dimanche 30 septembre 2012

Votre vie


Luc 12
22 Jésus dit à ses disciples : « Voilà pourquoi je vous dis : ne vous inquiétez pas pour votre vie de ce que vous mangerez, ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez. 23 Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement.

Esprit de vie, que ta parole soit pour nous une nourriture pour la route.

Jésus dit à ses disciples : soudain le ton change. Pour la foule, Jésus concluait la parabole sur un ton d’avertissement solennel : « Voilà ce qui arrive… ». En se tournant maintenant à nouveau vers ses disciples, Jésus va parler avec de plus en plus de chaleur et même de tendresse.

Voilà pourquoi je vous dis : Jésus insiste, il a déjà parlé des moineaux que Dieu n’oublie pas et de l’homme qui vaut bien plus. Il revient sur l’idée des richesses, et va en tirer les conséquences pour ceux qui veulent le suivre.

ne vous inquiétez pas : « s’inquiéter » non pas dans le sens de s’en préoccuper, de tenir compte de quelque chose, mais dans celui de se faire du souci, de l’inquiétude : Jésus n’appelle pas à l’insouciance mais à la confiance qui bannit la peur.

pour votre vie de ce que vous mangerez ni pour votre corps de quoi vous le vêtirez: la nourriture – comme le vêtement protecteur – est bien un besoin et un droit fondamental ; d’ailleurs Jésus a assuré que Dieu lui-même y veille.

Car la vie est plus que la nourriture, et le corps plus que le vêtement : qu’est-ce que la vie ? Qu’est-ce que le corps ? En quelque sorte, Jésus les magnifie ici. Notre vie est un don plus grand que la nourriture qui lui est nécessaire. Notre corps est plus resplendissant que le vêtement qui le couvre.

Je te rends grâce, Seigneur, pour la vie dont tu es l’origine, pour tous les êtres vivants qui chantent ta gloire, pour nos corps qui jubilent et disent ta grandeur.

vendredi 28 septembre 2012

Auprès de Dieu


Luc 12
21 Voilà ce qui arrive à celui qui amasse un trésor pour lui-même au lieu de s'enrichir auprès de Dieu.

Esprit Saint, donne-nous les vraies richesses, comble notre cœur en vue du Royaume.

Voilà ce qui arrive : que voilà une mauvaise chute à l’histoire… de celle qui en donne la morale à ceux qui n’auraient pas compris… Mais Jésus est un bon conteur ! Ce verset a en effet été rajouté car il manque chez les témoins les plus anciens ! Des traducteurs se sont sentis obligés d’enfoncer le clou… et sans doute est-ce encore bien nécessaire aujourd’hui aussi…

à celui qui amasse un trésor pour lui-même : constituer un trésor est une bonne chose, souvent encouragée par Jésus lui-même, comme dans la célèbre parabole des talents. L’amasser est déjà plus périlleux… Mais le faire pour soi-même, voilà le vrai danger : non seulement c’est vain (on te reprendra ta vie) mais cela empêche de travailler pour le Royaume.

au lieu de s'enrichir auprès de Dieu : littéralement "être riche pour Dieu", ou "en vue de Dieu", "vers Dieu", "selon les vues de Dieu" ou même "au bénéfice du Royaume de Dieu". Oui, nous sommes riches de tous les « talents » que Dieu nous a confiés, mais nous ne nous sentons pas toujours aptes à les faire fructifier. « Que vais-je faire ? » se demandait l’homme insensé. Cette question, beaucoup l’ont posée dans les récits évangéliques. « Que devons-nous faire » demandait-on déjà à Jean le Baptiste. « Maître, que dois-je faire ? » fut-il demandé bien souvent à Jésus. « Donne tes biens aux pauvres » répondra Jésus à l’une de ces questions.

Seigneur Jésus, tu nous confies la gestion des biens de ton Royaume pour que nous les fassions fructifier au profit de tes frères et soeurs. Devant tous ces biens matériels, culturels ou spirituels, je m’émerveille de la confiance que tu nous fais, en nous demandant de les gérer « selon les vues de Dieu », pour sa gloire, c'est-à-dire pour le bonheur de tous ses enfants.

jeudi 27 septembre 2012

Qui l'aura ?


Luc 12
20 Mais Dieu lui dit : “ Insensé, cette nuit même on te redemande ta vie, et ce que tu as préparé, qui donc l'aura ? ”

Esprit Saint, sans ta lumière nos raisonnements sont bien souvent « insensés », donne-nous avant tout le souci du Royaume et montre-nous en le chemin.

Mais Dieu lui dit : insensé : Dieu prend enfin la parole, mais quand il est trop tard, pourrait-on dire. Bien sûr, il a laissé l’homme prendre ses responsabilités, mais pourquoi cette invective : Fou ! Insensé ! Oui, l’homme a perdu le « sens » à donner à sa vie. Et Dieu lui pose une question : dernière occasion de réfléchir dans le bon sens.

cette nuit même on te redemande ta vie : en fait, ce n’est pas la première fois que Dieu parle, il l’a fait exactement avec les mêmes termes au long de la Première Alliance : ainsi par l’Ecclésiaste :  " Soit un homme à qui Dieu donne richesse, ressources et gloire, (…) mais à qui Dieu ne laisse pas la faculté d'en manger, car c'est quelqu'un d'étranger qui le mange (Qo 6,2) ou Ben Sirac :  " Tel est riche (…), quand il se dit : J'ai trouvé le repos, maintenant je vais manger de mes propres biens, il ne sait pas combien de temps s'écoulera, puis il laissera ses biens à d'autres, et il mourra." (Si 11, 18-19).

et ce que tu as préparé, qui donc l'aura ?  « Ce que tu as accumulé », disent d’autres traductions avec cette nuance d’excès. Accumuler pour soi-même n’est pas seulement égoïste, c’est vain. Et c’est disposer des biens reçus comme d’un droit, comme si nous en étions la seule origine : «  Souviens-toi que c'est le Seigneur ton Dieu qui t'aura donné la force d'arriver à la prospérité, pour confirmer son Alliance jurée à tes pères, comme il le fait aujourd'hui." (Dt 8, 18) 

Seigneur, tu nous poses la même question : quel est notre attachement aux biens matériels – et aux autres – et qu’en faisons-nous ? Dans quelle mesure ne sont-ils pas un but en soi, un amoncellement que nous voudrions parfois mettre bien à l’abri, dans nos greniers… Donne-nous de partager ton regard sur la création.

mercredi 26 septembre 2012

En réserve


Luc 12
18 Puis il se dit : “Voici ce que je vais faire : je vais démolir mes greniers, j'en bâtirai de plus grands et j'y rassemblerai tout mon blé et mes biens.” 19 Et je me dirai à moi-même : “Te voilà avec quantité de biens en réserve pour de longues années ; repose-toi, mange, bois, fais bombance.”

Esprit Saint, permets-nous de nous laisser rejoindre par cette parole,
donne-nous la lumière pour prendre les justes décisions.

Puis il se dit : Voici ce que je vais faire : l’homme poursuit son monologue (procédé cher à Luc et que nous retrouverons dans d’autres paraboles). Il a posé le problème, il réfléchit, il prend une décision. On pourrait dire qu’il s’est assis « avant de bâtir sa tour », et qu’il a bien pesé le pour et le contre.

je vais démolir mes greniers, j'en bâtirai de plus grands : mais les présupposés étaient mauvais : c’est la folie des grandeurs qui le meut : c’est ce qui inspire la décision qui la détermine, plus que l’intelligence du raisonnement !

 et j'y rassemblerai tout mon blé et mes biens : mes greniers, mon blé, mes biens… est-il seul au monde ? En tous cas, sa vision est plutôt égocentrique ! Rassembler pour éviter de perdre… et de donner !

Et je me dirai à moi-même : quelle insistance pour exprimer son repli sur soi : tout tourne autour de lui-même, même sa parole.

Te voilà avec quantité de biens en réserve pour de longues années : le voilà donc satisfait et rassuré sur son avenir comme si rien d’autre ne pouvait venir troubler celui-ci. Il a l’assurance des « réserves »…

repose-toi, mange, bois, fais bombance : mais le pire réside dans sa conclusion : grâce à ses réserves, il décide d’orienter sa vie vers l’absence de fécondité : ne rien faire sauf manger et boire…
Ainsi, cet homme, à qui la terre a généreusement donné de son fruit, ne portera lui-même aucun fruit par son travail. Déjà dans l’immédiat, ses richesses l’écarte de la vie.

Seigneur Jésus, détourne-nous de la recherche des richesses, de celles qui rempliraient le manque qui est en nous ; fais que soit toujours préservée en nous la place pour t’y accueillir, pour y accueillir nos frères et sœurs.

mardi 25 septembre 2012

Que vais-je faire ?


Luc 12
16 Et il leur dit une parabole : « Il y avait un homme riche dont la terre avait bien rapporté. 17 Et il se demandait : “Que vais-je faire ? Car je n'ai pas où rassembler ma récolte.”

Esprit Saint, que la parabole de ce jour parle à nos cœurs.
Eclaire-nous pour que nous puissions en percevoir le chemin de vie.

Et il leur dit une parabole : tiens, exactement comme pour le légiste du chapitre 10 avec le « bon samaritain » : en réponse à une question, une parabole ! Comme quoi, il faut réfléchir par soi-même, comprendre, et non recevoir la réponse sur un plateau…

 Il y avait un homme riche dont la terre avait bien rapporté : peut-être exactement comme ce père dont on se dispute l’héritage ? Mais Jésus prend surtout un personnage emblématique : il est riche, et tout lui réussit encore : sa terre rapporte bien.

Et il se demandait : Que vais-je faire ? : voilà une question pertinente, mais sous la question se cache d’abord une inquiétude bien matérielle.

Car je n'ai pas où rassembler ma récolte : quand on prend les choses par le mauvais bout, même les bonnes choses se transforment en problème… car il s’agit ici de trouver la solution pour garder toute la récolte pour soi, même si l’on n’en a pas besoin : car on ne sait jamais, n’est-ce pas, imaginons une sécheresse l’année prochaine… Toujours, nous nous trouvons à essayer de concilier prudence, sagesse, avec confiance… voilà qui nous rappelle la manne au désert… celle-la ne conservait même pas jusqu’au lendemain…

Seigneur, j’écoute ton histoire, je me laisse interroger par ta parabole car elle résonne dans ma vie de tous les jours… 

lundi 24 septembre 2012

Sa vie garantie


Luc 12
14 Jésus lui dit : Qui m'a établi pour être votre juge ou pour faire vos partages ? 15 Et il leur dit : Attention ! Gardez-vous de toute avidité ; ce n'est pas du fait qu'un homme est riche qu'il a sa vie garantie par ses biens. 

Esprit Saint, que ces mises en garde de Jésus résonnent dans nos cœurs et nous permettent de choisir le chemin de la vie.

Jésus lui dit : « Qui m'a établi pour être votre juge : Jésus répond à l’homme qui l’a interpellé du milieu de la foule, et, à son habitude, il le fait par une question… Bien sûr, la réponse est évidente. Mais plutôt que de faire des reproches à l’homme, tout en lui parlant, il s’adresse à la foule. Et il lui dit ce qu’il n’est pas : il n’est ni juge, ni légiste, ni scribe, il ne veut ni pouvoir temporel, ni même religieux.

ou pour faire vos partages ? : Il dit aussi à la foule que chacun doit remplir sa tâche : vos partages, c’est à vous de les faire, je ne suis pas venu faire votre travail à votre place, leur dit ainsi Jésus.

Et il leur dit : « Attention ! Gardez-vous de toute avidité : évidemment, il va en profiter pour enseigner, pour, à nouveau, mettre en garde : après la fausseté, méfions-nous de l’avidité. Deux attitudes qui portent directement dommage à l’autre, qui vont directement contre l’amour vers lequel nous devrions toujours tendre.

ce n'est pas du fait qu'un homme est riche qu'il a sa vie garantie par ses biens : des garanties, nous en cherchons si souvent plus ou moins consciemment. Garantir sa vie… cela ne rejoint-il pas ce besoin de sécurité si caractéristique de notre société et auquel nous n’échappons sans doute pas ?  L’homme riche de biens peut vivre dans le confort mais il ne peut mettre à l’abri sa propre vie. Parce que la vie est un don, un cadeau fragile et précieux, qui n’est pas destiné à être mis sous cloche mais bien à être « donné » avec autant d’amour que nous le pouvons.

Seigneur Jésus, toi qui as donné ta propre vie par amour pour nous, montre-nous le chemin des vraies richesses, de celles qu’on partage et qui font vivre.

dimanche 23 septembre 2012

Partager


Luc 12
13  Du milieu de la foule, quelqu'un dit à Jésus : « Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage » 

Esprit Saint, habite notre prière, inspire-nous nos demandes, garde nos cœurs ouverts à ta parole.

Du milieu de la foule, quelqu'un dit à Jésus : comme celle de la femme il y a peu (11,27), voici une autre voix qui s’élève de la foule : voix anonyme qui pourrait être celle de tout un chacun : qui n’a pas l’attente de cette justice humaine ? Attente, somme toute bien légitime.
Et de nouveau, Jésus entend cette voix et va lui répondre ; il ne méprise pas la supplique mais il va rebondir sur cette demande pour aller à l’essentiel.

Maître, dis à mon frère de partager avec moi notre héritage : une demande habituelle : les rabbins étaient normalement sollicités pour arbitrer les différends. Par cette demande, et en l’appelant d’ailleurs « maître », l’homme reconnaît bien en Jésus un « rabbi ». Et si le frère a accaparé l’héritage, n’est-ce pas la meilleure voie, celle de la conciliation en quelque sorte ! Pas un mot contre le frère indélicat, pas d’agressivité, bref une demande recevable ! Comme nos prières de demande… si nous sommes prêts à accueillir la réponse de Jésus !

Seigneur, je veux m’adresser à toi avec la simplicité et la spontanéité de cet homme qui t’adresse sa supplique du milieu de la foule. Je sais que tu entends ma prière, que tu entends ma peine et surtout que tu veilles sur chacun. 

samedi 22 septembre 2012

A l'heure même


Luc 12
11  Lorsqu'on vous amènera devant les synagogues, les chefs et les autorités, ne vous inquiétez pas de savoir comment vous défendre et que dire. 12  Car le Saint Esprit vous enseignera à l'heure même ce qu'il faut dire.

Esprit Saint, fais que nous nous laissions enseigner par toi,
donne-nous foi en ta présence,
donne-nous attention à ta présence agissante en nous.

Lorsqu'on vous amènera devant les synagogues, les chefs et les autorités : ce n’est pas une hypothèse, une prévision, c’est une affirmation de Jésus qui doit faire frémir ceux qui l’écoutent, ses disciples, ceux qu’il vient d’appeler pour la première fois « ses amis ». Les synagogues, avec la menace d’en être exclus si l’on prend le parti de Jésus, les chefs religieux, ces pharisiens et scribes qui déjà harcèlent Jésus, les autorités païennes qui se méfient d’un autre pouvoir. Nous nous souvenons aussi que Jésus, au moment où il parle, est lui-même en route vers Jérusalem (depuis le chapitre 9). Ainsi, encore une fois, les disciples ne feront que suivrent leur Maître. Jésus ne cache rien à ses amis de la difficulté du chemin : sa parole est claire, nette, incisive, à l’opposé de l’hypocrisie, le levain des Pharisiens, contre lequel il vient de les mettre en garde.

ne vous inquiétez pas : mais tout de suite aussi, il les rassure : « ne vous inquiétez pas ». Comme il vient de dire : « ne craignez pas » (v.4), « soyez sans crainte » (v.8). Incroyable contraste entre les difficultés sur leur route, sur notre route, sur toutes les routes humaines, et la sérénité, la paix, la confiance auxquelles Jésus invite sans cesse.

de savoir comment vous défendre et que dire : car Jésus, contre lequel les scribes et les pharisiens viennent encore de « s’acharner » nous disait Luc (11,53), ne cherche en fait pas à se défendre, comme il ne le cherchera pas devant Pilate, l’autorité païenne ; Jésus cherche seulement à sortir les hommes de leur aveuglement, à leur révéler le Père. Sinon, il se tait.

Car le Saint Esprit vous enseignera à l'heure même : se laisser enseigner, rester « disciple », et surtout croire que tout nous sera donné « à l’heure même ». Ni avant pour nous rassurer, ni après quand il est trop tard. Comme notre pain quotidien, la parole même nous est donnée au moment voulu : la parole à dire devant les tribunaux, mais aussi, plus proche de nous, la parole pour vivre chaque instant.

ce qu'il faut dire : nous avons déjà constaté combien l’évangéliste Luc donne un rôle actif à chacun, il rend chacun capable d’une vraie parole personnelle. C’est bien le disciple qui parle, enseigné par l’Esprit. Pour les autres synoptiques, c’est l’Esprit lui-même qui parle. Nous avons déjà rencontré la même distinction avec le légiste qui demande comment recevoir la vie éternelle (10,25). Chez Luc, Jésus l’amène à répondre lui-même à la question, et même, par la parabole du « bon samaritain » à aller encore plus loin dans sa bonne réponse. Tandis que chez Matthieu et Marc, c’est Jésus qui donne immédiatement la réponse. Luc reviendra d’ailleurs plusieurs fois sur ce rôle des disciples, jusque dans ses Actes.

Seigneur Jésus, tu respectes infiniment chaque être humain, tu lui confies la mission de parler en ton nom, tu t’en remets en quelque sorte à sa parole. Merci de croire ainsi en l’homme !
Et tu lui répètes que c’est en union profonde avec toi, avec ton Esprit, que tout est donné au moment adéquat.
Seigneur, cette confiance que tu mets en nous, nous voulons aussi la mettre en toi, être sûrs que tu ne nous abandonnes jamais, car, comme tu l’as dit, nous valons plus que beaucoup de moineaux !

jeudi 20 septembre 2012

Au grand jour


Luc 12
2 Rien n'est voilé qui ne sera dévoilé, rien n'est secret qui ne sera connu. 
3 Parce que tout ce que vous avez dit dans l'ombre sera entendu au grand jour ; et ce que vous avez dit à l'oreille dans la cave sera proclamé sur les terrasses.

Esprit Saint, donne à chacun de nous d’accueillir la Parole et de la répandre à son tour.

Rien n'est voilé qui ne sera dévoilé, rien n'est secret qui ne sera connu : ce « rien » dérange : n’y a-t-il donc pas tout un domaine qui est bien trop précieux et intime pour être dévoilé ? Jésus n’a-t-il pas lui-même recommandé, par exemple, de prier « dans le secret » ? Ailleurs Jésus appelle aussi à la réserve et à la prudence : « Ne jetez pas vos perles aux porcs » (Mt 7,6).
Malgré ce « rien » qui semble absolu, essayons de comprendre en remontant au mot précédent ce verset : la « fausseté» ! Jésus nous dit alors : rien ne sert de voiler, de cacher, de dissimuler, bref de tromper les autres : un jour la vérité sera dévoilée, connue.

Parce que tout ce que vous avez dit dans l'ombre sera entendu au grand jour : au registre de la fausseté/vérité s’ajoute celui de la prédication des apôtres. Matthieu (10,27) compare clairement la parole de Jésus – qui ne se dit encore qu’à quelques-uns et de façon relativement énigmatique – à celles des apôtres appelés à proclamer l’Evangile dans le monde : « Ce que je vous dis dans l’ombre, dites-le au grand jour ».
Luc, lui, parle uniquement des disciples, ou plutôt de la divulgation de la Parole en soi, comme si elle leur échappait : « ce que vous avez dit… sera entendu » : ils parlent et la Parole poursuivra son chemin, ils n’en seront plus maîtres, elle sera à tous.

et ce que vous avez dit à l'oreille dans la cave sera proclamé sur les terrasses.
Le thème du secret dévoilé a déjà été donné au chapitre 8 (v.17), et voici que, de nouveau, Luc emploie une métaphore visuelle pour parler de la parole. Au chapitre 8, il s’agissait de la lampe qui n’était pas sous le boisseau mais bien sur le chandelier ; ici on passe de « l’ombre » au « grand jour » et de « la cave » aux « terrasses » exposées au soleil. Les deux images se répondent parfaitement avec de nouveau cette désappropriation : ce que vous avez dit sera entendu… ce que vous avez dit sera proclamé…

Après la Pentecôte, non seulement les apôtres parleront ouvertement et à tous, mais la Parole sera aussi entendue et proclamée par d’autres, par la grande chaîne des croyants habités par l’Esprit.

Seigneur Jésus, ta Parole ne nous appartient pas, elle est pour tous ceux qui désirent l’accueillir. Puisse notre vie – et chaque instant de ce jour – « parler » de ton amour pour tous les hommes.

mercredi 19 septembre 2012

Avant tout


Luc 12
1 Là-dessus, comme la foule était assemblée par milliers, au point qu'on s'écrasait, il commença par dire à ses disciples : Avant tout, gardez-vous du levain des Pharisiens, la fausseté.

Esprit Saint, garde-nous dans la vérité, dans la clarté de la Parole.

Là-dessus, comme la foule était assemblée par milliers au point qu'on s'écrasait : Jésus a discuté longuement avec les Pharisiens et légistes sur « quantité de sujets ». Et voici que la foule s’est assemblée, par milliers dit Luc, une foule considérable donc, une foule indistincte de gens ordinaires, le tout venant, à l’opposé de ses interlocuteurs précédents. On s’écrase pour l’écouter… et Jésus va continuer à parler.

il commença par dire à ses disciples : mais curieusement, ce n’est pas à cette foule que Jésus s’adresse mais à ses disciples : les Douze, ou, plus largement, tous ceux qui le suivent pour entendre son enseignement ? La foule est là, elle entend, mais Jésus ne s’adresse pas à elle : veut-il lui faire percevoir quelque chose de ce qu’il attend de ses disciples ?

Avant tout, gardez-vous du levain des Pharisiens, la fausseté : la première parole de Jésus est de mise en garde. Et il y a une chose dont il faut se garder «avant toute autre », c’est la fausseté, l’hypocrisie. Déjà en 6,42, Jésus avait mis en garde contre un « jugement hypocrite ».
L’hypocrisie, dans son sens biblique, désigne d’une part le mensonge, la dissimulation, et d’autre part le désaccord entre le comportement et la pensée profonde. Elle est ainsi synonyme de fausseté, d’où la double traduction possible. Dans l’enchaînement des idées, il y a un lien avec le chapitre précédent de reproches aux Pharisiens, mais maintenant il s’agit, en s’écartant délibérément de l’exemple que peuvent donner les Pharisiens, de chercher à vivre en vérité, à parler en vérité, sans se préoccuper de l’opinion commune.

Seigneur Jésus, je te contemple pressé par la foule attirée pour de multiples raisons, partagée dans son désir de te suivre. Je t’entends recommander avec force à tes disciples de parler et de vivre dans l’authenticité, selon ton exemple. Qu’au cours de cette journée, mes paroles et mes gestes tendent vers ce but, avec ton aide.

lundi 17 septembre 2012

Des pièges


Luc 11
53 Quand il fut sorti de là, les scribes et les Pharisiens se mirent à s'acharner contre lui et à lui arracher des réponses sur quantité de sujets, 54 lui tendant des pièges pour s'emparer d'un de ses propos.

Esprit Saint, nous recevons la Parole, qu’elle nous apporte de quoi vivre et ne soit jamais détournée contre qui que ce soit.

Quand il fut sorti de là : voilà un repas qui ne fut pas très convivial ! Une absence d’ablution à l’entrée, et tout se déclenche… Jésus ne peut supporter les faux-semblants…

les scribes et les Pharisiens se mirent à s'acharner contre lui : scribes, pharisiens, auxquels, d’après certaines versions, s’ajoutent les légistes, bref tous les groupes qui croient « savoir » et se sentent menacés dans leur pouvoir par l’autorité de Jésus.

et à lui arracher des réponses sur quantité de sujets : le vocabulaire de Luc est fort : s’acharner, arracher… quantité de sujets… on voit Jésus au milieu de ses attaquants qui voudraient tellement le faire taire. Mais on ne peut bâillonner la Parole. S’ils posent les mauvaises questions pour le piéger, Jésus donne les réponses vraies et justes.

lui tendant des pièges pour s'emparer d'un de ses propos : et c’est bien ce qu’ils feront lors du simulacre de procès : « cet homme a dit : je rebâtirai ce temple en 3 jours » (Mt 26, 61), en transformant d’ailleurs la parole de Jésus qui n’avait pas dit « je peux détruire ce temple »… mais les propos de Jésus n’avaient en soi rien de condamnables, aussi avaient-ils d’abord essayé les faux témoins…

A l’opposé, les apôtres – et nous à leur suite – avaient recueilli les paroles de Jésus et entendu « vous me rendrez témoignage » (Jn 15,27). Mais « le serviteur n’est pas plus grand que son maître », et les apôtres sont prévenus, devant eux aussi des pièges seront tendus : « s’ils ont épié ma parole, ils épieront aussi la vôtre » (Jn 15,20). Pourtant il ne veut pas inquiéter ses apôtres, s’ils sont incapables de résister aux attaques, l’Esprit même de Jésus sera avec eux : «  Ce n'est pas vous qui parlerez, mais l'Esprit Saint. » (Mc 13,11)

Seigneur Jésus, combien il est difficile d’accueillir ta Parole : elle est toujours neuve, vraie, elle nous bouscule, nous interroge, nous invite à la conversion… donne-nous d’entendre cet appel et d’y répondre au long de ce jour.  

dimanche 16 septembre 2012

La clef de la connaissance


Luc 11
52 Malheureux êtes-vous, légistes, vous qui avez pris la clé de la connaissance : vous n'êtes pas entrés vous-mêmes, et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés. »

Esprit Saint, puisse la lecture de ce jour nous faire avancer dans la connaissance du Père.

Malheureux êtes-vous, légistes : Jésus a d’abord reproché aux légistes d’avoir refusé les paroles prophétiques qui ouvrent à la connaissance du projet de Dieu sur l’humanité, et il continue à les confronter à leurs propres pratiques.

vous qui avez pris la clé: les légistes se sont réservés l’accès à la connaissance : ils en ont pris la clé, dit Jésus. Ils l’ont volée, « cachée » disent certaines traductions.

de la connaissance : on peut « connaître » bien des choses, et on peut aussi « connaître » quelqu’un ; la connaissance de la Loi, de l’Ecriture, n’a de raison d’être que si elle conduit à la connaissance de Dieu.

vous n'êtes pas entrés vous-mêmes : mais si les légistes s’arrêtent à la connaissance de la Loi, ils restent eux-même à l’extérieur de la vraie connaissance.

et ceux qui voulaient entrer, vous les en avez empêchés : certains voulaient acquérir la connaissance, mais être maître de la connaissance est une arme du pouvoir, c’est pourquoi les légistes se la sont réservée.

La vraie connaissance est celle d’une personne, c’est une connaissance intime, profonde, respectueuse, qui crée une véritable union. Les autres ne sont que des moyens à son service.
« Le Fils unique, qui est Dieu et demeure auprès du Père, lui seul l'a fait connaître » (Jn 1,18)

Seigneur Jésus, tu es venu pour que nous connaissions le Père, toi seul peux nous apporter la clé de la vraie connaissance. Rend-nous attentifs à ta Parole afin qu’elle soit pour nous source de vie.

samedi 15 septembre 2012

La Sagesse de Dieu


Luc 11
49 C'est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit : je leur enverrai des prophètes et des apôtres ; ils en tueront et persécuteront, 50 afin qu'il soit demandé compte à cette génération du sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde, 51depuis le sang d'Abel jusqu'au sang de Zacharie qui a péri entre l'autel et le sanctuaire. Oui, je vous le déclare, il en sera demandé compte à cette génération.

Esprit Saint, éclaire-nous dans la lecture de la parole de ce jour.

C'est pourquoi la Sagesse de Dieu elle-même a dit : « la sagesse de Dieu », une formule juive familière à Luc pour se référer à Dieu lui-même, en indiquant souvent ainsi le lien avec Jésus.

je leur enverrai des prophètes et des apôtres : Luc passe soudainement des prophètes aux apôtres, terme qu’il emploie beaucoup plus souvent que les autres synoptiques : ainsi Matthieu parle ici de sages et de scribes.

ils en tueront et persécuteront : au moment où il écrit, Luc connaît la destinée des apôtres envoyés par Jésus et déjà menacés de persécution.

afin qu'il soit demandé compte à cette génération du sang de tous les prophètes qui a été versé depuis la fondation du monde : formule déroutante reprise à l’Ancien Testament et utilisée uniquement par Luc.

depuis le sang d'Abel jusqu'au sang de Zacharie qui a péri entre l'autel et le sanctuaire : de tous les prophètes sans exception, et, pour l’illustrer, Luc cite le premier (en assimilant Abel à un prophète) et le dernier, Zacharie, situé à la fin de la Bible hébraïque.

Oui, je vous le déclare, il en sera demandé compte à cette génération : même Jésus, précédé, annoncé par des générations de prophètes, même le Fils lui-même venu vivre parmi les hommes, envoyé par son Père, même lui sera rejeté et condamné à la mort. Combien de fois ne s’est-il pas désolé devant l’entêtement et le manque de foi de ses contemporains. Car la foi est un don fragile pour toutes les générations…

Seigneur Dieu, ta Sagesse dépasse infiniment nos pensées, puisse-t-elle nous guider au jour le jour : peu nous importe de tout comprendre, mais donne-nous de nous laisser façonner petit à petit par ton amour.

vendredi 14 septembre 2012

Vous bâtissez des tombeaux


Luc 11
47 Malheureux, vous qui bâtissez les tombeaux des prophètes, alors que ce sont vos pères qui les ont tués. 48 Ainsi vous témoignez que vous êtes d'accord avec les actes de vos pères, puisque, eux, ils ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux.

Esprit Saint, que la parole de ce jour pénètre en nos cœurs pour les transformer.

Malheureux, vous qui bâtissez les tombeaux des prophètes : comme souvent, Jésus s’inscrit dans l’actualité de son temps : c’est bien à cette époque-là que l’on a commencé à construire les sépultures monumentales des prophètes.

alors que ce sont vos pères qui les ont tués : leurs pères, c’est-à-dire leurs ancêtres, depuis la fondation du monde, comme dira Jésus.

Ainsi vous témoignez que vous êtes d'accord avec les actes de vos pères, puisque, eux, ils ont tué les prophètes, et vous, vous bâtissez leurs tombeaux : le reproche est, en fait, de ne pas savoir reconnaître les prophètes ; le dernier, Jean le Baptiste, qui est même, selon la parole de Jésus, « plus qu’un prophète », n’a pas non plus été reconnu comme tel par les pharisiens et les légistes (7,30).

Seigneur, qu’il est difficile d’entendre les paroles prophétiques, de ne pas les faire taire tellement elles étonnent et dérangent. Que les paroles des prophètes de tous les temps restent vivantes pour nous.

jeudi 13 septembre 2012

Vous aussi


Luc 11
45 Alors un des légistes dit à Jésus : « Maître, en parlant de la sorte, c'est nous aussi que tu insultes. » 46 Il répondit : « Vous aussi, légistes, vous êtes malheureux, vous qui chargez les hommes de fardeaux accablants, et qui ne touchez pas vous-mêmes d'un seul de vos doigts à ces fardeaux.

Esprit Saint, permets à chacun de recevoir la parole que tu lui adresses aujourd’hui.

Alors un des légistes dit à Jésus : ce terme de légistes est quasi propre à Luc et désigne les scribes, les docteurs, ceux qui rédigent ces fameuses lois qu’il faut observer si minutieusement.

Maître, en parlant de la sorte, c'est nous aussi que tu insultes : passe encore que Jésus insulte les Pharisiens… mais en critiquant les lois, ils critiquent forcément leurs auteurs, ils s’attaquent aux légistes… là, il y a erreur, pense l’homme ! Pourtant Pharisiens et scribes sont du même bord, mais du moment que ceux-là se font attaquer, le légiste prend ses distances : attention, les légistes n’ont rien à se reprocher et Jésus est prié de faire attention à ce qu’il dit !!!

Il répondit : « Vous aussi, légistes, vous êtes malheureux : et voilà … le légiste est monté au créneau pour se défendre et la vérité lui revient comme un boomerang : la parole de Jésus est « tranchante comme une épée » quand il veut amener les hommes à la lucidité, à l’honnêteté sur eux-mêmes en vue de leur « conversion ».

vous qui chargez les hommes de fardeaux accablants : le mot « fardeau » ou « joug » désignait traditionnellement la Loi : ainsi cette déclaration de Jésus en Mt 11,30 : « mon joug est facile à porter et mon fardeau léger ». Jésus oppose ainsi clairement les lois des hommes à la Loi qui doit les faire vivre : la loi de l’amour, certes pas plus « facile » mais « légère », car elle permet de courir vers le but. « Cours d’un pas léger » dira Sainte claire.

et qui ne touchez pas vous-mêmes d'un seul de vos doigts à ces fardeaux : toute conversion commence par soi-même : si les légistes estiment ces fardeaux indispensables, ils doivent d’abord les porter eux-mêmes, ce qui ne serait pas le cas puisque Jésus le leur reproche. Selon son habitude, Jésus a rejoint son interlocuteur sur son propre terrain, ici, en l’occurrence, celui de la législation.

Seigneur Jésus, ta parole est vraie, nette, sans détour : toi qui connais le cœur de l’homme, tu adresses à chacun la parole qui le concerne : donne-moi de la recevoir et d’en vivre.

mercredi 12 septembre 2012

Le premier siège


Luc 11
43 Malheureux êtes-vous, Pharisiens, vous qui aimez le premier siège dans les synagogues et les salutations sur les places publiques. 44 Malheureux, vous qui êtes comme ces tombes que rien ne signale et sur lesquelles on marche sans le savoir. »

Esprit de Vérité, que la Parole éclaire nos cœurs afin qu’ils se détournent de la recherche de pouvoir et de reconnaissance factice.

Malheureux êtes-vous, Pharisiens : Jésus est lancé ! Et il n’est pas près de s’arrêter… Lui, il fait fi de sa propre réputation, de ce qu’ils vont penser et dire de lui, de la condamnation qui pourra s’en suivre, seul lui importe de leur ouvrir les yeux, de les « sauver » en quelque sorte.

vous qui aimez le premier siège dans les synagogues : critique à portée universelle transposable à mille situations. Et s’il faut sans doute souvent un « premier siège », le reproche est clair : celui « d’aimer » cette place !

 et les salutations sur les places publiques : ailleurs Jésus leur reproche leur comportement ostentatoire pour provoquer ces salutations quelque peu serviles. Même les rencontres sur la place peuvent être détournées au profit d’une gloire personnelle.

Malheureux, vous qui êtes comme ces tombes que rien ne signale et sur lesquelles on marche sans le savoir : nous connaissons la célèbre accusation de « sépulcres blanchis » chez Matthieu  (23,27). Ici, Jésus insiste aussi sur le fait que la comédie des Pharisiens réussit à merveille : la plupart de leur concitoyens se laissent prendre à leur jeu : leur dissimulation réussit aux yeux des hommes et c’est cette tromperie qui aggrave leur faute.

Seigneur, tu as toujours parlé et agit en parfaite vérité. Unifie nos cœurs pour que nous puissions suivre ton chemin.

mardi 11 septembre 2012

Laisser de côté


Luc 11
42 « Mais malheureux êtes-vous, Pharisiens, vous qui versez la dîme de la menthe, de la rue et de tout ce qui pousse dans le jardin, et qui laissez de côté la justice et l'amour de Dieu. C'est ceci qu'il fallait faire, sans négliger cela.

Esprit de justice, ouvre nos intelligences, permets-nous de discerner ce à quoi l’amour nous appelle.

Mais malheureux êtes-vous, Pharisiens : s’amorce ici un long discours de Jésus à l’adresse des Pharisiens, discours où il va énumérer les diverses raisons de leur malheur.

vous qui versez la dîme de la menthe : verser la dîme sur la menthe… premier reproche de Jésus… voilà pourtant un petit geste anodin… généreux même puisqu’il s’agit de faire l’aumône. C’est tout simplement une prescription du Deutéronome (14,22). En soi, donc, rien de répréhensible, sauf  peut-être d’avoir oublié le pourquoi de ce geste, son lien avec la joie ! Il s’agit pratiquement d’un geste « liturgique » car le Deutéronome explique (v. 26) : « tu mangeras devant le Seigneur ton Dieu et tu seras dans la joie avec toute ta maisonnée ». A noter que tous les trois ans le partage était fait au bénéfice de ceux qui en avaient besoin et « qui mangeront à satiété ».

de la rue: Luc poursuit son énumération avec la rue, que l’on appelle aussi aujourd’hui « l’herbe de grâce » ! Et commencent alors les discussions rabbiniques autour de la rue qui, même si on la cultive dans les jardins, est une plante sauvage, et donc certains rabbins dispensent de payer la dîme sur la rue… discussions d’où ressort l’impression que le but premier est d’être « en règle ».

et de tout ce qui pousse dans le jardin : le jardin, ce lieu de générosité et de beauté, le voilà objet des discussions calculatrices des Pharisiens… S’il est une belle parabole de la gratuité du don de notre Dieu, c’est bien la croissance de la plante à partir de sa petite graine… « D’elle-même la terre produit l’épi » (Mc 4,28)

et qui laissez de côté la justice et l'amour de Dieu : voilà donc bien sûr le vrai reproche de Jésus. Il ne parle pas de rejeter, de se détourner consciemment de l’amour de Dieu. Mais de « laisser de côté »… Combien il nous arrive aussi, au cours d’une journée, pris par nos occupations et notre souci même de réaliser tout ce que nous « devons » faire, combien il est facile de « laisser de côté » l’essentiel !

C'est ceci qu'il fallait faire, sans négliger cela : les indications pratiques sont là pour nous aider, pour baliser quelque peu notre chemin, mais l’essentiel est ailleurs, et Jésus n’aura de cesse de nous le rappeler en le vivant lui-même.

Seigneur, donne-nous d’être vigilants ! D’être attentifs, sans cesse poussés par l’amour et le désir de justice, afin que tous nos actes en soient inspirés.

lundi 10 septembre 2012

Donnez


Luc 11
39 Le Seigneur lui dit : « Maintenant vous, les Pharisiens, c'est l'extérieur de la coupe et du plat que vous purifiez, mais votre intérieur est rempli de rapacité et de méchanceté. 40 Insensés ! Est-ce que celui qui a fait l'extérieur n'a pas fait aussi l'intérieur ? 41 Donnez plutôt en aumône ce qui est dedans, et alors tout sera pur pour vous.

Esprit Saint, que la Parole fasse la vérité en nos vies, permets-nous de discerner où est la « pureté » voulue par Dieu.

Le Seigneur lui dit : le Pharisien a invité Jésus ; nul ne connaît ses motivations, mais il lui fallut sans doute un certain courage pour manifester ainsi un lien avec ce rabbi remuant ! Nous savons seulement qu’il connaissait mal Jésus puisqu’il s’étonne de son manque d’observance des pratiques. Jésus va donc en profiter pour l’instruire.

Maintenant vous, les Pharisiens : mais, suivant son habitude, ce n’est pas son hôte en particulier que Jésus vise mais nettement toute la « classe » des Pharisiens et l’image qu’ils se donnent.

c'est l'extérieur de la coupe et du plat que vous purifiez : les Pharisiens recherchent la « pureté » jusqu’à l’obsession, comme une valeur en soi, comme un but à atteindre. Se laver les mains ou les pieds, pratiquer des ablutions répétées comme à Qumram, c’est facile ! Les rites sont utiles, mais ils ne sont là que pour nous aider, pour manifester une réalité profonde, sinon, ils ne sont qu’une coquille vide.

mais votre intérieur est rempli de rapacité et de méchanceté : rude accusation ! Mais qui veut sauver du fait de se croire « pur ». « Dieu connaît vos cœurs » dira Jésus plus tard (16,15)

Insensés ! L’insensé est celui qui raisonne mal, qui manque de bon sens mais aussi de sagesse. Voilà qui doit plaire aux Pharisiens ! Jésus les rejoint sur leur propre terrain, eux qui aiment tellement discuter et tirer des conclusions péremptoires.

Est-ce que celui qui a fait l'extérieur n'a pas fait aussi l'intérieur ? Notre Dieu en est l’auteur et doit habiter ainsi toutes nos réalités.

Donnez plutôt en aumône ce qui est dedans : Donner ! A ceux qui légifèrent sur les aumônes obligatoires, Jésus n’a qu’un mot : donnez ce qui est dedans ! Donnez de vous-mêmes, donnez ce qui vient du cœur, donner avec cœur.

et alors tout sera pur pour vous : vous voulez être « purs », vous voulez être « parfaits » ? D’accord, dit Jésus, mais non pas en posant des gestes vidés de leur sens, plutôt en tournant votre regard vers votre frère : car c’est à un prochain que l’on donne, surtout si l’on donne de soi-même !

Seigneur Jésus, tu as parcouru nos routes humaines en « donnant de ta personne » : aide-nous à vivre ce jour selon ce que tu nous as montré.

dimanche 9 septembre 2012

Le Pharisien fut étonné


Luc 11
37 Comme il parlait, un Pharisien l'invita à déjeuner chez lui. Il entra et se mit à table. 38 Le Pharisien fut étonné en voyant qu'il n'avait pas d'abord fait une ablution avant le déjeuner.

Esprit Saint, donne-nous de nous laisser interpeller et transformer par les attitudes et l’enseignement de Jésus.

Comme il parlait : introduction habituelle à un nouveau récit qui s’enchaîne cependant sur le précédent

un Pharisien l'invita à déjeuner chez lui : les invitations des Pharisiens sont courantes chez Luc : nous en avons déjà lue une en 7,36 et il en sera de même en 14,1. Pour lui, les Pharisiens ne sont pas ces adversaires dont Jésus doit sans cesse se défendre : ce jugement plus nuancé est peut-être dû à l’influence de Paul, pharisien lui-même, sur son compagnon Luc.

 Il entra et se mit à table : Jésus n’hésite pas, les actions s’enchaînent, et le voilà installé à la table de son hôte : Jésus est toujours amateur de ces moments de rencontre autour d’une table !

Le Pharisien fut étonné : simplement étonné… voilà qui est sans doute bien normal ; rien ne nous dit qu’il l’ait même exprimé : pas trace de remarque ou de murmure …

en voyant qu'il n'avait pas d'abord fait une ablution avant le déjeuner : ni Jésus ni ses apôtres (Mt 15,2) n’appliquent cette règle imposée par les docteurs et qui était si rigoureuse à leurs yeux. Pourtant cette règle n’a rien à voir avec le commandement de l’amour, alors elle n’intéresse pas Jésus, et il veut la remettre à sa juste place en n’en faisant pas une imposition.

Seigneur, tu veux libérer l’homme des fardeaux que d’autres lui imposent mais ton commandement est plus exigeant que nos législations : ce que tu veux, c’est que nous portions attention à nos frères et sœurs, au jour le jour. Ne permets pas que nous nous cachions derrière des règlements, conduis-nous à la rencontre de ceux que tu mettras sur notre route aujourd’hui.

vendredi 7 septembre 2012

La lampe t'illumine


Luc 11
36 Si donc ton corps est tout entier dans la lumière, sans aucune part de ténèbres, il sera dans la lumière tout entier comme lorsque la lampe t'illumine de son éclat. »

Esprit Saint, que cette parole soit lumière sur notre route de ce jour.

Si donc ton corps est tout entier dans la lumière, sans aucune part de ténèbres, il sera dans la lumière tout entier : voilà bien une formulation qui rend la proposition évidente et indubitable…

Si l’homme concentre son attention sur le Seigneur, s’il tente d’ouvrir les yeux sur le monde avec le regard même de Dieu, s’il illumine chacune de ses rencontres par la lumière du Christ… il permettra à la Lumière de l’envahir de plus en plus complètement. C’est tout son être, corps et cœur, qui sera lumineux. « Puisse Dieu illuminer les yeux de votre cœur » souhaite Paul en écrivant aux Ephésiens (1,18).

Ainsi Jésus a affirmé à ses disciples : « Vous êtes la lumière du monde ». Nous devenons lumière lorsque notre corps est rempli de lumière, lorsque la lumière de Dieu envahit nos cœurs. C’est alors que nous pourrons agir comme une lumière dans le monde et rendre témoignage de l’amour de Dieu pour tous ses enfants. Lorsque Paul fut envoyé pour prêcher l’évangile aux païens, le Seigneur lui dit : Je t’envoie pour que tu leur ouvres les yeux, pour qu’ils passent des ténèbres à la lumière (Ac 26,18).

comme lorsque la lampe t'illumine de son éclat : en conclusion, Jésus nous rappelle ce qu’il importe de ne jamais « perdre de vue » : notre lumière vient d’ailleurs. Nous sommes illuminés par l’éclat de la lampe, de la seule source de lumière qu’est notre Dieu… et elle est éclatante.

Seigneur, je veux m’offrir toute entière à ta lumière : donne-moi de la refléter, de la rayonner. Permets que nous vivions toutes nos rencontres dans le rayonnement de ta clarté.

jeudi 6 septembre 2012

Ton oeil est simple


Luc 11
34 « La lampe de ton corps, c'est l'œil. Quand ton œil est simple, ton corps tout entier est aussi dans la lumière ; mais si ton œil est malade, ton corps aussi est dans les ténèbres. 35 Examine donc si la lumière qui est en toi n'est pas ténèbres.

Esprit Saint, comble-nous de ta lumière, que la parole de ce jour unifie notre regard et notre cœur.

La lampe de ton corps, c'est l'œil : nos yeux captent la lumière de notre environnement, sans lumière nous ne pouvons rien voir. Et l’œil même devient lampe pour le corps. Ainsi nos ‘yeux spirituels’ qui voient à la lumière de l’Esprit, peuvent nous illuminer.

Quand ton œil est simple : quelle est belle et « lumineuse » cette formule ! « Simple » dit la traduction littérale et ce mot n’est employé qu’ici dans la Bible (et dans le verset correspondant de Matthieu). Simple, autrement dit, non divisé, non partagé entre divers objectifs. Un « oeil simple » qui considère toute chose à la lumière de Dieu, et, par-dessus tout, fixe le regard sur Jésus lui-même.

ton corps tout entier est aussi dans la lumière : si notre regard n’est pas « double », si nous ne louchons pas sur d’autres richesses, alors tout deviendra clair en nous.

mais si ton œil est malade : l’œil malade ne laisse pas entrer la lumière, ne s’ouvre pas à Celui qui est lui-même « la lumière du monde » (Jn 8,12). Celui qui regarde avec le même intérêt les trésors terrestres et ceux « du ciel », celui-là a l’âme partagée. Jacques (1,8) le décrit comme étant un homme partagé, ou, si l’on traduit littéralement le mot grec, un homme ‘au cœur double’

ton corps aussi est dans les ténèbres : l’homme ‘au cœur double’ marche à tâtons dans sa vie spirituelle et tout son corps se trouve dans les ténèbres. Le mot « ténèbres » est souvent employé dans la Bible pour évoquer l’aveuglement. « Celui qui vient à ma suite ne marchera pas dans les ténèbres » poursuit Jésus en Jn 8,12.

Examine donc si la lumière qui est en toi n'est pas ténèbres.
Appel à se regarder soi-même avec quelque lucidité : il est si facile de se leurrer et de prendre pour clarté ce qui n’est qu’ombre. Car la lumière n’a pas sa source en nous mais elle nous est apportée par le Christ, lui qui est venu rendre la vue aux aveugles que nous sommes : lui-même l’a déclaré quand il lut ce passage du livre d’Ésaïe : Il m’a envoyé pour proclamer aux captifs la délivrance, et aux aveugles le retour à la vue. (4,18). 

Seigneur, toi qui es venu comme une lumière dans le monde, afin que quiconque croit en toi ne demeure pas dans les ténèbres (Jn 12,46), donne-nous de tourner vers Toi notre regard pour que nous soyons nous-mêmes inondés de ta lumière.

mercredi 5 septembre 2012

La clarté


Luc 11
33 Personne n'allume une lampe pour la mettre dans une cachette, mais on la met sur son support, pour que ceux qui entrent voient la clarté.

Esprit de lumière, que ta clarté guide nos pas en ce jour.

Il est rare de trouver dans les évangiles un verset doublé comme celui de la lampe, que nous avons déjà médité au chapitre 8 (v.16). Chez tous les synoptiques ce verset vient après la parabole du semeur et laisse donc penser que la parole est cette lumière. Mais Luc le réinsère ici : dans quel cadre ? Juste après le reproche de Jésus fait à ceux qui lui demandent un signe : il a montré que lui-même est le seul vrai Signe. Par rapport à ceux de ses contemporains qui ne « voient » pas ce signe, cette image de la lampe invite donc à « voir clair » pour discerner ce signe, à se laisser illuminer par la Parole, autrement dit à croire en Jésus.
D’autre part, ce verset sur la lampe précède tout un passage sur le thème de la lampe et de la lumière, la nôtre cette fois. Comment mieux nous dire que la source de la lumière est le Christ lui-même dont nous pouvons nous laisser irradier pour la rayonner à notre tour ?

Seigneur, éclaire notre foi, fais briller ta clarté en nos cœurs, que « la nuit devienne lumière autour de nous » !

mardi 4 septembre 2012

Ils se sont convertis

Luc 11
32 Lors du jugement, les hommes de Ninive se lèveront avec cette génération et ils la condamneront, car ils se sont convertis à la prédication de Jonas ; eh bien ! ici il y a plus que Jonas.

Esprit Saint, que la parole de ce jour nous rende attentifs à tous les appels à la conversion qui jalonneront notre route aujourd’hui.

Lors du jugement, les hommes de Ninive se lèveront avec cette génération et ils la condamneront : eux aussi étaient du monde païen, comme la reine de Saba, eux aussi ont su entendre et voir ce qui s’offrait à eux, contrairement à la génération qui redemande un signe.

car ils se sont convertis à la prédication de Jonas : et ils le firent avec promptitude puisque le récit précise que Jonas n’avait encore parcouru qu’un tiers de la ville que déjà tous les habitants firent pénitence, roi en tête…

eh bien ! ici il y a plus que Jonas : même expression cinglante : oui, la prédication de Jonas n’est que l’annonce de la Parole de Jésus, la seule vraie Parole vivante et agissante. Qu’ils tardent à se convertir, ceux-là qui l’écoutent avec scepticisme. Jésus, en route vers Jérusalem, s’impatiente et se désole de leur attitude.

Seigneur, tu es plus que Jonas, tu es plus que tous ceux qui t’ont annoncé et ont préparé ta route.
Tu es Signe, tu es révélation du Père, tu nous appelles à ta suite pour nous mener à lui. Donne-nous de te reconnaître, donne-nous de te connaître et que ta rencontre nous pousse à une conversion sans cesse renouvelée.

lundi 3 septembre 2012

La sagesse


Luc 11
31 Lors du jugement, la reine du Midi se lèvera avec les hommes de cette génération et elle les condamnera, car elle est venue du bout du monde pour écouter la sagesse de Salomon ; eh bien ! ici il y a plus que Salomon.

Esprit de Sagesse, éclaire le cœur de ceux qui veulent accueillir la Parole.

Lors du jugement, la reine du Midi se lèvera avec les hommes de cette génération : comme les rabbins, Jésus fait appel à l’Ecriture pour convaincre : ses auditeurs connaissent cette histoire (1 R, 1-10) de la reine de Saba, venue de son royaume lointain, situé sans doute au sud de l’Arabie, pour lui poser des énigmes. Et elle fut éblouie par Salomon : par sa sagesse... mais aussi par ses richesses !

et elle les condamnera : elle, elle a su discerner où était la sagesse, elle a su la reconnaître.

car elle est venue du bout du monde pour écouter la sagesse de Salomon : sans trop se préoccuper des motivations de cette visite, on retiendra le fait que cette reine païenne fit un long voyage pour rencontrer Salomon dont la réputation de sagesse était parvenue jusqu’à elle. Salomon avait demandé et reçu la sagesse et il reste pour la Bible le sage par excellence.

 eh bien ! ici il y a plus que Salomon : une conclusion lapidaire où Jésus s’affirme discrètement comme plus sage que Salomon, comme le seul vrai Sage, comme Luc l’a déjà souligné en parlant de l’enfance de Jésus. Combien regrette-t-il l’aveuglement des foules qui viennent le trouver mais ne peuvent discerner qui il est !

Seigneur Jésus, écarte de nous tout ce qui obscurcit notre regard et nous empêche de reconnaître celui que tu es, le Fils du Père venu comme un des nôtres pour nous le faire connaître.

dimanche 2 septembre 2012

Un signe


Luc 11
29 Comme les foules s'amassaient, il se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise ; elle demande un signe ! En fait de signe, il ne lui en sera pas donné d'autre que le signe de Jonas. 30 Car, de même que Jonas fut un signe pour les gens de Ninive, de même aussi le Fils de l'homme en sera un pour cette génération.

Esprit Saint, que la Parole de ce jour éclaire ma route sans que je cherche d’autres signes que Jésus lui-même.

Comme les foules s'amassaient : depuis le départ de Jésus pour Jérusalem (9,51), Luc amorce quasi chaque épisode par une indication de circonstance souvent neutre. Mais nous sommes prévenus : cette fois les avertissements de Jésus ne s’adressent plus seulement aux élites mais à toutes les foules.

 il se mit à dire : « Cette génération est une génération mauvaise : voilà bien le langage incisif de Jésus, loin de tout souci de plaire ou d’attirer !

 elle demande un signe ! : mauvaise, cette génération l’est par son manque de foi. Voilà donc le grand reproche de Jésus, en écho à la demande d’un signe faite après la guérison de l’homme muet (v. 16)… comme si cette marque d’incroyance lui était restée sur le cœur…

En fait de signe, il ne lui en sera pas donné d'autre que le signe de Jonas : voilà qui nous étonne… Jésus n’a-t-il pas lui-même qualifié ses gestes de « signes » ? « C’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons » disait-il (v.20). Mais si Jésus a en effet manifesté de nombreux signes par ses actes de guérison et de résurrection, le seul vrai Signe, c’est lui-même.

Car, de même que Jonas fut un signe pour les gens de Ninive, de même aussi le Fils de l'homme en sera un pour cette génération : pour les gens de Ninive, Jonas fut un signe par sa prédication : son appel à la conversion et l’annonce du Jugement. Tel est aussi Jésus pour sa génération, lui qui vient de dire que le bonheur était dans l’écoute de sa Parole et sa mise en pratique… par la conversion.

Seigneur, tu ne te révèles pas à nous dans le spectaculaire et encore moins dans l’évidence des signes : tu nous invites avec empressement à t’accueillir car tu veux nous offrir ton amour. Augmente en nous la foi, change nos cœurs, comble-nous de ta présence !

samedi 1 septembre 2012

Ceux qui écoutent


Luc 11
27 Or comme il disait cela, une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit : « Heureuse celle qui t'a porté et allaité ! » 28 Mais lui, il dit : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l'observent ! »

Esprit Saint, rends-moi attentive à la Parole qui apporte le bonheur !

Or comme il disait cela : étrange enchaînement : en quoi cette prédication sur l’esprit impur, sur le mal, sur la rechute, pouvait-elle bien inspirer la parole de cette femme ? On a l’impression qu’elle n’écoutait pas vraiment, qu’elle a quasi interrompu Jésus par ce cri jailli de ses entrailles de mère.

une femme éleva la voix du milieu de la foule et lui dit : « Heureuse celle qui t'a porté et allaité ! » : la voix féminine, anonyme, monte du milieu de la foule, et c’est pour une béatitude. « Heureuse ! » Elisabeth l’avait déjà dit : « Heureuse celle qui a cru ! » (1,45), et cela a l’époque où Marie, précisément, portait son enfant.

Mais lui, il dit : « Heureux plutôt ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui l'observent ! »
Mais cela est l’histoire de Marie ; la femme anonyme a à vivre sa propre vie, comme chaque homme et femme de cette foule, de notre monde. Et la béatitude que Jésus déclare s’adresse à chacun d’entre eux et d’entre nous qui sommes appelés au bonheur en écoutant sa Parole et en la mettant en pratique. A l’exemple de Marie : « Que tout se passe pour moi selon ta parole » (1,38)
« Ecouter »… chemin de bonheur !

Seigneur, fais que « j’incline l’oreille de mon cœur » pour recueillir ta Parole que tu m’adresses aujourd’hui, fais qu’elle inspire mes actes et mes paroles.