mercredi 15 décembre 2010

L'agneau de Dieu

Le lendemain, il voit Jésus qui vient vers lui, et il dit :
« Voici l’agneau de Dieu,
Qui enlève le péché du monde.
C’est de lui que j’ai dit :
« Après moi vient un homme qui est passé devant moi
Parce qu’avant moi il était. »
Et moi, je ne le connaissais pas,
Mais c’est en vue de sa manifestation à Israël
que je suis venu baptisant dans l’eau. 
                                                                         Jean 1,29-31

Viens Esprit-Saint, en toi nous connaissons le Fils,
Viens nous régénérer en sa venue.

Le lendemain
Les enquêteurs se sont trompés de jour, s’ils voulaient avoir quelque spectacle pour nourrir leur curiosité… c’est maintenant qu’ils devraient être près de Jean. Mais auraient-ils pu entendre ? accueillir ? reconnaître celui que Jean présente ?
Il voit Jésus qui vient vers lui
Voici donc, après l’entrée solennelle annoncée dans le Prologue (le Verbe, vraie lumière  venant dans le monde…) voici l’entrée toute simple de Jésus, il vient à la rencontre de Jean, au désert, près du Jourdain. Oui, c’est lui Jésus qui vient à Jean. On aurait pu penser que Jean le prophète, le précurseur, le témoin, allait se mettre en route vers Jésus, comme les foules s’étaient mises en route vers lui, Jean. Il n’en est rien, c’est Jésus qui vient à la rencontre. On aurait pu croire que Jésus aller venir à Jérusalem et le voici aux rives du Jourdain, rejoignant le cortège des pénitents qui arrivent auprès de Jean… cortège de pénitents où s’entremêlent sans doute les badauds, les curieux… Comment Jean a-t-il pu le reconnaître ? Est-ce son humilité qui lui a ouvert les yeux ? son long séjour au désert ? le défilé des foules qui l’a habitué à un regard perspicace ?
Voici l’agneau de Dieu…
L’évangile ne nous facilite décidément pas la compréhension ! Que veut dire Jean ? Il ne pouvait pas dire plus simplement, « voici le messie », ou « voici le sauveur » ? L’agneau de Dieu, quel sens a cette expression ? Et tous les jours la liturgie nous fait redire cette parole si énigmatique. Parole qui voile autant qu’elle ne dévoile. Il faudrait relire tout l’Ancien Testament pour approcher le mystère évoqué par ce terme.
Je ne puis tout inventorier, mais je repère :
-          L’agneau offert en sacrifice dans les rituels du Lévitique
-          L’agneau pascal : agneau mangé à la hâte, dont le sang aspergé sur les portes, protège le peuple.
-          Le serviteur souffrant (Is 53) qui comme un agneau conduit à l’abattoir n’ouvre pas la bouche. Lui dont il est dit qu’il porte nos souffrances et que dans ses blessures nous trouvons la paix. (Une note de la Bible de Jérusalem signale qu’en araméen, le même mot désigne le serviteur et l’agneau… il a bien fallu que l’évangéliste écrivant en grec en choisisse un des deux)
-          L’agneau (ou bélier) que Abraham immole à la place de son fils
-         
Voici l’agneau de Dieu… pas un agneau quelconque… celui qui est de Dieu !
Jean avec son baptême d’eau annonçait une purification, invitait à la conversion ; en Jésus il nomme celui qui purifie définitivement : il enlève le péché du monde. Qu’est-ce que ce péché ? Si je garde le prologue en mémoire, il me semble que « le » péché serait le non-accueil du Verbe.

Et moi, je ne le connaissais pas…
Etrange ce précurseur, qui avoue ne pas connaître… il a dû commencer sa mission comme avec un pressentiment, tout en consentant à ne pas savoir. On ne met pas la main sur Dieu ! Mais dans la fidélité à son appel, il peut aujourd’hui le reconnaître et témoigner de lui. Il peut reconnaître que le baptême qu’il a conféré n’avait d’autre but que la manifestation de Jésus en Israël !

Je reste avec cette parole : « voici l’agneau de Dieu, voici le serviteur de Dieu ». Le Verbe-Parole, lumière et vie… le voici, agneau-serviteur ! Discrétion, retournement des rôles, émerveillement de l’amour. « Voici l’agneau ». Oui, viens, Seigneur Jésus.

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