samedi 31 décembre 2011

L'enfant grandissait

Or, le petit enfant grandissait, et se fortifiait en esprit, et il était dans les déserts, jusqu’aux jours de sa manifestation auprès d’Israël.
   Luc 1, 80

Viens Esprit de Dieu, prépare nos cœurs à recevoir cette parole,
Viens Esprit de force et de douceur, fais nous croître en la foi

Or, le petit enfant grandissait,
Le chant de Zacharie a pris fin. Zacharie et Elisabeth entrent dans l’ombre. Ils ont accompli leur mission. Le salut est en route. Et l’enfant grandit. Luc ne s’attarde nullement sur l’enfance de Jean. Il nous relate sa croissance et son départ au désert, en un verset. Nous le retrouverons adulte, prêchant la conversion, et baptisant dans les eaux du Jourdain, en Lc 3.

et se fortifiait en esprit,
croissance physique, croissance morale, croissance spirituelle… c’est tout un, toutes les parties de notre être sont convoquées en un cheminement de croissance.

et il était dans les déserts,
Comme Moïse a connu un long temps de désert avant d’exercer sa mission, comme Elie a connu un temps de retrait, comme le peuple a marché quarante ans dans le désert après sa sortie d’Egypte.

Le désert est un symbole ambigu : il est à la fois le lieu des noces, de la rencontre de Dieu, le temps de la retraite et de l’approfondissement spirituel, le temps de la prière, et il est aussi le lieu des tentations, le lieu de l’épreuve. Lieu de silence et de mûrissement…

 jusqu’aux jours de sa manifestation auprès d’Israël.
De sa manifestation, de sa désignation, de sa présentation… derrière ce terme on devait quelqu’un qui le présente à Israël. Qui ? Dieu lui-même qui authentifie son prophète ? Les hommes au cœur suffisamment affiné pour découvrir, reconnaître en lui un homme de Dieu ?

Chaque chose vient en son temps, à son heure… Quand Dieu entre notre histoire, il ne la bouscule pas, il n’utilise pas une baguette magique qui dispenserait de la croissance humaine ceux qu’il missionne. Il respecte les temps.

Je te rends grâce, Seigneur, pour les temps de désert et de silence, pour les temps de croissance et mûrissement que tu nous donnes. Pour le temps de l’humble patience qui dispose nos cœurs à ton œuvre. Que ton Esprit travaille nos cœurs, en fasse des demeures pour ta présence.

vendredi 30 décembre 2011

Astre levant

Par les entrailles de miséricorde de notre Dieu, en lesquelles nous visite l’astre-levant d’en haut, épiphanie pour ceux qui sont assis dans la ténèbre et l’ombre de la mort, pour rendre droits nos pas au chemin de la paix.
      Luc 1, 78-79

Viens Esprit de lumière et de paix,
Viens Esprit de tendresse du Père et du Fils,
Viens nous visiter !
Viens nous conduire au chemin de la paix.

Par les entrailles de miséricorde de notre Dieu,
Le salut, le pardon annoncé par Jean, réalisé par celui que Zacharie appelle le Très-Haut, sont dus à ses entrailles de miséricorde. Oui, Dieu n’a pas supporté de nous voir dans la souffrance et la peine, il n’a pas supporté la détresse de notre humanité. Déjà en Exode 3, il dit à Moïse : j’ai vu, j’ai vu la misère de mon peuple… j’ai entendu son cri… oui, je connais ses angoisses. Je suis descendu pour le délivrer de la main des Egyptiens, et le faire monter de cette terre vers une terre plantureuse et vaste, vers une terre qui ruisselle de lait et de miel…
Tout le frémissement du cœur de notre Dieu est dans ces versets. Dieu ne supporte pas de voir l’humanité livrée à la souffrance, à la misère. Mais il ne veut pas priver son peuple de la liberté, il ne veut pas le réduire à l’état de marionnette… alors il appelle Moïse, pour libérer le peuple, pour être partenaire du salut de Dieu. Maintenant il appelle, Zacharie et Elisabeth à mettre au monde un précurseur, il appelle Jean à préparer les chemins, les cœurs, par la conversion ; il appelle Marie à porter son fils et le mettre au monde… aujourd’hui, il nous appelle… Il nous partage ses entrailles de miséricorde, pour que nous mettions son salut à l’œuvre…

 en lesquelles nous visite l’astre-levant d’en haut,
Oui, ce sont les entrailles de miséricorde de Dieu qui sont le départ du salut : tout est amour dans l’amour même. Et l’accomplissement est là, dans l’envoi de son Fils, perçu comme l’astre levant (l’anatole !) pour vous qui craignez mon nom le Soleil de justice brillera avec la guérison dans ses rayons avait prophétisé Malachie (3,20), et Balaam prophétisant sur les tentes de Jacob annonçait : un astre issu de Jacob. Tel est le messie tant attendu et qui maintenant paraît.

épiphanie pour ceux qui sont assis dans la ténèbre et l’ombre de la mort,
Epiphanie, c'est-à-dire manifestation, révélation de Dieu. Etre assis dans les ténèbres et l’ombre de la mort, quoi de plus désespéré ? aucune marche pour s’en sortir… fin de l’espérance ? Isaïe proclamé dans la nuit de Noël clame : le peuple qui marchait dans les ténèbres a vu une grande lumière, sur les habitants du sombre pays une lumière a resplendi (Is 9,1). Jésus est cette lumière. St Augustin le priait ainsi Jésus lumière intérieure, ne laisse pas les ténèbres me parler. Ainsi dans l’ouverture de mon cœur, la ténèbre n’est plus ténèbre, elle resplendit de la lumière de Jésus. Au-delà de la mort, il n’y a pas la mort, mais la vie. Au-delà de la nuit, il n’y a pas la nuit, mais la lumière du Vivant. Zacharie chante le salut qui vient, et que son fils doit annoncer

pour rendre droits nos pas au chemin de la paix.
Qui peut marcher droit sans la lumière ? Jésus lumière est chemin (cf st Jean).

Seigneur, tu es lumière, je veux t’ouvrir ma nuit, t’ouvrir la nuit de tant de mes frères et sœurs, pour que tu y poses ta lumière. Seigneur, tu ne supportes pas de nous voir dans la détresse et la souffrance, aide-moi à t’aider pour soulager nos frères et sœurs. Fais de nous tous des porteurs de ton salut, pour ta joie, pour ta paix, et pour notre joie et notre paix.

jeudi 29 décembre 2011

Et toi, petit enfant

Et toi petit enfant, tu seras appelé prophète du Très-Haut, tu marcheras devant, en présence du Seigneur, pour préparer ses chemins, pour donner à son peuple la connaissance du salut dans la rémission de ses péchés.
    Luc 1, 76-77

Viens Esprit de Jésus, prépare nos cœurs
Viens Esprit de miséricorde, renouvelle nous en ton amour
Viens

Et toi petit enfant,
Voici seulement que Zacharie se tourne vers son fils. Il avait commencé sa bénédiction par ce souvenir de l’alliance, par la louange des œuvres de Dieu, et plus particulièrement, par l’annonce du salut suscité en la lignée de David. Maintenant, il voit la place de son fils dans cette histoire sainte de son peuple. Histoire d’une promesse en route depuis Abraham déjà.

 tu seras appelé prophète du Très-Haut,
Zacharie qui avait brillé au temple par sa non-foi, est maintenant entré dans une profonde intelligence des événements qui se passent en sa vie, il confesse sa foi dans le projet de Dieu, dans la réalisation de ses promesses, qui passe par sa famille, qui passe par la mission confiée à son fils, Jean. Dans ce petit de 8 jours seulement, il reconnaît déjà celui qui sera appelé prophète du Très-Haut. Dans l’annonce à Marie, Jésus avait été annoncé, Fils du Très-Haut. Jean sera son prophète, celui qui porte la parole de Dieu.

tu marcheras devant, en présence du Seigneur, pour préparer ses chemins,
Je relie cette annonce de la mission de Jean, aux prophéties du Premier Testament :
Is 40, 3 : Une voix crie dans le désert : préparez le chemin du Seigneur, dans la steppe tracez une route pour notre Dieu…   Malachie 3,1 : voici que je vais envoyer mon messager pour qu’il fraye un chemin devant moi.
Jean est bien celui qui doit préparer la venue imminente du Messie, en préparant un chemin. On comprend de suite qu’il ne s’agit pas d’une autoroute avant l’heure, mais d’un chemin dans les cœurs… et Jean prêchera la conversion, et invitera à un baptême d’eau… Jean marchera devant (certains ont traduit : il courra devant… d’où ce nom de pré-curseur). Il a mission de disposer les cœurs à la venue du Fils du Très-Haut !

pour donner à son peuple la connaissance du salut dans la rémission de ses péchés.
Deuxième volet de la mission de Jean. Le premier, préparer les cœurs à la venue. Le second : leur donner de connaître le salut. Une connaissance qui en milieu sémitique, n’a rien d’intellectuel, mais désigne bel et bien une connaissance par l’expérience. Donner au peuple la connaissance du salut, c’est leur donner de faire l’expérience du salut. Comment ? en se découvrant pardonné. On comprend alors la démarche de Jean : il ira au désert, se tiendra aux rives du Jourdain, invitera à un baptême d’eau en vue de la rémission des péchés, invitera à une démarche de conversion, et annoncera le plus grand que lui qui vient après lui. Merveilleuse mission que celle de donner à ses frères et sœurs d’expérimenter, de goûter le salut.

Seigneur, si nos fautes, nos péchés nous écrasent, pèsent sur nous comme une main d’ennemi, tu viens nous en libérer. Donne-nous aujourd’hui dans la venue de ton Fils, dans la présence de tes témoins, de goûter la libération que tu nous offres, de goûter le pardon que tu nous portes. Dispose nos cœurs à accueillir ta venue, ton salut.

mercredi 28 décembre 2011

en sa présence

Le serment qu’il a juré à Abraham notre père : 
 de nous donner, que sans crainte, délivrés de la main de nos ennemis, nous lui rendions un culte dans la piété et la justice, en sa présence tout au long de nos jours.
      Luc 1, 73-75

Viens Esprit de sainteté, viens nous élancer dans le service de notre Dieu
Viens Esprit de justice et piété, viens nous tenir en la divine présence,
Viens nous libérer de toute crainte.

Le serment qu’il a juré à Abraham notre père :
Zacharie, l’homme du souvenir, fait mémoire de l’alliance des tous premiers jours, de l’alliance que Dieu à faite à Abraham, qui lui aussi a connu la joie d’avoir un enfant dans sa vieillesse, alors que jusqu’alors son épouse Sarah était stérile.

Zacharie reconnaît comme tout Israël, la paternité d’Abraham. En remontant à Abraham, il embrasse pour aujourd’hui, juif, chrétiens, et musulmans ! Ainsi tous les matins lorsque nous chantons ce cantique de Zacharie, nous faisons mémoire de notre père Abraham, et en lui, nous confions à Dieu les enfants d’Abraham.

 de nous donner,
les promesses de Dieu : des dons, une faculté d’agir, d’être collaborateur de Dieu. Non point des dons qui asservissent, mais des dons qui libèrent, qui mettent en route…

que sans crainte,
La crainte paralyse, coupe de la vie, replie sur soi,… Hier nous nous interrogions, de quel salut avons-nous besoin ? La libération de nos craintes est un des aspects. Où sont mes craintes ?

délivrés de la main de nos ennemis,
où sont les ennemis des enfants de Dieu ? où sont nos ennemis aujourd’hui ? plus particulièrement ceux qui risquerait d’entamer notre foi en Dieu ? De leur main, Dieu libère. Les ennemis: peut-être toutes ces peurs qui dressent les uns contre les autres, inutilement... les mains qui se referment sur les biens plutôt que de s'ouvrir au partage,... les fanatismes qui tuent au nom de Dieu...

Nous sommes dans la main de Dieu. (cf Sagesse, 3,1 ; Deutéronome 33,3) Me tenir dans la main de Dieu, dans la confiance. Tout un programme pour non seulement un jour, mais pour la vie ! Et Dieu s'est remis entre nos mains !

nous lui rendions un culte dans la piété et la justice,
C’était la demande de Moïse à Pharaon (premiers chapitres de l’Exode) : libère le peuple pour qu’il puisse aller rendre un culte à Dieu, dans le désert. Laisse le peuple aller librement, qu’il passe de la servitude au service, selon la très belle expression du Père Auzou. Le culte rendu à Dieu, libère, il n’est pas aliénation. Ainsi doit-il en être de nos liturgies. Des espaces de création, de re-création. Des espaces où nous goûtons la liberté des enfants de Dieu. Une source pour soutenir notre vie, notre marche, dans la piété (sainteté) et justice (ajustement au projet de Dieu). Piété et justice, on pourrait aussi y voir : amour de Dieu et amour du prochain. Si Dieu nous libère, c’est pour que sans crainte, nous vivions dans l’amour de lui et de nos frères et sœurs. Voilà le culte qui lui rend vraiment gloire.

en sa présence tout au long de nos jours.
Libérés, nous pouvons vivre simplement en la présence de Dieu, au long des jours. Comme un enfant joue librement car il sait la présence de ses parents, ainsi nous pouvons vivre, librement, en la présence de Dieu, sous son regard bienveillant.
En sa présence, lui permettre d'être présent en nos vies. Ne pas l'oublier... Dieu se souvient, mais nous?

Ces versets m’invitent à la confiance et à l’espérance. Ils m’invitent à entrer dans le projet de vie de notre Dieu et Père. Seigneur, fais que toute ma vie devienne un culte qui te plaise ! Que je me souvienne de toi, pour te garder vivant, en ma vie...

mardi 27 décembre 2011

Salut, miséricorde, souvenir, alliance...

Un salut [qui nous libère] de nos ennemis et des mains de tous ceux qui nous haïssent.
Miséricorde faite envers nos pères,  et souvenir de son alliance sainte.
     Luc 1, 71-72

Viens Esprit de Jésus délivre nos cœurs de toute inquiétude, de toute oppression
Viens Esprit de Jésus répand ta miséricorde sur notre terre, non de par nos mérites,
Mais par ta grâce, par ta fidélité à ton alliance.

Zacharie poursuit son chant en redisant ce que Dieu avait promis par la bouche des prophètes : un salut, la miséricorde, par mémoire, fidélité à son alliance.

Un salut [qui nous libère] de nos ennemis et des mains de tous ceux qui nous haïssent.
Un salut… c’est le nom même de Jésus qui est sous-jacent à ce chant de Zacharie : Jésus, Dieu sauve. Une question à creuser en ma prière : qu’est-ce qu’être sauvé ? en quoi ai-je besoin d’être sauvé ? Un salut qui libère des ennemis. Qui sont mes ennemis ? Quels sont les haines meurtrières qui nous menacent ? Qui nous tiennent sous leur main pesante ? Dieu jadis a libéré le peuple qui était opprimé, écrasé sous la main de Pharaon. Le psalmiste médite et fait méditer d’âge en âge tous les priants : A cause de son nom, il les sauva, pour que soit reconnue sa puissance… il les sauve des mains des oppresseurs, il les rachète aux mains de l’ennemi… (Ps 105-106, 8…10). Un salut total qui délivre non d’un seul ennemi, mais de tous.

Miséricorde faite envers nos pères,  et mémoire de son alliance sainte.
Miséricorde ou grâce c’est le nom de Jean ! mémoire, souvenir, c’est celui de Zacharie…

Zacharie chante la grandeur de l’action de Dieu dans le passé, par l’accomplissement dans le présent. Vivre de la vie de Dieu , vivre en Dieu, donne de vivre autrement le temps. Vivre le moment présent rend contemporain de toute l’œuvre de salut de notre Dieu. Mystère de la liturgie qui nous fait chanter « aujourd’hui, le Verbe est né »…  Ainsi en bénissant Dieu, Zacharie devient contemporain de la geste du salut du passé, comme de la geste du futur. Car il sait que Dieu est fidèle. Il a fait alliance avec son peuple, et si le peuple a failli, Dieu lui reste fidèle.

Nous pouvons avoir des trous de mémoire, Dieu lui se souvient. Et se souvenant il se rend présent à son peuple…

Seigneur, avec Zacharie je chante aujourd’hui, le salut que tu nous apportes en Jésus.  Et je dépose devant toi, toutes les chaînes qui oppriment, tous les lieux de nos vies en attente d’un salut. Seigneur, souviens toi de ton alliance, comme toujours tu t’en souviens !

lundi 26 décembre 2011

Une corne de salut

Il ( = le Seigneur) éveilla une corne de salut pour nous, dans la maison de David son serviteur comme il l’avait parlé par la bouche des saints d’autrefois, ses prophètes.
   Luc 1, 69-70

Viens Esprit Saint habite notre terre, qu’elle accueille le salut qui lui est offert
Viens Esprit éveille en nous l’intelligence de l’Ecriture

Il ( = le Seigneur) éveilla une corne de salut pour nous,
Expression peu claire pour nous, mais qui dans le langage biblique signifie : il éveilla, il fit se lever, une force de salut pour nous… la corne est le symbole de la force, de la puissance.

La louange de Zacharie dépasse largement le fait de la naissance inespérée d’un fils, pour s’ouvrir à l’accueil du salut qui vient ! Dans ce qui lui est donné de vivre, il découvre soudain combien le salut de Dieu se trace un chemin pour tout le peuple.

dans la maison de David son serviteur 
Il avait été annoncé à David, que le Seigneur lui-même lui bâtirait une maison, une descendance. Et le peuple vivait dans l’attente de la venue d’un messie descendant de David. Nous célébrons la naissance de Jésus à Bethléem, cité de David, et Jésus de par Joseph est rattaché à la lignée de David. (cf Généalogie dans Mt 1 ; Luc 3)

Comme Marie, David est dit « serviteur ». C’est le titre le plus beau de l’homme qui entre dans le projet de Dieu, et Jésus sera le serviteur par excellence. Le Fils de l’homme n’est pas venu pour être servi, mais pour servir…  En parlant de la maison de David, il est clair que Zacharie chante d’abord la venue de Jésus, descendant de David, et non celle de son fils Jean, descendant de Lévi.

comme il l’avait parlé par la bouche des saints d’autrefois, ses prophètes.
Zacharie reconnaît la réalisation des promesses faites jadis, par la bouche des prophètes. Il voit dans la naissance de Jean, précurseur et en celle de Jésus qu’il chante par avance, l’amorce de l’accomplissement des promesses de Dieu. Il fait l’expérience de la fidélité de Dieu.


Seigneur, donne-nous cette clarté du regard, qui discerne ta main qui nous sauve, à l’intérieur même de notre quotidien.

Seigneur, que la méditation de l’Ecriture, nous donne de comprendre ton action aujourd’hui, nous donne d’accueillir la venue de Jésus sauveur en notre monde, en nos vies, au plus intime.

dimanche 25 décembre 2011

Dieu a visité son peuple

Et Zacharie, son père fut rempli d’Esprit Saint et prophétisa disant : « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël parce qu’il a visité et fait rachat pour son peuple. »
      Luc 1, 67-68

Viens Esprit de Jésus, habite en nous, fais en nous ta demeure, que nous te chantions
Viens Esprit célébrer en nous la venue de Jésus, notre sauveur !

Et Zacharie, son père fut rempli d’Esprit Saint et prophétisa disant
Comme plus tôt, Elisabeth fut emplie de l’Esprit, voici que Zacharie l’est à son tour. Au moment où il reconnaît et donne sa foi à ce qui lui a été annoncé par Gabriel au temple, lorsqu’il le met en œuvre, en écrivant que le nom de l’enfant est Jean. Il est envahi par l’Esprit. Et il se met à prophétiser… c'est-à-dire à devenir porte-parole de Dieu, porte-parole de l’Esprit. C’est l’Esprit qui, en lui, chante, et reconnait l’œuvre de Dieu.

 « Béni soit le Seigneur, le Dieu d’Israël
Voici que dans cette naissance de son enfant, Zacharie voit le plan du salut de Dieu s’accomplir, son salut approcher. Voici qu’il se tourne vers les autres, et bénit, et invite à bénir avec lui ! Béni soit le Seigneur, Dieu d’Israël. Qui peut chanter Dieu, le bénir le reconnaître, si ce n’est ceux qui sont habités par l’Esprit. Zacharie chante toute sa foi. Il servait Dieu, il croyait en lui, il connaissait l’histoire sainte de son peuple… mais devant l’inouï de la révélation de Gabriel, devant l’invitation à participer concrètement à cette histoire en mettant au monde le précurseur… Zacharie avait calé ! Comment le Seigneur pourrait-il passer par lui pour faire venir son royaume, pour offrir son salut.
Et maintenant, il entre dans le projet et reconnait en ce petit celui qui va annoncer le salut, le précurseur…

parce qu’il a visité et fait rachat pour son peuple. »
Et l’objet premier de la bénédiction de Zacharie, est le fait que Dieu a visité son peuple !  En Ex 3, 16  Dieu avait visité son peuple, il avait vu la misère de celui-ci, et avait alors décidé d’intervenir en envoyant Moïse. Dans le psaume 106 (105) le psalmiste appelait cette visite de Dieu : Souviens-toi de moi Seigneur, en ta bienveillance pour ton peuple, toi qui le sauves, visite-moi…

Marie avait visité Elisabeth… ainsi Jésus visitait Jean, et les deux femmes en ont chanté leur bonheur. Zacharie découvre la visite de Dieu, en voyant ce petit enfant qui lui a été donné en sa vieillesse, et qui est porteur d’une mission prophétique.
Dieu avait visité son peuple autrefois, et voici que dans l’aujourd’hui de Zacharie Dieu visite à nouveau !

Il a fait rachat pour son peuple
Racheter quelqu’un en Israël était le rôle spécifique du goël, du plus proche parent de celui qui est captif, ou de la veuve (cf livre de Ruth).
Bouleversement fou : Dieu se fait goël, c’est lui qui rachète, c’est donc lui qui est à nos côtés comme notre plus proche parent !

En ce jour de Noël, je reçois ta visite Seigneur, et je découvre en ce tout petit, mon plus proche parent, celui que tu me donnes pour me racheter, pour que je sois à toi ! tout à toi !
Aujourd’hui, tu me visites, tu viens en mes espaces plus retirés, les plus sombres, les plus pauvres, tu viens me visiter !
Donne-moi de t’accueillir, fais de mon cœur ta crèche, viens prendre naissance en moi.

samedi 24 décembre 2011

dans leur coeur

Et tous ceux qui entendaient [ces paroles événements] les mirent dans leur cœur disant : que sera donc ce petit enfant ? Car la main du Seigneur était avec lui.     Luc 1, 66

Viens Esprit de Jésus, grave en cœur toutes ces paroles, fais leur porter du fruit.
Viens Esprit de Jésus, pose sur moi ta main, et guide-moi sur le chemin.

Et tous ceux qui entendaient [ces paroles événements] les mirent dans leur cœur
Poser dans son cœur les paroles événements qui nous adviennent, dont nous sommes témoins. Laisser les paroles événements se graver en mon cœur, le façonner, l’interroger. Seigneur donne-moi cette mémoire attentive aux choses. En ces jours où nous nous préparons à célébrer Noël ; pose en mon cœur toutes ces paroles qui adviennent, qui se réalisent, qu’elles transfigurent nos vies. Le cœur en la tradition biblique est le lieu de la volonté et des décisions. Poser ces paroles en son cœur, c’est les laisser interférer en nos existences, en nos choix…

 disant : que sera donc ce petit enfant ?
La parole posée dans le cœur, pose question, interroge,… Elle travaille le cœur, et le cœur la travaille… Ainsi laisser rouler la divine Ecriture en mon cœur.

Car la main du Seigneur était avec lui.
 La main du Seigneur, une main bienveillante qui protège et sauve, une main qui accompagne… la main du Seigneur était sur le prophète Elie (1 Rois 18,46), elle sera avec les premiers évangélisateurs dans les Actes des Apôtres (11, 21)

Le psalmiste chante tu as posé sur moi ta main (Ps 138 (139)).

Seigneur, conduis-nous par ta main, sur le chemin de la foi. Conduis-nous par ta main sur le chemin de l’espérance et de l’amour. Nous méditerons tes paroles, et serons tes témoins.

Seigneur, dépose en mon cœur ta parole de lumière, que ton Verbe prenne chair en moi, en ma vie, et informe toutes mes paroles et toutes mes actions. Viens Seigneur Jésus. Sois avec nous, Seigneur, Emmanuel.

vendredi 23 décembre 2011

Il bénissait Dieu

Or, à l’instant même sa bouche fut ouverte et sa langue et il parlait bénissant Dieu.
Et arriva sur eux tous les voisins, une crainte, et dans toute la montagne de Judée on parlait de ces paroles (événements).
         Luc 1, 64-65

Viens Esprit du Père et du Fils,
Donne-nous de reconnaître tes œuvres,
Ouvre nos lèvres, que nos bouches publient ta louange.

Or, à l’instant même sa bouche fut ouverte et sa langue
Zacharie vient d’entrer dans le projet de Dieu, en reconnaissant le nom donné par avance à l’enfant. Et dès ce moment, il retrouve la parole.

et il parlait bénissant Dieu.
A la fin de son service au sanctuaire, il aurait dû bénir le peuple qui attendait au dehors en prière. Son mutisme l’en a empêché. Maintenant qu’il a retrouvé la parole, il bénit. La bénédiction n’est pas une simple louange, un simple élan de joie, d’émerveillement, elle fait ce qu’elle dit, elle est transmission de vie. En Gn 1, lorsque Dieu bénit les premiers humains, il leur partage son pouvoir de donner vie, il leur confie de donner vie à leur tour. Zacharie est entré dans la démarche de foi qui accueille le projet de Dieu en sa vie, il reconnaît que cet enfant qu’il lui a été donné d’engendrer à une mission particulière dans le dessein de Dieu. Il bénit, il s’unit au projet de Dieu, pour avec lui, le faire advenir.

Et arriva sur eux tous les voisins, une crainte,
Crainte, non pas au sens peur ou de panique, mais émoi devant l’extraordinaire qui se déroule sous leurs yeux. Les voisins perçoivent la main de Dieu en ces événements qui se déroulent chez eux ! Devant le mystère de Dieu qui se dévoile agissant en nos vies, nous sommes comme en arrêt. Si Dieu intervient ainsi dans le cours de l’histoire, qu’attend-il de nous ? s’il vient ainsi à notre rencontre, comment pourrons-nous venir à lui, répondre à son appel ?

et dans toute la montagne de Judée on parlait de ces paroles (événements).
La nouvelle se répand vite. Les témoins ne peuvent taire ce qu’ils ont vu. C’est ainsi que la bonne nouvelle du salut est venue jusqu’à nous aujourd’hui… des générations de témoins ont fait écho. Il parlait de ces paroles-événements (le mot grec sous-jacent, est le même que dans l’annonciation : « qu’il m’advienne selon ta parole » ; et « aucune parole ne sera impossible ». En Dieu agir et parole sont tellement unis qu’ils se confondent. Face à l’action de Dieu, chacun essaie de comprendre, chacun commente,… Dieu se donne à voir pour qui veut bien l’y reconnaître. Il ne s’impose pas. C’est souvent dans la relecture de ce que j’ai vécu que je peux dire : la main de Dieu était là… Il s’est souvenu de son amour, il a accompagné ma route… il ne m’a pas laissé seul.

Seigneur, donne-nous de discerner ton histoire sainte qui se déroule en nos histoires, donne-nous d’en devenir partenaires. Seigneur que la foi grandisse en nos cœurs et nous donne de chanter tes merveilles.

jeudi 22 décembre 2011

Tous furent étonnés

Et ils faisaient des signes à son père : comment voulait-il l’appeler ? Ayant demandé une tablette, il écrivit disant : Jean est son nom. Et tous furent étonnés.
         Luc 1, 62-63

Viens Esprit de Dieu, viens, toi qui nous connais par notre nom
Viens Esprit de grâce et de paix, découvre-nous ton message.

Et ils faisaient des signes à son père : comment voulait-il l’appeler ?
Et c’est là que l’on découvre, que non seulement Zacharie était devenu muet, mais il était sourd de plus. Il n’est pas appelé ici par son nom, mais par son rapport au petit nouveau-né. On demande à son père… Sa non-foi en la naissance annoncée de cet enfant l’a rendu muet, et la naissance, réalisation de l’annonce doucement le réintègre dans la société.

Ayant demandé une tablette, il écrivit : Jean est son nom.
Voilà qui confirme l’annonce d’Elisabeth. Jean est son nom, écrit-il ! Il ne dit pas : je veux qu’il s’appelle Jean. Jean est son nom… il a déjà son nom, je ne fais que vous le confirmer.  Effectivement, l’ange en lui annonçant la naissance, lui avait dit : tu lui donneras le nom de Jean (1,13). Un nom nouveau entre ainsi en la famille. Un nom donné par Dieu lui-même.
On t’appellera d’un nom nouveau que la bouche du Seigneur dictera. (Is 62,2)
Je te connais par ton nom, tu as trouvé grâce à mes yeux (Ex 33,12)
Ces versets bibliques me disent toute l’importance du nom, don de Dieu. Ainsi en va-t-il de chacun de nous. Notre nom de baptême est ce nom nouveau, qui nous est donné. Dans la Bible le nom dit la personne. Dieu fait grâce. Avec ce nom nouveau de Jean, une ère nouvelle commence, le salut est en route.
Dieu qui a choisi cet enfant pour en faire l’ultime prophète, l’appelle d’un nom nouveau.

Et tous furent étonnés
Il y a de quoi, une naissance dans un couple âgé et stérile. Une femme qui s’oppose au nom qu’on veut donner à cet enfant, alors que c’est le nom même de son père. Un père devenu sourd muet qui confirme que l’enfant portera un nom nouveau, que personne ne porte en leur famille.

Quand Dieu entre en nos vies, il bouscule, il nous fait quitter nos ornières, le voici qui fait toutes choses nouvelles…

Dispose mon cœur à la nouveauté de ton royaume. Dispose mon cœur à l’accueil de ta vie nouvelle. Seigneur tu me connais par mon nom, que je t’entende le prononcer, m’appeler à toi, que je te réponde

mercredi 21 décembre 2011

Non, il s'appellera Jean

Et il arriva que le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l’enfant, et lui donner le nom de son père Zacharie. Et la mère répondit : « non, il sera appelé Jean ». Et on lui dit : «  il n’y a personne de ta parenté qui porte ce nom ! »
        Luc 1, 59-61

Viens Esprit, fais naître en ton amour tout ce que tu appelles au jour
Viens Esprit, appelle chacun par son nom de grâce
Viens Esprit

Et il arriva que le huitième jour, ils vinrent pour circoncire l’enfant,
La circoncision était depuis Abraham signe de l’alliance avec Dieu : Gn 17, 9 sv : Dieu dit à Abraham « Et toi, tu observeras mon alliance, toi et ta race après toi, de génération en génération. Et voici mon alliance qui sera observée entre moi et vous, c'est-à-dire ta race après toi, que tous vos mâles soient circoncis… quand ils auront huit jours, tous vos mâles seront circoncis… Ainsi la circoncision devenait le signe distinctif des fils d’Abraham, lié au Seigneur par son alliance et sa promesse.

Plus tard, Jérémie parlera plutôt de circoncire le cœur (Jér 4,4). Appel à une fidélité de cœur au Seigneur. Que servirait d’être circoncis en sa chair, si le cœur est ailleurs ?

Pour l’heure, la famille de Zacharie ou ses proches sont au rendez-vous pour la circoncision. Car le texte ne dit pas qui sont ces « ils » venus pour circoncire l’enfant. Zacharie est encore absent de la scène… comme dépossédé des événements auxquels il n’a pu donner sa foi lorsque l’ange Gabriel les lui a annoncés. Peut-être signe aussi de la nouveauté qui vient, en dehors du sacerdoce établi à Jérusalem… 

et lui donner le nom de son père Zacharie.
Les commentateurs disent que généralement on donnait le nom du grand père plutôt que celui du père. Est-ce le grand âge de Zacharie qui fait rompre cette tradition ? Il revient normalement au père de donner le nom. Mais décidément Zacharie est hors jeu !

Et la mère répondit : « non, il sera appelé Jean ».  Et ils dirent : « Il n’y a personne de ta parenté qui porte ce nom ».
Intervention tout aussi claire que ferme, de la part d’Elisabeth. D’où lui vient ce prénom ? Qui lui inspire cette force de contrer ceux qui sont venus accomplir les rites sur l’enfant ? Elle s’est ouverte à l’action de l’Esprit, elle a vécu cachée, puis Marie l’a visitée et a demeuré chez elle durant trois mois. Elle est sortie affermie de cette rencontre. Et l’enfant tant désiré, mis au monde, lui a donné de trouver son aplomb. Elle qu’on disait stérile, la voici mère. Elle se cachait et taisait, comme son mari enfermé dans le mutisme mais maintenant que son enfant est là, elle prend la parole, et entend qu’elle soit respectée. Et elle refuse d’appeler ce petit Zacharie, qui signifie Dieu se souvient, et veut lui donner le nom de Jean Dieu fait grâce. Façon de tourner les regards vers l’avant ?

Ainsi ces petits versets croisent les fils de la fidélité et de l’ouverture à la nouveauté. Fidélité au rite de la circoncision, ouverture et accueil d’un nom nouveau. Et comme bien souvent en nos vies, la résistance à la nouveauté est forte… sans pour autant porter de nom. Et ils dirent : personne… Qui est derrière ce ils ? Le poids de nos traditions humaines, le poids de l’inertie, et la peur de la nouveauté ?

Seigneur, garde-moi vigilante aux appels de ton Esprit, lorsqu’il invite à quitter les sentiers battus, l’ordinaire. Donne cette force tranquille qui avance par-delà l’opposition, dans la véritable connivence avec ton projet d’amour. 

mardi 20 décembre 2011

Avec elle

Or pour Élisabeth le temps d’enfanter fut accompli, et elle engendra un fils. Et ses voisins et ceux de sa parenté entendirent que le Seigneur avait magnifié sa miséricorde avec elle, et ils se réjouissaient avec elle.
     Luc 1, 57-58

Viens Esprit, souffle sur notre terre,
Viens Esprit féconde nos travaux
Viens Esprit fais nous connaître le sens des Ecritures.

Or pour Élisabeth le temps d’enfanter fut accompli, et elle engendra un fils.
Marie est repartie après un séjour de trois mois (comme l’arche de Dieu avait séjourné trois mois chez Obed Edom en 2 Samuel 6,11 ; séjour provisoire tendant vers un ailleurs).

Le temps fut accompli… ces mots ont la consonance d’un accomplissement, une promesse arrive à terme, et se réalise. On entend aussi st Paul en Ga 4, 4 découvrant en plénitude du temps l’arrivée des temps messianiques en la naissance de Jésus. Ici, nous sommes au porche du mystère.

Elle engendra un fils. Luc ici utilise à nouveau le verbe moins couramment utilisé pour une femme, comme il l’avait par ailleurs fait en 1, 13 lorsque Gabriel annonçait cette naissance. Luc reprend le même terme, comme une invitation à y lire directement l’accomplissement de la promesse de l’ange. Un seul verset suffit à Luc pour décrire la naissance de Jean. Il sera bien plus long pour parler de la naissance de Jésus.

Et ses voisins et ceux de sa parenté entendirent que le Seigneur avait magnifié sa miséricorde avec elle, et ils se réjouissaient avec elle.
Elisabeth qui avait tenu cachée sa grossesse est maintenant entourée des voisins et parents pour célébrer le Seigneur qui lui a donné de mettre cet enfant au monde. Elle s’était tue, son mari était muet… mais la parole a trouvé à circuler, et parents et voisins « entendirent » la nouvelle.
Et leur lecture de l’événement est une lecture de foi. Ils ne disent pas « enfin Elisabeth a un enfant »… mais « le Seigneur a magnifié sa miséricorde avec elle ». Ils perçoivent directement l’œuvre magnifique du Seigneur à travers cette naissance.

Marie avait commencé son magnificat en disant « mon âme magnifie le Seigneur ». Les parents et voisins reconnaissent ici que « le Seigneur a magnifié sa miséricorde ». Si Zacharie n’a pas pu entrer dans le mouvement de foi face à l’annonce de l’ange, s’il n’a pu magnifier le Seigneur à ce moment, le Seigneur a répondu en magnifiant lui-même sa miséricorde, sa bonté, son amour.

Ils se réjouissent avec elle. Une naissance est joie. Et chez Luc la joie accompagne la foi qui s’ouvre à l’avènement du salut. Comme Marie a tressailli de joie, comme Jean, encore petit dans le sein de sa mère a bondi de joie à la salutation de Marie, maintenant le voisinage et la parenté d’Elisabeth, entrent dans la joie. Il n’est toujours pas question de Zacharie en ce moment !!!

Seigneur, ouvre nos yeux, ouvre nos oreilles, donne-nous la foi qui saura reconnaître les signes de ta venue, et s’en réjouir.

lundi 19 décembre 2011

Visitation

Reprise de Luc 1, 39-56

Viens Esprit Saint, allume en nos cœurs le feu de ton amour
Envoie Seigneur, ton Esprit, et tout sera créé
Et tu renouvelleras la face de la terre

En relisant ces versets, je vois l’action de l’Esprit en deux femmes de notre terre.

L’Esprit a pris Marie sous son ombre, et lui donne de concevoir un enfant. Recevant cet Esprit, elle se met en route pour aller visiter sa parente. Elle parcourt plusieurs jours de marche pour la rejoindre, plusieurs jours qui semblent si vite se passer, tant elle est tendue vers son but. L’Esprit donne des ailes… et du zèle !  

Elisabeth entendant la salutation de Marie et ressentant le tressaillement de son petit en son sein, est à son tour remplie de l’Esprit. Il lui donne de reconnaître en Marie, la mère du Seigneur. Elle l’accueille, la loue, chante sa foi : heureuse celle qui a cru !

Marie recevant l’hommage d’Elisabeth, retourne l’hommage vers la source : elle entonne son magnificat, hymne au Dieu sauveur, hymne au Dieu d’amour qui se penche vers les petits et les humbles pour les combler. Hymne au Dieu qui rétablit l’équilibre et le partage en l’humanité blessée et divisée, il comble les pauvres, et renvoie les riches les mains vides. Il fait descendre les puissants de leurs trônes, il élève les humbles.

L’Esprit leur donne ensuite d’entrer en un grand silence, dans un humble partage de vie durant trois mois. Il leur donne de demeurer ensemble. Esprit de communion.

Seigneur je te rends grâce pour les rencontres de foi, les rencontres de foi dont tu émailles nos vies.

J’écoute le chant de Marie et d’Elisabeth, j’écoute leur silence. Que mon cœur te chante et te bénisse au long de ce jour. Que mes rencontres soient porteuses de ta présence. Donne-nous de te donner, et de te recevoir les uns des autres.

dimanche 18 décembre 2011

Marie demeura

Or Marie demeura avec elle environ trois mois, et elle retourna dans sa maison.
               Luc 1,56

Viens Esprit de Dieu, demeure en mon cœur, sois présence en ma vie, en mes relations
Viens Esprit de Dieu, tisse la communion en notre terre

Or Marie demeura avec elle environ trois mois…
1 verset pour dire les quelques jours de marche de Marie pour arriver dans la maison de Zacharie, 16 versets pour dire la rencontre de Elisabeth et Marie, leur salutation, leur chant. Un verset pour dire leur partage de vie durant trois mois. Quel fut ce partage ? Luc ne nous en dira rien… il ne nous rapporte plus aucune parole de cette rencontre. Mais il mentionne la durée du séjour de Marie, elle « demeure avec »… stabilité de présence et communion.

Environ trois mois…
Arrivée au sixième mois, Marie reste donc jusqu’au terme de la grossesse d’Elisabeth. Quitte-t-elle avant ou après la naissance de Jean ? Rien dans le texte ne donne le moindre indice. Les commentateurs tantôt penchent dans un sens, tantôt dans l’autre. Luc en ne le mentionnant pas, marque comme un écart entre Jean et Jésus, tout en tissant et entrecroisant le fil de leur vie, il a soin de marquer la nouveauté de la venue de Jésus.

Et elle retourna dans sa maison
Et non dans la maison de Joseph… tandis qu’il était bien mentionné au début du récit de la visitation, que Marie entre dans la maison de Zacharie et salue Elisabeth ; il est dit ici que Marie retourne à sa maison. Elle est encore fiancée, et ne partage pas encore la maison de Joseph.

Tout est silence en ce verset, le verbe prend chair en Marie, dans le silence de sa vie, dans l’humble quotidien. Si la rencontre de Marie et Elisabeth a débuté par cette reconnaissance mutuelle et ce chant du Magnificat, elle se poursuit dans l’humble partage du quotidien. Dans la présence l’une à l’autre, dans le silence des jours. Enfouissement des premiers instants de la vie du Messie

Seigneur, viens en nos journées, viens en nos existences, nourris les de ta sève.
Seigneur, viens habiter le silence de nos cœurs, les faire rayonner de ta présence.

samedi 17 décembre 2011

Magnificat

Et Marie dit : « Mon âme magnifie le Seigneur, et mon esprit tressaille-d’allégresse à cause de Dieu mon Sauveur, car il a regardé la petitesse (humilité) de sa servante ; car voici que maintenant toutes les générations me diront-heureuse. Car le Puissant a fait pour moi de grandes choses, et son nom est saint, et sa miséricorde pour des générations et des générations [va] à ceux qui le craignent.
Il a fait force par son bras, il dispersa les orgueilleux dans les pensées de leur cœur, il a jeté en bas de leur trône les puissants, et élevé les petits (humbles) ; les affamés, il les a comblés de biens, et les riches il les a renvoyés [les mains] vides. Il est venu en aide à Israël son enfant se souvenant de sa miséricorde. Comme il l’avait dit à nos pères, à Abraham et à sa semence pour les siècles.
      Luc 1, 46-55

Viens Esprit de joie et de bénédiction
Viens, toi qui as empli Marie d’allégresse dans la foi
Viens, fais nous entonner le chant nouveau de ton amour

Et Marie dit :
Le texte ne dit pas qu’elle « répondit », mais qu’elle dit. Il ne dit pas non plus à qui elle adresse cette parole. Elle dit, mais on l’entend chanter ! La louange jaillit comme spontanément de son cœur enamouré.

« Mon âme magnifie le Seigneur,
Elle célèbre le Seigneur, elle chante sa grandeur. Son chant rappelle celui de Hannah lorsqu’elle offre son fils Samuel au temple. (1 Sam 2)

et mon esprit tressaille-d’allégresse à cause de Dieu mon Sauveur,
Le petit a bondi d’allégresse dans le sein d’Elisabeth, Marie est transportée d’allégresse elle aussi. Ce chant est en consonance avec les versets d’Isaïe 61, 10 sv : Je tressaille d’allégresse dans le Seigneur, mon âme exulte en mon Dieu, car il m’a revêtu de vêtements de salut…

 car il a regardé la petitesse (humilité) de sa servante 
C’est bien là une caractéristique du Dieu révélé par la Bible, son regarde qui se pose sur les petits, les humiliés,… Dieu voit avec le cœur, et ne s’arrête pas aux apparences… Marie se dit cette fois encore la servante du Seigneur. Celle qui souhaite de tout cœur accomplir tout ce qu’il voudra. Disponibilité de son cœur ouvert à la Parole qui lui a été dite de la part de Dieu.

 car voici que maintenant toutes les générations me diront-heureuse.
Devant  la réaction d’Elisabeth qui la proclame heureuse, Marie prend la mesure de ce qui lui arrive, elle sera dite heureuse par toutes les générations.

 Car le Puissant a fait pour moi de grandes choses, et son nom est saint, et sa miséricorde pour des générations et des générations [va] à ceux qui le craignent.
Marie se dit vue par Dieu, elle qui est petite servante, vue par ce Dieu qu’elle voit capable de grandes choses, auteur de grandes choses pour elle ! Le terme puissant en grec dit plus la capacité que la puissance… Elle le loue avec les mots même de sa foi : il est saint son Dieu, comme Isaïe le lui a appris (Is 6), comme les psaumes le chantent (Ps 98-99 par exemple). La miséricorde est comme son nom, sa nature. Il est bon, et fait grâce aux hommes qui entrent en contact avec lui, qui le reconnaissent pour ce qu’il est, qui n’ont rien de plus cher que son amour, et craignent de le blesser.

Il a fait force par son bras, il dispersa les orgueilleux dans les pensées de leur cœur, il a jeté en bas de leur trône les puissants, et élevé les petits (humbles) ;
Le bras de Dieu, l’expression fait de suite penser au bras de Dieu qui a libéré son peuple d’Egypte, qui a fendu la mer pour que passe le peuple, qui a dispersé l’armée ennemie… Pour qui, en lisant que Dieu disperse les orgueilleux et renverse les puissants de leur trône, dirait que Dieu est jaloux de sa force et écarte ses rivaux… la suite du verset vient de suite contredire, cette lecture : il élève les humbles. Dieu ne veut pas abaisser les humains, mais il les veut, tout simplement eux-mêmes, dans la réalité de leur être, dans la beauté de leur être, et non dans un gonflement orgueilleux, ou dans un rabaissement humiliant. Il relève ceux qui sont dans la peine.

 les affamés, il les a comblés de biens, et les riches il les a renvoyés [les mains] vides.
Ce qu’il nous avait donné en partage, cette terre qu’il nous a confiée pour nourrir tous ses enfants, il la répartit à nouveau, il rétablit le partage qu’il attendait de nous…

 Il est venu en aide à Israël son enfant se souvenant de sa miséricorde. Comme il l’avait dit à nos pères, à Abraham et à sa semence pour les siècles.
Pour Marie, Dieu est bien le Dieu fidèle, le Dieu qui tient parole, le Dieu qui a promis à son peuple le salut. Et elle découvre en la rencontre d’Elisabeth, combien ce salut passe par sa propre vie, par sa propre chair, par cet enfant qui prend corps en elle.

Seigneur, donne-nous de découvrir ainsi combien tu nous aimes, combien tu veux nous mener au bonheur de la communion à toi, au bonheur de la participation à ton œuvre d’amour. Permets que nos rencontres nous révèlent les uns aux autres, ton projet d’amour, la vocation que tu confies à chacun.

vendredi 16 décembre 2011

Heureuse

D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ? Car voici : lorsque la voix de ta salutation est arrivée à mes oreilles, le petit a bondi d’allégresse dans mon sein. Heureuse celle qui a cru que s’accomplira ce qui lui a été parlé de la part du Seigneur.
     Luc 1, 43-45

Viens Esprit de paix et de joie,
Viens Esprit de lumière et de vie
Viens Esprit de foi et d’espérance

D’où m’est-il donné que la mère de mon Seigneur vienne à moi ?
Emerveillement d’Elisabeth ! D’où vient, que Marie vienne ainsi la visiter ? Elisabeth qui a porté en secret son enfant, reçoit de lui une perception de Marie bien au-delà de ce qu’elle en connaissait auparavant ! Voilà que sa parente, sa jeune parente, vient à elle, et qu’elle reconnaît en elle, la mère de son Seigneur !  Confession de foi qui dépasse tout ce qu’on aurait attendu comme accueil ! Voilà ce qui lui a été révélé dans le silence de l’attente !

Car voici : lorsque la voix de ta salutation est arrivée à mes oreilles, le petit a bondi d’allégresse dans mon sein.
Dans son élan de joie, Elisabeth exprime ce qu’elle vit, que Luc avait auparavant raconté en style indirect. Comme si cette parole venait confirmer ! Au verset 41, Luc signalait que l’enfant avait bondi dans le sein de sa mère, à la salutation de Marie. Elisabeth dans son exclamation, précise qu’il a bondi d’allégresse ! C’est bien la joie du salut, la joie portée par le Messie qui fait tressaillir Jean, l’enfant à naître, qui sera prophète. C’est l’enfant qu’elle porte en elle, l’enfant avec lequel elle a tissé la communion, dans le silence de ces 5 mois d’attente, c’est cet enfant qui est pour elle le signe. C’est lui qui l’ouvre à la foi. C’est lui qui lui donne de reconnaître en Marie, la mère de son Seigneur.

Heureuse celle qui a cru que s’accomplira ce qui lui a été parlé de la part du Seigneur.
Première béatitude de cet évangile, elle est adressée par une femme à autre, à Marie. Heureuse celle qui a cru ! Le salut est en marche… Elle a cru que s’accomplira ce qui lui a été annoncé… le futur dit qu’au moment de la rencontre, l’accomplissement est en route, et non point encore réalisé.
Heureuse celle qui a cru ! Elisabeth sait que lorsque paraît un messager du Seigneur, on reste libre de croire ou non… Son mari Zacharie, est le témoignage vivant de cette liberté, lui qui est muet, parce qu’il n’a pas cru, dit le texte.

Seigneur, donne-nous en nos rencontres, cette joie de te découvrir présent. Donne-nous par la foi de te mettre au monde. Donne-nous cette confiance en l’accomplissement de toutes tes paroles. Que là soit notre joie, notre force, notre paix.

jeudi 15 décembre 2011

Le petit bondit en son sein

Et il arriva lorsque Elisabeth entendit la salutation de Marie, le petit bondit dans son sein, et Elisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et d’une voix forte elle s’écria et dit : Tu es bénie entre toutes les femmes, et béni est le fruit de ton sein.
     Luc 1, 41-42

Viens Esprit de joie et de rencontre,
Viens Esprit de vie, répands dans tous les cœurs la bénédiction du Père et du Fils
Viens Esprit chante en nos cœurs la joie de la venue du Seigneur

Et il arriva lorsqu’Elisabeth entendit la salutation de Marie, le petit bondit dans son sein,
Lorsque Marie entendit la salutation de l’ange elle fut troublée, interpellée. Et elle a reçu l’ange, messager du Très haut, elle a accueilli son message. Elle est devenue messagère à son tour. Elisabeth l’accueille, entend la salutation de Marie, une salutation qui n’a rien de formel. Cette salutation lui porte le Souffle de l'Esprit qui a pris Marie sous son ombre. Et le petit Jean bondit dans le sein d’Elisabeth. L’ange avait annoncé à Zacharie que Jean serait empli de l’Esprit Saint dès le sein de sa mère. Il bondit à la salutation de Marie. Ce verbe « bondir » ne revient qu’une fois ailleurs dans l’Evangile de Luc (comme dans tout le Nouveau Testament : au v 6,23 : invitation à bondir de joie. Au Ps 114, 4.6 les montagnes bondissent ainsi devant l’arrivée du Seigneur. L’invitation à la joie du salut en Jérémie 50,11 utilise de même ce verbe : bondissez de joie !
Ainsi l’enfant est prophète dès le sein de mère.

 et Elisabeth fut remplie d’Esprit Saint, et d’une voix forte elle s’écria et dit :
Là où deux ou trois sont réunis en mon nom dira Jésus, je suis au milieu d’eux ! Ainsi, dans la rencontre de ces deux femmes enceintes, Dieu est présent, son Esprit fait bondir de joie et chantez. Je répandrai mon Esprit sur toute chair, vos fils et vos filles prophétiseront, avait annoncé le prophète Joël (3,1). L’Esprit ouvre les lèvres d’Elisabeth, qui jusqu’alors tenait secrète sa grossesse.

Tu es bénie entre toutes les femmes, et béni est le fruit de ton sein.
Tu es bénie, par qui ? sinon par Dieu lui-même ! Bénie, porteuse pour tous de la bénédiction de vie, de la bénédiction qui est vie. Lorsqu’il bénit, Dieu partage aux humains le don de transmettre la vie (cf Gn 1,28). Et bénissant Marie, Dieu lui a donné de transmettre la vie non seulement à un humain, mais à son propre Fils ! On comprend le superlatif d’Elisabeth à son égard : tu es bénie entre toutes les femmes !
Béni le fruit de ton sein… qui lui a révélé que Marie est elle aussi enceinte ? c’est l’Esprit qui en elle parle, c’est l’Esprit qui en elle chante le salut. C’est l’esprit qui lui donne de comprendre la profondeur, la grandeur de l’instant dans le fil de l’histoire.

Seigneur, je te rends grâce pour cette rencontre, cette visitation et le chant de ces deux femmes choisies par toi. Seigneur, permets que ton Esprit habite ainsi toutes nos rencontres, et nous donne de discerner ta présence !