lundi 17 janvier 2011

Les eaux étaient abondantes, là...

Et Jean était aussi baptisant à Ainon près de Salim,
parce que les eaux étaient abondantes là,
et ils se présentaient
et ils étaient baptisés.
En effet, Jean n’avait pas encore été jeté en prison.
                                                           Jean 3, 23-24

Viens Esprit Saint, agiter les eaux enfouies de nos baptêmes
Viens Esprit Saint, restaurer en nous la clarté de tes eaux,
Viens Esprit Saint, fais ruisseler sur notre terre, l’amour du Père et du Fils

Et Jean était aussi baptisant à Ainon près de Salim, parce que les eaux étaient abondantes là…
Ce verset faisant suite à il [Jésus] baptisait, semble faire passer Jésus avant Jean. Comme si Jean ayant désigné l’Agneau en Jésus, peu à peu s’effaçait pour lui laisser toute la place. Et ce sera bien ce que dira Jean lui-même dans les prochains versets.
Ainon : un lieu que l’on ne peut situer avec certitude… la racine de ce mot veut dire source.  C’est peut-être là l’essentiel : ce lieu est lieu d’eau vive, claire, jaillissante. On imagine mal baptiser avec une eau trouble stagnante…
Salim : un lieu pas plus localisable avec précision que le précédent… la racine de ce mot pourrait être celle de paix. L’eau vive reçue au baptême offrirait un chemin de purification, de réconciliation, de paix !
Eaux abondantes… On ne baptisait pas alors avec une cuillère à café… mais l’eau abondante pouvait ruisseler, être comme un bain de régénérescence. Ainsi le geste devenait plus parlant, plus signifiant !
La nature nous offre de très beaux lieux, qui d’eux-mêmes invitent… si seulement nous savons nous y arrêter, les voir, les reconnaître…

et ils se présentaient et ils étaient baptisés.
J’aime la simplicité de ce chemin… Ils se présentent, ils sont baptisés… Il n’y a pas d’enquête, il y a un grand désir qui a mis en route, et qui est accueilli en ce geste.
Qui sont ces « ils » ? Le texte n’en dit rien, ce sont des gens comme toi et moi qui se sont mis en route, en quête de Dieu, qui ont pris un chemin de vie, qui ont écouté le désir profond de leur cœur, et se sont mis en route… vers la Source…
Me présenter ainsi devant toi Seigneur, me laisser plonger en ton eau vive…

En effet, Jean n’avait pas encore été jeté en prison.
Et là en quelques mots tout un drame se prépare. L’évangéliste nous laisse déjà entrevoir que ce temps aura une fin et une fin tragique : Jean sera jeté en prison. Les foules sont venues à lui dans un mouvement de conversion, on aurait pu penser voilà le désert qui refleurit, voilà la renaissance de tout un peuple, mais non, il y aura aussi la résistance des autorités à cette renaissance, la résistance de l’homme face à qui dénonce son péché…
La vie amène des choix, et les choix que nous posons entraînent acceptation ou refus de la part des autres… la fidélité rencontre parfois bien des obstacles. En ce petit verset est annoncé le tragique de la vie du Baptiste. Les synoptiques parleront de sa décapitation en prison, pour avoir osé s’opposer à Hérode dans une question de moeurs…

Mais pour l’instant, nous sommes là, dans ce coin où les eaux sont abondantes, où beaucoup se pressent en un désir de conversion, et demandent à Jean de recevoir le baptême…

Je laisse chanter l’eau vivifiante, claire et pure en mon cœur
Que ton Esprit Seigneur, soit en moi comme une eau vive qui m’entraîne vers toi !

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