses auditeurs, c’est le rituel du « faire mémoire » qui se déroule. Il reprend d’ailleurs textuellement des versets du psaume 105 que tous connaissaient et qui retrace déjà l’histoire de l’Alliance depuis le départ d’Abraham jusqu’à l’exode avec Moïse. Ce psaume commence en énonçant le but de ces psaumes destinés à instruire le peuple : « Faites connaître les exploits du Seigneur ». Voilà bien ce dont se soucie en effet Etienne en ce moment où il est menacé de mort : Célébrer le Seigneur et proclamer son nom. Lui qui, comme Joseph, est rempli de grâce et de sagesse.


Seigneur Jésus, sois avec nous tout au long de ce jour, accorde-nous la sagesse qui fait voir toutes choses avec ton regard.

mercredi 8 janvier 2014

Il lui donna l'alliance

Ac 7
 8 Il lui donna l’alliance de la circoncision et c’est ainsi qu’ayant engendré Isaac, Abraham le circoncit le huitième jour. Isaac fit de même pour Jacob, et Jacob pour les douze patriarches.

Esprit Saint, donne-nous de mesurer la grandeur de ce don de Dieu qui nous offre rien moins que son alliance.

8 Il lui donna l’alliance de la circoncision : il est important qu’une alliance s’exprime par un signe visible : n’est-ce pas ce que nous vivons aujourd’hui lorsque nous recevons une « alliance » ? Dieu avait d’abord donné son arc-en-ciel à Noé. Mais avec Abraham commence réellement l’histoire du peuple choisi, et c’est dans la chair que sera marquée et perpétrée cette alliance offerte par Dieu alors qu’Abraham n’avait pas encore de descendance. (Gn 17,10)

et c’est ainsi qu’ayant engendré Isaac, Abraham le circoncit le huitième jour : le fait est en effet précisé dans la Genèse, au moins pour Isaac (Gn 21,4)

Isaac fit de même pour Jacob, et Jacob pour les douze patriarches : pour montrer qu’il se rattache à cette Alliance et l’applique bien au peuple juif, Etienne déclare que les douze fils de Jacob, dont se revendiquent les douze tribus d’Israël, ont ratifié cette alliance avec Dieu. Plus tard, les prophètes, dont Jérémie, appelleront à la conversion en parlant de circoncision du cœur (4,4) ou même de l’oreille (6,10). Ce n’est pas une marque dans la chair qui fait le croyant mais ce qu’il y a dans son cœur et qui imprègne tout son être.

Seigneur Jésus, toi qui es venu parmi les hommes pour que s’accomplisse jusqu’au bout la Promesse, donne-nous d’être partenaire de l’Alliance offerte.


mardi 7 janvier 2014

Il promit

Ac 7
5 Il ne lui donna aucune propriété dans ce pays, pas même de quoi poser le pied, mais il promit de lui en donner la possession ainsi qu’à sa descendance après lui, bien qu’Abraham n’eût pas d’enfant. 6 Et Dieu parla ainsi : Sa descendance séjournera en terre étrangère, on la réduira en esclavage et on la maltraitera pendant quatre cents ans. 7 Mais la nation dont ils auront été les esclaves, je la jugerai, moi, dit Dieu, et après cela ils sortiront et me rendront un culte en ce lieu. 

Esprit Saint, avec toi nous voulons relire la longue histoire d’Alliance de Dieu avec son peuple.


5 Il ne lui donna aucune propriété dans ce pays, pas même de quoi poser le pied : on ne marchande pas avec Dieu, ce n’est pas un marché qu’il propose à Abram, il ne lui donne rien comme gage de l’avenir.

mais il promit de lui en donner la possession ainsi qu’à sa descendance après lui, bien qu’Abraham n’eût pas d’enfant : au contraire, tout se joue sur une promesse, c’est-à-dire sur la confiance, autrement dit sur la foi, comme toujours depuis lors, comme Jésus l’a si souvent dit dans les paroles rapportées par les évangiles.

6 Et Dieu parla ainsi : Sa descendance séjournera en terre étrangère, on la réduira en esclavage et on la maltraitera pendant quatre cents ans : cette confiance doit être totale, libre du moindre appui : malgré l’absence d’enfant pour Abraham et Sara, malgré des siècles d’esclavage, malgré tout ce qui survient dans la vie, malgré toutes les situations portant à la désespérance.

7 Mais la nation dont ils auront été les esclaves, je la jugerai, moi, dit Dieu, et après cela ils sortiront et me rendront un culte en ce lieu : l’homme n’aura même pas à porter le poids du jugement : cette tâche appartient à Dieu lui-même, le Dieu « juste et bon ». Seule la promesse est à retenir : « ils sortiront » de leur esclavage, autrement dit, ils seront sauvés. Car Dieu est Sauveur : ils pourront alors le reconnaître en lui rendant un culte, en lui rendant grâce et louange.


Seigneur Jésus, sauveur des hommes, garde la Promesse vivante en nos cœurs car c’est chaque jour qu’elle veut s’accomplir en nous.

lundi 6 janvier 2014

Quitte... et va...

Ac 7
1 Le Grand Prêtre lui demanda : « Cela est-il exact ? » 
2 Etienne répondit : « Frères et pères, écoutez. Le Dieu de gloire est apparu à notre père Abraham quand il était en Mésopotamie, avant d’habiter à Charan.
3 Et il lui a dit : Quitte ton pays et ta famille et va dans le pays que je te montrerai. 
4 Abraham quitta alors le pays des Chaldéens pour habiter à Charan. De là, après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays que vous habitez maintenant. 

Esprit Saint qui a inspiré ces paroles à Etienne, donne-nous de les accueillir à notre tour.

1 Le Grand Prêtre lui demanda : « Cela est-il exact ? » : suite à toutes ces accusations produites par les faux témoins, en bonne procédure, le grand prêtre demande à l’accusé s’il reconnaît avoir affirmé cela. « Cela », c’est essentiellement une attaque contre Moïse  paroles contre Moïse, (v.11), contre la Loi (de Moïse) (v.13), et projet de changer les règles de Moïse (v.14).

2 Etienne répondit : « Frères et pères, écoutez : Etienne répond, non pas à la question précise ni au grand prêtre qui l’a posée, … mais par un très très long discours adressé à tous : frères et pères (les anciens réameutés pour l’occasion ?). Il ne s’agit pas de se défendre mais de témoigner, aussi invite-t-il dès l’abord à écouter.

Le Dieu de gloire est apparu à notre père Abraham quand il était en Mésopotamie, avant d’habiter à Charan : et le voilà qui va retracer l’histoire d’Israël depuis les origines, qui va s’appuyer sur les fondements qu’ils reconnaissent tous. Les faits, les lieux ne sont pas exactement ceux de la Genèse, nous ne sommes pas dans un cours d’histoire ! Etienne se base sur des traditions parallèles en préservant l’essentiel.

3 Et il lui a dit : Quitte ton pays et ta famille et va dans le pays que je te montrerai : cette parole que nous connaissons si bien (Gn 12,1) est fondatrice du peuple des croyants

4 Abraham quitta alors le pays des Chaldéens pour habiter à Charan : et l’obéissance d’Abraham en fera le père des croyants.
De là, après la mort de son père, Dieu le fit passer dans ce pays que vous habitez maintenant : avant même de poursuivre le récit, Etienne fait le lien avec la réalité de ses auditeurs : l’histoire d’Abraham croise déjà la leur puisqu’il s’agira de la même terre.

Dieu de gloire, tu as entrainé Abraham, dans la confiance, sur des chemins inconnus de lui : permets-nous d’être, à notre tour, attentif à ta parole qui nous conduit.

samedi 4 janvier 2014

Comme un visage d'ange

Et fixant les regards sur lui, tous ceux qui siégeaient au Sanhédrin virent son visage comme un visage d’ange.
Actes 6, 15

Seigneur, que ta Parole illumine mon cœur et l’instruise.
Qu’elle s’enracine en moi et sois mon guide sur le chemin de la vie.

Et fixant les regards sur lui,
Etienne est debout devant ses contradicteurs, ses juges. Des faux témoins l’accusent. Tous ont les yeux sur lui, pour voir sa réaction, voir ce qu’il va répondre, comment il va se défendre, comment il réagit devant l’intimidation…  

tous ceux qui siégeaient au Sanhédrin
Luc nous rappelle que nous sommes au Temple, qu’Etienne fait face au Sanhédrin, la haute instance religieuse de l’époque. Ce sont ces hommes qui sont là, témoins de ce qui se passe, témoins qui doivent ensuite juger en fonction de ce qu’ils auront vu et entendu.

virent son visage comme un visage d’ange.
Et voilà de quoi ils sont témoins. Ils voient Etienne face à ses accusateurs, face à ses juges. Et son visage ressemble à celui d’un ange : qu’est-ce à dire ? il rayonne, il est lumineux d’une lumière qui vient d’ailleurs, il est comme transfiguré. Au lieu d’être dans la peur, dans l’écrasement face à ce qui lui arrive, il est là, debout, rayonnant. Il est comme déjà dans la lumière du Royaume, participant de la lumière divine. Comme Jésus transfiguré sur la montagne, comme Moïse au visage rayonnant tandis qu’il redescendait de la montagne après avoir reçu les tables de la loi, après avoir rencontré Dieu… ainsi ceux qui s’approchent de Dieu, qui l’accueillent, rayonnent de sa lumière par moments, ils sont comme habités par une lumière qui vient d’ailleurs.

Seigneur, aujourd’hui je te rends grâce pour ceux et celles qui sur mon chemin de foi, m’ont apporté ta lumière, ont été de ces visages lumineux qui m’ont parlé de toi. Je te rends grâce pour ceux et celles qui aujourd’hui nous portent ta lumière, ta vie.

vendredi 3 janvier 2014

Nous l'avons entendu dire

Et ils présentèrent de faux témoins disant : « cet homme ne cesse de prononcer des paroles contre ce Lieu Saint et la Loi. En effet nous l’avons entendu dire que ce Jésus le Nazôréen détruirait ce Lieu et qu’il changerait les coutumes que Moïse nous a transmises. »
Actes 6, 13-14

Viens Esprit Saint, dépose en mon cœur la Parole de vie
Viens Esprit de Jésus, sois en moi le souffle, la pensée, l’action, tout au long de ce jour.

Et ils présentèrent de faux témoins disant :
Luc nous avait avertis au v 11 que les accusateurs d’Etienne avaient soudoyé de faux témoins, les voici donc à l’œuvre. On trouve un parallèle avec le procès de Jésus, en Marc 14, 56-57 de nombreux faux témoins montent à la barre contre Jésus.

« cet homme ne cesse de prononcer des paroles contre ce Lieu Saint et la Loi.
Au v 11, les faux témoins étaient priés de dire qu’Etienne tenait des propos blasphématoires contre Dieu et contre Moïse. Le « contre Dieu » est devenu ici « contre le Temple », lieu de la présence divine. Le « contre Moïse » est devenu « contre la Loi », la Loi de Dieu transmise au peuple par Moïse.

En effet nous l’avons entendu dire que ce Jésus le Nazôréen détruirait ce Lieu
En Marc 14, 58 les faux témoins rapportent effectivement contre Jésus, une parole qu’ils disent de Jésus annonçant  « qu’il détruirait le temple et le rebâtirait en trois jours ». Mais en Jean on trouve la parole sur les lèvres de Jésus : « Détruisez ce temple et en trois jours je le relèverai » (Jn 2, 19). Ce n’est pas Jésus qui détruit le temple… A l’époque où Luc écrit les Actes, le temple a effectivement été détruit par les romains.

et qu’il changerait les coutumes que Moïse nous a transmises. »
Cette fois on ne parle plus de la loi, mais de coutumes juives, qui découlent de la torah. Jésus avait bien dit de la loi qu’il n’était pas venu l’abolir mais l’accomplir. Au quotidien, on lui a reproché que lui et ses disciples n’observaient pas scrupuleusement les coutumes juives de l’époque (lavage de mains, repas partagé avec des pécheurs…) On voit un parallèle assez clair entre le procès d’Etienne et celui de Jésus. Plus précisément, on voit qu’à travers le procès d’Etienne, c’est le procès de Jésus qui continue.

Seigneur, béni sois-tu pour la fidélité d’Etienne au message de l’Evangile, béni sois-tu pour sa vie, son visage qui te laisse voir. Béni sois-tu pour la force d’Etienne qui témoigne de toi, par sa vie, par sa parole. Prends pitié des accusateurs de tous les temps qui ont traîné devant les tribunaux tes disciples.

Seigneur, fais de nous de courageux témoins de ta Parole de vie.

jeudi 2 janvier 2014

Ils excitèrent le peuple

Alors ils soudoyèrent des hommes pour dire : « Nous l’avons entendu dire des propos blasphématoires contre Moïse et Dieu. » Ils excitèrent le peuple et les anciens et les scribes. Etant survenus ils se saisirent de lui et le menèrent au Sanhédrin.
Actes 6, 11-12

Viens Esprit de justice et de vérité
Viens Esprit d’accueil, que la Parole nourrisse ma vie et la transforme.

Alors ils soudoyèrent des hommes pour dire : « Nous l’avons entendu dire des propos blasphématoires contre Moïse et Dieu. »
Dans les évangiles de Marc (14) et Matthieu (26) on trouve de même la recherche de faux témoins pour condamner Jésus. L’accusation de blasphème a elle aussi été utilisée contre Jésus. Le blasphème contre Moïse doit vouloir dire contre la loi de Dieu transmise par Moïse. L’impression qui ressort du tableau qui s’esquisse sous nos yeux, est simple : lorsqu'un homme parle, témoigne de son expérience de Dieu, il dérange ceux qui veulent mettre la main sur Dieu, sur la religion. Et on cherche à éliminer ceux qui dérangent, qui pointent le doigt vers un ailleurs, où Dieu se tient.

 Ils excitèrent le peuple et les anciens et les scribes.
Comme pour Jésus, nous voyons la foule menée par quelques-uns, manipulée par quelques-uns. Le peuple jusqu’alors respectait les disciples de Jésus, voici qu’il se retourne. On se souvient de l’acclamation joyeuse du peuple à l’entrée de Jésus à Jérusalem, et du retournement quelques jours plus tard où sous l’instigation de quelques-uns la foule se met à réclamer la crucifixion de Jésus.

Etant survenus ils se saisirent de lui et le menèrent au Sanhédrin.
Et voici Etienne arrêté à son tour, comme l’ont déjà été Pierre et Jean, les apôtres… le voilà emmené devant le sanhédrin, c'est-à-dire l’autorité religieuse de l’époque. Non point l’autorité civile qui l’aurait fait mener devant les romains.

Seigneur, purifie nos cœurs et nos pensées. Seigneur, clarifie mon regard. Que chaque parole, chaque acte soit fondé en conscience. Rends nous vigilants face aux slogans, aux mouvements de masse qui étouffent la réflexion, le jugement juste, et entraîne dans l’arbitraire. Seigneur, tu es chemin, vérité, vie, enseigne-nous tes voies.