lundi 31 octobre 2011

Pourquoi pleures-tu ?

Jn 20

11Marie était restée dehors, près du tombeau, et elle pleurait. Tout en pleurant elle se penche vers le tombeau 12et elle voit deux anges vêtus de blanc, assis à l'endroit même où le corps de Jésus avait été déposé, l'un à la tête et l'autre aux pieds.

13« Femme, lui dirent-ils, pourquoi pleures-tu ? » Elle leur répondit : « On a enlevé mon Seigneur, et je ne sais où on l'a mis. »

Esprit Saint, en toi je me remets lorsque je ne sais plus où est mon Seigneur. Que la Parole m’éclaire aujourd’hui.


Pierre et Jean viennent voir, et ils s’en retournent. Elle, elle demeure, et elle pleure. Elle se penche sur l’absence, elle plonge dans le vide. Elle entend les questions mais ses yeux sont ailleurs.

Pourquoi pleures-tu ? Je ne sais pas où ils l’ont mis ! Marie n’a qu’une pensée, elle en est prisonnière : elle veut retrouver le corps de son Seigneur, comme la seule chose qui lui reste. La cause de ses larmes ? La perte du corps… ce n’est donc pas d’abord la mort de Jésus ?

Marie ne sait pas, ne sait plus…

Même des messagers tranquillement assis à la place qu’occupait Jésus n’arrivent pas à la sortir de son unique préoccupation. Elle ne songe pas à les interroger, eux qui doivent savoir…

Pourtant Marie est en attente : elle demeure au tombeau, mais elle se trompe d’attente.

Pauvre Marie, son amour est immense mais elle doit passer du ressenti à la foi, accepter de quitter le concret des aromates qui attendent au bord du tombeau…

Elle veut chercher, mais il faut que quelqu’un lui indique la direction.

Et, attendant, elle demeure ; elle ne cherche pas la sécurité d’une maison, la compagnie des disciples. Elle demeure au plus proche, fidèle jusqu’au bout, jusqu’au-delà du préhensible, du compréhensible. Marie aimante.


Seul l’amour importe, Seigneur. Marie ne sait pas quoi faire, mais Marie se laisse guider par son amour pour toi : tu ne pourras qu’y répondre. Donne-nous part à ton amour.

samedi 29 octobre 2011

Les disciples s'en retournèrent

Jn 20

9En effet, ils n'avaient pas encore compris l'Ecriture selon laquelle Jésus devait se relever d'entre les morts. 10Après quoi, les disciples s'en retournèrent chez eux.

Qu'avec la grâce de l'Esprit, nous puissions tendre vers une maturité de la foi, devenir pleinement croyants de la Résurrection.

ils n'avaient pas encore compris l'Ecriture : personne n’avait su lire, personne n’avait perçu la lecture qu’en faisait le Messie… Pour croire, Jean a dû se rendre au sépulcre. Là, il n’a pas vu son Maître : et il a cru : l’absence l’a mené à la foi.

Pierre, lui, reste perplexe : Luc dit même "qu'il s'en va de son côté en s'étonnant de ce qui était arrivé". (Luc 24,12)

les disciples s'en retournèrent chez eux : ils ont vu ce qu’il y avait à voir, et ils rentrent à la maison… Jean a compris mais il n’en fait pas état, il n’annonce pas la grande nouvelle : une certitude personnelle n’est pas toujours transmissible.

« Lui, ils ne l’ont pas vu » dira Cléopas (Lc 24, 24) en parlant précisément des premiers apôtres allés au tombeau.

Les deux apôtres sont repartis : ils n’ont rien dit, rien expliqué, rien décidé… ont-ils seulement remarqué Marie qui est revenue, elle aussi, au tombeau ? Elle a été chercher du secours, ils ne l’ont pas secourue.

Pierre et Jean, c’est nous-mêmes, plein d’inquiétude mais aussi d’amour pour Jésus. Comme eux, nous courons, nous voulons savoir, comprendre, nous nous affairons… enfermés dans notre problème.


Seigneur Jésus, tu es « absent » et tous sont perdus. Tout l’évangile nous raconte tes gestes et tes paroles, mais voici que tu as remis l’esprit, et depuis ce moment, l’histoire continue sans toi : tu as quitté les pages du Livre. Et les disciples ne peuvent que courir.

Quand tu nous parais absent de nos vies, donne-nous de croire en ta présence aimante.

vendredi 28 octobre 2011

Il crut

Jn 20

6Arrive, à son tour, Simon-Pierre qui le suivait ; il entre dans le tombeau et considère les bandelettes posées là 7et le linge qui avait recouvert la tête ; celui-ci n'avait pas été déposé avec les bandelettes, mais il était roulé à part, dans un autre endroit. 8C'est alors que l'autre disciple, celui qui était arrivé le premier, entra à son tour dans le tombeau ; il vit et il crut.

Esprit Saint, source de notre foi, enseigne-nous !

6Arrive, à son tour, Simon-Pierre qui le suivait : étonnante cette insistance à donner l’ordre de la course…

il entre dans le tombeau et considère les bandelettes : chacun avance à sa façon sur le chemin de la foi : Pierre agit : il entre, il examine les bandelettes, il observe le pliage du linge… Pierre ne dit rien : lui si prompt à intervenir, parfois à tort et à travers, le voilà silencieux.

8C'est alors : que veut dire cet « alors » ? Quand Pierre lui eût montré le chemin ? Quand il fût assez demeuré au seuil ? Ou bien, est-ce le silence de Pierre qui l’attire ?

celui qui était arrivé le premier : et Jean remet encore une couche… Mais n’est-ce pas plutôt l’importance de l’évènement qui s ‘inscrit dans les détails ? Rappelons-nous l’appel de Jean : « c’était environ la dixième heure » (1,39). Tous nous gardons dans un coin précieux de notre mémoire des lieux, des dates, des images précises des grands moments de notre vie. Jean se verra toujours courir devant Pierre, s’arrêter à l’entrée, pénétrer…

il entra, il vit , il crut : il entre : il fait le pas, il peut le faire en suivant Pierre ; il voit, mais que peut-il voir de plus qu’en se penchant de l’extérieur ? Un linge roulé, mais qui est « signe » ; il croit. La concision du passage donne à penser qu’en un seul mouvement du corps et du cœur, Jean accède à la plénitude de la foi : le Seigneur ne pouvait resté prisonnier de la mort.


Seigneur, augmente en moi la foi ! Que tous les témoins que tu mets sur ma route, depuis ceux qui ont parcouru la Palestine avec toi jusqu’à ceux d’aujourd’hui, que tous ces témoins puissent fortifier ma foi.

jeudi 27 octobre 2011

Il n'entra pas

Jn 20

4Ils couraient tous deux ensemble, mais l'autre disciple courait devant Pierre et arriva le premier au tombeau. 5Il se penche et voit les bandelettes qui étaient posées là. Toutefois il n'entra pas.

Esprit Saint, donne-nous part au mystère qui attire les apôtres au tombeau, rends-nous sensibles à ce signe du « tombeau vide ».

Pierre et Jean s’empressent, ils se hâtent, ils veulent savoir.

Drôle de façon pourtant de courir ensemble, s’il l’un arrive avant l’autre … Le jeune Jean courre devant, mais, comme toujours, il préfère laisser Pierre monter au créneau : c’est un peu son habitude d’être dans l’ombre de Pierre (21,20) ou d’agir sur son ordre (13,24). Et cela arrange bien l’impulsivité de Pierre.

Pourtant Jean s’est penché et Jean a vu l’essentiel : les bandelettes posées là ; donc l’absence du corps.

Pourquoi Jean n’entre-t-il pas ? Par déférence pour son aîné, pour le « chef » des apôtres ? C’est possible mais ce n’est pas dit.

Jean s’arrête au seuil du tombeau, à la lisière du connu, à la limite du compréhensible. C’est l’instant de la surprise, le moment de l’étonnement, la tentative de trouver sens. Au-delà, c’est le mystère. Il y a de quoi marquer un temps d’arrêt. Le passage d’une foi embryonnaire à la foi totale est un passage risqué comme le seuil d’une porte étroite. Tout seuil sépare deux univers. Jean sent qu’il est au bord d’un nouveau monde.


Seigneur, fais-moi percevoir les signes que tu mets sur ma route, qu’à travers ceux-ci je reconnaisse les traces de ton passage, les signes de ta présence.

mercredi 26 octobre 2011

Pierre sortit

Jn 20

2Elle court, rejoint Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait, et elle leur dit : « On a enlevé du tombeau le Seigneur, et nous ne savons pas où on l'a mis. » 3Alors Pierre sortit, ainsi que l'autre disciple, et ils allèrent au tombeau.

Esprit Saint, nous en savons plus que Marie : fais que la Parole change nos vies.

2Elle court, rejoint Simon-Pierre et l'autre disciple, celui que Jésus aimait : les disciples sont dispersés ; les esprits troublés ne savent que penser : Christ est enterré !

Pierre et « l’autre disciple » (avec la tradition, nommons-le Jean) sont chez eux (V.10).
Et Marie court les rejoindre. Elle cherche secours et soutien auprès des amis de Jésus, auprès de ses plus proches, auprès de ces hommes qui sauront quoi faire.

On a enlevé du tombeau le Seigneur : elle affirme ce qu’elle ne sait pas : on l’a enlevé ! De la pierre roulée, elle déduit la vacuité du tombeau et l’enlèvement : son interprétation est précipitée, alimentée sans doute par les craintes des Juifs eux-mêmes, qui sait, par la rumeur déjà (Mt 28,13).

nous ne savons pas : passant au pluriel, Jean rejoint les synoptiques qui parlent de plusieurs femmes au tombeau, et, parmi elle, Marie de Magdala, toujours citée.

où on l’a mis : voilà le grand souci de Marie : retrouver son Seigneur : non pas un cadavre, mais celui qu’elle aime : elle ne peut supporter de l’avoir « perdu ».

3Alors Pierre sortit, ainsi que l'autre disciple, et ils allèrent au tombeau. Devant une telle nouvelle, les deux apôtres sortent de la protection de la maison et vont jusqu’au Golgotha, sans doute pour voir si « ce qu’ils vont trouver serait conforme à ce que Marie a dit » comme le dit Luc (24,24) : une tournée de vérification, en quelque sorte…

Et les voilà tous courant vers le tombeau, curieusement, c’est le lieu de l’absence qui les rassemble, c’est le lieu où il n’y a rien à voir.


Seigneur, tu n’es plus au tombeau, mais où es-tu ? C’est la question de Marie, c’est aussi la nôtre chaque jour de nos vies où nous te « cherchons ». Révèle-nous où te chercher !

mardi 25 octobre 2011

Encore sombre

Jn 20

1Le premier jour de la semaine, à l'aube, alors qu'il faisait encore sombre, Marie de Magdala se rend au tombeau et voit que la pierre a été enlevée du tombeau.

Viens, Esprit Saint, ouvre nos cœurs à l’inattendu, à l’inespéré.

Premier jour de la semaine, première heure du jour, ou dernière de la nuit car il fait encore noir.

Première sur le chemin, sur le chemin sombre, Marie court au tombeau. 3 jours qu’Ils l’ont déposé, 3 jours que la pierre a roulé : 3 jours, 3 éternités !

Elle voit le trou noir et la pierre à côté.

L’ombre est partout : dans la nuit, le jardin, le tombeau, et le cœur de Marie : plus rien à espérer, elle va l’embaumer, ne pouvant que pleurer.

Pourtant elle arrive au jardin du même pas que l’aurore : une lumière va se lever mais elle ne la devine pas. Marie ne voit que la pierre : la pierre qui n’est plus à sa place. Quelque chose a « bougé », il y a du neuf, mais Marie ne cherche pas à savoir, à comprendre, elle ne regarde pas à l’intérieur.

Elle est face au plus grand des évènements et elle ne le sait pas, ne peut pas le savoir, elle est là, femme seule avec son panier d’aromates au milieu du jardin.

Mais elle est là ! Elle était déjà là, au moment de l’ensevelissement, assise en face du tombeau (Mt 27,61) pour regarder "comment son corps avait été placé" (Lc 23,55).


Etre là, que nous demandes-tu de plus, Seigneur, au cœur des évènements qui dépassent notre entendement d’homme et de femme ?

Et tu viens nous rejoindre, jusque sur nos chemins d’ombre, sur nos chemins de solitude, d’incompréhension.

lundi 24 octobre 2011

Repos

Jean 19, 38-42  reprise

Viens Esprit de paix et silence
Viens en nos cœurs déposer le Verbe de vie,
Viens Esprit de compassion,
Ouvre-nous à la foi,
Viens Amour plus fort que la mort

Seigneur, devant ta mort, deux disciples « de nuit », deux disciples qui auparavant craignaient de se déclarer pour toi, accomplissent pour toi ces gestes de respect et de communion. Devant la croix d’infamie, après la violence sans retenue, ils offrent la présence aimante, la révérence, la compassion.

Seigneur, béni sois-tu pour ces deux disciples, figures de ceux et celles qui devant la croix découvrent leur Seigneur et s’attachent à lui. Béni sois-tu pour les Joseph d’Arimathie et les Nicodème d’aujourd’hui.

Ouvre nos cœurs, qu’ils recueillent au plus profond, la semence de vie déposée par ta vie offerte, donnée, livrée, jusqu’au bout.
Unis nos morts à ta mort.  
Fais germer et grandir, ta vie en nos vies.
Que nos terres soient ta demeure.

dimanche 23 octobre 2011

Dans le jardin, un tombeau

Or à l’endroit où il avait été crucifié, il y avait un jardin, et dans ce jardin un tombeau neuf dans lequel personne encore n’avait été déposé. En raison de la Préparation des Juifs, et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.
Jean 19, 41-42

Viens Esprit de paix
Viens Esprit de silence
De nos nuits et de nos tombeaux fais jaillir la vie.

Or à l’endroit où il avait été crucifié, il y avait un jardin,
Tout est paisible dans ces versets… tandis qu’on était en contexte de mort, de violence… voici un jardin, lieu de vie, lieu d’espérance. Allusion au premier jardin de la Genèse ? Un nouveau jardin pour une nouvelle genèse ?

 et dans ce jardin un tombeau neuf dans lequel personne encore n’avait été déposé.
Un tombeau neuf… quelle nouveauté se prépare ici ? Si le grain tombé en terre ne meurt, il reste seul, mais s’il meurt il porte beaucoup de fruits. (Jn 12, 24) Insistance sur la nouveauté : personne encore n’y avait été déposé. Ce tombeau n’est pas marqué par la mort !

En raison de la Préparation des Juifs,
Jean nous rappelle ainsi le contexte pascal de ces événements… cette mort est un passage...

 et comme ce tombeau était proche, c’est là qu’ils déposèrent Jésus.
Ils déposèrent… Comme Jésus a déposé sa vie…
Atmosphère paisible de ces versets, silence et calme… une liturgie ! Les gestes simples et attentionnés, autour de Celui qui vient de rendre l’Esprit.
Jean ne mentionne pas ici la fermeture du tombeau par une pierre… comme pour laisser ouverte l’espérance, comme pour laisser pressentir le jaillissement de vie qui va suivre…

Seigneur, je veux t’ouvrir en moi, un espace de silence, où tu pourras reposer…
Je veux recueillir les zones d’ombre et de tristesse, les zones de peine et de souffrance, comme autant d’espace tombeau, au cœur du jardin de la vie, comme autant d’espace où tu viens reposer, où tu viens susciter la vie…

Paix et silence…

samedi 22 octobre 2011

Myrrhe et aloès

Nicodème alla aussi, lui qui était allé vers lui de nuit la première fois, apportant un mélange de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres. Ils prirent dont le corps de Jésus et le lièrent par des bandelettes avec des aromates, suivant l’usage d’ensevelir des Juifs.
           Jean 19, 39-40

Viens Esprit de douceur et de paix
Viens Esprit de communion et de respect
Viens Esprit de consolation
Viens Esprit de vie, souffle sur nos corps, pour en faire un peuple nouveau

Nicodème alla aussi, lui qui était allé vers lui de nuit la première fois,
Nicodème comme le rappelle Jean ici était la première fois venu trouver Jésus de nuit (Jn 3). Il avait aussi pris position face au Sanhédrin pour que Jésus soit entendu, avant d’être jugé (Jn 7, 50 sv). Le voici qui cette fois vient ouvertement…

apportant un mélange de myrrhe et d’aloès d’environ cent livres.
Cela fait plus de 32 kg d’aromates... la démesure dit la grandeur du geste. Sa volonté d’accorder à Jésus une sépulture honorable en lieu et place de la sépulture honteuse des condamnés. Une sépulture royale… Le psaume 44 (45), 9 chante à propos du roi : ton vêtement n’est plus que myrrhe et aloès ! ou La myrrhe et l’aloès parfument ton vêtement, selon les traductions.

 Ils prirent dont le corps de Jésus
On pourrait aussi traduire, ils reçurent le corps de Jésus. Je contemple ce geste… recevoir le corps du Christ… et lui rendre tout hommage. Le recevoir en la tendresse et la compassion.

et le lièrent par des bandelettes avec des aromates, suivant l’usage d’ensevelir des Juifs.
Hommage rendu dans la délicatesse, le respect… ce corps qui a été maltraité, flagellé, crucifié… voici qu’il est honoré comme celui d’un grand roi. Et cet hommage est rendu par deux personnages importants, qui n’étaient pas du cercle le plus proche de Jésus.

Nous aussi nous pouvons recevoir ainsi le corps de Jésus, l’accueillir en vérité, l’honorer… Cyrille de Jérusalem expliquant aux nouveaux baptisés la communion, recommandait de présenter ses mains comme un trône pour accueillir le roi ! Et dans la parole qu’il prononçait alors « deviens ce que tu reçois », le prêtre invitait le croyant à vraiment entrer en ce mystère du corps du Christ,…

Je regarde longuement ce geste de Nicodème et de Joseph… grâce du respect et de la communion, tendresse de l’accueil, pour que naisse le peuple nouveau… Délicatesse et douceur, pour porter ce corps, vie livrée, donnée, pour notre vie.

vendredi 21 octobre 2011

Il enleva son corps

Après cela, Joseph d’Arimathie, étant disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate pour enlever le corps de Jésus. Et Pilate le permit. Ii alla donc et enleva son corps.
          Jean 19, 38

Viens Esprit de douceur, souffle sur les corps meurtris,
Viens Esprit de compassion, éveille les cœurs à la sollicitude
Viens Esprit de communion, ouvre-nous le chemin de la foi

Après cela, Joseph d’Arimathie, étant disciple de Jésus, mais en secret par crainte des Juifs, demanda à Pilate pour enlever le corps de Jésus.
Nulle trace de ce Joseph ailleurs dans les évangiles. Il est mentionné par les 4 évangélistes pour cet épisode de la sépulture. St Matthieu le déclare homme riche, disciple de Jésus (27,57). Marc le désigne comme membre du conseil (c'est-à-dire du Sanhédrin) attendant le Royaume de Dieu ; Marc souligne la hardiesse de son geste (Mc 15,43). Luc le présente aussi comme membre du Sanhédrin, et spécifie qu’il n’avait pas donné son accord aux desseins et actes des autres membres qui ont mené Jésus à la mort. Il le dit homme droit et juste attendant le Royaume de Dieu (Lc 22, 50-52). Jean le dit disciple de Jésus, mais en secret. Il avait déjà noté la crainte qui s’emparait de tous ceux qui voulaient suivre Jésus, car les chefs religieux avaient menacé tout qui se ferait disciple de Jésus.
Joseph d’Arimathie est donc un personnage influent. Il fallait l’être effectivement pour prendre sur soi une telle démarche. Selon les historiens, le corps des condamnés recevaient une sépulture de misère, dans une fosse commune. Joseph en réclamant le corps à Pilate soustrait Jésus à cette sépulture ignominieuse.

Et Pilate le permit. Il alla donc et enleva son corps.
Aucun détail sur la réaction de Pilate, il donne son accord. Est-ce dernier défi aux chefs religieux ? Est-ce simplement qu’il veut qu’on en finisse au plus vite avec ce condamné ?
Joseph ne se fait pas prier, il va et enlève le corps. Il se montre alors disciple au grand jour. Et prend le risque de ne pouvoir célébrer la Pâque, en s’occupant d’une sépulture la veille… Homme courageux, homme de cœur… il se révèle ainsi, dans la compassion pour celui qui était son maître.

Seigneur, donne-nous d’entrer en cette compassion, et de prendre ainsi souci de ton corps livré, en accueillant nos frères et sœurs, plus particulièrement les plus souffrants. Donne-moi d’accueillir ton corps livré, en ma vie, que mon cœur soit lieu où tu prends plaisir à reposer.

jeudi 20 octobre 2011

Accomplissement

Jean 19, 31-37  reprise
Viens Esprit de Jésus
Viens enamourer nos cœurs

Jésus, avec Marie, les femmes et le disciple aimé, je viens me tenir près de ta croix. Tu nous donnes ton Esprit, tu nous rassembles en un peuple nouveau. Tu nous ouvres le passage.

Vers le Père tu t’en vas, et tu as soif de nous mener avec toi.

Jésus dans ce regard que nous posons sur ta croix, fais nous trouver le chemin de la vie, le chemin de l’amour, plus fort que la mort.

Pas un de tes os n’a été brisé, ta tunique a été conservée intacte, j'y reçois une secrète annonce de ta résurrection. Augmente en nous la foi. Et fais nous trouver en cette foi le courage de la vie, l’élan de l’amour, la joie de l’espérance.

mercredi 19 octobre 2011

Ils regarderont

Toutes ces choses sont arrivées pour que s’accomplisse l’Ecriture : « Pas un de ses os ne sera brisé. » Et encore, une autre Ecriture dit : « Ils regarderont vers celui qu’ils transpercèrent ».

    Jean 19, 36-37

Viens Esprit de Jésus, viens éveiller mes sens à l’intelligence de ton mystère
Viens Esprit, ouvre nous les Ecritures
Viens Esprit, ouvre les yeux de notre cœur

Toutes ces choses sont arrivées pour que s’accomplisse l’Ecriture :
Nos aînés dans la foi, ont très souvent éclairé la Bible par la Bible, relu les événements à la lumière de l’Ecriture. Déjà les évangélistes recouraient à cette pratique. Dans l’Ancien Testament sont annoncées les promesses qui en Jésus s’accomplissent.

« Pas un de ses os ne sera brisé. »
Deux textes de l’Ecriture sont ici convoqués : le Psaume 34 (33), 21 dit combien Dieu veille sur les siens, le juste persécuté peut se confier en Dieu. Le rituel de la Pâque juive prescrit qu’aucun os de l’agneau immolé ne sera brisé (Ex 12,46). Jésus est l’Agneau offert pour le salut de tous. Jean le Baptiste l’avait ainsi nommé au début de l’Evangile (1,26). Et la protection que Dieu accorde au juste dit que la mort n’aura pas le dernier mot. Même en celle-ci le Seigneur veille sur son fidèle. Comme la tunique de Jésus restée intacte, ainsi, ses os restent protégés… attente de la résurrection, déjà à l’œuvre.

Et encore, une autre Ecriture dit : « Ils regarderont vers celui qu’ils transpercèrent ».
La prophétie de Zacharie 12, 10 nous invite à poser notre regard sur Jésus crucifié. Un regard de contemplation qui découvre dans cette croix, l’élévation du Fils de l’homme qui attire à lui tous les hommes. C’est un chemin de foi qui nous est ouvert. Contemple l’amour livré pour toi.

Seigneur, donne-moi de me tenir au pied de la croix, comme auprès d’une source. Que j’en reçoive ton Esprit et ta vie, pour en vivre, pour les répandre.

Silence d’amour, tout est accompli !

mardi 18 octobre 2011

Du sang et de l'eau...

Un des soldats, avec sa lance, lui transperça le coté, et il sortit aussitôt du sang et de l’eau. Celui qui a vu a témoigné et son témoignage est véridique, et celui-là sait qu’il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez.
        Jean 19, 34-35

Viens Esprit de Jésus, viens en nous témoigner de l’amour du Père et du Fils
Viens Esprit Saint, soutenir notre foi en chemin

Un des soldats, avec sa lance, lui transperça le coté, et il sortit aussitôt du sang et de l’eau.
Le coup de lance n’est pas un coup de grâce, mais il vise plutôt à attester la mort. Le sang et l’eau. Beaucoup de symboles peuvent se superposer en ce jaillissement. Jésus (Jn 7, 37 sv) avait invité : si quelqu’un a soif qu’il vienne à moi et qu’il boive celui qui croit en moi. Et Jean l’avait compris en relisant la promesse : de son sein couleront des fleuves d’eau vive. Il y a lu le don de l’Esprit : il parlait de l’Esprit que devaient recevoir ceux qui avaient cru en lui, car il n’y avait pas encore d’Esprit parce que Jésus n’avait pas encore été glorifié.  Ce jaillissement d’eau du coté de Jésus, n’est-il pas signe de ce don de l’Esprit ? Le sang dans la Bible est généralement vu comme le lieu de la vie. Ainsi en contemplant le crucifié, nous ne contemplons pas la mort, mais la surabondance de vie qui jaillit en éternité, pour tous ceux qui accueillent Jésus, pour tous ceux qui accueillent son Esprit. Ainsi les femmes et le disciple aimé au pied de la croix, deviennent communauté de vie naissante recevant le don de l’Esprit. Les Pères de l’Eglise souvent regardent naître l’Eglise ainsi, comme Eve est née du coté d’Adam…

Celui qui a vu a témoigné et son témoignage est véridique, et celui-là sait qu’il dit vrai, afin que vous aussi vous croyiez.
Jean en nous rapportant la passion de Jésus n’a pas d’autre but que nous inviter à la foi, conforter notre foi. Il ne fait pas un reportage, il n’est pas dans le voyeurisme ou l’événementiel, il témoigne du Verbe de Dieu, manifesté en notre chair, du don de sa vie, pour notre vie !

Seigneur, je te rends grâce pour ce témoignage, je t’en prie, donne-moi de l’accueillir pleinement pour en vivre. Que ce jaillissement de ta vie, de ton Esprit, aujourd’hui encore féconde notre terre, et la mène jusqu’à toi, dans l’amour.

Aujourd’hui, avec Marie et Jean, avec les femmes et ceux qui se tiennent auprès de la croix, j’ouvre mon cœur, j’ouvre mes mains… Seigneur donne-moi de t’accueillir, en tout mon être.

lundi 17 octobre 2011

Crucifié avec lui

Alors les Juifs, comme c’était la Préparation, pour éviter que les corps restent sur la croix durant le sabbat – en effet ce sabbat était un grand jour – demandèrent à Pilate que furent brisées les jambes et qu’ils soient enlevés. Les soldats allèrent donc, et d’une part  brisèrent les jambes du premier, et de l’autre crucifié avec lui. Mais d’autre part, étant arrivés à Jésus, comme ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes.  
               Jean 19, 31-33

Viens Esprit de paix et de douceur,
Viens Esprit de communion
En notre monde de violence et de douleur, viens porter ta consolation.

Alors les Juifs, comme c’était la Préparation, pour éviter que les corps restent sur la croix durant le sabbat – en effet ce sabbat était un grand jour – demandèrent à Pilate que furent brisées les jambes et qu’ils soient enlevés.
Souci de pureté, que les corps exposés ne souillent pas la ville ? La loi Juive prescrivait d’enlever les cadavres pour que la terre d’Israël reste pure. La proximité de la Pâque rendait ces jours particulièrement saints. Briser les jambes, supplice supplémentaire, accélérait la mort, par étouffement. Et permettait donc d’enlever les corps plus rapidement. Est-ce ce souci de pureté qui motive la demande ? ou le désir de voir bien vite disparaître ce condamné à l’écriteau provocant : « roi des juifs » ?

 Les soldats allèrent donc, et d’une part  brisèrent les jambes du premier, et de l’autre crucifié avec lui. Mais d’autre part, étant arrivés à Jésus, comme ils virent qu’il était déjà mort, ils ne lui brisèrent pas les jambes.  
Les soldats vont d’abord aux crucifiés qui se trouvent de part et d’autre de Jésus, et exécutent la peine. Jean rapporte les faits. Puis concentre l’attention sur Jésus. A la différence des deux autres, Jésus est déjà mort. Ce supplice supplémentaire ne lui est donc pas appliqué.

C’est toute la cruauté dont l’humain est capable qui est révélée dans ce supplice. Et Jésus n’est vraiment pas le seul à avoir subi une telle barbarie. Ils étaient trois ce jour-là, et les historiens de cette époque mentionnent de nombreuses crucifixions.

Aujourd’hui, combien de nos frères et sœurs humains sont en proie à des traitements aussi dégradants, déshonorants, violents.
Jésus partage nos croix. Lui, l’innocent partage le sort d’autres innocents comme de coupables. Au cœur d’une telle barbarie, il a remis l’esprit, il s’est livré.

Avec Marie et les femmes, avec le disciple qu’il aimait, je me tiens là. Seigneur rends nos cœurs solidaires de tant de nos frères et sœurs souffrants, fais de nous des artisans de paix, de réconciliation.

Seigneur, donne-nous d’accueillir ta présence au cœur de notre monde, et d’en recevoir ton salut, ta grâce. Tu partages nos souffrances, tu partages nos peines. Donne-nous de te soulager en soulageant nos frères et sœurs.

dimanche 16 octobre 2011

J'ai soif

Après cela, Jésus sachant que tout était achevé, pour que soit accompli l’Ecriture, dit : « J’ai soif ». Un vase se trouvait là, rempli de vinaigre. On mit une éponge pleine de vin aigre autour d’une branche d’hysope, et ils l’approchèrent de sa bouche. Quand donc, il prit le vin aigre, Jésus dit : « C’est achevé, et inclinant la tête, il livra l’esprit ».
      Jean 19, 28-30

Viens Esprit de Jésus, anime nos vies
Viens Esprit de Jésus, accomplis en nous ton œuvre

Après cela, Jésus sachant que tout était achevé, pour que soit accompli l’Ecriture, dit : « J’ai soif ».
Jean continue à nous présenter, Jésus maître des temps et de l’histoire. Il sait où il va : il retourne au Père. Il sait le chemin, et l’accomplit jusqu’au bout. Non comme prédestiné, mais comme être libre, qui livre sa vie jusqu’au dernier souffle.
J’ai soif. Cet appel peut être entendu d’abord au sens premier, il éprouve la soif physique. Il peut ensuite être  entendu, au sens spirituel : Jésus a soif de rejoindre le Père, il a soif d’avoir accompli totalement, pleinement la mission que lui avait confiée le Père. Il a soif d’attirer à lui tous les hommes. Comme il avait commencé son ministère auprès de la Samaritaine en lui déclarant sa soif, il achève son œuvre, disant sa soif. Soif de voir le salut de tous les hommes, soif de voir l’amour du Père manifesté.

 Un vase se trouvait là, rempli de vinaigre. On mit une éponge pleine de vin aigre autour d’une branche d’hysope, et ils l’approchèrent de sa bouche.
Allusion au psaume 69 (68), au psaume 22 (21)… accomplissement de l’Ecriture. Mais aussi réponse à la soif physique de Jésus. On ne sait qui est l’auteur de ce geste. C’est Jésus qui mène l’histoire…

Quand donc, il prit le vin aigre, Jésus dit : « C’est achevé, et inclinant la tête, il livra l’esprit ».
Inclinant la tête : geste d’abandon ? Il livre l’esprit. Encore un verbe actif, qui dit Jésus se livrant pleinement. On peut comprendre en un premier sens, il livre son dernier souffle, et s’endort dans la mort. On peut comprendre en un sens second, il donne son Esprit. Le disciple aimé et les femmes au pied de la Croix, sont là pour le recevoir, et en vivre !

Jésus, donne-moi de me tenir au pied de la Croix avec les femmes, avec Jean, pour accueillir ce souffle, pour accueillir aussi ta soif. Que nos vies données, que nos vies dans la foi, répondent à ta soif...

samedi 15 octobre 2011

Près de la croix

Pilate écrivit un écriteau et le plaça sur la croix. Il était écrit : « Jésus le nazoréen, le roi des Juifs ». Alors beaucoup parmi les Juifs lurent cet écriteau, parce que proche de la ville était le lieu où Jésus fut crucifié. Et il était ayant été écrit en latin, en hébreu et en grec. Les grands-prêtres des Juifs dirent donc à Pilate : N’écris pas « le roi des Juifs », mais que « celui-là a dit : je suis le roi des Juifs ». Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, j’ai écrit ».
Quand donc les soldats crucifièrent Jésus, ils prirent ses vêtements et firent quatre parts, une part pour chaque soldat, et la tunique. La tunique était sans couture, depuis le haut, tissée entièrement. Ils dirent donc les uns aux autres : « Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera », afin que soit accomplie l’Ecriture disant : « Mes vêtements furent partagés par eux-mêmes, et sur mon habillement ils tirèrent le sort ». Donc d’une part les soldats firent cela.
D’autre part, se tenaient près de la croix de Jésus, sa mère et la sœur de sa mère, Marie la femme de Clopas et Marie la Magdaleine. Jésus donc voyant la mère et le disciple se tenant auprès, celui qu’il aimait, dit à la mère :  « Femme, voici ton fils ». Ensuite il dit au disciple : « Voici ta mère ». Et à partir de cette heure-là le disciple la prit chez lui.
      Jean 19, 19-27

Viens Esprit de communion,
Viens nous déposséder de nos prétentions de pouvoir
Viens nous déposséder de nos fausses richesses
Fais nous un cœur de chair

Trois scènes en ce texte que nous avons partagé lors de notre rencontre de lectio.

 Pilate écrivit un écriteau et le plaça sur la croix. Il était écrit : « Jésus le nazoréen, le roi des Juifs ». Alors beaucoup parmi les Juifs lurent cet écriteau, parce que proche de la ville était le lieu où Jésus fut crucifié. Et il était ayant été écrit en latin, en hébreu et en grec. Les grands-prêtres des Juifs dirent donc à Pilate : N’écris pas « le roi des Juifs », mais que « celui-là a dit : "je suis le roi des Juifs" ». Pilate répondit : « Ce que j’ai écrit, j’ai écrit ».
Premier tableau : Pilate continue de tourner en dérision toute prétention juive à un messie roi, à un pouvoir qui pourrait rivaliser avec les Romains. Les Juifs ripostent, refusant ce titre de roi à Jésus. Querelle de pouvoir entre ces deux « autorités »…

Quand donc les soldats crucifièrent Jésus, ils prirent ses vêtements et firent quatre parts, une part pour chaque soldat, et la tunique. La tunique était sans couture, depuis le haut, tissée entièrement. Ils dirent donc les uns aux autres : « Ne la déchirons pas, mais tirons au sort à qui elle sera », afin que soit accomplie l’Ecriture disant : « Mes vêtements furent partagés par eux-mêmes, et sur mon habillement ils tirèrent le sort ». Donc d’une part les soldats firent cela.
Les soldats ont fait leur « boulot »… ils en reçoivent leur part : les vêtements des condamnés… sinistre partage. Querelle d’avoir…
La tunique ne sera pas divisée. Signe de l’unité que Jésus veut nous laisser, de l’unité à laquelle il veut nous convier ? rien dans le texte ne permet de le prouver… mais on peut se laisser interpeller. Signe peut-être aussi de ce que son corps ne sera pas livré à la destruction totale... Mais comme le blé jeté en terre, il va donner vie... 

D’autre part, se tenaient près de la croix de Jésus, sa mère et la sœur de sa mère, Marie la femme de Clopas et Marie la Magdaleine. Jésus donc voyant la mère et le disciple se tenant auprès, celui qu’il aimait, dit à la mère :  « Femme, voici ton fils ». Ensuite il dit au disciple : « Voici ta mère ». Et à partir de cette heure-là le disciple la prit chez lui.
Après ces deux tableaux, un univers tout autre : celui de relation, de communion. Jésus a été accompagné tout  au long des routes de sa vie par un groupe de femmes. Elles ne l’ont pas abandonné. Elles sont là comme signe de la vie nouvelle qui va surgir de la croix.
Au centre : Marie, la mère de Jésus. A ses côtés, le disciple que Jésus aimait. Jean dit la tradition. Mais aussi toi ou moi, si nous le voulons…

Dernier acte de Jésus : nous confier les uns aux autres, que naisse le peuple nouveau des enfants de Dieu, de ses frères et sœurs.
Quand s’éteignent au loin les voix du conflit des grands qui cherchent à asseoir leur pouvoir, quand sont tombés les dés de ceux qui veulent prendre, posséder… se lève cette voix de communion, souffle ténu, mais qui traverse les siècles : Femme voici ton fils, … Voici ta mère. Parole de confiance, de confidence…

Et le disciple la prit chez lui… accueil, naissance d’un monde nouveau,…

Seigneur, tandis que nous pourrions croire que tout est fini… tu prononces une parole de vie, tu nous confies les uns aux autres, tu nous tisses en peuple nouveau, nous prenant pour frères et sœurs…
Que nous nous recevions ainsi les uns les autres, en la communion scellée par ta croix…

vendredi 14 octobre 2011

Il sortit

Et portant lui-même la croix, il sortit vers le lieu dit du « Crâne », qui est appelé en hébreu : « Golgotha ». Là ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, ici et là, et Jésus au milieu.
                Jean 19, 17-18

Viens Esprit de force et de douceur,
Viens Esprit de vie et d’amour
Viens Esprit de Jésus

Et portant lui-même la croix, il sortit vers le lieu dit du « Crâne », qui est appelé en hébreu : « Golgotha ».
Il n’est pas fait mention de ceux qui emmènent Jésus. Jean nous présente Jésus comme s’il avait l’initiative. Il marque ainsi la liberté de Jésus : ma vie nul ne la prend, c’est moi qui la donne.  Jésus dépose sa vie !  Il est condamné suite à une mascarade de procès cachant mal la haine des uns et des autres;  il est condamné, et fait de cette condamnation un chemin de vie et d’amour. Il porte lui-même la croix ; il va jusqu’au bout de l’amour. Il sort. Comme il est sorti du Père pour venir jusqu’à nous, maintenant il sort du monde pour retourner au Père. Il ouvre la voie, seul. La foule est-elle sur le chemin, les soldats sont-ils actifs ? Jean ne nous rapporte rien de cela. Il focalise toute l’attention sur Jésus. Tout se dit en ce chemin d’amour qu’il ouvre pour nous.

 Là ils le crucifièrent, et avec lui deux autres, ici et là, et Jésus au milieu.
Sobriété du récit. Jean ne s’attarde pas à la cruauté de la crucifixion. Il nous invite à regarder Jésus avec les yeux du cœur. Jésus au milieu, au milieu de notre humanité blessée, au milieu de nos vies, de nos échecs et de nos refus, au milieu du monde : signe dressé, au milieu de nos désespérances, et de nos morts. Jésus au milieu, roi de l’autre monde,  roi du monde de l’amour donné sans retour. Mon royaume n’est pas de ce monde. Jean ne nie pas la souffrance de la crucifixion, mais il nous présente le cœur de Jésus qui la vit, la transcende en un geste d’amour, de don total. Moi, je suis au milieu de vous, comme celui qui sert. Il n’y a pas de plus grand amour que de donner sa vie pour ceux qu’on aime…

Aujourd’hui, en contemplant ta croix, Jésus, j’accueille ta vie donnée.
Au milieu de cette nuit de violence et d’injustice, j’entends s’élever ton chant d’amour.
Quand j’aurai été élevé de terre, j’attirerai à moi tous les hommes.
Tu vas au Père, et nous ouvres le passage.

jeudi 13 octobre 2011

Crucifie-le !

Ils se mirent à crier : « Enlève ! Enlève ! Crucifie-le ! » Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? » Les grands-prêtres répondirent : « Nous n’avons pas de roi, si ce n’est César. » Alors donc il le leur livre pour qu’il soit crucifié. Ils prirent donc Jésus.
            Jean 19, 15-16

Viens Esprit de douceur et de force
Viens Esprit d’Amour
Fais nous communier à l’offrande de Jésus
Viens Esprit de paix, habite nous de ta grâce.

Ils se mirent à crier : « Enlève ! Enlève ! Crucifie-le ! »
La provocation de Pilate « Voici votre roi ! » déchaîne l’ire des chefs religieux juifs. Les voici qui crient, hurlent, réclamant que Pilate enlève Jésus, l’ôte de leur vue, et de manière définitive : qu’il le mette à mort, le crucifie ! C’est le refus total d’accueillir Jésus, de le reconnaître envoyé du Père, d’accueillir son message de salut et de paix.  

Pilate leur dit : « Vais-je crucifier votre roi ? »
Pilate continue à tourner en dérision les chefs religieux, à leur faire sentir son pouvoir. Il siège et domine l’assemblée. Et il ne démord pas de l’appellation « roi ». C’est toute la nation juive qu’il entoure ainsi de sa moquerie.

Les grands-prêtres répondirent : « Nous n’avons pas de roi, si ce n’est César. »
Comble ! Ce sont les  chefs religieux qui prononcent une telle parole ! Comme un refus de l’attente du Messie-roi ! C’est une véritable soumission  au pouvoir romain, au mépris de la royauté de Dieu. Ils venaient avec un homme qu’ils voulaient voir condamner au nom de la loi Juive, et voici qu’ils argumentent avec la loi romaine, déniant la royauté à Dieu.

Alors donc il le leur livre pour qu’il soit crucifié. Ils prirent donc Jésus.
Pilate a peur, il ne peut sauver Jésus face à une telle accusation, sans risquer de perdre son poste. Si tu le relâches tu n’es pas ami de César… La haine d’un coté, la peur de l’autre… Jésus silencieux au milieu, Jésus livré, Jésus se livrant…

Seigneur, je te contemple au milieu de ce déchaînement. Je te vois, livré entre les mains des hommes, jouet de leur prétention, de leur peur et de leur gloriole. Je te vois rejeté, et avec toi le message de paix que tu portais. Quelle blessure en ton cœur, lorsque ceux-là même qui veulent défendre leur religion, renient la royauté de ton Père sur la création, pour s’incliner devant l’empereur romain. Seigneur je partage ta peine, donne-moi de partager ton amour et ta fidélité.

mercredi 12 octobre 2011

Voici votre roi

Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ; mais les Juifs crièrent en disant : « Si tu relâches celui-ci, tu n’es pas ami de César, car quiconque se fait roi soi-même, s’oppose à César ». Alors Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors, et s’assit sur l’estrade au lieu appelé le Dallage, en hébreu Gabbatha. C’était la préparation de la Pâque, c’était environ la 6ème heure. Et il dit aux Juifs : « Voici votre roi ! »
                   Jean 19, 12-14

Viens Esprit fidèle
Viens Esprit d’amour
Viens creuser en nous, l’écoute du cœur,
Viens, fais nous entrer en ce royaume de justice et de paix, annoncé par Jésus.

Dès lors, Pilate cherchait à le relâcher ;
Il est assez clair que Pilate demeure convaincu de l’innocence de Jésus, mais se trouve à ne pas vouloir contrecarrer cette foule qui l’effraie.

mais les Juifs crièrent en disant : « Si tu relâches celui-ci, tu n’es pas ami de César, car quiconque se fait roi soi-même, s’oppose à César ».
Argument renversant. Les chefs religieux quittent leur domaine religieux, pour poser un argument politique. Chantage puissant, menaçant pour Pilate.

 Alors Pilate, ayant entendu ces paroles, amena Jésus dehors, et s'assit sur l’estrade au lieu appelé le Dallage, en hébreu Gabbatha.
Il semblerait qu’ainsi, Pilate cesse son enquête, et veut prononcer le jugement. Il met en présence les deux parties, et siège.

C’était la préparation de la Pâque, c’était environ la 6ème heure.
Cette précision ramène au premier plan, la compréhension johannique sous-jacente à ce récit historique. C’était la préparation de la Pâque : l’heure à partir de laquelle on immolait dans le temple, les agneaux qui serviraient au repas pascal.

 Et il dit aux Juifs : « Voici votre roi ! »
Provocation de Pilate : il présente l’accusé, Jésus, avec le titre de roi ! Rien ne peut faire exploser plus ceux qui lui ont livré. Manière de se moquer de ces juifs. Voici votre roi… voici comment nous traitons votre nation. Moquerie, dérision adressée à ce peuple humilié.
Et par là, parole prophétique qui dépasse l’entendement de Pilate : oui, Jésus est le Roi-Messie attendu, libérateur de son peuple. Mais un Roi-Messie qui ne prend pas le pouvoir politique, un Roi-Messie qui n’a d’autre pouvoir que celui de l’amour, qui vient en serviteur. Toutes les conceptions de puissance s’effondrent face à cet innocent livré.

Seigneur, il nous faut contempler longtemps cette scène. Te laisser parler par ton silence, découvrir ta royauté qui n’est pas de ce monde. Dispose mon cœur à t’accueillir, à te reconnaître. Alors qu’éclate la bassesse du conflit entre Pilate et les chefs religieux Juifs, tu es là, manifesté dans l’humilité. Viens habiter nos jours.

mardi 11 octobre 2011

Voici

Reprise Jean 19, 1-11

Viens Esprit de Jésus,
sois la source qui murmure en nos cœurs assoiffés :
« Viens vers le Père ».
                  (Ignace d’Antioche)

Seigneur, tu es là livré entre nos mains. Nul n’a pouvoir sur toi, sinon celui que tu lui donnes. Tu ne t’imposes pas. Tu es là, librement, et tu consens à nos refus, à nos peurs, à nos condamnations.
Tu gardes silence face à qui ne veut pas entendre, tu partages la dérision et la haine que subissent tant de nos frères et sœurs aujourd’hui encore.

Aujourd’hui des innocents sont condamnés, des êtres brimés, tournés en dérision. Aujourd’hui tu es là, à leur côté, dans le silence, livré.
Jésus donne-nous de nous tenir à tes côtés, en nous tenant à côté de nos frères et sœurs les plus démunis, rejetés, bafoués.

Seigneur Jésus, ton amour pour le Père est plus fort que tout mal,
Viens en nos cœurs, sois l’amour en nous,
Que nous puissions traverser l’existence en fidélité à ton alliance, à ton don de toi-même

Seigneur Jésus,
Viens en nos vies, sois la patience en nous,
Qui guette l’aurore de ta victoire, et la hâte par le désir !

lundi 10 octobre 2011

Aucun pouvoir

Pilate lui dit alors : « A moi tu ne parles pas ? Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher et que j’ai le pouvoir de te crucifier ? » Jésus lui répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi s’il ne t’avait été donné d’en-haut. C’est pourquoi celui qui m’a livré à toi a un plus grand péché. »
          Jean 19, 10-11

Viens Esprit de liberté,
Viens Esprit défenseur,
Viens Esprit de vérité,
Conduis-nous toujours plus avant en l’accueil de la Parole

Pilate lui dit alors : « A moi tu ne parles pas ?
Pilate a pris peur devant la hargne des Juifs, il interroge Jésus, pour tenter de comprendre cette hargne sans doute. Et Jésus ne lui répond pas. Dehors les chefs religieux déchaînés hurlent, à l’intérieur, Jésus, humilié, bafoué se tait. Le contraste est saisissant. La vérité parle d’elle-même par le silence et la paix.

Ne sais-tu pas que j’ai le pouvoir de te relâcher et que j’ai le pouvoir de te crucifier ? »
Pilate s’étonne, il est là avec le pouvoir de décider de la vie ou de la mort de Jésus. Il a déjà vu défiler devant lui nombre d’accusés. Celui-ci ne semble pas réagir de façon habituelle. Il ne semble pas intimidé. Pilate lui rappelle son pouvoir.

Jésus lui répondit : « Tu n’aurais aucun pouvoir sur moi si cela ne t’avait été donné d’en-haut.
Décidément, face à Pilate se tient un homme libre ! Jésus qui a échappé plus d’une fois à la mort en passant son chemin, tout simplement, sait que cette fois, sa vie est en jeu. Mais il sait aussi qu’elle est entre ses mains. Il lui suffirait de renier son Père, de proclamer qu’il est un imposteur, de donner raison à ses adversaires, pour que ceux-ci s’apaisent. Quel succès cela aurait été pour eux, si Jésus s’était mis à proclamer qu’il s’était trompé, s’il s’était mis à re-parcourir les routes de Judée et de Galilée en disant sa repentance, en invitant à se tourner vers les autorités religieuses en place pour tout ce qui concerne la foi. Pilate fait figure d’un piètre juge ! Jésus ne craint nullement de relativiser son pouvoir !

C’est pourquoi celui qui m’a livré à toi a un plus grand péché. »
Et voilà que c’est le juge qui se fait juger par l’accusé. Les rôles sont décidément inversés. Jésus en appelle à nouveau aux consciences.

Seigneur, donne-moi d’accueillir la vérité de ton message, aussi dérangeant puisse-t-il être. Donne-nous d’avancer librement à ta suite, quels que soient les obstacles sur le chemin. Que ton amour plus fort que la mort nous habite maintenant et toujours.