Il leur dit alors cette parabole : Quel homme parmi vous, ayant
100 brebis et en ayant perdu une de celles-ci, ne laisse pas les 99 dans le
désert, et s’en va après la perdue jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ? Et
l’ayant trouvée, il la place sur ses épaules, se réjouissant. Et étant revenu à
la maison, il convoque ses amis et ses voisins, leur disant :
Réjouissez-vous avec moi, car j’ai trouvé ma brebis, la perdue. Je vous le dis,
ainsi il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur se convertissant, plus
que pour 99 justes qui n’ont pas besoin de conversion. Ou bien, quelle femme
ayant 10 drachmes, si elle en perd une, n’allume pas une lampe et balaie la
maison, et cherche avec soin jusqu’à ce qu’elle la trouve ? Et l’ayant
trouvée, elle convoque ses amies et voisines, leur disant :
réjouissez-vous avec moi, car j’ai retrouvé la drachme que j’ai perdue. Ainsi
je vous le dis, il y a joie en face des anges de Dieu, pour un seul pécheur se
convertissant.
Luc 15, 3-10
Viens Esprit de Jésus, viens
nous découvrir le cœur du Père
Viens Esprit de Jésus, fais
nous revenir au Père.
Il leur dit alors cette
parabole :
U
ne fois de plus, quand le murmure environne Jésus, il ne répond pas de
manière directe, il interpelle qui veut se laisser interpeller par une parabole.
Mais s’il faut considérer la parole de Jésus comme une parabole, nous avons l’habitude
de parler des 3 paraboles de la miséricorde ! Elles ne sont donc qu’un en
fait…. Lisons-les en lien les unes avec les autres…
Quel homme parmi vous,
Jésus interpelle. Quand il parlait d’un homme voulant bâtir une tour
(14,28) il faisait de même :
lequel
d’entre vous…
Voilà donc invitation à me sentir concernée !
ayant 100 brebis et en ayant
perdu une de celles-ci, ne laisse pas les 99 dans le désert, et s’en va après
la perdue jusqu’à ce qu’il l’ait trouvée ?
Une centaine de brebis, ce n’est pas un petit troupeau ! En perdre
une est dommage… mais serions-nous prêts à abandonner 99 brebis pour en
chercher une ? Et les abandonner dans le désert ? Tant qu’elles sont
en troupeau, elles sont évidemment moins en danger, que celle qui est perdue,
qui est seule ! Mais c’est quand même une belle audace qui s’affiche là, d’en
laisser 99 pour retrouver la seule qui est perdue ! Et cette recherche n’est
pas celle d’un instant. Jésus nous dit que ce berger cherche jusqu’à ce qu’il
ait trouvé. Il avait pris son auditoire à partie… peuvent-ils répondre, oui c’est
évident ? Nous ferions ainsi ?
Et l’ayant trouvée, il la place sur ses
épaules, se réjouissant.
La persévérance de la recherche est récompensée. Le berger doit être
fatigué… mais la brebis égarée semble l’être encore plus ! Le berger la
prend sur ses épaules. (on n’entend pas de réclamation, de « viens ici
sale bête ! ».) Non, il la prend et se réjouit ! Il est tout à
la joie, au point que l’on ne voit plus que la joie sur le chemin du retour,
pas une seule mention de fatigue, de longueur de chemin…
Et étant revenu à la maison,
il convoque ses amis et ses voisins, leur disant : Réjouissez-vous avec
moi, car j’ai trouvé ma brebis, la perdue.
La joie a ceci de particulier : elle ne peut que se propager, se
partager, se diffuser. Le berger qui est rentré, ne songe pas à se reposer,
non, il convoque amis et voisins à la fête !
Je vous le dis, ainsi il y aura de la joie
dans le ciel pour un seul pécheur se convertissant, plus que pour 99 justes qui
n’ont pas besoin de conversion.
De cette histoire, Jésus passe sans transition au Royaume. Cette
histoire doit être image introduisant à la joie du Royaume. La brebis n’a rien
fait pour être retrouvée. Et Jésus nous parle d’un pécheur se convertissant, un
pécheur en démarche de conversion… car cela dure, il est long le chemin. Devons-nous
lire en filigrane, la recherche que Dieu a menée pour mener ce pécheur à la
conversion. Dieu est en quête silencieuse de l’homme, et se réjouit, lorsque celui-ci
enfin répond à sa quête, revient à lui !
Ou bien, quelle femme ayant 10 drachmes, si
elle en perd une, n’allume pas une lampe et balaie la maison, et cherche avec
soin jusqu’à ce qu’elle la trouve ?
Comme au chapitre 14, où Jésus multiplie les exemples (l’homme qui
bâtit la tour, le roi qui part en guerre), Jésus multiplie en ce chapitre les
exemples. Cette fois, non plus un homme, mais une femme ! Non plus un
grand troupeau, mais une petite somme d’argent. Non plus une brebis perdue sur
100 mais 1 drachme sur 10 ! et Jésus nous décrit tout le zèle de la femme,
pour retrouver cette drachme : elle allume une lampe, elle balaie les
coins et recoins. Elle cherche avec soin. Cette recherche n’a rien d’une quête
distraite, qui tôt s’arrête. Non, la femme, comme le berger des versets
précédents, n’en démord pas, elle n’arrête sa fouille qu’avec la pièce
retrouvée !
Et l’ayant trouvée, elle
convoque ses amies et voisines, leur disant : réjouissez-vous avec moi,
car j’ai retrouvé la drachme que j’ai perdue.
Même réaction que le berger, la femme est tout à la joie, elle ne peut
contenir sa joie pour elle seule, elle convoque amies et voisines, pour la partager.
Ainsi je vous le dis, il y a
joie en face des anges de Dieu, pour un seul pécheur se convertissant.
A nouveau, une conclusion semblable à celle de la première partie, il y
a de la joie pour un pécheur qui se convertit. Alors que la drachme n’a rien
fait pour être retrouvée… elle est mise ici pour illustrer ce chemin de
conversion. Saurions-nous nous convertir, saurions-nous revenir à Dieu, si lui-même
ne nous cherchait avec zèle et persévérance ?
Seigneur, cherche moi, trouve moi, sur tes épaules ramène-moi … ainsi
chantait Jacques de Sarroug, un hymnologue des premiers siècles.
Oui, Seigneur, cherche moi, trouve moi, que je revienne à toi, que je
puisse être joie pour toi !