lundi 30 avril 2012

tes paroles

Reprise Luc 6, 20-49

Viens Esprit de Jésus, grave en mon cœur toutes ces paroles
Viens Esprit de Jésus, fonde ma vie sur ces paroles

Je relis ce long sermon de Jésus dans la plaine. Je laisse chacune de ses paroles descendre en mon cœur. Je les laisse se faire écho l’une à l’autre.

Seigneur Jésus, tu nous as confié toutes ces paroles, comme autant de traits de lumière pour guider nos vies, pour les tisser de ton amour.
Tu nous les confies comme un chemin, comme un trésor.

Jésus, aide-moi à édifier ma vie, sur ta parole, sur ta vie.
Alors la tempête des épreuves pourra m’atteindre sans pour autant ébranler ma foi en toi, alors je serai vraiment enfant du Père, vivant de sa bonté, partageant cette bonté au long des jours.

Alors ta joie sera mienne, et cette joie nul ne pourra la ravir !

dimanche 29 avril 2012

Sur le roc


Quiconque vient à moi et écoute mes paroles, et les met en pratique, je vais vous montrer à qui il est semblable : il est semblable à un homme bâtissant une maison, qui a creusé et creusé profond, et a posé une fondation sur le roc ; la crue étant venue, le torrent s’est rué sur cette maison, et il ne faut pas capable de l’ébranler car elle était bien bâtie.
Mais celui qui écoute, et ne met pas en pratique est semblable à un humain bâtissant une maison sur le sol, sans fondation, sur laquelle s’est rué le torrent, et aussitôt elle s’est écroulée et la ruine de cette maison a été grande.
   Luc 6, 47-49

Viens Esprit de Jésus, viens m’apprendre l’écoute du cœur
Viens Esprit de force et de sagesse édifie en moi la foi

Quiconque vient à moi et écoute mes paroles, et les met en pratique,
Nous venons d’entendre Jésus nous demander pourquoi avoir prié Seigneur, Seigneur, puis ensuite ne pas faire ce qu’il dit. Voici qu’il nous offre une image pour illustrer cette question.
Venir à Jésus, première étape de toute démarche spirituelle chrétienne. Venir à toi, Seigneur !
T’écouter ! Ecouter toutes tes paroles, les unes après les autres. N’en laisser tomber aucune. Mais accueillir chacune avec le même désir, la même soif.
Mettre en pratique ! Laisser ta parole informer, former ma vie. Laisser ta parole orienter ma vie, et me rallier à cette parole résolument, définitivement.

 je vais vous montrer à qui il est semblable : il est semblable à un homme bâtissant une maison, qui a creusé et creusé profond, et a posé une fondation sur le roc ;
Une maison trouve sa force, sa stabilité, dans la qualité de sa fondation. Un entrepreneur confirmait de suite la parole de Jésus. Son image est juste, elle est vraie. La mise en pratique de la Parole de Jésus, est donc la fondation, ce qui peut assurer à ma vie sa solidité, sa consistance. Le roc de la Parole !

 la crue étant venue, le torrent s’est rué sur cette maison, et il ne faut pas capable de l’ébranler car elle était bien bâtie.
La crue, le torrent qui déborde… des images de destruction, de cataclysme… tout ce qui peut traverser nos vies, les bouleverser, les bousculer…
Une vie fondée sur la Parole garde le cap. Une vie fondée sur la Parole trouve là sa solidité, son assise…

Mais celui qui écoute, et ne met pas en pratique est semblable à un humain bâtissant une maison sur le sol, sans fondation, sur laquelle s’est rué le torrent, et aussitôt elle s’est écroulée et la ruine de cette maison a été grande.
Car oui, la maison a été construite, avec force et matériau… mais sans ce préalable d’une solide fondation, l’effort est vain. La moindre épreuve fera chavirer une vie non fondée…

Seigneur, que ta parole soit le roc sur lequel édifier ma vie.
Seigneur, tu es mon rocher !

samedi 28 avril 2012

Seigneur, Seigneur

Pourquoi donc m’appelez-vous : Seigneur, Seigneur ! Et ne faites-vous pas ce que je dis ?
   Luc 6, 46

Viens Esprit de Jésus, apprends-moi l’écoute attentive qui se fait obéissance.
Viens Esprit de Jésus, sois en moi la voix de la prière.

Pourquoi donc m’appelez-vous : Seigneur, Seigneur !
Jésus m’interroge, comme il interroge tous ceux qui l’écoutaient ce jour-là !
Seigneur : c’est le nom de Dieu, ainsi la première traduction en grec (la Septante) de l’Ecriture telle qu’elle existait du temps de Jésus, avait traduit le tétragramme sacré YHWH. Le nom révélé par Dieu à Moïse : Seigneur !
Seigneur, Seigneur… pourquoi Jésus répète-t-il par deux fois ce nom ? sinon pour nous dire clairement qu’il parle de la prière. Jésus ne met pas en cause cette prière.
Seul l’Esprit peut dire Jésus est Seigneur, écrira saint Paul.
Mais la question porte sur la suite :

Pourquoi m’appelez-vous : Seigneur, Seigneur ; et ne faites-vous pas ce que je dis ?
 Jésus dénonce mon inconstance. Pourquoi le prier, pourquoi m’en remettre à lui, si par ailleurs, je n’accomplis pas sa parole, je n’entre pas résolument dans le projet de vie évangélique qu’il me propose. Pourquoi le prier, comme mon Seigneur, et puis ne pas tenir compte de lui en mon quotidien ?
Jésus m’appelle à une cohérence toujours renouvelée, entre ma prière, expression de ma foi, et mon action, ma vie entière.

Jésus ta nourriture était d’accomplir la volonté du Père. Donne-moi, d’entrer en cette obéissance à ta vie, à ta loi d’amour. Apprends-moi à te suivre en chacun de mes instants.
Merci Seigneur, de dénoncer en moi mes contradictions, mes incohérences. Conduis-moi toujours plus avant en la conversion à ton message. Fais que j’écoute ta parole pour la mettre toujours davantage en pratique.

vendredi 27 avril 2012

Du coeur

L‘homme bon, du bon trésor du cœur, produit le bon ; et le mauvais, du mauvais, produit le mauvais. Car en effet, c’est du trop-plein du cœur que parle la bouche.
Luc 6, 45

Viens Esprit de Jésus,
Viens emplir nos cœurs de ta présence,
que nos paroles et nos actes soient fruits de ta vie en nous.

L‘homme bon, du bon trésor du cœur, produit le bon ;
et le mauvais, du mauvais, produit le mauvais.
La sentence est claire, dite en positif, puis en négatif, avec trois fois le terme bon et trois fois son opposé : mauvais. On venait d’entendre la parole sur le beau fruit produit par l’arbre beau. De cette image maintenant on passe clairement à l’application à l’humain. Le cœur est présenté comme le centre, qui enserre toute la valeur, tous les dons, toutes les richesses « humaines » de la personne, ses inclinations et ses volontés. Du cœur viennent les décisions, les paroles et actes. De la qualité de ce cœur découlera la qualité des actes et paroles.

 Car en effet, c’est du trop-plein du cœur que parle la bouche.
Luc réduit maintenant l’application aux seules paroles. Mais on peut aisément élargir aux actes. La bouche parle du trop-plein de ce trésor qu’est le cœur… qu’est-ce à dire, sinon que même des simples paroles, apparemment spontanées, seront colorées par l’élan spontané du cœur.

Nécessaire hygiène du cœur ! Si nous l’habituons à l’amour, à l’humilité, au service, à l’écoute et à la disponibilité, lorsque dans le quotidien il sera sollicité de nous une action, une parole, elles viendront comme spontanément, dans la bonté. SI notre cœur n’est pas bien disposé, elles viendront dans la mauvaise disposition…

De l’importance de se laisser habiter toujours plus profondément par l’Esprit de Jésus, pour qu’il soit au plus profond de nous, pour qu’il soit au plus intime notre maître intérieur, qu’il nous forme à la vie évangélique.

Viens Esprit de Jésus, sois présent à mon cœur.
Viens Esprit habite mes paroles, mes actions, mes choix.
Viens Esprit habite ma présence au monde.
Sois la paix au plus profond de moi, que j’accueille le quotidien, dans ta lumière.
Sois la disponibilité en moi, que je sois réceptive aux appels de ce jour.

jeudi 26 avril 2012

Arbre et fruit

En effet, il n’y a pas d’arbre beau produisant un fruit pourri, ni inversement, d’arbre pourri produisant un beau fruit. En effet, chaque arbre se connaît à son propre fruit. Car on ne récolte pas des figues sur des épines, ni ne vendange du raisin sur des ronces.
   Luc 6, 43-44

Viens Esprit de Jésus, viens donner à chacun de porter un fruit qui te plaise
Viens Esprit de Jésus, sois la grâce qui en nous sera féconde

En effet, il n’y a pas d’arbre beau produisant un fruit pourri, ni inversement, d’arbre pourri produisant un beau fruit.
Jésus aime les comparaisons avec la nature. Il a dû longuement la contempler. Aujourd’hui il nous parle des fruits de l’arbre. L’arbre beau ne produit pas de fruits pourris. L’arbre pourri ne peut produire un beau fruit. On devine de suite que Jésus ne veut pas nous faire des considérations agricoles sans plus. Il vient de nous parler de paille et de poutre, et de l’hypocrisie qui s’en prend à la paille dans l’œil d’autrui en négligeant la poutre qui est dans le sien. Que nous dit l’image de l’arbre et de son fruit ? Le fruit produit révèle l’arbre. Nos paroles et nos gestes dévoilent nos cœurs, la pureté de nos intentions,…

 En effet, chaque arbre se connaît à son propre fruit. Car on ne récolte pas des figues sur des épines, ni ne vendange du raisin sur des ronces.
Si nous sommes dans l’hypocrisie nous ne produirons pas des gestes et des paroles justes, accordés au Royaume de Jésus, à son évangile.
Au verset suivant, comme ailleurs dans l’Evangile Jésus nous dira que c’est du cœur que procèdent nos paroles et gestes. Mon cœur est-il clair ? mon regard s’en trouvera éclairci !

Seigneur, viens habiter en moi, viens et tu me donneras de porter le fruit que tu espères, que tu attends avec la joie de l’homme qui regarde l’arbre qu’il a planté et entouré de ses soins !

mercredi 25 avril 2012

Paille et poutre

Pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, mais la poutre qui est dans ton propre œil, ne la remarques-tu pas ? Comment peux-tu dire à ton frère : laisse que je fasse sortir la paille qui est dans ton œil ; toi-même ne voyant pas la poutre dans ton œil ? Hypocrite, fais sortir d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour faire sortir la paille qui est dans l’œil de ton frère.
      Luc 6, 41-42

Viens Esprit de Dieu, viens habiter nos relations, tisse-les de ta communion d’amour.
Viens Esprit de Dieu, sois mes yeux, sois ma parole.

Pourquoi regardes-tu la paille qui est dans l’œil de ton frère, mais la poutre qui est dans ton propre œil, ne la remarques-tu pas ?
Jésus touche aujourd’hui à nos relations, il y touche par un axe important : le regard ! Pourquoi regardes-tu…
La deuxième interrogation vient renforcer… et la poutre qui est dans ton propre œil, ne la remarques-tu pas ? Il en appelle à une prise de conscience, il tente de nous éveiller, de nous réveiller…

Il interroge concernant la raison de nos manières de faire. Il interroge sur un constat : tu regardes la paille qui est dans l’œil de ton frère, et tu ne remarques pas la poutre qui est dans le tien. Pourquoi cela ? Pas d’accusation, mais une question. Peut-être parce que l’on a jamais le recul nécessaire pour soi ? parce que le disciple soucieux de porter la bonne nouvelle, vois ce qui serait à réformer, chez le voisin plus que chez lui ? parce qu’il est difficile de poser un regard juste sur soi ?

 Comment peux-tu dire à ton frère : laisse que je fasse sortir la paille qui est dans ton œil ; toi-même ne voyant pas la poutre dans ton œil ?
Jésus prolonge, non seulement tu vois la paille, mais tu te proposes de l’enlever, et tu proposes à l’autre de lui enlever.. mais tu ne vois pas la poutre dans le tien… Et avec une poutre dans mon œil, ma vision est-elle correcte pour enlever la paille dans celui d’autrui ?

Hypocrite, fais sortir d’abord la poutre de ton œil, et alors tu verras clair pour faire sortir la paille qui est dans l’œil de ton frère.
Hypocrite, probablement pas au sens d’une injure, mais au sens étymologique : en dessous du jugement, aveuglé… Jésus juste avant avait parlé d’un aveugle cherchant à conduire un autre aveugle… n’est-on pas dans le cas ?

Mais comment découvrir la poutre en son propre œil ? s’en remettre à Jésus, se laisser interroger par lui, se laisser interpeller par lui. Ne pas vouloir m’attacher à corriger autrui mais plutôt me corriger moi, et sans doute, mon regard sur autrui en sera-t-il changé… (on peut l’espérer avec une poutre en moins !!!)

C’est toute la dimension de la correction fraternelle qui est ici mise en interrogation. Suis-je prête à me laisser reprendre par l’autre, ou suis-je plus encline à reprendre les autres ?
Comment tisser la relation juste ? la relation qui libère, qui fait grandir ?

Seigneur sois en mon cœur, le regard juste, la parole juste. Mets en moi la communion vraie, profonde.

mardi 24 avril 2012

disciple

Il leur dit ensuite une parabole : est-ce qu’un aveugle peut conduire un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans un trou ?
Le disciple n’est pas au-dessus du maître, bien formé cependant, chacun sera comme son maître.
    Luc 6, 39-40

Viens Esprit de Jésus, fais-nous entrer dans la compréhension de ces paroles.
Viens Esprit de Jésus, donne-nous un cœur de disciple qui se laisse instruire.

Il leur dit ensuite une parabole :
On s’attendait à une longue histoire… c’est une simple sentence qui va suivre !

 est-ce qu’un aveugle peut conduire un aveugle ? Ne tomberont-ils pas tous deux dans un trou ?
On a envie de répondre, bien sûr, c’est du simple bon sens ! Mais au quotidien, il y a bien des manières d’être aveugle ! et donc bien des manières de se fourvoyer, et de fourvoyer d’autres. Sagesse que de ne vouloir guider les autres, sans avoir appris longuement à se conduire soi-même.

Sagesse que de demander la grâce, la lumière de l’Esprit pour guider toutes nos rencontres, et nos échanges…

Le disciple n’est pas au-dessus du maître, bien formé cependant, chacun sera comme son maître.
Toujours se souvenir que nous sommes d’abord et avant tout disciples… L’important n’est pas de vouloir devenir maître, mais de servir Jésus, notre maître et Seigneur, de nous laisser instruire par lui. Il ne désire pas nous maintenir dans la dépendance, dans la soumission, dans le non-savoir… tout ce que le Père m’a donné, je vous l’ai fait connaître, disait-il en l’évangile de Jean !

Vouloir être ensemble disciples, de ce maître. Tantôt l’un aura la lumière, tantôt l’autre…

Viens Jésus, sois notre maître, forme en nous un cœur qui écoute, un cœur qui se laisse instruire, et tu pourras parler en nous.

lundi 23 avril 2012

Donnez

Donnez, il vous sera donné : une mesure bonne, bien tassée, secouée, débordante on donnera dans votre tablier. Car la mesure par laquelle vous mesurez, il sera mesuré en retour pour vous.
   Luc 6, 38

Viens Esprit de vie, viens Esprit généreux
Viens déverser en nos cœurs l’amour dont nous aimerons à notre tour

Donnez, il vous sera donné :
Donner… voilà qui suppose une juste relation aux choses, comme à tout bien que l’on peut donner… donner l’amitié et l’amour… donner de son bien matériel… Il y a tant de formes de don.
Il vous sera donné… derrière ce passif, je devine qu’il s’agit du Père, lui l’auteur de tout don parfait ! Ne pas avoir crainte de donner, puisque tout nous est donné par avance par celui qui nous a donné la vie, la lumière ! Ne pas craindre de donner, car il est la source intarissable,… Me confier à lui, m’appuyer sur lui, et ne pas m’appuyer sur mes biens…

 une mesure bonne, bien tassée, secouée, débordante on donnera dans votre tablier.
Je vois la scène… du grain que l’on verse dans le tablier, et on secoue, on tasse, pour en mettre un maximum… et ce geste est celui-là même du donateur, de Dieu… qui veut donner sans compter, sans mesurer… largement.

 Car la mesure par laquelle vous mesurez, il sera mesuré en retour pour vous.
Dieu ne remplira que ce que nous aurons vidé… dans la mesure où nos cœurs s’ouvrent au partage par le don, ils apprennent aussi à recevoir. Qui est fermé sur soi, sur ses biens, ne peut entrer dans cette danse de la réciprocité, où l’on ne sait plus qui a lancé ce mouvement, du don gratuit, généreux, surabondant…

Dieu le Père, nous demande de vivre la générosité à son image… et il nous forme, en nous disant, comme tu fais, ainsi je vais faire pour toi ! IL sait que plus est en nous, il nous sollicite, nous invite, nous interpelle… mais jamais n’oblige. Si nos cœurs sont étriqués, il nous invite à les rendre magnanimes, généreux !

Seigneur, tu es celui de qui nous vient tout don parfait, tu es celui qui nous entraîne en ce miracle du partage, où nul ne manque, car tout circule. Seigneur, fais nous entrer en cette danse, en cette communion qui est celle-là même de ton Royaume.

dimanche 22 avril 2012

Ne jugez pas

Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés. Déliez et vous serez déliés.
Luc 6, 37

Viens Esprit de Jésus, viens chanter en mon cœur, le chant de louange et de reconnaissance,
Viens Esprit de Jésus, sois en moi la parole qui relève et qui sauve !

Ne jugez pas et vous ne serez pas jugés, ne condamnez pas et vous ne serez pas condamnés. Déliez et vous serez déliés.
Jésus craint-il vraiment que nous ne comprenions pas ses paroles, qu’il y mette tant d’insistance ? en ce verset il dit quasi trois fois la même chose, avec des mots différents.

Ne pas jugez, ne pas condamner, laisser aller, délier...
Ne pas emprisonner mon frère, ma sœur, dans la cage de haine, de mon jugement, de ma condamnation… mais bien plutôt choisir de laisser aller, de délier… choisir consciencieusement, résolument, d’être artisan de libération, de résurrection, de relèvement…
Ne pas jugez, ne pas se placer en position supérieure, ne pas se départir de l’amour, qui ne juge pas, ne condamne pas…

Si notre cœur nous condamne, Dieu est plus grand que notre cœur, écrit st Jean dans sa première lettre… alors inutile de juger, de condamner… plutôt délier l’autre, plutôt me délier, et nous confier à ce Dieu plus grand, à ce Dieu qui ne sait que délier, délivrer, sauver, aimer.

Etre libérateur, parce que libéré par toi, Seigneur !

Seigneur, partage-moi ton cœur compatissant, que mon cœur devienne à l’image du tien. Déverse en moi ta tendresse pour tous les êtres, que je puisse leur porter en ton nom.

samedi 21 avril 2012

Aimez vos ennemis

Mais je vous le dis, à vous qui m’écoutez :
Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
A celui qui te frappe sur la joue, tends aussi l’autre, et à qui emporte ton manteau, ne refuse pas ta tunique.
A quiconque te demande, donne, à celui qui emporte tes biens, ne les redemande pas.
Et comme vous voulez que les humains fassent pour vous, faites pour eux de même.
Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle est votre grâce ? En effet, les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment.
Aussi, si vous faites du bien, à ceux qui vous font du bien, quelle est votre grâce ? Les pécheurs aussi, font la même chose.
Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir, quelle est votre grâce ? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir l’équivalent en retour.
Au contraire, aimez vos ennemis, et faites du bien, et prêtez sans rien espérer de retour. Alors votre récompense sera grande. Et vous serez les fils du Très-Haut, parce que lui est excellent pour les sans grâce et les méchants.
Soyez compatissants comme aussi votre Père est compatissant.  
   Luc 6, 27-36

 Viens Esprit de Jésus, viens Esprit de paix et silence
Viens Esprit de Jésus, viens nous comblez de ta grâce

Mais je vous le dis, à vous qui m’écoutez :
A vous qui m’écoutez… à nous qui aujourd’hui recevons cette parole ! Parle Seigneur, nous t’écoutons.

Aimez vos ennemis, faites du bien à ceux qui vous haïssent, bénissez ceux qui vous maudissent, priez pour ceux qui vous calomnient.
A celui qui te frappe sur la joue, tends aussi l’autre, et à qui emporte ton manteau, ne refuse pas ta tunique.
A quiconque te demande, donne, à celui qui emporte tes biens, ne les redemande pas.
Il n’y a pas à dire, tes paroles ne sont pas de tout repos. Tu nous offres un chemin de crête, est-il vraiment possible pour nous de marcher sur ces sentiers ?
Si tu le dis, c’est que toi, Seigneur, tu le crois ! Toi Seigneur, tu le sais ! Ce que tu demandes, tu le donnes !
Aimer ses ennemis, voilà qui dit qu’il est possible, permis, d’en avoir ! Qui sont-ils ? n’est-ce pas ceux-là qui jettent le trouble en mon cœur, en mon corps, en ma vie… Aimer ? oui, pour ne pas sombrer dans la haine, prison plus étroite encore que ce qui pourrait venir de l’extérieur… prison intérieure plus redoutable encore.

Et comme vous voulez que les humains fassent pour vous, faites pour eux de même.
Un simple petit verset, comme une clé pour entrer en ce chemin… me mettre deux petites secondes à la place de l’autre, et me demander le plus honnêtement possible, à sa place qu’est-ce que je souhaiterais ? qu’est-ce que j’aimerais comme contact, relation ?

Et si vous aimez ceux qui vous aiment, quelle est votre grâce ? En effet, les pécheurs aussi aiment ceux qui les aiment.
Aussi, si vous faites du bien, à ceux qui vous font du bien, quelle est votre grâce ? Les pécheurs aussi, font la même chose.
Et si vous prêtez à ceux dont vous espérez recevoir, quelle est votre grâce ? Les pécheurs aussi prêtent aux pécheurs, afin de recevoir l’équivalent en retour.
Quelle est votre grâce ? j’aime cette traduction, il n’est pas question ici de mérite, de récompense, mais de grâce ! de ce don gratuit de Dieu, qui fait la légèreté de la vie, son aisance, sa souplesse. Qui transforme le coup esquivé en un pas de danse…

Si je n’aime que ceux qui m’aiment, je vais me rabougrir le cœur, le laisser se rétrécir comme une peau de chagrin, se resserrer, se replier à chaque embûche, à chaque difficulté… si je coupe toute relation difficile, malaisée, pour me replier sur les relations plus évidentes… toutes peu à peu s’effriteront… mon cœur ne sera guère « gracieux » mais étriquée… desséché…

Au contraire, aimez vos ennemis, et faites du bien, et prêtez sans rien espérer de retour.
Y a pas à dire, Jésus a l’art d’enfoncer le clou… si je l’écoute, je ne pourrai pas dire que je ne savais pas cette invitation à l’amour de l’ennemi, cette invitation à faire du bien,…

Alors votre récompense sera grande. Et vous serez les fils du Très-Haut, parce que lui est excellent pour les sans grâce et les méchants.
Nous serons fils du Très-Haut, de ceux dont on dira : tel Père, tels fils ! Le Très-Haut, celui dont l’amour est plus grand, celui qui nous entraîne vers le haut, celui qui ne se résigne jamais à nous voir errer loin de sa vie, de son amour. Le Très-Haut, ce Père profondément heureux, parce que profondément aimant. Ce Père qui n’a de cesse de nous partager son bonheur, celui d’aimer, envers et contre tout, d’aimer encore et toujours, d’aimer toujours…

Et Jésus croit à ce point en nous, qu’il attend de nous à cette image, un amour qui toujours se reprend et se donne… un amour inlassable… Un amour qu’il nous confie par sa grâce.
Lui nous a tout donné… il n’est que d’user de cette grâce dont il nous comble. D’en user pour sa joie et la nôtre, en aimant !

Soyez compatissants comme aussi votre Père est compatissant.  
Compatissants, partageant les sentiments de ceux que nous croisons, les partageant non dans la sensiblerie, mais dans l’accueil profond, dans la douceur d’un amour qui jamais ne juge, qui toujours s’offre à nouveau.

Jésus, conduis-nous sur ce chemin que tu nous traces. Conduis-nous à cette liberté intérieure, qui recevant toute grâce marche à ta suite, sur ce chemin d’évangile.
Jésus, sois en moi l’amour qui jamais ne se reprend, le cœur ouvert à tous et toutes. 

vendredi 20 avril 2012

Quand tous disent du bien

Hélas, quand tous les humains disent du bien de vous,
de la même manière en effet, vos pères traitaient les faux prophètes.
Luc 6, 26

Viens Esprit de vérité, éclaire mon cœur
Viens  Esprit de communion, crée en moi un cœur charitable, bienveillant

Hélas, quand tous les humains disent du bien de vous,
A première vue, rien de navrant en cela… Mais la louange de tous est peut-être suspecte… si personne n’ose contredire, si personne n’ose éveiller à une autre réalité, un autre point de vue… Si on recherche cette approbation perpétuelle, si on cherche les applaudissements plus que le fruit de l’action pour elle-même… on peut vite se trouver loin de la vérité, loin de la relation juste, de l’acte juste…
Nous sommes avec ce verset à l’exact opposé des versets 22-23 où Jésus annonçait le bonheur de ceux qui connaissent la persécution à cause de son nom…

de la même manière en effet, vos pères traitaient les faux prophètes.
Ils ont persécuté les vrais prophètes, et loué les faux ! C’est bien encore aujourd’hui que ce genre d’erreur se produit. Pourquoi loue-t-on tel ou tel ?

Le bonheur que Jésus vient d’annoncer est gratuit, non fruit de nos mérites, il est pure largesse de notre Dieu.

A qui Jésus s’adresse-t-il ? aux apôtres ? à la foule ? à tous, ceux qui l’écoutent aujourd’hui aussi.
IL s’adresse à un groupe, il parle au pluriel : heureux êtes-vous…. Hélas pour vous…
Esquisse d’une exigence première du Royaume : la communion…

Jésus conduis-nous sur ce chemin des béatitudes. Apprends-nous à trouver en toi, toute paix, toute joie, par-delà les inévitables vicissitudes du quotidien

jeudi 19 avril 2012

Hélas

Mais hélas pour vous les riches, car vous avez votre consolation.
Hélas pour vous les repus de maintenant, car vous aurez faim.
Hélas pour ceux qui rient maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez.
   Luc 6, 24-25

Viens Esprit de Jésus, viens dévoiler en mon cœur les fausses richesses,
Viens Esprit de Jésus, viens graver en mon cœur, les désirs vrais

Mais hélas pour vous les riches, car vous avez votre consolation.
Le contraste est fort… heureux les pauvres, hélas les riches ! Hélas (ouai en grec… on aurait presque envie de garder l’onomatopée dans la traduction : aie ! ) C’est un constat et non une malédiction. Un constat qui blesse celui-là même qui le fait. Ce n’est pas les biens en soi qui font le malheur ou le bonheur. Mais le rapport tissé aux choses. Si dans les richesses sont mes consolations, mes satisfactions et jouissances… je risque bien de tarir en moi le goût de la vie, le désir, et de le remplacer par un train de consommation qui jamais ne pourra combler la soif existentielle qui sous-tend ma vie.

Hélas pour vous les repus de maintenant, car vous aurez faim.
Désolation pour ceux dont le dieu est le ventre dira st Paul…

Hélas pour ceux qui rient maintenant, car vous serez dans le deuil et vous pleurerez.
Désolation si en la vie, seules les joies évanescentes sont goutées.
Désolation si la joie de Dieu ne m’attend pas, ne me touche pas, ne m’appelle pas toujours plus avant dans un manière toute divine de vivre, d’aimer,…

Seigneur, je t’en prie, que la foi forme en moi l’amour. Que ta vie donne sens à ma vie, et l’entraine à ta suite. Trace en moi profond les racines de la communion, du partage, de l’attention à autrui…

mercredi 18 avril 2012

lorsqu'ils vous haïssent

Heureux êtes-vous lorsque les humains vous haïssent,
et quand ils vous excluent et vous outragent,
et rejettent votre nom comme vil à cause du Fils de l’homme ;
réjouissez-vous en ce jour-là, sautez de joie,
car voici en effet : votre récompense est grande dans le ciel.
En effet, de la même manière, leurs pères traitaient les prophètes.
         Luc 6, 22-23



 Viens Esprit de Jésus, viens vivre en moi l’esprit des béatitudes.
Viens Esprit de Jésus, donne-moi de marcher humblement à la suite de Jésus

Heureux êtes-vous lorsque les humains vous haïssent,
Pas heureux le fait d’être haï…

et quand ils vous excluent et vous outragent,
vraiment pas heureux d’être exclu, outragé…

Jésus jouerait-il la provocation ?

et rejettent votre nom comme vil à cause du Fils de l’homme ;
voilà qui restreint les motivations, c’est parce que attaché à Jésus, fils de l’homme, que ces situations pour le moins douloureuses deviennent heureuses ! Il ne s’agit pas de chercher l’opposition, la persécution… mais si l’adhésion à Jésus provoque des réactions violentes à notre égard… nous savons que rien ne peut éteindre l’amour, rien ne peut nous séparer de l’amour de Jésus écrira saint Paul !

réjouissez-vous en ce jour-là, sautez de joie,
car voici en effet : votre récompense est grande dans le ciel.
Oui, s’il faut se réjouir, ce n’est pas de l’épreuve, de la souffrance, de la difficulté ! S’il faut se réjouir, c’est parce que ces oppositions, ces persécutions n’auront qu’un temps, qu’elles n’auront jamais le dernier mot. L’amour de Jésus est victorieux, et rien ne pourra nous séparer de lui, voilà la source de cette béatitude !

En effet, de la même manière, leurs pères traitaient les prophètes.
Constat que Jésus a pu expérimenter en sa vie, dès les premiers temps de sa mission publique, il a connu l’opposition, et l’opposition la plus dure qui soit, celles de ceux qui l’ont persécuté au nom même de Dieu !

Les temps n’ont pas changé avec la venue de Jésus. Les prophètes anciens avaient souffert l’opposition, la persécution, Jésus l’a connue tout autant. Les prophètes d’aujourd’hui ne sont pas épargnés… ainsi pouvons-nous relire les vies de Helder Camara, Romero, les frèrse de Tibhirine et de tant d’autres !

Seigneur, donne-nous le courage de marcher humblement, résolument à ta suite, aussi dure puisse-être l’opposition. Donne-nous de nous réjouir dès maintenant de ton seul amour, qu’il soit notre force, notre douceur !

mardi 17 avril 2012

Heureux

Et lui, ayant levé les yeux sur ses disciples, disait :
Heureux les pauvres car vôtre est le Royaume de Dieu.
Heureux les ayant faim maintenant, car vous serez rassasiés.
Heureux les pleurants maintenant, car vous rirez.
                    Luc 6, 20-21

 Viens Esprit de Jésus, fais nous exulter de ta joie,
fais nous vibrer de ton appel à cette vie nouvelle.
Viens Esprit de Jésus, grave en nos cœurs la vie du Royaume.

Et lui, ayant levé les yeux sur ses disciples, disait :
Jésus lève les yeux sur ceux qui l’entourent, il y a communion. Puis il parle, mais Luc n’écrit pas il leur disait. Comme si Jésus en parlant voulait laisser à ses auditeurs une totale liberté, accueillir ou non la parole, l’entendre ou non pour soi !

Heureux les pauvres car vôtre est le Royaume de Dieu.
Heureux les pauvres… voilà bien deux inconciliables ! Jésus ne décrète nullement qu’il est bon de connaître la misère. La justification de cet annonce de bonheur est ailleurs : elle est dans l’ouverture du Royaume. Heureux les pauvres… car pour vous je suis venu, car pour vous j’ai ouvert la porte du Royaume. Je suis la porte du Royaume. La pauvreté n’est pas un titre de gloire, mais elle a cette vertu d’ouvrir, de faire tendre la main. Comment offrir le Royaume à celui qui garde les mains fermées sur ses biens, plutôt que de s’ouvrir à la venue de Jésus. Quand les disciples après Pâques, tenteront de former communauté, ils mettront au centre non la pauvreté, mais la mise en commun des biens, le partage, pour abolir parmi eux la pauvreté-misère.

Heureux les ayant faim maintenant, car vous serez rassasiés.
Ce n’est pas d’être affamé qui rend heureux, c’est de savoir qu’il est dans le projet de Dieu de rassasier celui qui a faim.

Heureux les pleurants maintenant, car vous rirez.
Ce n’est pas de pleurer qui rend heureux, mais de savoir que ces pleurs ne sont pas le dernier mot de la vie. De savoir que notre Dieu est consolateur !

La première béatitude prononcée par Jésus ouvre au Royaume déjà là, déjà offert, qu’il s’agit de recevoir. Les deux suivantes, annoncent une résolution de la peine dans le futur.
Voilà qui nous dit bien ce mystère de la vie en Christ, tout est déjà donné, et tout est encore à recevoir…

Jésus ouvre mon cœur, ouvre mes mains. Jésus donne-moi d’accueillir cette parole, et de t’offrir ce qui en moi est pauvreté, misère, que tu puisses y déposer ton amour, faire advenir ton Royaume.

dimanche 15 avril 2012

Il s'arrêta

Lc 6
17 Descendant avec eux, il s'arrêta sur un endroit plat avec une grande foule de ses disciples et une grande multitude du peuple de toute la Judée, de Jérusalem et du littoral de Tyr et de Sidon ; 18 ils étaient venus pour l'entendre et se faire guérir de leurs maladies ; ceux qui étaient affligés d'esprits impurs étaient guéris ; 19 et toute la foule cherchait à le toucher, parce qu'une force sortait de lui et les guérissait tous.

Esprit Saint, viens combler notre avidité quand nous venons à notre tour pour entendre Jésus, pour recevoir son enseignement.

Jésus avait appelé tous ses disciples auprès de lui sur la montagne, et les voilà qui redescendent, tous ensemble, vers les foules.
Ils sont là maintenant, sans doute assis autour de lui, les apôtres, la « grande foule » des disciples, et « une grande multitude » venue de loin, de très loin. Luc ne sait plus comment donner de l’ampleur à la scène : l’extension géographique de leurs origines, eux qui viennent même de Tyr et de Sidon, c’est-à-dire de terre étrangère ; l’amplitude de la foule, la force qui sort de Jésus, la guérison pour tous…
Quel contraste avec les guérisons précédentes où Jésus s’adresse à un seul homme, quelle opposition avec le verset précédent où chaque apôtre est cité par son nom… Nous sommes, en une ligne, passés du particulier à l’universel : tous sont venus à Jésus et Jésus les guérit tous, comme il va bientôt les enseigner tous, en réponse à leur attente puisque « ils étaient venus pour l’entendre et se faire guérir ». Plus de Pharisiens discuteurs, la foule semble unanime et comblée…

Des rassemblements grandioses aux rencontres intimes, des controverses aux enthousiasmes, la vie de Jésus est un concentré de toutes ces situations que nous connaissons si bien en nos diverses communautés chrétiennes. Je regarde Jésus, attentif à tous et à chacun, toujours offert à ceux qui ont soif de lui. Il ne se soucie pas de prendre du repos après sa nuit de veille : la foule est là, il y a urgence à l’enseigner en paroles et en signes. Alors il s’arrête pour parler et guérir.


Seigneur Jésus, arrête-toi aussi auprès de nous, nous sommes si nombreux à t’attendre, à avoir soif de ta parole, à avoir besoin d’être guéris par ta force.

samedi 14 avril 2012

Simon...

Lc 6
14 Simon, auquel il donna le nom de Pierre, André son frère, Jacques, Jean, Philippe, Barthélemy, 15 Matthieu, Thomas, Jacques fils d'Alphée, Simon qu'on appelait le zélote, 16 Jude fils de Jacques et Judas Iscarioth qui devint traître.

Esprit Saint, toi qui accompagnes ton Eglise depuis les premiers jours jusqu’aux nôtres, éclaire notre route de la lumière de la Parole

Qu’elle est belle cette énumération des prénoms de ceux que Jésus choisit. On pourrait la chanter comme une litanie… On imagine Jésus les regardant, les appelant un à un par leur prénom, et, eux, le cœur battant, qui s’avancent… sans trop savoir ce qui les attend… exactement comme nous ! Toi, Simon, suis-moi, toi, André… des individualités, tellement différentes et variées, appelées pour former une collégialité.
En choisissant les Douze, Jésus pose le fondement de l’édifice spirituel duquel, dira Paul, il est la pierre d’angle (Ep 2,20). Il nomme ses apôtres, ceux à qui il donnera l’autorité de son nom pour aller avec lui porter et manifester la réalité de la venue du Royaume. Ces hommes choisis par Jésus ne sont pas forcément d’une qualité ou d’une trempe supérieures aux autres. Nous pourrions dire qu’ils représentent un bel échantillon de différences de caractères, de tempéraments, de faiblesses. Jésus sait qui il embauche. Il ne se fait d’illusions sur aucun de ceux qu’il a choisis. Ce sur quoi Jésus mise, avec les apôtres, ne tient pas en ce qu’ils sont, mais en ce qu’il va leur donner !


Seigneur Jésus, toi qui connais le cœur de l’homme, tu as sur chacun un projet particulier mis au service de tous. Que ta grâce nous permette de répondre à ton appel.

vendredi 13 avril 2012

Il appela ses disciples

Lc 6
13 puis, le jour venu, il appela ses disciples et en choisit douze, auxquels il donna le nom d'apôtres

Esprit Saint, illumine tous ceux qui sont envoyés au nom de Jésus, quelle que soit leur mission : que la Parole les porte.

puis, le jour venu : c’est donc bien toute la nuit que Jésus a passé dans l’intimité du Père, Jésus qui ne compte jamais, ni ce qu’il donne, ni quand il se donne.

il appela ses disciples : tiens, d’où sortent-ils ? Montent-ils pour le rejoindre à l’aube ? Qu’importe ! Je lis qu’il y a, à ce moment, un appel de Jésus, et surtout qu’il les appelle tous ! Tous ceux qui le suivent, qui l’écoutent, qui se laissent enseigner, bref, tous ceux qui sont « disciples ». Tous sont concernés, appelés, peut-être ici à être témoins du grand moment qui va suivre ?

"et en choisit douze" : ainsi, c’est toujours Jésus qui nous choisit, certes pas en fonction de nos bonnes références, mais, oui, peut-être, parce qu’il a mis ce désir en nos cœurs, désir parfois inconnu de nous-mêmes. Ces Douze sont choisis de manière toute particulière pour l’accompagner et « être » avec Lui. Bien sûr, il a besoin d’eux, comme eux ont besoin de lui, mais leur mission, dans un premier temps, est « simplement » d’être avec Lui. Avec le choix des Douze, Jésus entre dans une étape décisive de son ministère. Il vient d’affronter les Pharisiens à
plusieurs reprises, il veut compter sur ce noyau de compagnons.

"auxquels il donna le nom d'apôtres" : nouveau nom, nouvelle réalité : ils restent « disciples », ils restent à l’écoute du Maître pour être formés par lui, et en même temps, ils reçoivent ce nom d’apôtres qui apparaît pour la toute première fois dans l’Ecriture. Il n’est pas présent avant que Jésus ne l’emploie et c’est Luc qui l’utilisera le plus, car on ne le trouve qu’une unique fois chez Matthieu comme chez Marc. A partir de ce jour, ils deviennent « envoyés », ce qui augure clairement de ce que Jésus attend d’eux : on n’est jamais appelé par Jésus, auprès de Jésus, que pour être envoyé par lui vers nos frères.


Seigneur Jésus, je te rends grâce pour les premiers apôtres, ces hommes ordinaires que tu as choisis en vue d’une mission peu ordinaire ! Je te rends grâce pour les apôtres de tous les temps, pour tous les hommes et les femmes que tu envoies auprès de leurs frères pour leur faire connaître ton amour.

jeudi 12 avril 2012

Pour prier

Lc 6
12 En ces jours-là, Jésus s'en alla dans la montagne pour prier et il passa la nuit à prier Dieu ;

Esprit Saint, toi qui pries en nous, permets-nous aujourd’hui de rejoindre Jésus en sa prière même.

En ces jours-là : ce jour-là… qui, parmi tous les jours vécus intensément par Jésus, devait être un jour déterminant. Un jour qui marque un tournant dans sa vie, dans sa mission, dans son œuvre, bref, un jour auquel on se prépare.

Jésus s'en alla dans la montagne : sûr qu’il est parti seul… en un lieu retiré… comme nous le faisons aussi à la veille d’une grande décision… Jésus si proche de nous en son humanité.
Jésus aime la montagne. Après la cohue des journées, il aime monter pour trouver la solitude, c'est-à-dire pour fêter dans le silence de son cœur d'homme la présence du Père qui ne le laisse jamais seul. Dans la Bible, certaines montagnes ont un nom, mais d’autres, comme ici, sont ces lieux de la Rencontre vers lesquels nous marchons sans cesse. « Ceux qui cherchent Dieu montent ; ceux qui montent implorent l’aide du Seigneur pour leur marche » (écrivait St Ambroise au 4e s.)

"pour prier" : ce qu'il nous appelle à vivre, Jésus l'a vécu; mais la prière de Jésus, la prière telle que Jésus la vivait, reste fascinante. En un sens elle est le modèle de notre propre prière; mais elle est beaucoup plus encore: la prière de Jésus devient le lieu de notre prière, parce que Jésus lui-même, par son Esprit, nous y introduit. Si nous n'avions que notre prière pour prier, notre louange demeurerait toujours décevante et balbutiante, ce serait toujours la prière de ceux qui ne savent pas prier « comme il faut » (Rm 8,26). Mais l'Esprit de Jésus vient en aide à notre faiblesse, et il gémit à l'intime de nous-mêmes par des gémissements au-delà de toute parole, des gémissements qui sont en nous l'écho de la prière filiale de Jésus: "Abba, Père!"

"et il passa la nuit" : cette fois, Jésus y passe toute la nuit. Jésus, soumis au temps des hommes, qui prend le temps pour retrouver la face du Père, recevoir de Lui la lumière, s’apprêter à travailler dans une profonde union avec Lui. Il demeure en ce creuset qu’est le temps de la nuit, le temps de la « veille ». En ce temps réservé, en ce lieu retiré, Jésus est entièrement donné au Père et se reçoit de Lui.

"à prier Dieu" : quelle insistance dans cette répétition du mot prier et dans cette sorte de pléonasme… à la mesure de l’insistance que Jésus lui-même nous supplie de mettre dans la prière : « Priez sans cesse… »


Seigneur Jésus, toute secrète qu’elle soit, ta prière est une invitation à laquelle je veux répondre tout au long de cette journée… et peut-être de cette nuit …

mardi 10 avril 2012

Les regardant tous

Lc 6
10 Et les regardant tous à la ronde, il dit à l'homme : « Etends la main. » Il le fit et sa main fut guérie. 11 Eux furent remplis de fureur et ils parlaient entre eux de ce qu'ils pourraient faire à Jésus.

Esprit Saint, ouvre nos cœurs à ta parole qui nous révèle la bonté du Père agissant à travers Jésus.

Et les regardant tous à la ronde : si souvent Jésus a regardé une personne, posé son regard sur elle, et si souvent cela a changé une vie. « Laisse-toi regarder par le Christ », chantons-nous en écho. Ici, dans la synagogue, Jésus est entouré par une foule d’hommes qui le regardent et attendent. Et lui, aussi calme dans ses gestes que dans ses paroles, prend le temps, dans un silence qui a dû être impressionnant, de les regarder tous, c'est-à-dire chacun, « à la ronde », par un regard qui parcourut toute la salle afin que chacun se sente concerné… comme s’il ne voulait en oublier aucun. Pour Jésus, nous ne sommes jamais noyé dans une foule informe, devant lui, il y a toujours et d’abord des êtres uniques.

"il dit à l'homme : « Etends la main. » : après avoir ainsi attiré toute leur attention, c’est vers l’homme que son regard se tourne et il donne un ordre bref, un petit geste à poser pour signifier où est sa blessure, pour reconnaître où est son besoin de guérison. Tendre la main… comme pour demander de l’aide, demander de quoi vivre…

"Il le fit et sa main fut guérie" : l’homme pose le geste demandé et, ainsi, guérit sa main. Lors de beaucoup de guérison, c’est Jésus qui pose des gestes : toucher, mettre de la salive, etc… D’autres fois, c’est au travers d’une parole qu’il agit : "Je le veux…" "Qu’il soit fait…". Ici, c’est cet homme qui, au départ, était sans identité, sans personnalité, qui pose le geste qui va le guérir. Jésus le rend acteur de sa propre guérison.

"Eux furent remplis de fureur et ils parlaient entre eux de ce qu'ils pourraient faire à Jésus" : nous restons abasourdis devant tant d’aveuglement, de mauvaise foi et de malveillance… En quoi se sentent-ils tellement menacés par la personne de Jésus ??

Le regard de Jésus a croisé celui de chacun de ces hommes, puis, à sa demande, le malade a simplement étendu la main et il fut guéri. Une scène aussi modeste que grandiose. Une scène sans fracas, sans grandiloquence. Je repense à Elie dans sa caverne qui comprend que Dieu n’est pas dans le déchaînement (des éléments) mais dans le silence. La puissance de Dieu n’est pas de l’ordre de la fureur des Pharisiens, mais elle est avec l’homme qui tend simplement la main.


Seigneur Jésus, tu poses ton regard sur chacun de nous pour nous rendre attentifs à ta Parole. Rends-nous ouverts, disponibles au moindre signe que tu nous donnes au long de notre journée.

lundi 9 avril 2012

Sauver une vie

Lc 6
8 Mais lui savait leurs raisonnements ; il dit à l'homme qui avait la main paralysée : « Lève-toi et tiens-toi là au milieu. » Il se leva et se tint debout. 9 Jésus leur dit : « Je vous demande s'il est permis le jour du sabbat de faire le bien ou de faire le mal, de sauver une vie ou de la perdre. »

Esprit de Vie, montre-nous le chemin du bien et permets-nous d’y progresser en dépit des obstacles que nous y rencontrons.

Mais lui savait leurs raisonnements : Luc indique souvent que Jésus connaît le cœur de l’homme… et ses raisonnements.

il dit à l'homme qui avait la main paralysée : si l’homme n’a rien demandé, peut-être même rien espéré, Jésus va le rendre acteur de sa guérison ; par la parole que Jésus lui adresse, il cesse d’être une chose posée là en vue de la provocation.

"Lève-toi et tiens-toi là au milieu" : il doit donc d’abord se lever, se dresser et se tenir, en attente, au milieu de tous

"Il se leva et se tint debout" : en silence, l’homme obtempère : il se tient debout, au milieu. Non pas à terre comme la femme adultère jetée elle aussi « au milieu » pour piéger Jésus. On imagine l’homme suspendu tout à coup aux lèvres de Jésus.

"Je vous demande" : et c’est Jésus qui interroge les Pharisiens. Il introduit sa question de manière solennelle : « je vous demande », cependant aucun ne se hasardera à lui répondre !

"s'il est permis le jour du sabbat" : de nouveau, Jésus n’évite pas la controverse, il reste sur le terrain du permis/défendu où se situent ses interlocuteurs.

"de faire le bien ou de faire le mal" : que peuvent-ils répondre !? Qu’il est interdit de faire le bien ? D’ailleurs, qu’est-ce que Jésus entend par "bien" dans cette étrange question ?

"de sauver une vie ou de la perdre" : l’explication suit aussitôt : le bien, c’est sauver une vie, sauver la personne qui est là « au milieu » ; le mal, c’est perdre une vie. Bien sûr, l’obligation du repos sabbatique cessait devant une vie menacée mais ce n’est pas le cas ici. Mais Jésus ne travaille pas par catégories, par niveau de risque… pour lui toute vie diminuée mérite d’être sauvée sans attendre : son amour ne mesure pas, n’évalue pas si cela en vaut la peine, si c’est urgent ou pas… Il est venu pour sauver le monde, aucune loi ne pourra l’empêcher de faire le bien.

La détermination de Jésus vis-à-vis de ses détracteurs devient de plus en plus évidente ; l’autorité avec laquelle il s’exprime impressionne ses auditeurs… et nous tout autant ! Quelle force devait l’habiter pour répondre avec cette calme assurance… quelle certitude d’être rempli de la force du Père qui lui a confié la mission de « sauver les vies »…


Seigneur Jésus, c’est avec cette même force que tu nous veux « du bien », que tu veux nous sauver, nous ressusciter !

dimanche 8 avril 2012

Il y avait là

Lc 6
6 Un autre jour de sabbat, il entra dans la synagogue et il enseigna ; il y avait là un homme dont la main droite était paralysée. 7 Les scribes et les Pharisiens observaient Jésus pour voir s'il ferait une guérison le jour du sabbat, afin de trouver de quoi l'accuser.

Esprit Saint, avec toi je contemple Jésus qui enseigne et qui guérit pour que chacun vive.

Un autre jour de sabbat : la polémique continue de se jouer autour des prescriptions sur le sabbat.

il entra dans la synagogue : mais il est aussi tout à fait naturel que Jésus, comme les autres Juifs, se rende à la synagogue ce jour-là pour y écouter les enseignements et se joindre à la prière.

"et il enseigna" : il avait d’ailleurs déjà pris l’habitude d’y enseigner et son enseignement avait frappé par l’autorité de ses paroles (4, 31-32)

"il y avait là un homme dont la main droite était paralysée" : de cet homme, nous connaissons seulement son infirmité. Il est là. Mais Luc emploie une formule impersonnelle qui tend encore à dépersonnaliser sa présence : « il y avait là ». L’homme ne demande rien, ne manifeste rien. Etait-il venu pour voir Jésus ? Sans doute pas. Avait-il foi en lui, cette foi, condition de tant d’autres guérisons ? Rien ne nous le laisse supposer. Il n’y a pas qu’un chemin vers Jésus, pour lui, chaque rencontre est unique, il n’y a pas de condition « a priori ».

"Les scribes et les Pharisiens observaient Jésus pour voir s'il ferait une guérison le jour du sabbat" : Jésus a déjà pardonné les péchés, mangé avec des pécheurs, défendu ses disciples qui ne jeûnaient pas assez ou qui mangeaient les grains interdits en « travaillant » un jour de sabbat… reste à voir si Jésus va aller jusqu’à guérir un tel jour. Car guérir est un acte médical, donc un travail, et l’homme n’étant pas en danger de mort, ce travail est bien sûr interdit.

"afin de trouver de quoi l'accuser" : pour eux, le malade ne semble être qu’un instrument en vue d’une condamnation ! Nous sommes en quelque sorte au comble de la malveillance : être en attente d’un bien (une guérison) en vue d’un mal (une accusation) ! Nous percevons déjà le destin de Jésus : être condamné pour avoir fait le bien.


Seigneur Jésus, tu nous enseignes, tu donnes nourriture à nos intelligences, tu nous révèles le Père par ta Parole. Et tu guéris, tu prends soin des corps, ta parole agissante nous exprime toute ton attention à chacun, rejoint au cœur de sa souffrance. Les accusations menées contre toi ne peuvent rien contre ta bonté. Tu es notre Dieu juste et bon, béni sois-tu !

samedi 7 avril 2012

Maître

Lc 6
Et il leur disait : « Il est maître du sabbat, le Fils de l'homme. »

Esprit Saint, donne-nous de recevoir ces paroles, d’entrer dans le mystère du Fils de l’homme.

Et il leur disait : ainsi Luc conclut la discussion autour des épis, avec cet imparfait qui fait ressentir que Jésus a dû dire et répéter cette affirmation. A noter que Matthieu, lui, répond aussi à l’accusation de travail le jour du sabbat, (voir Mt 12,5), ce qui semble logique vu que tous précisent (v.1) que l’action se passe un jour de sabbat.

Il est maître du sabbat, le Fils de l'homme : au cours de leur histoire, les Israélites avaient déjà déterminé des exceptions, comme, en cas d’attaque, le fait de se défendre (1 M 2, 39). Marc note la fameuse phrase : « Le sabbat est fait pour l’homme… » (2,27).
Ici, la petite phrase de Jésus est plus incisive : Lui, Jésus, est bien le « Fils de l’homme ». Jésus est le seul, dans les évangiles, à s’attribuer ce titre de « Fils de l’homme », il se relie ainsi au Judaïsme tout en lui donnant une signification nouvelle qui annonce la gloire de la croix et le Jugement.
Et il a autorité sur le sabbat : il en est maître, il est au-dessus de cette loi si déterminante pour Israël. Un peu avant (5,24) il avait dit « le Fils de l’homme a autorité pour pardonner ». Ainsi, peu à peu, et finalement en tirant parti des interventions des Pharisiens, Jésus se définit : celui qui pardonne, celui qui donne un commandement nouveau… Oui, un tel « Maître », j’en veux bien, je veux être « disciple » pour qu’il soit mon guide.


Seigneur, toi qui t’es désigné comme le Fils de l’homme tant attendu, tu nous dévoiles ta puissance d’amour, tu affirmes ton autorité, tu la mets au service de l’humanité, tu mets l’Homme au-dessus des législations et institutions ; en toi qui nous libères, je veux mettre toute ma foi, ma confiance.