vendredi 24 décembre 2010

D'où me connais-tu?

Nathanaël lui dit : « D’où me connais-tu ? »
Jésus répondit et lui dit :
« Avant que Philippe ne t’appelât,
quand tu étais sous le figuier, je t’ai vu. »
                                                             Jean 1,48

Viens Esprit-Saint, toi qui nous révèles toutes choses,
Viens nous expliquer les Ecritures, que notre foi en devienne plus vivante !


D’où me connais-tu ?
Le verbe « connaître » est un verbe fort dans l’usage biblique. C’est d’une connaissance profonde qu’il fait état. Nathanaël est interpellé par la parole de Jésus déclarant à son sujet qu’il est vraiment un Israélite, un homme sans tromperie. Une telle connaissance l’intrigue. Elle a dû intriguer les disciples au long des jours. C’est ainsi que Jean écrira en 2,25 au sujet de Jésus : il n’avait pas besoin d’un témoignage sur l’homme : car lui-même connaissait ce qu’il y avait dans l’homme. Je vois ici dans la rencontre de Nathanaël, une manifestation de cette connaissance qu’a Jésus.

Jésus répondit
Il ne se contente pas d’un « c’est ainsi », ou d’un « je sais tout » (ce qu’il ne dira jamais, lui qui ne craint pas de dire qu’il y a des choses qu’il ignore, que seul le Père connaît cf Mt 24,36), … il répond. Mais quelle réponse :

Avant que Philippe ne t’appelât
Un petit coup d’œil au vocabulaire grec employé ici, il ne s’agit pas du verbe caleô (auquel on lie souvent l’appel-vocation, la convocation du peuple par Dieu) mais de phoneô que Jean utilise régulièrement dans le sens « appeler pour faire venir » (2,9 ; 4,16 ; 9,18.24 ; 10,3 ; 11,28 ; 12,17 ; 18,33).

Quand tu étais sous le figuier
Cette expression devait être limpide pour Nathanaël quand on voit au verset suivant que cette réponse suffira à l’enflammer ! Pour nous, ce l’est moins ! La TOB nous dit que c’est une expression rabbinique qui dit une vie consacrée à l’étude des Ecritures. La littérature rabbinique compare parfois le figuier à l’arbre de la connaissance du bien et du mal (Gn 2,9). Etre assis sous le figuier, c’est étudier l’Ecriture.

Je t’ai vu
Je t’ai vu en cette activité qui dit ta quête, ton désir…
Jésus choisit ainsi de dire sa connaissance de Nathanaël en parlant de son désir, à mots couverts. Il le touche là où vibre sa recherche de sens, de vie.

Ainsi notre Dieu, fait homme vient à la rencontre de l’homme, vient au carrefour de son désir, de sa soif, de sa quête… il vient s’offrir à la rencontre…

Méditer cette manière de Jésus de s’approcher de Nathanaël me prépare à accueillir ce nouveau Noël que nous allons bientôt chanter. Contempler Dieu en quête de nous, sur nos routes…

Viens, Seigneur, à la rencontre de nos désirs les plus profonds,
viens espérance des hommes,
viens combler notre attente (liturgie d'Avent).

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