jeudi 1 décembre 2011

Joie et allégresse

Or l’ange lui dit : « Ne crains pas, Zacharie, car ta prière a été exaucée. Aussi ta femme Elisabeth t’engendrera un fils, et tu appelleras son nom : Jean. Et il sera joie pour toi, et allégresse, et beaucoup se réjouiront de sa naissance ».
    Luc 1, 13-14

Viens Esprit de Jésus, viens porter ta joie au cœur des êtres de désir,
Viens Esprit combler nos attentes

Ne crains pas
Devant une manifestation céleste, l’homme craint. Aussi le premier message de l’envoyé de Dieu est un message invitant à l’apaisement : ne crains pas !  Si Dieu veut que l’homme soit partenaire de son projet de salut, il lui faut la collaboration libre de l’homme, il lui faut un homme debout ! Ne crains pas !  Et l’ange de rappeler son nom : Zacharie ! Utiliser son nom c’est lui dire qu’il n’est pas un inconnu, que c’est bien lui que l’ange vient visiter au nom de Dieu. C’est aussi tout simplement annoncer que – selon l’étymologie même de ce prénom – Dieu se souvient.  La manifestation de ce jour a à voir avec un accomplissement. Elle s’inscrit dans une histoire.

Ta prière a été exaucée
Quelle était la prière de Zacharie ? nous allons le savoir. Cette scène qui nous montrait Zacharie entrant dans le sanctuaire pour y offrir l’encens, soutenu par la prière de tout un peuple, nous montre tissées l’une dans l’autre, la prière personnelle de Zacharie et la prière de tout un peuple. La prière aux grandes intentions du monde n’élimine pas la prière personnelle, l’attente précise en nos vies ! Dieu est un Dieu qui vient à l’homme, qui soutient son désir, qui se souvient de son désir pour l’exaucer.

Aussi ta femme Elisabeth t’engendrera un fils,
Voici l’annonce d’une naissance dans ce couple âgé, stérile ! Le terme utilisé par Luc est quelque peu étonnant, généralement le verbe engendrer est utilisé pour dire le fait du père, et enfanter pour dire le fait de la mère.

Et tu appelleras son nom : Jean
Jean : ce prénom vient d’une racine hébraïque qui signifie : Dieu fait grâce. Dans ce prénom est annoncé toute la délicate faveur de Dieu pour cet enfant, pour ce couple, et comme on le lit dans le verset suivant pour le peuple lui-même.

Et il sera joie pour toi, et allégresse,
En deux petits versets, voici Zacharie invité à basculer de la crainte à la joie et à l’allégresse ! Le salut que Dieu offre est marqué par cette joie. Et déjà la promesse du salut appelle à se réjouir, et comme si un seul mot ne suffisait pour le dire, l’écrivain rajoute aussitôt et allégresse. Si la crainte risquait de replier sur soi, d’étouffer, de paralyser, l’appel à la joie est appel à la liberté, à l’accueil, à la danse de la vie !

Et en Dieu, l’exaucement d’une prière personnelle dépasse toujours la seule personne, pour lui donner sa place au milieu du peuple. Cette joie qui est convoquée en la vie de Zacharie et Elisabeth va déborder sur bien d’autres :

et beaucoup se réjouiront de sa naissance
Comme la prière personnelle de Zacharie se mêlait à la prière de tout un peuple, ainsi sa joie est celle de tout un peuple. L’annonce d’une naissance souvent réjouit, et réjouit bien au-delà des seuls parents. Ici cette joie est marquée de l’accueil du salut. Dieu s’est souvenu, Dieu se souvient de ses promesses pour les combler. En l’accueil de cette vie nouvelle, Zacharie peut vraiment reconnaître que : oui, aujourd’hui, en sa vie, comme en celle de tout son peuple, Dieu fait grâce.

Seigneur, ouvre-nous à la joie et à l’allégresse, en ce temps où nous vivons ta venue, ton salut.

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