dimanche 5 décembre 2010

Il a planté sa tente parmi nous

Et le Verbe s’est fait chair,
Et il a planté sa tente parmi nous,
Et nous avons contemplé sa gloire
Gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique
Plein de grâce et de vérité.
                                                                         Jean 1,14

Père de tendresse, en ton Verbe fait chair, une nouvelle lumière nous envahit
Par ton Esprit, qu’elle éclaire nos cœurs par la foi, et transfigure nos vies.

En recevant ce texte aujourd’hui, j’ai envie de dire  « Stop, c’est trop pour un jour ! » Comment accueillir un texte d’une telle densité ! Prenons-le mot après mot…

Et le Verbe-Parole s’est fait chair
Voilà tout le mystère de l’incarnation présenté sobrement, sans grande description. Mais affirmé comme l’irruption dans notre chair de Celui qui était au commencement, de Celui par qui tout a été fait. Il s’est chair, il est entré dans la faiblesse, dans la fragilité de notre condition humaine. Alors que nous venions de découvrir la possibilité inouïe pour nous de devenir enfants de Dieu, voici que Dieu, lui, se fait homme !

Et il a planté sa tente parmi nous
Il ne s’est pas fait homme comme en passant. Non, il planté sa tente parmi nous. Il s’est installé, au milieu de nous. Dans cette image de la tente, je vois la demeure de Dieu au milieu du peuple de l’exode dans sa traversée du désert. Le verbe vient partager notre exode. Et cette fois, il vient demeurer, non en présence invisible signifiée par l’arche de l’alliance en laquelle reposent les tables de la loi ; il vient demeurer lui-même, prenant notre condition humaine, devant un homme parmi les hommes. Suis-je prête à accueillir notre Dieu ainsi, sous les traits de l’un de nous ? Et cela ira loin… Matthieu nous le redira : chaque fois que vous l’avez fait à l’un de ces petits qui sont les miens, c’est à moi que vous l’avez fait. Il vient demeurer parmi nous, et il est présent en chacun.  

Et nous avons contemplé sa gloire
 Je me remémore les pages d’évangile si souvent lues, qui nous disent le visage de Jésus, qui nous parle de son enseignement, de ses miracles, de l’opposition qu’il a rencontrée, de sa mort sur une croix, de sa résurrection et de son ascension. Nous avons contemplé sa gloire… avouons-le, cette gloire était plus que régulièrement voilée, dans une existence si semblable aux nôtres, dans une opposition si omniprésente des autorités religieuses, dans sa mort scandaleuse sur une croix ! Nous avons contemplé sa gloire. Combien ont côtoyé Jésus durant sa vie sur terre, et n’ont pas vu cette gloire. Certaines traductions disent contempler plutôt que voir, peut-être pour dire qu’il ne suffit pas d’un regard distrait. Mais qu’il s’agit bien là d’un regard de la foi, qui discerne au-delà des apparences.
La gloire, en hébreu, c’est le poids. On dit d’une personne influente qu’elle a du poids ! Et st Augustin dira, mon poids c’est mon amour.  La gloire, c’est ce qui donne du poids, du crédit à la personne, son aura. Qu’est ce qui donne du poids à l’existence de Jésus, sinon l’amour livré jusqu’au bout ! Contempler sa gloire ! Tiens, ne serait-ce pas là la première mission de la lectio ? Découvrir en chaque page d’Ecriture Sainte, la révélation de l’amour ?

Gloire qu’il tient de son Père comme Fils unique
Voici la première fois, explicitée plus que clairement la relation filiale du Verbe, son être profond de Fils. Et c’est dans cette filiation qu’il reçoit du Père toute gloire, tout amour. A la source du déploiement d’amour du Verbe sur notre terre, il y a sa relation filiale. Alors je comprends l’impact du verset précédent : à nous aussi, il est donné de vivre cette relation, d’être enfants de Dieu. Lui Jésus l’est par nature, nous par don infini de l’amour de Dieu.

Fils unique plein de grâce et de vérité
Voilà comme une avalanche de mots qui tous tentent de dire l’indicible, l’ineffable, qui tous semblent trop petits, inadéquats, pour dire le Fils.
Fils unique, fils comme nul autre ne l’est,
Plein, débordant, empli, comblé…
Grâce,  faveur de Dieu, dons de Dieu qui ouvrent à la création nouvelle, au monde de l’amour et de la bienveillance
Vérité, qu’est-ce que la vérité ? demandera Pilate…  La vérité, adéquation totale entre l’être, la parole, l’agir. L’absence de duplicité, de tromperie, de mensonge…
Fils unique plein de grâce et de vérité : voilà celui qui vient demeurer parmi nous, porteur de l’Amour, revêtu de toute la faveur de Dieu, et d’une faveur qui jamais ne sera reprise… don total en vérité.

Ces mots vont m’habiter au long du jour, je vais les égrener, lentement, doucement, les laisser m’imprégner, qu’ils me révèlent au plus profond, la venue du Verbe sur notre terre.
Viens, Seigneur Jésus !

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