samedi 9 juin 2012

Quelqu'un m'a touché


Lc 8
43 Il y avait là une femme qui souffrait d'hémorragie depuis douze ans ; elle avait dépensé tout son avoir en médecins, et aucun n'avait pu la guérir. 44 Elle s'approcha par-derrière, toucha la frange de son vêtement et, à l'instant même, son hémorragie s'arrêta. 45 Jésus demanda : « Qui est celui qui m'a touché ? » Comme tous s'en défendaient, Pierre dit : « Maître, ce sont les gens qui te serrent et te pressent. » 46 Mais Jésus dit : « Quelqu'un m'a touché ; j'ai bien senti qu'une force était sortie de moi. »

Esprit de miséricorde, que la contemplation de Jésus attentif à tous transforme nos cœurs.

Il y avait là une femme qui souffrait d'hémorragie depuis douze ans : une femme souffre… de maladie mais aussi d’exclusion : puisqu’elle souffre d’un écoulement de sang, elle est impure, et Luc ajoute de nouveau une notion de longue durée… depuis 12 ans…

elle avait dépensé tout son avoir en médecins, et aucun n'avait pu la guérir : nul homme ne peut guérir cette maladie, ses visites chez les médecins ont seulement abouti à la ruiner, un malheur de plus pour elle…

Elle s'approcha par-derrière : il lui est interdit de se mêler à une foule car quiconque la toucherait deviendrait impur à son tour (jusqu’au soir précise le Lévitique !). Elle se fait donc la plus discrète possible afin que personne ne la reconnaisse et ne l’arrête.

toucha la frange de son vêtement : audace suprême, elle va elle-même toucher le vêtement de Jésus et jusqu’à cette frange, objet de vénération puisqu’elle était portée par les juifs pieux en souvenir du don de la Loi.

et, à l'instant même, son hémorragie s'arrêta : ce petit geste qui traduit toute sa confiance est suffisant…

Jésus demanda : « Qui est celui qui m'a touché ? » Ah, les questions de Jésus ! Et il dit bien « qui m’a touché ? » et non « qui a touché mon vêtement ? » Le geste de la femme rejoint la personne même de Jésus, son cœur miséricordieux ; comme nous dirions : « ce malheur me touche ».

Comme tous s'en défendaient : elle, elle a tellement foi en Jésus qu’elle manifeste une audace folle en le touchant ; eux, ils se défendent de vouloir toucher Jésus ! Pourtant la foule a l’habitude de chercher à le toucher pour se faire guérir (6,19). Pourquoi s’en défend-elle ainsi ? Car l’amour cherche à toucher : « Ne me touche pas » dira Jésus à Marie auprès du tombeau, elle qui avait lavé et parfumé son corps.

Pierre dit : « Maître, ce sont les gens qui te serrent et te pressent. » Pierre souligne ainsi le contraste entre la foule qui le serre tout en se défendant de le toucher, et cette femme qui a affronté la cohue pour venir seulement toucher la frange.

Mais Jésus dit : « Quelqu'un m'a touché ; j'ai bien senti qu'une force était sortie de moi. » Vraiment, Jésus ne fait pas dans la discrétion ! La femme a réussi, elle est guérie, elle s’apprête à s’éloigner aussi discrètement qu’elle est venue, et voilà la question ! Car il est important que le peuple sache, que nous sachions, que l’on n’arrache pas une guérison à Jésus, qu’il sait le don qu’il accorde, que c’est son amour qui est sollicité et a pitié d’une femme si longtemps malade et rejetée.


Seigneur Jésus, tu te donnes à tous au milieu de la foule, tu as entendu la demande de Jaïre et tu es en train d’y répondre, et tu t’arrêtes encore parce qu’une femme s’est approchée avec toute sa confiance. Jésus, donné à tous et à chacun, chacune. C’est ainsi que tu es auprès de nous sur nos routes humaines : que l’humilité et la foi de la femme puissent nous inspirer.

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