mercredi 30 mai 2012

Où est-elle, votre foi ?

Lc 8
25 Puis il leur dit : « Où est-elle, votre foi ? » Saisis de crainte, ils s'émerveillèrent et ils se disaient entre eux : « Qui donc est-il, pour qu'il commande même aux vents et à l’eau et qu'ils lui obéissent ? »

Esprit de foi, permets que nous recevions la question que Jésus nous pose aujourd’hui et donne-nous d’essayer d’y répondre.

 Puis il leur dit : « Où est-elle, votre foi ? » : Jésus a agi, il a répondu à l’appel des apôtres, il ne leur a pas fait la leçon. Mais maintenant que tout est rentré dans l’ordre, que les esprits sont capables de l’entendre, voici une question : « Où est votre foi ? » Quelle belle question ! Les autres synoptiques ont la formulation plus accusatrice : « Hommes de peu de foi » a retenu Matthieu. Et Marc formule : « Vous n’avez pas encore de foi ? ». Comme nous l’avons déjà vu plusieurs fois, Luc est moins dur, plus nuancé. Où est-elle, leur foi ? Ne sont-ils pas plus certains de la force des éléments que de celle de Jésus. Où est-elle, notre foi ? Dans quelle force, dans quelle puissance, mettons-nous notre confiance ?

Saisis de crainte, ils s'émerveillèrent et ils se disaient entre eux : « Qui donc est-il, pour qu'il commande même aux vents et à l’eau et qu'ils lui obéissent ? » Ils ne répondent pas à Jésus. Eux (comme nous), auraient bien du mal à répondre à cette question à brûle-pourpoint. Mais ils sont pris par le respect, par l’émerveillement, et voilà que leur foi s’interroge : qui est-il ? Il faut savoir en qui l’on met sa confiance.
Jésus fait appel à leur foi en même temps qu’il l’interroge. Leur foi grandira au fur et à mesure qu’il se fera connaître, qu’ils apprendront à le reconnaître.
 

Où est-elle, ma foi ? Oui, je crois en toi, Seigneur, mais fais grandir ma foi, ancre-la en toi.

mardi 29 mai 2012

Jésus s'endormit

Lc 8
22 Or, un jour il monta en barque avec ses disciples ; il leur dit : « Passons sur l'autre rive du lac », et ils gagnèrent le large. 23 Pendant qu'ils naviguaient, Jésus s'endormit. Un tourbillon de vent s'abattit sur le lac ; la barque se remplissait et ils se trouvaient en danger. 24 Ils s'approchèrent et le réveillèrent en disant : « Maître, maître, nous périssons ! » Il se réveilla, menaça le vent et les vagues : ils s'apaisèrent et le calme se fit.

Esprit Saint, sois présent en nous, apaise toute tempête qui agite nos cœurs et les empêche t’accueillir la parole.

Jésus a longuement prêché en Galilée. Maintenant, avec ses disciples, il va traverser le lac pour entrer en pays païen. Mais qu’ont compris les disciples de sa prédication ? Comment voient-ils la personne de Jésus ? Les concepts, c’est bien, mais ont-ils foi en lui ? Perçoivent-ils que c’est la personne même de Jésus qui rend crédible son enseignement ?
La traversée va être l’occasion d’éprouver leur foi.
Mais d’abord, il faut que Jésus s’endorme, qu’il s’absente en quelques sortes, afin que les apôtres, livrés à eux-mêmes, puissent être « sûrs » de Jésus, au-delà des apparences.
Voici donc que la mer se déchaîne, le bateau est secoué comme une épave, l'eau passe le plat-bord à tout instant et la barque se remplit… Il n'y a plus que la peur…, et Jésus, affalé sur le coussin à la poupe, est inconscient du danger ! Un rien comédien, Jésus ? En tous cas, voilà un sommeil qui vient à point !
Ils le réveillent donc. Ils appellent au secours : nous périssons ! « Sauve-nous » dit Matthieu. N’est-ce pas notre cri aussi ? Car, finalement, qui peut se sauver lui-même ?
On parle de Dieu « absent », mais voilà Dieu « endormi » : il est là, tout près, sur la barque même, secoué dans la même tempête, mais juste assez pris par le sommeil que pour laisser les apôtres, non pas livrés à eux-mêmes, mais libres de déployer tout leur art de marin. Et s’ils ne s’en sortent pas, qu’ils crient au secours ! Jésus se réveillera et, dans le même mouvement, fera revenir la paix et le calme : la barque pourra reprendre sa route…


Seigneur Jésus, tu es un Dieu qui ne s’impose pas, mais ton sommeil n’est pas celui de l’indifférence. Les apôtres t’avaient « avec eux », et malgré cette présence, ils ont eu peur de périr. Moi aussi je t’appelle, mais fais que ce soit, non dans la crainte, mais dans la pleine confiance.

lundi 28 mai 2012

Ma mère et mes frères

Lc 8
19 Sa mère et ses frères arrivèrent près de lui, mais ils ne pouvaient le rejoindre à cause de la foule. 20 On lui annonça : « Ta mère et tes frères se tiennent dehors ; ils veulent te voir. » 21 Il leur répondit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique. »

Esprit Saint, fais que soit possible pour nous d’écouter la parole et de la mettre en pratique !
 
Sa mère et ses frères arrivèrent près de lui : cette rencontre est-elle exceptionnelle ? On aimerait imaginer Marie partageant la route de son fils… Mais que viennent-ils faire ? Pour Matthieu, ils cherchent à lui parler, pour Marc, ils l’envoient appeler… Mais Luc nous dit seulement leur arrivée près de Jésus.

mais ils ne pouvaient le rejoindre à cause de la foule : ainsi la foule, preuve du « succès » de la prédication de Jésus, s’agglutine au point que sa mère même n’arrive pas à l’approcher. Pas de passe-droit ici !

 On lui annonça : mais certains vont se faire les avocats de la famille…

« Ta mère et tes frères se tiennent dehors ; ils veulent te voir. » De leur propre initiative ou à la demande de la famille, certains transmettent le souhait à Jésus : ta mère veut te voir ! Il va la recevoir tout de suite... Ou lui dire de prendre un petit peu patience… qu’il va bientôt pouvoir la rejoindre…

Il leur répondit : « Ma mère et mes frères, ce sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique. »  Réponse adressée, non pas à sa mère, mais à ceux qui l’ont averti, et, du coup, à la foule qui l’entoure. Sont de sa famille, ceux qui écoutent sa Parole ! Nous restons exactement dans la même thématique depuis le début du chapitre 8. Cette fois, non plus en parabole, mais dans le concret de la vie, Jésus souligne de façon encore plus convaincante l’importance d e l’écoute. Ecouter sa parole et en vivre, tel est le chemin qui fait de nous des membres de sa famille ! Qui fait de nous des frères et des sœurs de Jésus ! Quelle révélation inouïe que celle-là !
 

Seigneur Jésus, nous osons à peine croire en cette promesse que tu nous fais. Une destinée aussi grande dépasse notre imagination… alors, il nous reste simplement à te faire confiance : donne-nous cette foi !

dimanche 27 mai 2012

Faites attention

Lc 8
18 Faites donc attention à la manière dont vous écoutez. Car à celui qui a, il sera donné ; et à celui qui n'a pas, même ce qu'il croit avoir lui sera retiré. »

Esprit Saint, apprend-nous à écouter, à t’écouter !

Faites donc attention : conclusion de la parabole du semeur, voici un appel pressant à la vigilance. Faire attention ! Au milieu de toutes les sollicitations auxquelles est soumis notre esprit, notre ouïe… maintenir une fenêtre largement ouverte sur l’essentiel. Non pas sans doute à la force du poignet mais en privilégiant ce « être avec » auquel nous sommes appelés en tant que disciples.

à la manière dont vous écoutez : ici il n’est pas demandé d’être attentifs au contenu, ce que nous supposons bien, mais d’être attentifs à nous-mêmes, à notre attitude, à notre manière d’être. La recommandation porte sur le « comment ». Comment est-ce que j’écoute ? « Le premier commandement, c’est : Ecoute ! » (Mc 12,29).

Car à celui qui a, il sera donné ; et à celui qui n'a pas, même ce qu'il croit avoir lui sera retiré : parole dure et qui semble si intransigeante. Favoriser les forts ? Punir les faibles ?

Ce n’est pas évident de savoir entendre et, surtout, de garder vivante la parole ; cela demande une attention permanente afin de ne pas « perdre » le peu que l’on a. A ceux qui ont cultivé cette capacité d’entendre, il leur sera donné d’écouter encore mieux, tandis que ceux qui ne s’en soucient pas, même lorsqu’ils croient comprendre quelque chose, ne peuvent accueillir et laisser croître en eux la vraie parole.
 

Seigneur Jésus, je perçois ton insistance, ta supplication pour que nous devenions des écoutants. Tu sèmes la parole et tu n’as de cesse qu’elle porte ses fruits : mais que peut le meilleur semeur devant une terre stérile ? Viens habiter tout notre être, sois toi-même présent dans notre écoute. Je veux t’écouter avec tout mon cœur : seul l’amour est attentif.

samedi 26 mai 2012

Une lampe

Lc 8 16 « Personne n'allume une lampe pour la recouvrir d'un pot ou pour la mettre sous un lit ; mais on la met sur un support pour que ceux qui entrent voient la lumière. 17 Car il n'y a rien de secret qui ne paraîtra au jour, rien de caché qui ne doive être connu et venir au grand jour.

Esprit de lumière, éclaire nos cœurs et nos esprits !

Personne n'allume une lampe : le thème de la lampe, donc de la lumière, est omniprésent dans les Ecritures. Jésus lui-même désigne ainsi Jean le Baptiste : « Jean fut la lampe qu’on allume et qui brille » (Jn 5,35). Et ici, peut-être s’agit-il de Jésus lui-même selon l’expression curieuse de Marc dans le passage parallèle : « La lampe vient » (4,21). Ou encore, en enchaînement avec l’explication de la parabole de semeur, la lampe ne désigne-t-elle pas la Parole ? « Ta Parole est une lampe » dit le Ps. 119 au verset 105.

pour la recouvrir d'un pot ou pour la mettre sous un lit ; mais on la met sur un support pour que ceux qui entrent voient la lumière. La raison d’être de la lampe est d’éclairer « tous ceux qui sont dans la maison » selon Mt qui reprend ainsi l’idée que la Parole s’adresse à tous. Ceux qui entrent, dit Luc, d’où qu’ils viennent. La notion d’universalité est de nouveau soulignée.  
Si Luc insiste en doublant ce verset en 11,33, Matthieu nous en donne encore une autre clé en conclusion : pour lui, c’est nous-mêmes qui devons être cette lampe : « De même, que votre lumière brille » (5,16) et ailleurs : « vous êtes la lumière du monde ».
 
Car il n'y a rien de secret qui ne paraîtra au jour, rien de caché qui ne doive être connu et venir au grand jour. Là aussi, Luc se répétera en 12,2. Phrase importante donc même si elle paraît quelque peu énigmatique. Comme le grain qui ne trouve pas les bonnes conditions et reste enfoui sans porter du fruit, ainsi la parole reste un temps secrète, cachée… puis viendra le temps où les disciples, poussés par l’Esprit reçu à la Pentecôte, iront sur les routes proclamer ouvertement la Bonne Nouvelle.
 

Ta parole, Seigneur, est une lampe pour mes pas, une lumière sur ma route…

jeudi 24 mai 2012

A force de persévérance

Luc 8
14 Ce qui est tombé dans les épines, ce sont ceux qui entendent et qui, du fait des soucis, des richesses et des plaisirs de la vie, sont étouffés en cours de route et n'arrivent pas à maturité. 15 Ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui entendent la parole dans un cœur loyal et bon, qui la retiennent et portent du fruit à force de persévérance.

Esprit de patience et de persévérance, accompagne-nous tout au long de la lente croissance de la Parole en nos cœurs.


Ce qui est tombé dans les épines, ce sont ceux qui entendent et qui, du fait des soucis, des richesses et des plaisirs de la vie, sont étouffés en cours de route et n'arrivent pas à maturité : au bord du chemin ou dans les pierres, le Malin était de la partie : il était question du Diable, de tentation… Pour ce qui est des épines, les choses sont plus subtiles : en cause, les soucis de la vie ! Et qui n’en a pas ! Les richesses, les plaisirs… tout est dans l’usage que nous en faisons… usage qui nous interroge au quotidien. La maturité est au bout du chemin, il faut demeurer attentifs tout au long de notre vie pour que mûrisse en  nous la Parole. C’est « en cours de route » que tout se joue.

Ce qui est dans la bonne terre, ce sont ceux qui entendent la parole dans un cœur loyal et bon : eh non, la bonne terre, ce n’est pas seulement l’absence de cailloux ou d’épines. Luc est le seul à détailler : c’est du cœur que tout dépend, un cœur loyal et bon ! Littéralement, un cœur beau et bon. Ainsi la bonté ouvre à la Parole…

et portent du fruit à force de persévérance : encore une perspective propre à Luc parmi les évangélistes, mais qui est fortement présente chez Paul. Nous revenons à l’idée de maturité : ce n’est pas du jour au lendemain que le grain germe, il y faut du temps, beaucoup de temps, et donc de persévérance.


Seigneur Jésus, nos cœurs ne sont pas enclins à la persévérance, mais tu viens chaque jour leur redonner courage en marchant à nos côtés. Merci pour la grâce de la Lectio qui nous soutient au jour le jour : puisse la Parole s’enraciner ainsi en nous.

mercredi 23 mai 2012

Ils croient

Luc 8
11 « Et voici ce que signifie la parabole : la semence, c'est la parole de Dieu. 12 Ceux qui sont au bord du chemin, ce sont ceux qui entendent, puis vient le diable et il enlève la parole de leur cœur, de peur qu'ils ne croient et ne soient sauvés. 13 Ceux qui sont sur la pierre, ce sont ceux qui accueillent la parole avec joie lorsqu'ils l'entendent ; mais ils n'ont pas de racines : pendant un moment ils croient, mais au moment de la tentation ils abandonnent.

Esprit Saint, enracine profondément en moi la parole que tu me confies chaque jour.

Et voici ce que signifie la parabole : ce n’est pas courant, une parabole suivie de son explication… c’est même contradictoire… Les rabbins devaient raconter leur histoire, plus ou moins énigmatique, pour que leurs auditeurs se posent la question : « Qu’est-ce qu’il veut dire ? » A eux, alors, de chercher, derer leurs propres conclusions… Mais il est possible que l’explication ne soit pas de Jésus lui-même, mais représente l’interprétation de l’Église primitive.

Ceux qui sont au bord du chemin… Ceux qui sont sur la pierre… Donc, ce semeur sème à tout vent, si bien que la graine tombe un peu partout, comme si la semence était destinée à tous les sols. Ainsi nous apprenons que Dieu parle et qu’il s’adresse, de multiples manières, à tous les hommes, de toutes conditions et de toutes situations. Dieu sème largement. Et même s’il sait le sort différent que les hommes réservent à l’accueil de sa parole, il le fait avec une pleine générosité. Il nous fait confiance.

de peur qu'ils ne croient…  pendant un moment ils croient… Pour Luc, l’enjeu, ce n’est pas de savoir, de comprendre, l’enjeu c’est de croire : la foi est la condition pour accueillir la parole en même temps qu’elle est le fruit que produit la semence. Ainsi, pour lui (comme pour Paul), c’est la foi qui donne accès au salut.

mais ils n'ont pas de racines : ouvrir nos oreilles ne suffit pas, il faut que la Parole prenne racine en nos cœurs, qu’elle se fixe et croisse profondément en nous. Il nous faut veiller sur la Parole, préparer sa terre, en prendre soin. N’est-ce pas tout le travail de Lectio ?


Seigneur Jésus, tu offres ta Parole à tous, tu nous l’offres tous les jours quelles que soient nos dispositions du moment. Ta Parole est tranchante, elle est efficace. Fais-lui porter du fruit en nos cœurs, le fruit de la foi, accorde-nous la grâce de te connaître !

mardi 22 mai 2012

Il est donné

Luc 8
9 Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. 10 Il dit : « A vous il est donné de connaître les mystères du Royaume de Dieu ; mais pour les autres, c'est en paraboles, pour qu'ils voient sans voir et qu'ils entendent sans comprendre.

Esprit saint, toi qui seul peux nous introduire aux mystères du Royaume, montre-nous le sens de ces paroles de Jésus et permets-nous d’en vivre.
  

Ses disciples lui demandèrent ce que signifiait cette parabole. : nous avons lu la parabole, et nous lirons son explication de la bouche même de Jésus. C’est entre les deux que se situe l’énigme, dans les deux versets de ce jour. D’abord la question. Les disciples n’ont rien compris ! Ainsi, Jésus, au moment même où il incite à entendre la Parole, le voilà qui parle sans employer les moyens de se faire comprendre, même de ses proches, de ceux-là qui sont « avec lui »… ?

Il dit : « A vous il est donné de connaître les mystères du Royaume de Dieu : puis la réponse. A certains, il est donné de connaître les mystères ? Voilà qui est bien ambitieux : que peut-on réellement connaître du Royaume ? Mais Jésus dit « il est donné » avec un verbe au présent. Aujourd’hui, maintenant. Ainsi le don ne peut devenir chose possédée mais doit être accueilli à chaque instant dans une relation permanente au donateur.

mais pour les autres, c'est en paraboles, pour qu'ils voient sans voir et qu'ils entendent sans comprendre. Mais les « autres » sont, eux, condamnés à ne pas voir, à ne pas comprendre ? De plus en plus étonnant. Mais qui sont « les autres » ? Ceux qui ne sont pas « disciples », qui ne se sont pas réellement mis à l’école de Jésus, qui ne lui ont pas accordé leur foi… Peut-être qu’adhérer à sa personne est le premier pas, celui qui rend les oreilles capables d’entendre…

Décidément, notre Dieu n’a que faire de notre vision d’égalité et de justice : ses pensées sont au-dessus de nos pensées… (Is 55, 9). Il nous invite à penser selon un tout autre registre que celui du monde… Et pourtant cela ne cesse de nous interroger : tant d’hommes et de femmes de bonne volonté restent au seuil du Royaume sans pouvoir le franchir… Pourquoi moi ? Pourquoi eux ? Déjà Esaïe devait prophétiser en parlant du peuple : « Que de ses yeux il ne voit pas, ni n’entende de ses oreilles ! Que son cœur ne comprenne pas » (Is 6, 10), et, avec le prophète, j’ai alors envie de poser cette question (v.11) : « Jusques à quand, Seigneur ? ».


Seigneur Jésus, tu nous donnes de te connaître. A chaque instant. Puissions-nous accueillir ce don. Que par notre joie de te connaître, nous puissions en inviter d’autres à te rencontrer, à mettre leur foi en toi, toi qui, seul, connais les cœurs.

lundi 21 mai 2012

Qu'il entende !

Luc 8  
4 Comme une grande foule se réunissait et que de toutes les villes on venait à lui, il dit en parabole : 5 « Le semeur est sorti pour semer sa semence. Comme il semait, du grain est tombé au bord du chemin ; on l'a piétiné et les oiseaux du ciel ont tout mangé. 6 D'autre grain est tombé sur la pierre ; il a poussé et séché, faute d'humidité. 7 D'autre grain est tombé au milieu des épines ; en poussant avec lui, les épines l'ont étouffé. 8 D'autre grain est tombé dans la bonne terre ; il a poussé et produit du fruit au centuple. » Sur quoi Jésus s'écria : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! »

Esprit Saint, donne-moi d’incliner l’oreille de mon cœur pour recueillir la parole d’aujourd’hui.


Comme une grande foule se réunissait et que de toutes les villes on venait à lui : Jésus va vers les gens, et les gens viennent vers Jésus. Ainsi se forme une grande foule avide de sa parole.

il dit en parabole : pourquoi en parabole ? Genre littéraire connu de l’époque bien sûr, mais employé à dessein par Jésus comme il nous en donnera lui-même la raison.

« Le semeur est sorti pour semer sa semence. Jésus-semeur est celui qui prend l’initiative, il sort, il donne, il répand sa propre Parole : il se met en route pour se donner lui-même ; il est l’origine, l’ouvrier et le don.
Comme il semait, du grain est tombé au bord du chemin ; on l'a piétiné et les oiseaux du ciel ont tout mangé. D'autre grain est tombé sur la pierre ; il a poussé et séché, faute d'humidité. D'autre grain est tombé au milieu des épines ; en poussant avec lui, les épines l'ont étouffé. Grains de blé au bord du chemin, abandonnés, gaspillés… Semence perdue qui ne germera pas… Semeur distrait au geste maladroit…. ?  Le semeur n’est plus maître de la semence, il l’a lancée, offerte, et voilà que « le grain est tombé ». En des endroits sans terre, sans eau, sans lumière…

D'autre grain est tombé dans la bonne terre ; il a poussé et produit du fruit au centuple. » Luc force le contraste, avec lui, c’est tout ou rien… Les autres synoptiques sont plus nuancés, parlant de rendements de 30, 60, 100.

Sur quoi Jésus s'écria : « Celui qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende ! » : insistance, supplication presque. Invitation surtout à mettre en pratique dans l’instant la leçon de la parabole : accueillir et laisser germer la Parole, cette Parole. Depuis Moïse, nous savons que c’est le Seigneur lui-même qui nous donne cette capacité : « Jusqu’à aujourd’hui, le Seigneur ne vous avait pas donné (…) des oreilles pour entendre » (Dt 29, 3). Inclinons donc notre oreille, comme nous y invite si joliment St Benoît dès la première ligne de se Règle : « Ecoute, ô mon fils, l'invitation du Maître, incline l'oreille de ton cœur. »


Seigneur Jésus, voilà que tu nous enseignes aujourd’hui comment faire notre lectio ! Tu nous demandes d’être cette bonne terre où ta parole puisse germer et porter du fruit au centuple. Tu nous demandes surtout d’entendre ta Parole : donne-nous cette oreille attentive, incline toi-même l’oreille de notre cœur !

dimanche 20 mai 2012

Avec lui

Luc 8
1 Or, par la suite, Jésus faisait route à travers villes et villages ; il proclamait et annonçait la bonne nouvelle du Règne de Dieu. Les Douze étaient avec lui, 2 et aussi des femmes qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies : Marie, dite de Magdala, dont étaient sortis sept démons, 3 Jeanne, femme de Chouza, intendant d'Hérode, Suzanne et beaucoup d'autres qui les aidaient de leurs biens.

 Esprit Saint, fais-nous entrer dans l’intimité de Jésus, fais-nous partager ses chemins…


Or, par la suite : hier (dans notre lectio), une femme a lavé les pieds de Jésus, le marcheur sublime, elle les a essuyés de ses cheveux, elle lui a donné l’onction de parfum pour la route…

Jésus faisait route : hier, Jésus a dit à la femme : « Va ! Va en paix ! ». Et voici que lui-même se met aussi en route, il reprend ce chemin qui le mène vers les hommes, car, dira-t-il, c’est pour eux « que je suis sorti ».

à travers villes et villages : la femme était dite « de la ville », avec comme un accent péjoratif plein de sous-entendus. Pour Jésus, aucun lieu n’est étiqueté, il « traverse » toute ville, tout village…

il proclamait et annonçait la bonne nouvelle du Règne de Dieu : il a une bonne nouvelle à annoncer : celle du Royaume déjà là. Il proclame, il annonce, il n’a de cesse que soit connue de tous cette Bonne Nouvelle

Les Douze étaient avec lui : « être avec », telle est la tâche des apôtres en ce temps où Jésus les forme. Ils n’ont rien à accomplir, seulement être avec Jésus.

et aussi des femmes : pas d’autres hommes signalés en dehors des Douze, par contre des femmes, beaucoup de femmes, qui sont mises sur le même pied, dont le rôle est donc également d’être avec Jésus.

qui avaient été guéries d'esprits mauvais et de maladies : si elles sont là, c’est que Jésus les a libérées de ce qui pouvait les entraver, les empêcher de se mettre en route elles aussi.

Marie, dite de Magdala, dont étaient sortis sept démons, Jeanne, femme de Chouza, intendant d'Hérode, Suzanne et beaucoup d'autres : la femme au parfum, qu’elle soit Marie de Magdala, justement citée la première après l’épisode précédent, ou qu’elle se cache, anonyme, dans les nombreuses femmes, n’est-elle pas là… avec Jésus ? En tous cas, ce sont des noms de femmes que l’évangéliste a tenu à épingler parmi les disciples de Jésus.

qui les aidaient de leurs biens : du bon usage de l’argent… Les femmes veillent sur la petite troupe : il faut cuire les galettes, repriser une tunique, panser une blessure… et ainsi permettre que le Royaume soit annoncé ! Chacun, chacune, a sa tâche, indispensable, chacun, avec sa mission propre, tendu vers le même but : la proclamation du Règne de Dieu.



Seigneur Jésus, je te regarde marcher, en route vers les villes et les villages : tu n’es pas seul, tu as voulu être accompagné par des hommes et des femmes, tu leur as permis d’être avec toi, tu as voulu être avec eux, tu as montré que c’est en communion que nous pouvons manifester ton Royaume.

Seigneur, permets-moi d’être avec toi tout au long de ce jour, de partager tes joies et tes peines comme tu veux partager les nôtres, de partager ton souci de proclamer la venue du Royaume.

samedi 19 mai 2012

Beaucoup d'amour


Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table. Survint une femme de la ville, une pécheresse. Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum. Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et les imprégnait de parfum. En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. »
Jésus prit la parole : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. » Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser, il en fit grâce à tous deux. Lequel des deux l’aimera davantage ? » Simon répondit : « Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce de la plus grande dette. – Tu as raison », lui dit Jésus. Il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas offert de l’eau pour mes pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ; elle, elle a imprégné mes pieds de parfum. Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. » Il dit alors à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. » Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? » Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »
                         Luc 7, 36-50

Viens Esprit d’amour et de vérité, viens lumière des cœurs
Viens douceur de la miséricorde et du pardon

Un pharisien avait invité Jésus à manger avec lui. Jésus entra chez lui et prit place à table.
On pense souvent que Jésus a toujours été en butte avec les pharisiens. Il faudrait être plus nuancé. Jésus accueille ici l’invitation qui lui est faite. Il entre chez le pharisien et prend place à sa table.

 Survint une femme de la ville, une pécheresse.
UN pharisien... un juste selon la loi, ou du moins quelqu’un qui tente de l’observer au mieux... et face, une femme, une pécheresse. Le contraste est net !

 Ayant appris que Jésus était attablé dans la maison du pharisien, elle avait apporté un flacon d’albâtre contenant un parfum.
Elle survient, parce qu’elle a appris que Jésus est là. Aurait-elle osé en temps ordinaire franchir la porte d’un pharisien ? Elle apporte un flacon d’albâtre contenant du parfum. Voilà un somptueux présent.

 Tout en pleurs, elle se tenait derrière lui, près de ses pieds, et elle se mit à mouiller de ses larmes les pieds de Jésus. Elle les essuyait avec ses cheveux, les couvrait de baisers et les imprégnait de parfum.
Luc se plait à nous raconter la scène. La femme est discrète (elle se tient derrière lui, près de ses pieds) et en même temps elle est plus que présente. Elle mouille de ses larmes les pieds de Jésus. Les essuie de ses cheveux, les couvre de baisers, les imprègne de parfum. Tant d’attention à Jésus exprimée par telle attention à son corps, à ses pieds. Elle ne craint pas un seul instant de s’approcher. Qu’est-ce qui lui donne une telle assurance ? Elle pose des gestes emplis de tendresse, et est en larmes. Qu’est-ce qui la bouleverse ainsi ?

En voyant cela, le pharisien qui avait invité Jésus se dit en lui-même : « Si cet homme était prophète, il saurait qui est cette femme qui le touche, et ce qu’elle est : une pécheresse. »
Ce geste de la femme ne passe pas inaperçu. Le pharisien murmure en la voyant. Comment Jésus peut-il accepter cela ? il doit ignorer qui est cette femme pour la laisser ainsi faire. Il n’est donc pas prophète.

Jésus prit la parole : « Simon, j’ai quelque chose à te dire. – Parle, Maître. »
Le pharisien parlait en lui-même, Jésus ouvre le dialogue. Il interpelle le pharisien par son nom. Simon ! Et Simon s’ouvre à l’échange. Parle Maître !

Jésus reprit : « Un créancier avait deux débiteurs ; le premier lui devait cinq cents pièces d’argent, l’autre cinquante. Comme ni l’un ni l’autre ne pouvait les lui rembourser, il en fit grâce à tous deux. Lequel des deux l’aimera davantage ? » Simon répondit : « Je suppose que c’est celui à qui on a fait grâce de la plus grande dette. – Tu as raison », lui dit Jésus.
Infinie délicatesse de Jésus, qui n’attaque pas directement le sujet, mais emprunte la voie d’une histoire, pose une question pour faire réfléchir son interlocuteur, et tirer lui-même la conclusion ! Humilité de Simon, « je suppose », « je pense »... non point une affirmation, mais une réflexion qu’il donne à partager comme étant ce qui lui paraît le plus approprié. Et Jésus lui donne raison. Bien vu !

 Il se tourna vers la femme et dit à Simon : « Tu vois cette femme ? Je suis entré dans ta maison, et tu ne m’as pas offert de l’eau pour mes pieds ; elle, elle les a mouillés de ses larmes et essuyés avec ses cheveux. Tu ne m’as pas embrassé ; elle, depuis qu’elle est entrée, n’a pas cessé d’embrasser mes pieds. Tu n’as pas fait d’onction sur ma tête ; elle, elle a imprégné mes pieds de parfum.
Et Jésus alors passe à l’application de son histoire dans le concret du jour. Tu n’as guère manifesté d’amour en m’accueillant, elle n’a cessé de me témoigner son amour, à travers ces gestes humbles et délicats. A travers ces gestes tendres et aimants.

Voilà pourquoi je te le dis : ses péchés, ses nombreux péchés, sont pardonnés, puisqu’elle a montré beaucoup d’amour. Mais celui à qui on pardonne peu montre peu d’amour. »
Le pharisien s’interrogeait sur la connaissance que Jésus avait de cette femme, pour ainsi se laisser faire. Jésus lui révèle sa connaissance profonde. Si cette femme a été capable de déployer tant d’amour, c’est qu’elle a connu au plus intime d’elle-même combien elle était pardonnée. L’amour de Dieu a fait en sa vie le premier pas, il lui a pardonné, alors elle, bouleversée par ce pardon, par cet amour, a répondu amour pour amour !

Il dit alors à la femme : « Tes péchés sont pardonnés. »
Et Jésus de confirmer à haute voix, par cette simple parole, que oui, la femme a bien perçu. Oui, tu as bien compris le pardon, femme. Tes péchés sont pardonnés. C’est la première parole adressée à cette femme en ce récit.  

 Les convives se mirent à dire en eux-mêmes : « Qui est cet homme, qui va jusqu’à pardonner les péchés ? »
Le pharisien s’était interrogé en lui-même sur la qualité de prophète de Jésus, les convives s’interrogent maintenant en l’entendant proclamer le pardon ! Qui donc est-il ? Qui pourrait mieux nous le dire, nous en témoigner, que cette femme ? Parce qu’elle s’est ouverte à l’amour et au pardon, elle est entrée dans l’univers de grâce de Jésus.

 Jésus dit alors à la femme : « Ta foi t’a sauvée. Va en paix ! »
Ta foi, ta confiance en l’amour qui te précède et te devance. Ta foi peut te donner de te relever, et d’aller en la paix de Dieu, loin de tout jugement, libre !

Seigneur, donne-moi la foi.
Seigneur, blesse-moi de ton amour, que jamais plus je n’erre loin de toi.
Seigneur, que ton pardon ruisselle en ma vie et face de moi un témoin de ton amour.
Seigneur, tu es ma paix.

vendredi 18 mai 2012

Nous avons joué de la flûte

Reprise de Luc 7, 24-35

Viens Esprit de Jésus, viens illuminer mon regard,
Viens Esprit de Jésus, ouvre mes oreilles
Viens Esprit de Jésus, fais-moi capacité
Pour accueillir tes messagers et t’accueillir
Pour accueillir leur parole, et t’accueillir

Qu’êtes-vous allés contempler ? Qu’êtes-vous allés voir ?
Jésus tu nous interroges. Sur quoi, sur qui, nos regards veulent-ils, désirent-ils se poser ?
Etonnant d’interroger sur la quête visuelle, tandis que le but de cette démarche au désert était de rencontrer Jean. Suis-je plus encline à voir le messager qu’à écouter la parole qu’il délivre ?

Nous avons joué de la flûte, et vous n’avez pas dansé. Nous avons chanté un chant funèbre et vous n’avez pas pleuré.  
Jésus tu m’invites à vivre au rythme de ton amour, à l’appel de ta grâce. Rends-moi aujourd’hui attentive à toutes tes invitations. Apprends-moi à ajuster mon cœur, ma vie à ton Evangile.

jeudi 17 mai 2012

La Sagesse est justifiée par ses enfants

En effet Jean le Baptiste est venu, ne mangeant pas de pain, ne buvant pas de vin, et vous dites : il a un démon. Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : Voici un humain glouton et ivrogne, ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs. Mais la sagesse a été justifiée par tous ses enfants.
           Luc 7, 33-35

Viens Esprit de sagesse et de vérité
Viens Esprit de vie et de louange
Fais-nous connaitre le Père et le Fils

En effet Jean le Baptiste est venu, ne mangeant pas de pain, ne buvant pas de vin, et vous dites : il a un démon.
Jean menait une vie ascétique dans le désert. Il est venu… sa venue est signe, il est celui qui est envoyé devant le messie de Dieu. Sa venue annonce l’inauguration du royaume de Dieu. Jean est chargé de préparer ses chemins, il le fait dans une vie au désert, dans la sobriété, un régime alimentaire bien plus sévère que celui prescrit par la loi de Moïse. Ceux qui ne l’accueillent pas, ne le reconnaissent pas, le disent fou ! Un excentrique !

 Le Fils de l’homme est venu, mangeant et buvant, et vous dites : Voici un humain glouton et ivrogne, ami des collecteurs d’impôts et des pécheurs.
Jésus reçoit ici le titre de Fils de l’homme. Un titre qui peut faire allusion à la vision de Daniel, annonçant les derniers tems. Le Fils de l’homme est venu… Luc dans ces deux versets met en parallèle Jean et Jésus. Tous deux sont venus. Mais la venue de Jésus n’est plus annonciatrice mais accomplissement. Avec lui, le royaume de Dieu est là. Jésus ne vit pas au désert, mais dans la société. Il est venu partager notre vie. Il s’assied à la table des humains. Mais on lui reproche de s’asseoir, de partager la table avec ceux qui sont mis au ban de la société civile (collecteurs d’impôts, collaborateurs de l’occupant) et religieuse (pécheurs).

Mais la Sagesse a été justifiée par tous ses enfants.
On reproche à Jean son austérité, à Jésus son manque d’austérité… Bref pour qui refuse d’accueillir les envoyés de Dieu, ou Dieu lui-même, toutes les excuses et critiques sont là, il y  a toujours possibilité de critiquer… et de n’être jamais content !

Mais à ce constat de non-accueil, Jésus ajoute une sentence : il parle de la Sagesse, elle est un attribut de Dieu, disant sa bonté, sa bienveillance, son dessein d’amour et de salut. Sagesse qui a envoyé Jean dans l’austérité du désert tracer un chemin, Sagesse qui a envoyé Jésus partager le quotidien des humains, et plus spécialement des marginaux, des petits et rejetés… Et par l’accueil que les envoyés, Jean et Jésus, ont reçu ainsi, la Sagesse est reconnue, justifiée. Jean fut autre que ce qu’on attendait comme nouvel Elie. Jésus est venu autrement qu’en Dieu justicier, tout puissant. Mais c’est bien le dessein de salut de Dieu, en sa sagesse qui se réalise.

Seigneur, fais-moi la grâce de t’accueillir, d’accueillir tes envoyés
Seigneur, donne-nous d’accepter toujours de laisser nos idées préconçues, nos projections, pour préférer tes plans, tes manières.

mercredi 16 mai 2012

Vous n'avez pas dansé

A qui donc comparerai-je les humains de cette génération et à qui sont-ils semblables ? Ils sont semblables à des enfants assis sur une place qui s’interpellent les uns les autres et disent : Nous vous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé, nous avons chanté un chant funèbre et vous n’avez pas pleuré.
   Luc 7, 31-32

Viens Esprit de Jésus, viens mettre nos cœurs au diapason du tien
Viens nous entraîner en ta vie, en ton élan d’amour

A qui donc comparerai-je les humains de cette génération et à qui sont-ils semblables ?
Jésus vient de dire le refus des croyants juifs de son temps, pharisiens et docteurs de la loi, d’entendre le message de Jean, de s’ouvrir au dessein de salut de Dieu. Il s’interroge sur cette attitude, pour la décrypter chercher à la comparer à une situation de vie connue.

 Ils sont semblables à des enfants assis sur une place qui s’interpellent les uns les autres et disent : Nous vous avons joué de la flûte et vous n’avez pas dansé, nous avons chanté un chant funèbre et vous n’avez pas pleuré.
La fermeture du cœur rend insensible à l’appel. Que ce soit invitation à la joie, invitation à la tristesse, le cœur fermé se bloque, demeure insensible, refuse de partager.

Seigneur tu m’interpelles sur « mon entrée en ta danse », sur l’accueil de mon cœur à ton message de salut, sur ton invitation à ta vie.

Seigneur, dispose mon cœur à te recevoir, à me réjouir de ce qui te réjouit, à m’attrister de ce qui t’attriste. Partage-moi ton cœur !

mardi 15 mai 2012

Même les collecteurs d'impôts...

Et tout le peuple ayant écouté, et même les collecteurs d’impôts ont donné raison à Dieu en se faisant baptiser du baptême de Jean. Mais les pharisiens et les légistes ont rejeté le dessein de Dieu à leur égard en ne se faisant pas baptiser par lui.
          Luc 7, 29-30

Viens Esprit de Jésus, viens illuminer nos cœurs
Viens Esprit fais nous reconnaître tes envoyés

Et tout le peuple ayant écouté, et même les collecteurs d’impôts ont donné raison à Dieu en se faisant baptiser du baptême de Jean.
Jésus manifeste par ses propos combien Jean était prophète, envoyé par le Père. Et Jean a été accueilli par le peuple, il a été écouté, et à sa parole beaucoup ont demandé le baptême d’eau, en signe de conversion.  Même les collecteurs d’impôts, souligne Jésus, se sont tournés vers Jean pour accueillir son message de salut. Et ce faisant, ils ont adhéré au dessein de salut du Père. Les collecteurs d’impôts étaient mal perçus dans la société. C’étaient des collaborateurs du régime romain, du régime occupant. Jésus note que même eux, ont pu s’ouvrir à la parole de Jean.

Mais les pharisiens et les légistes ont rejeté le dessein de Dieu à leur égard en ne se faisant pas baptiser par lui.
Comme Jésus le connaîtra aussi, face au message de Jean, les gens se sont divisés. Certains, le petit peuple, même les collecteurs d’impôts, ont accueilli. Les « spécialistes » de la religion ont refusé de reconnaître Jean, d’accueillir son message, et ce faisant c’est Dieu lui-même qu’ils ont rejeté en son prophète. La parole de Jean n’a laissé personne indifférent, soit les personnes ont écouté, soit elles ont refusé d’écouter.

Seigneur, donne-moi d’accueillir tes messagers. Mets en moi ton Esprit, qu’il me donne de les reconnaître, et d’accueillir ta parole en leur parole.
Viens Esprit de discernement, que tout au long de ce jour je discerne les signes de ta présence,
Viens Esprit de force, qu’au long de ce jour je mette en pratique la parole entendue, que je réponde à tes signes, d’une manière qui te plaise.

lundi 14 mai 2012

Plus qu'un prophète

Mais alors qu’êtes-vous allés voir ? Un prophète ? Oui, je vous le dis et plus qu’un prophète. C’est à son sujet qu’il a été écrit : Voici que j’envoie mon messager devant ta face, il préparera la route devant toi. Je vous le dis : parmi les nés de femme, nul n’est plus grand que Jean, pourtant le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui.
           Luc 7, 26-28

Viens Esprit de Jésus,
Viens lumière des cœurs, conduis-nous sur les pas de Jésus

Mais alors qu’êtes-vous allés voir ?
Jésus continue à interroger. Il interroge sur la relation que les foules ont entretenu avec Jean. Était-ce seulement spectacle ? curiosité ?

Un prophète ?
C'est-à-dire un homme de Dieu, choisi par Dieu et envoyé auprès des hommes pour leur porter la parole de Dieu. Zacharie, père de Jean, avait annoncé à la naissance de l’enfant, qu’il serait prophète du Très-Haut (Luc 1, 76).

 Oui, je vous le dis et plus qu’un prophète.
Jésus reconnaît ce titre de prophète à Jean, et le renforce : plus qu’un prophète. Il rejoint la foule pour voir en Jean un prophète. Mais il va plus loin. Ce prophète a quelque chose d’unique, de particulier.

C’est à son sujet qu’il a été écrit : Voici que j’envoie mon messager devant ta face, il préparera la route devant toi.
Ce qui caractérise Jean, c’est cette mission de précurseur, celui qui court devant pour annoncer une arrivée importante. Jésus pour dire cette mission, reprend une annonce du prophète Malachie (3, 1).

Je vous le dis : parmi les nés de femme, nul n’est plus grand que Jean, pourtant le plus petit dans le Royaume de Dieu est plus grand que lui.
Cette mission de précurseur place Jean au-dessus de tous les prophètes, comme le prophète des temps nouveaux, l’annonciateur direct du Messie. Jésus reconnaît qu’aucun homme en cela n’est plus grand que lui. Jean proclamait la conversion, il avait une parole forte, contestant le pouvoir à l’occasion. Il annonçait le jugement : déjà la cognée est près de l’arbre…

Mais cependant Jean, est à la charnière des temps nouveaux, qui est à la suite du Christ, est plus grand, car il a part au Royaume qui vient en Jésus. Avec Jean nous étions encore dans le temps de l’attente, avec Jésus, c’est l’ère nouvelle qui est inaugurée. Si les disciples de Jean ont pu rivaliser avec ceux de Jésus, s’il y a pu avoir une lutte d’influence entre les deux groupes, Jésus annonce clairement la place de jean : il est grand oui, mais d’une grandeur relative. Il est le précurseur, mais celui dont il prépare la route est plus grand. Jésus à la différence de Jean s’est manifesté comme le maître des temps nouveaux, où le plus grand n’est pas celui qui est à table, mais celui qui sert, celui qui ne craint pas de s’agenouiller devant les siens pour leur laver les pieds. Jésus s’est fait le plus petit, le dernier de tous, annonçant le renversement des valeurs dans le Royaume de son Père.

Seigneur, donne-moi de t’accueillir, toi le vrai Dieu, donne-moi de reconnaître le message de tes prophètes, et avec eux de tourner mon regard vers toi, pour te recevoir et entrer dans ce monde nouveau que tu instaures.

Toi qui t’es fait serviteur de tous, entraîne-moi en cette vie d’amour livré.

dimanche 13 mai 2012

Qu'êtes-vous allés voir ?

Les messagers de Jean étant partis, il se mit à dire aux foules au sujet de Jean :
Qu’êtes-vous allés contempler dans le désert ? Un roseau agité par le vent ?
Mais alors qu’êtes-vous allés voir ? Un homme revêtu de vêtements délicats ? Voyez, ceux qui se trouvent dans de somptueux vêtements et le luxe sont dans les palais des rois.
      Luc 7, 24-25

Viens Esprit de Jésus, donne-moi ton regard
Viens Esprit de Jésus, apprends-moi à reconnaître tes envoyés sur nos chemins.

Les messagers de Jean étant partis, il se mit à dire aux foules au sujet de Jean :
Les messagers sont repartis en témoins, raconter à Jean ce qu’ils ont vu et entendu. La foule qui entourait Jésus est elle aussi témoin. Certains ont suivi Jean avant de suivre Jésus. Jésus les interpelle maintenant.

Qu’êtes-vous allés contempler dans le désert ? Un roseau agité par le vent ?
Mais alors qu’êtes-vous allés voir ? Un homme revêtu de vêtements délicats ? Voyez, ceux qui se trouvent dans de somptueux vêtements et le luxe sont dans les palais des rois.
Ils sont allés au désert. Mais qu’ont-ils vu. Qu’ont-ils cherché à voir ?
Au désert, on trouve l’immensité des horizons, les grands espaces dépouillés.
Pourquoi aller au désert ? Jésus nous interroge sur nos motivations.
Pourquoi partons-nous en retraite, en désert, en silence ?

Jésus sait le mouvement de la foule qui allait voir Jean. Il interroge les cœurs.
Que sont-ils allés voir ? un roseau agité par le vent ? un spectacle de la nature ?
Un roseau agité par le vent ? un homme versatile qui change de doctrine selon la mode du moment ?

Que sont-ils allés voir ? Un homme revêtu de vêtements délicats ? Un séducteur, qui attire à lui, par son charme, par sa parole ? un gourou entraîneur de foule ?
Un homme vêtu de vêtements délicats ? un riche qui va leur ouvrir ses trésors ? bienfaiteur potentiel ? Mais, alors ne faut-il pas aller dans les palais ?

Aujourd’hui encore Seigneur tu nous interroges, aujourd’hui encore tu nous invites à prendre conscience de nos motivations profondes, de ce qui nous met en mouvement,…
Seigneur, c’est toi que je veux chercher par toute ma vie, dis-moi le chemin.


samedi 12 mai 2012

Est-ce toi, celui qui vient?

Reprise Luc 7, 11-23
Viens Esprit de Jésus éclaire mon cœur, qu’il adhère pleinement à ta révélation.
Seigneur, tu es passé sur notre terre en faisant le bien.
Tu es venu porter la Bonne Nouvelle du salut, la joie du Père.
Tu nous dis que le mal n’aura pas le dernier mot en nos existences fragiles.
Tu nous dis la vie que le Père nous donne, une vie heureuse, belle et bonne.
Seigneur hâte le jour où tous nous vivrons de ta vie, partagerons ta joie.

Seigneur tu es celui qui vient.
Donne-nous de te reconnaître à l'oeuvre en nos quotidiens.
Seigneur, tu fais de nous tes collaborateurs,
aide-nous à faire grandir ton Royaume, là où tu nous as placés.
Ouvre nos yeux aux merveilles de ton amour.

vendredi 11 mai 2012

Ce que vous avez vu et entendu

Répondant, Jésus leur dit : Etant allés, racontez à Jean ce que vous avez vu et entendu : les aveugles recouvrent la vue, les paralytiques marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts sont réveillés, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle ; et bienheureux est-il celui qui n’est pas scandalisé par moi.
   Luc 7, 22-23

Viens Esprit de Jésus, ouvre mes yeux aux merveilles de ton amour.
Viens Esprit de Jésus, fais de nous des témoins de ta vie, de ta Bonne Nouvelle.

Répondant, Jésus leur dit :
Les envoyés de Jean étaient venus avec la question de Jean : es-tu celui qui vient ? devons-nous en attendre un autre ? Jésus n’a pas répondu de suite par une parole. Sa première réponse fut en acte : des guérisons. Ensuite, il offre une parole de réponse :

Etant allés, racontez à Jean ce que vous avez vu et entendu :
Les disciples sont mandatés comme témoins. Ils ne rapporteront pas seulement la réponse de Jésus comme une simple parole (oui, je suis celui qui vient… ou non je ne le suis pas). Ils sont envoyés dirent ce qu’ils ont vu et entendu. Ils sont engagés dans leur réponse. Jésus n’impose pas la foi en lui. Il se manifeste et s’offre à l’adhésion croyante. Les signes qu’il donne pour éveiller à la foi, sont réponses à l’attente du peuple. Le Messie annoncé par les prophètes était présenté comme celui qui allait tirer l’homme de la détresse… Je relis des annonces de ces gestes dans les textes des prophètes.

les aveugles recouvrent la vue, les paralytiques marchent, les lépreux sont purifiés et les sourds entendent, les morts sont réveillés, les pauvres reçoivent la Bonne Nouvelle ;
En Isaïe 35, 5 sv l’annonce de celui qui vient est caractérisée ainsi : alors les yeux des aveugles se dessilleront, et les oreilles des sourds s’ouvriront. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la langue du muet criera sa joie…
En Isaïe 61, 1 sv : L’Esprit du Seigneur est sur moi, car le Seigneur m’a donné l’onction, il m’a envoyé porter la nouvelle aux pauvres, panser les cœurs meurtris, annoncer aux captifs la délivrance, proclamer une année de grâce de la part du Seigneur….
Le signe de la présence de l’envoyé du Seigneur, n’est pas le jugement, la terreur, c’est la joie du salut, de la délivrance.
Jésus invite les disciples de Jean, à lire ce qu’ils viennent de voir en signe de son identité.

Evidemment pour Jean qui est en prison, l’acte de foi est vraiment demandé, car la venue du Messie s’accompagne aussi comme on le lit en Is 61 de la délivrance des captifs ! Et Jean est en prison. Jean avait annoncé un messie juge, il voyait la cognée près de l’arbre, … Il doit relire les oracles d’Isaïe pour reconnaître le visage du Messie de Dieu.

et bienheureux est-il celui qui n’est pas scandalisé par moi.
Le choix préférentiel pour les pauvres, pour l’aide aux miséreux, éveille à la joie ou au scandale. Si le Messie attendu par Jean devait bouter l’ennemi romain dehors, délivrer les captifs, châtier les méchants, la manière de vivre de Jésus devait sérieusement poser question.
Nul n’est dispensé de l’acte de foi. Il s’agit de se laisser déposséder de nos vues sur Dieu, pour accueillir Dieu tel qu’il est, tel qu’il se donne.

Seigneur, ouvre-moi à ta révélation.
Que s’efface devant ton message toute projection fausse, que je t’accueille tel que tu es, et non tel que je te dessinerais en mon élan !
Toi l’au-delà de tout, viens nous dire ton nom, viens nous manifester ta présence, ton action.
Donne-nous de te connaître.

jeudi 10 mai 2012

la grâce de voir

A cette heure même, il guérit beaucoup de gens, de maladies, de douleurs et d’esprits mauvais, et à beaucoup d’aveugles  il fit la grâce de voir.
Luc 7,21

Viens Esprit de Jésus, découvre-nous les merveilles du Royaume
Viens Esprit de Jésus, raconte-nous le Royaume

A cette heure même,
Jésus ne tarde pas à donner réponse aux messagers de Jean. A leur demande, il commence à répondre par des actes, qui seront signes pour Jean.

A cette heure même,
quand Jésus est là, le Royaume est là, comme une réalité et non plus comme une promesse.

 il guérit beaucoup de gens, de maladies, de douleurs et d’esprits mauvais,
Il guérit beaucoup de gens. Jésus est passé en faisant le bien, raconteront les disciples après la Pentecôte (Actes 2, 23 ; 10 , 38 …) Les maladies étaient alors souvent regardées comme effet des esprits mauvais. En guérissant, en chassant les esprits mauvais, Jésus montre que le Royaume est arrivé. Que le salut est inauguré sur cette terre par sa venue.

et à beaucoup d’aveugles  il fit la grâce de voir.
Rendre la vue, est aussi signe du Royaume, et Luc la présente comme œuvre de la grâce. Œuvre de la tendresse de notre Dieu qui veut restaurer l’homme en sa beauté, en sa capacité de voir le Royaume.

Luc note par deux fois, il en guérit beaucoup, Jésus par son incarnation a connu une existence humaine, limitée comme toute existence humaine, limitée dans le temps et l’espace. Il n’a pu guérir tous les malades sur la terre, et de tous les temps. Mais les guérisons qu’il a opérées sont signes de la victoire sur les puissances du mal.

Jésus, ouvre nos yeux aux merveilles de ton amour. Que dans le creux de notre quotidien, nous accueillions ton Royaume à l’œuvre.

mercredi 9 mai 2012

Es-tu Celui qui vient?

Alors les disciples de Jean lui racontèrent tout cela. Alors Jean, ayant appelé à lui deux de ses disciples les envoya au Seigneur disant : Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ? Arrivés auprès de Jésus, les hommes dire : Jean le Baptiste nous a envoyé à toi en disant : es-tu celui qui vient ou devons-nous en attendre un autre ?
    Luc 7, 18-20

Viens Esprit de foi et de confiance
Viens Esprit de sagesse, toi qui révèles toute chose
Viens Esprit de feu, fais-nous connaître le Fils

Alors les disciples de Jean lui racontèrent tout cela.
Luc nous avait parlé de la mission de Jean comme précurseur de Jésus, maintenant que Jésus a commencé sa prédication, Jean avait comme quitté la scène. Revoici mention de lui. Ses disciples viennent lui rapporter les faits passés : la réanimation du fils de la veuve, très probablement, et toute cette rumeur qui circule à propos de Jésus.
Si certains disciples de Jean ont quitté celui-ci pour aller avec Jésus, d’autres sont restés avec Jean.

Alors Jean, ayant appelé à lui deux de ses disciples les envoya au Seigneur disant : Es-tu celui qui vient, ou devons-nous en attendre un autre ?
Pourquoi Jean ne va-t-il pas poser lui-même la question ? Très probablement parce que Jean est en prison (Luc 3,19 sv) Alors il envoie des messagers. Deux, car c’est le chiffre requis pour qu’un témoignage soit recevable. Voici donc cette petite délégation missionnée par Jean. Jean est dans la nuit de la prison, il entend parler de ce que fait et dit Jésus. Il veut savoir si Jésus est vraiment le Messie, Celui qui vient. Es-tu celui qui vient ?  Cette expression dit toute l’attente messianique du peuple. Jean dans la ténèbre de son cachot, doit se demander ce qu’il en est vraiment. Lui qui avait mission d’annoncer le messie est en prison. Il entend parler de signes et prodiges… A la limite il peut se demander comment Jésus ne le tire pas de sa prison… s’il est le messie, peut-il laisser ainsi son précurseur ?

 Arrivés auprès de Jésus, les hommes dire : Jean le Baptiste nous a envoyé à toi en disant : es-tu celui qui vient ou devons-nous en attendre un autre ?
La délégation est arrivée près de Jésus, elle explique sa mission, et répète exactement la question de Jean. Elle porte la question que beaucoup aujourd'hui encore portent avec plus ou moins de force. Et moi quelle est ma question à ton égard ?

Seigneur, tu es Celui qui vient en nos vies. Donne-nous de te reconnaître !
Tandis que nous t’attendons au cœur de nos quotidiens, donne-nous de te recevoir tel que tu désires te donner à nous, et non tel que nous te rêvons.
Seigneur, tu es Celui qui vient, fais que je t’accueille.