mercredi 28 décembre 2011

en sa présence

Le serment qu’il a juré à Abraham notre père : 
 de nous donner, que sans crainte, délivrés de la main de nos ennemis, nous lui rendions un culte dans la piété et la justice, en sa présence tout au long de nos jours.
      Luc 1, 73-75

Viens Esprit de sainteté, viens nous élancer dans le service de notre Dieu
Viens Esprit de justice et piété, viens nous tenir en la divine présence,
Viens nous libérer de toute crainte.

Le serment qu’il a juré à Abraham notre père :
Zacharie, l’homme du souvenir, fait mémoire de l’alliance des tous premiers jours, de l’alliance que Dieu à faite à Abraham, qui lui aussi a connu la joie d’avoir un enfant dans sa vieillesse, alors que jusqu’alors son épouse Sarah était stérile.

Zacharie reconnaît comme tout Israël, la paternité d’Abraham. En remontant à Abraham, il embrasse pour aujourd’hui, juif, chrétiens, et musulmans ! Ainsi tous les matins lorsque nous chantons ce cantique de Zacharie, nous faisons mémoire de notre père Abraham, et en lui, nous confions à Dieu les enfants d’Abraham.

 de nous donner,
les promesses de Dieu : des dons, une faculté d’agir, d’être collaborateur de Dieu. Non point des dons qui asservissent, mais des dons qui libèrent, qui mettent en route…

que sans crainte,
La crainte paralyse, coupe de la vie, replie sur soi,… Hier nous nous interrogions, de quel salut avons-nous besoin ? La libération de nos craintes est un des aspects. Où sont mes craintes ?

délivrés de la main de nos ennemis,
où sont les ennemis des enfants de Dieu ? où sont nos ennemis aujourd’hui ? plus particulièrement ceux qui risquerait d’entamer notre foi en Dieu ? De leur main, Dieu libère. Les ennemis: peut-être toutes ces peurs qui dressent les uns contre les autres, inutilement... les mains qui se referment sur les biens plutôt que de s'ouvrir au partage,... les fanatismes qui tuent au nom de Dieu...

Nous sommes dans la main de Dieu. (cf Sagesse, 3,1 ; Deutéronome 33,3) Me tenir dans la main de Dieu, dans la confiance. Tout un programme pour non seulement un jour, mais pour la vie ! Et Dieu s'est remis entre nos mains !

nous lui rendions un culte dans la piété et la justice,
C’était la demande de Moïse à Pharaon (premiers chapitres de l’Exode) : libère le peuple pour qu’il puisse aller rendre un culte à Dieu, dans le désert. Laisse le peuple aller librement, qu’il passe de la servitude au service, selon la très belle expression du Père Auzou. Le culte rendu à Dieu, libère, il n’est pas aliénation. Ainsi doit-il en être de nos liturgies. Des espaces de création, de re-création. Des espaces où nous goûtons la liberté des enfants de Dieu. Une source pour soutenir notre vie, notre marche, dans la piété (sainteté) et justice (ajustement au projet de Dieu). Piété et justice, on pourrait aussi y voir : amour de Dieu et amour du prochain. Si Dieu nous libère, c’est pour que sans crainte, nous vivions dans l’amour de lui et de nos frères et sœurs. Voilà le culte qui lui rend vraiment gloire.

en sa présence tout au long de nos jours.
Libérés, nous pouvons vivre simplement en la présence de Dieu, au long des jours. Comme un enfant joue librement car il sait la présence de ses parents, ainsi nous pouvons vivre, librement, en la présence de Dieu, sous son regard bienveillant.
En sa présence, lui permettre d'être présent en nos vies. Ne pas l'oublier... Dieu se souvient, mais nous?

Ces versets m’invitent à la confiance et à l’espérance. Ils m’invitent à entrer dans le projet de vie de notre Dieu et Père. Seigneur, fais que toute ma vie devienne un culte qui te plaise ! Que je me souvienne de toi, pour te garder vivant, en ma vie...

2 commentaires:

Raymond a dit…

"de nous donner, que sans crainte, délivrés de la main de nos ennemis, nous lui rendions..."

des mots presque anodins...sauf quand ils sont les mouvements de l'âme, le sang qui coule à travers la Parole. Merci Th.M pour la Vie qui passe et se donne dans les commentaires que tu nous offres.

J'ai fait cette expérience au réveillon de Noël d'inviter "Celui qui nous rassemble, Jésus", à notre table. Quelques mots pour mettre à l'honneur "Celui qui nous invite,Jésus" quand nous ne savons même plus le sens et le pourquoi de cette rencontre festive! (ou que nous feignons d'ignorer en passant sous silence...fausse pudeur!)
L'impression ressentie c'est de m'adresser à des personnes tétanisées, gênées, silencieuses.. Ce qui se passe dans leur tête je ne le sais que trop bien. Mais ce qui se passe dans leur coeur! Quel écho? Ce n'est pas de mon ressort.
Le bonheur de dire ma joie est plus fort que "la crainte"; l'Amitié libère et "délivre de la main des ennemis".
Pourquoi l'oreille serait-elle plus réceptive à la musique de Dieu si elle résonne dans une église?
Conditionnement religieux! ...qui n'a rien à voir avec la Vie qui circule et qui parle au secret de notre être.

Viens Seigneur et change nos coeurs.

Françoise a dit…

Transfiguration!

J'en parlais ,hier,
et voilà qu'aujourd'hui,
je lis Philippe Bacq :

"Le salut donné par Dieu
saisit la vie quotidienne
et la transfigure par la justice des relations entre les humains."